En salle

08 septembre 2025

Bayrou : "vous êtes coupables et je me casse".

 


Je n’ai écouté le discours de politique générale de François Bayrou que d’une vague oreille et je retiens surtout qu’il a parlé plus vite que d’habitude mais comme c’était pour dire les mêmes âneries qu’à chaque fois, c’est aussi bien ! Après sa dernière conférence de presse, quand il avait annoncé son discours d’aujourd’hui, je me disais qu’il allait rappeler la gravité de la dette et dire qu’il fallait négocier le budget lors de l’étude de la loi correspondante, peut-être qu’il allait présenter des ouvertures mais non rien.

Au cours de ces deux semaines, on lui a dit « attention, un budget trop rigoureux entrainera une récession donc une augmentation de la dette ». On lui a dit « il faut rééquilibrer la fiscalité ». On lui a démontré qu’augmenter les impôts des plus riches ne les ferait pas fuir pour autant. On a tenté de lui faire passer quelques messages.

 

C’est vrai qu’on lui a dit : « bon ben mon gars, on ne peut plus te faire confiance, il faut que tu partes. »

 

Alors il a fait un discours pour nous culpabiliser, comme il l’avait fait au cours de plusieurs interventions à la télé. Il nous a traité d’inconscients, de traitres à la nation. Il a fait un discours comme s’il voulait laisser une place dans l’histoire, pour dire « vous ne m’écoutez pas, vous voulez faire n’importe quoi, vous vous unissez contre moi, c’est bon je me casse ! Vous êtes coupables.

 

Mon pauvre François, la place que tu laisseras dans l’histoire est celle d’un looser, d’un type qui a obtenu le poste de Premier Ministre par effraction, le type qui n’a pas compris que ceux qui vont voté contre lui représentent 70 ou 80% des électeurs, d’un gamin qui a échoué mais qui désigne les autres, comme s’il était engueulé par sa maitresse dans la cour de l’école.

07 septembre 2025

L'indispensable compromis

 


Les partis de gauche se sont réunis, sans LFI, et ont travaillé. Ensuite, ils ont fait un communique que je vais utiliser pour illustrer ce billet si je ne le perds pas avant (et si je ne l’utilise pas à la fin d’ablutions subites). Ils y déclarent qu’ils veulent préparer une alternative politique au gouvernement Bayrou. Alors que je vais leur rappeler qu’ils représentent sans doute seulement environ 20% des députés, qu’ils n’auront pas l’occasion de mettre en œuvre leur alternative politique et qu’ils auraient mieux fait d’aller rigoler au bistro avec les copains plutôt que de perdre du temps à des réflexions inutiles et risquant de montrer tout le ridicule de leur situation.

L’heure n’est pas venue, pour une gauche (réduite), de diriger la Nation mais de participer à un gouvernement, voire de le diriger (j’en ai déjà parler), que l’on pourrait qualifier d’union nationale même si je n’aime pas les titres pompeux qui serait monté entre les forces politiques non extrêmes ou non populistes pour remettre le pays dans le bon sens et permettre la préparation sereine de prochains scrutins nationaux qui devraient avoir lieu dans un peu plus de dix-huit mois.

Pour bâtir cette espèce de plate-forme, il faudra faire des compromis avec des partis du centre et de la droite. On pourra imaginer, par exemple, que l’on fasse un budget tel que ceux présentés par quelques formations politiques de gauche, comme le PS ou Place Publique (je ne cite qu’eux parce qu’il s’agit de selon dont on a le plus parlé) mais que l’on doive arrêter de rêver à un retour arrière sur la réforme des retraites pendant quelques temps.

 


Après le départ de François Bayrou, Emmanuel Macron devrait nommer un premier ministre pour former ce gouvernement de longue transition. Nous devons tout mettre en œuvre pour le convaincre, tout comme les Français, que nous pourrions le diriger, même si, selon la presse d’hier (j’ai la flemme, aujourd’hui), la nomination de Jean-Yves Le Drian ou d’Eric Lombard est plus probable. Il s’agit de deux personnes venues de la gauche mais intégré à la principale formation politique qui soutient le président, ce qui nous changerait des deux précédents zozos qui n’avaient rien à faire dans cette histoire.

Et nous devons montrer que nous acceptons de participer à un tel gouvernement, avec, évidemment, des conditions qu’il est temps d’exprimer fortement.

 


Dit autrement, nous ne sommes pas en période électorale.

 

Il n’aura pas échappé à mes lecteurs que ces histoires de budget et de politique politicienne me passionnent ce qui me pousse à en faire beaucoup de billets. Il n’empêche que je ne suis pas cinglé et que je sais que ce ne sont que des frivolités ! Il nous faudra travailler contre le déclassement de la France et trouver des voix qui nous permettront de relancer notre industrie tout en maintenant voire en améliorant notre système social.

On ne le fera pas en commentant des annonces d’un premier ministre en fin de carrière qui n’a pas compris puis en élaborant un budget sur un coin de table pendant les deux semaines entre l’annonce d’un vote de confiance et celui-ci.

 


Il nous faut nous préparer à réparer des erreurs qui ont été faites depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron (sa politique fiscale, ses engagements au travers du conflit israélo-palestinien ; il y a beaucoup de domaine), des erreurs faites au sein de la gauche depuis 2015, environ, mais aussi un tas d’erreurs faites depuis des dizaines d’années en France.

Comment se fait-il, par exemple, que la balance commerciale de l’Allemagne ou de l’Italie soit largement excédentaire alors que celle de la France soit sans doute la pire des pays européens ?

Ne se serions nous pas imaginé que notre excellence technologique (passée), notre formidable attrait pour les touristes… nous aient poussé à construire une économie basée sur les services que l’on se retrouve maintenant à la ramasse, par exemple avec un tas de textes qui freinent notre économie.

Et on se retrouve, comme des ânes, à s’interroger sur l’opportunité de supprimer un ou deux jours fériés sans se poser de question sur la structure de l’emploi, sur ses évolutions probables…

 


Par ailleurs, on est obligés de constater une évolution de composition de nos forces politiques. Nous avions depuis des dizaines d’années un bipartisme, avec un grand parti de gauche et un grand parti de droite. Depuis moins longtemps, notre spectre politique est séparé en trois : une gauche radicale, un centre allié à la droite et une extrême droite. Tout continue à évoluer. Par exemple, la gauche radicale vient de se séparer en deux (LFI et « pas LFI »). Toutes ces « composantes » refusent de travailler avec les autres, voire se haïssent deux par deux et on arrive à des situations délirantes comme LFI qui veut la démission de Macron alors que ce dernier a clairement pris le même parti qu’eux dans le conflit israélo-palestinien (l’autre sujet qui m’a fait beaucoup bavé dans ce blog).

 

Il faut que tout cela cesse ! Qu’on prenne en compte cette nouvelle structure de l’électorat, les « vraies priorités »… Il faut que l’on intègre un tas de nouveaux sujets de réflexion, comme le nécessaire dégraissage des structures administratives de notre pays par ce qu’on ne peut plus ajouter une « strate », une agence de l’Etat ou que sais-je à chaque fois qu’un problème se pose.

On rigole beaucoup du Rassemblement National qui n’aurait que l’immigration comme thème de campagne. En fait, il y en a d’autres, comme la suppression des agences de l’Etat dont je parlais à l’instant. Il faut se poser la question parce que si les Français adhèrent à ces thèmes, il y a bien des raisons. Et, honnêtement, est-ce que des fonctionnaires « normaux », dépendant d’une administration, ne pourraient-pas faire le job de l’Adème ou de l’Arcom ?

 

Nous en sommes là. Il faut tout reposer. Et dans la crise actuelle, on peut aussi proposer de se poser, de travailler ensemble… pendant les 18 prochains mois et éviter de se foutre la gueule à coups de 49.3 et de censures pour lacérer encore plus notre beau pays déjà en lambeaux… Pas pour bâtir une politique, les alternances reviendront et la pluie succèdera au beau temps.

Simplement pour se calmer et réfléchir…

 


Pour terminer, je vous conseille la lecture de la Tribune de Jérôme Guedj et de sa conclusion : « Ce compromis démocratique n'est pas une utopie, mais une nécessité. Il suppose de dépasser nos égos et nos calculs à court terme pour servir l'intérêt général. Donnons-nous les moyens d'inventer une nouvelle manière de gouverner, adaptée à la France d'aujourd'hui et à sa pluralité politique. L'alternative est connue : la paralysie, l'instabilité, la défiance. La France mérite que ses représentants soient à la hauteur de l'enjeu historique qui se présente à eux. 2027 viendra bien assez vite pour trancher les débats. »

 

Et en plus, j’ai perdu la copie du communiqué de presse que je vous avais promise.

06 septembre 2025

Gouvernement : ce que je souhaite

 



Avec un peu de chance, il ne nous reste moins d’une semaine avant la nomination d’un nouveau premier ministre et cet article d’Europe 1 nous explique que les Français ne veulent pas d’un premier ministre socialiste. Ils le font sur la base d’un reportage au cours duquel ils ont interrogé deux personnes qui, en plus, racontent n’importe quoi. Je ne sais pas s’il faut une formation spéciale pour entrer dans une station de radio ouvertement réactionnaire, propriété de notre bon M. Bolloré.



 

Pour résumer, le premier parle de l’immigration qui va monter dans ce contexte et de son coût. Il serait bien que des journalistes dignes de ce nom, qu’ils soient membre d’une radio réactionnaire ou fassent la une avec des propos contre Dati, rétablissent la vérité dans la presse et auprès du public : toutes les études montrent que le coût de l’immigration est dérisoire ce qui s’explique assez facilement. Ceux qui n’ont pas la majorité sont surtout des gens qui travaillent (ils ne viennent pas avant d’avoir l’âge de travailler et vont passer la retraite au bled qui se charge de leur santé, de leur dépendance.

Les Français racontent souvent n’importe quoi au sujet du coût de l’immigration. Pas plus tard que hier, j’étais en terrasse du bistro (désolé de vous raconter des histoires de bistro dans deux billets de suite) et mon voisin (un vague copain) expliquait que les immigrés faisaient venir leurs parents pour qu’ils puissent recevoir le « minimum vieillesse » ce qui est évidemment faux (il y a des conditions…). Ce qu’il y a de rigolo est que ces zouaves réactionnaires ne savent pas que le minimum vieillesse n’existe plus depuis 20 ans et qu’ils sont persuadé que le montant est de 600 euros (alors qu’il est légèrement supérieur à 1000).

Ce qu’a oublié de rappeler mon copain en question est qu’il avait été patron d’une entreprise de déménagement et n’employait que des salariés kabyles vu qu’ils coûtent moins cher. D'ailleurs, vouloir les virer maintenant parce qu'ils coûtent est cocasse.

 


Le second type interviewé par Europe 1 tentait de démontrer l’incapacité de la gauche à gérer les finances de l’Etat. Des journalistes compétents et désireux d’informer leurs lecteurs pourraient rappeler que les déficits se creusent depuis une loi votée il y a cinquante ans alors que la droite était hégémonique et que les deux périodes où ils ont le plus diminué depuis 25 ans, c’était sous Jospin et sous Hollande.

 

Alors qu’on se rassure, si je souhaite que la France soit gouvernée par un socialiste (ou du moins un type du centre gauche), je ne souhaite pas pour autant que cela se fasse maintenant, à savoir sans une élection qui donnerait une majorité à la gauche et dans des conditions d’espèce de cohabitation foireuse.

Mais je ne souhaite pas qu’il y ait des élections anticipées car elles reviendraient à donner les clés à l’extrême droite. Je ne souhaite pas non plus un nouveau premier ministre issu du bloc central car la France continuerait une période d’instabilité (traduire : le bordel qu’on a depuis un an. Il faut donc un changement de politique ce qui pousserait un gouvernement a faire des retours en arrière par rapport à ce qu’a fait Macron depuis 2017 ce qui reviendrait à une cohabitation et cette politique ne peut pas être menée par des gens qui ont fait l’inverse pendant des années.

Le mieux serait donc d’avoir un gouvernement issu de la gauche… mais travaillant avec le fameux bloc central (jusqu’à LR…).

 


A noter que j’évoquais récemment l’hypothèse d’Eric Lombard qui fait partie du « bloc central » mais est clairement issu de la gauche et est très compétent en économie. Mais je le faisais presque pour rigoler. J’ai vu par la suite qu’il était présenté comme une option sérieuse. Je pense que personne ne croit réellement à la nomination d’un socialiste mais tous ces braves gens négocient durement et on devrait arriver à un gouvernement avec des personnalités de gauche dans des postes importants (les finances, la justice, le budget…).

Je ne sais pas si beaucoup de Français ont un « rêve » pour ce qui concerne les prochains jours. Ceux qui, à gauche, souhaitaient une présidentielle anticipée négligent la probabilité d’une victoire de Bardella et le fait que dans la foulée de son élection il puisse faire des modifications de la Constitution sur la base de l’article 11 (donc un referendum) pour faire passer ce qu’il veut (un referendum dans la foulée d’une présidentielle serait gagné d’avance).

 


Parfois, il faut admettre qu’on est dans une impasse et que la seule solution est alors de se donner du temps, faire des compromis.

Et admettre que dans beaucoup de grandes démocraties, les « coalitions » sont de mise. En Allemagne, par exemple, la coalition à la tête de l’état est faite entre le vieux parti de centre gauche et le vieux parti de droite.

Mais les membres du SPD ou de la CSU auraient certainement préféré avoir la majorité absolue.

05 septembre 2025

Reformulons l'histoire, pour Kim Jonluc

 


-Luc Mélenchon semble devenir furieux en voyant que des partis de feu NFP émettent l’idée que les écolos rejoignent une large coalition avec le bloc central. Il faudra lui dire que c’est ainsi qu’on appelle maintenant « la macronie » et que EELV s’appelle maintenant « Les Ecologistes » mais peut-il encore comprendre que le monde change.

Je vais donc reformuler les livres d’histoire…

 


En 2011, François Hollande a été élu à la primaire du Parti Socialiste après avoir fait campagne des années, écrit des livres… et il n’a jamais caché son penchant pour le libéralisme, ce qui correspond d’ailleurs à la gauche dans beaucoup de pays de ce monde, par opposition au conservatisme.

Il a ensuite mené campagne pour la présidentielle, qu’il a gagné. Il a mené une politique qui n’était pas éloignée des raisons qui l’ont fait élire à la primaire par une grande partie des sympathisants de gauche, d’autant qu’il était opposé au second tour à Martine Aubry qui remplaçait Dominique Strauss-Kahn, victime d’un empêchement soudain, et qui n’aurait pas spécialement représenté une gauche radicale…

Cette politique a fait qu’il a été beaucoup critiqué notamment par une partie de la gauche de gauche ce qui a largement contribué à son impopularité mais ce n’est pas la seule raison.

Il y a eu dès le début du mandat une communication désastreuse (on se rappelle tous les caméras agglutinées quand il a pris le TGV pour Brégançon et le ridicule de l’intitulé des postes ministériels), il y a eu la découverte que le ministre des finances en charge de la lutte contre la fraude fiscale avait lui-même des comptes non déclarés à l’étranger et ainsi de suite.

Il y a eu, aussi, l’affaire des « geonpis », quand il a essayé d’appliquer une des promesses faites à la gauche de la gauche de taxer fortement les gros revenus.

On ne va pas tout retracer et je conçois que tout un chacun puisse critiquer des mesures (qui ont tout de même permis d’aboutir à la baisse des déficits et à celle du chômage).

 


Fin 2016, il a constaté qu’il ne pouvait pas être élu, d’autant qu’il n’étais pas nécessairement en mesure de passer le stade des primaires du PS qui a mis n’importe quoi dans ces statuts. Il a surtout pensé qu’il serait en concurrence avec le type qu’il avait nommé ministre des finances à qui il aurait fait perdre quelques voix ce qui fait le second tour de la présidentielle aurait donné un choix entre François Fillon et Marine Le Pen aux électeurs, donc un choix entre une droite dure et une extrême-droite.

Le candidat du PS, plutôt catégorisé à la gauche de ce dernier, a mené une mauvaise campagne alors qu’il avait de bonnes idées, s’est vautré. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a été élu, en grande partie avec des voix qui étaient à gauche en 2012… Le PS et sans doute les écolos ont mal apprécié la situation et se sont recroquevillés sur la gauche, laissant tombé leur électorat historique…

Il y a eu une nouvelle élection présidentielle en 2022 et il est apparu aux socialistes qui restaient que leur candidate n’avait aucune chance et ils ont donc voté pour Jean-Luc Mélenchon. Il ne faut pas oublier les circonstances plutôt que de pleurer sur les voix qui manquaient pour arriver à un second tour qui aurait assurément été perdu.

 

Je disais en début de billet que j’allais reformuler les livres d’histoires mais c’est mieux que de refaire l’histoire, non ?

 

Après cette élection présidentielle, il y a eu des législatives. Les partis de gauche se sont regroupés au sein de la Nupes et l’échec a été notable notamment car cette coalition était « dirigé » par LFI, le parti qui soutenait Mélenchon mais qui, au fond, n’avait aucune histoire politique, aucune structuration électorale dans les territoires. Les cocos, les socialos et les écolos ont dont été égarés au sein d’un projet politique, l’Avenir en Commun, qui n’était pas le leur…

En juin 2024, des élections européennes ont montré que le RN était arrivé le premier parti de France. Le président de la République a donc provoqué une dissolution. Devant l’urgence, les partis de gauche se sont regroupés dans une nouvelle coalition, le NFP. Les résultats ne furent pas mauvais mais la majorité absolue n’a pas été atteinte et il était impossible de gouverner le pays. Les partis de l’alliance se sont étripés pour trouver une candidature commune à présenter à Matignon mais Macron ne pouvait pas présenter une inconnue soutenue par LFI et détestée par « le bloc central ».

 


Ainsi, en 10 ans, la radicalisation de la gauche n’a produit que des échecs avec un nombre total d’électeurs de gaucher historiquement et continuellement très bas (moins de 35% de la population alors que les 40% étaient souvent dépassés) notamment parce qu’une partie des électeurs historiques de gauche ne pouvaient pas piffer le positionnement de LFI (et on le voit toujours actuellement pour des sujets qui n’ont rien à voir avec l’économie ou le social). Jusqu’à peu, les petits partis de gauche ont été à la traine de LFI qui les poussait vers la marge voire la disparition et ils ont décidé de s’affranchir de cette espèce de tutelle nuageuse (même si certains cadres de LFI sont très compétents).

Et c’est ainsi qu’ils retrouvent la voie de la recherche de l’intérêt de la nation et proposent de travailler avec le « bloc central », à condition bien évidemment d’y peser, ce qu’ils auraient dû faire dès 2017, ce qui nous aurait évité une politique fiscale désastreuse et des déchirements pénibles.

 

Et voila, Jean-Luc, tu as perdu. Parce que la gauche veut vivre et est capable de faire des propositions qui ne sont pas haies par tout le monde.

Et qu’elle cherche à éviter de donner le pouvoir au Front National ce qui semble décidément être ton but, peut-être avec l’espoir caché d’être un recours en 2027.

Tout seul, avec ta bande qui croit représenter le peuple de France.



Mercredi soir, j'étais en terrasse du bistro et il y avait à côté de moi un jeune militant insoumis (nous sommes dans le fief de Mathilde Panot) qui parlait politique avec un collègue à lui, plus âgé. Je me suis intéressé à eux quand il a expliqué que l'URSS était parfaitement démocratique avec des élections au niveau des Républiques qui finissaient par représenter le peuple au niveau du soviet suprème.

Après, il a expliqué à l'autre que seule la république pouvait garantir la démocratie (tant pis pour nos voisins anglais, belges ou espagnols, par exemple) puis a ajouté que la république ne garantissait pas la démocratie (ce qui est d'ailleurs la vérité). J'étais scié par sa pirouette de pure militant inculte.

J'ai continué à les écouter vaguement jusqu'à un moment où ils ont commencé à parler de Chirac et de Giscard mais se posaient des questions sur les articulations entre les deux ex futurs morts. Alors je me suis permis d'intervenir pour leur rappeler que le premier avait été premier ministre du second.

Le jeune insoumis a dit que j'avais tort, j'ai insisté, lui aussi, il faisait des gestes à son pote pour bien lui montrer que je racontains n'importe quoi mais je me demande comment il pouvait penser que je puisse ne pas voir ses gestes.

Le vieux a alors sorti son smartphone et a vérifié. J'avais évidemment raison. 


Jean-Luc, tu devrais former des militants plutôt que de transformer tes meetings en shows voire en spectacles de comique troupier. Tes anciens allies travaillent maintenant pour l'avenir de la France, pas pour ta propre gloire.

C'est con, hein ?

04 septembre 2025

Le 8 septembre en ligne de mire

 


J’aimerais bien avoir un beau prétexte pour ne rien avoir fait dans ce blog depuis quatre jours après avoir été particulièrement productif pendant le mois d’août. Je pourrais expliquer cela par mon retour à Paris après près de cinq semaines en Bretagne dont trois de vacances mais ce n’est pas vraiment ça…

En fait, je crains qu’il y ait une confusion entre la politique que je trouverais bonne le pays, celle que j’aimerais voir appliquer dans nos circonstances, les supputations quant aux scénarios possibles ou probables, mon point de vue sur les prises de positions du PS et de Glucksmann, voire celles de LFI et les espèces de délires qui vont avec comme la possibilité de destituer Emmanuel Macron.

Revenons sur les scénarios : le plus probable est que la confiance ne soit pas accordée à François Bayrou et qu’il soit obligé de démissionner. On peut supposer qu’Emmanuel Macron ne provoquera pas une dissolution (mais l’hypothèse ne doit pas être écartée). Il devrait nommer un premier ministre de gauche ou du « bloc central » qui sera chargé de former un gouvernement et de faire un compromis à propos du budget et qui pourrait tenir jusqu’aux échéances électorales du second trimestre 2017.

On imagine qu’il devrait abandonner l’idée de supprimer deux jours fériés et permettre la création d’un impôt destiné aux plus aisés, comme la taxe Zucman. Il est possible qu’il abandonne une partie des contraintes mises sur les plus démunis comme une espèce d’augmentation de la CSG… mais que le reste soit maintenu.

 


La confusion dont je parlais porte sur le gouvernement « d’union nationale » que j’ai appelé de mes vœux, dans ce blog, mais il s’agit d’un machin qui durerait 18 mois, jusqu’à la prochaine présidentielle et pas d’un système définitif, en espérant que de futures élections parlementaires donnent une majorité à un président. Je préfèrerais évidemment que ce président soit de gauche mais ce n’est pas le sujet en cours. Je souhaite aussi éviter des élections anticipées pour ne pas donner les clés du pays au Rassemblement National.

J’ai également dit dans le blog qu’il me semblerait logique que le premier ministre prochainement nommé soit issu de la gauche. Cela serait plus conforme au résultat des dernières législatives, depuis ces dernières on a eu un premier ministre issu de la gauche, un issu du centre et cela n’a pas fonctionné. Enfin, on ne peut pas faire confiance à des personnalités comme Bayrou qui n’ont pas respecter ses promesses de négociation dans le cadre du « conclave sur les retraites ».

En revanche, j’ai du mal à croire que Macron puisse nommer un type ouvertement à gauche et il est probable qu’il choisira quelqu’un du premier cercle de Renaissance issu de la gauche, tout de même.  Je n’ai pas de nom à vous proposer et je ne crois pas spécialement à ce qu’on peut lire dans la presse.

Elle évoque souvent Sébastien Lecornu et Catherine Vautrin mais il me paraitrait délirant que Macron nomme une personnalité aussi à droite… Cela étant, ce sont les journalistes qui ont des renseignements et des contacts, pas moi.

Ils devraient étudier le cas d’Eric Lombard : il vient de la gauche, est ministre et a un nez rouge et rigole souvent ce qui est un atout. Quand je le vois à la télé, j’ai l’impression d’être en face d’un copain de bistro.

 


Certains, à droite, ont un comportement exemplaire. Je voyais Wauquiez, par exemple, expliquer qu’il ne censurerait pas un gouvernement de gauche parce que le pays a besoin de stabilité. Il a raison.

D’autres, par contre, sont moins raisonnables, surtout parmi les journalistes. On a vu L’Opinion puis Le Figaro et enfin L’Express taper sur les propositions de budget de Raphaël Glucksmann et d’Olivier Faure. Il faut peut-être leur rappeler certaines réalités. Par exemple, il y a une infographie qui tourne dans les réseaux sociaux montrant que les baisses de déficits avaient eu lieu quand la gauche était au pouvoir, sous Jospin et sous Hollande. J’entends bien les objections (il y a la crise des subprimes, nananère puis celle du Covid). Il n’empêche que c’est la réalité.

C’est une peu de la folie cette dénégation. J’entendais même Edouard Philippe (dans un vidéo TikTok sur le compte de son parti vue cette nuit) expliquer que le déficit avait baissé lorsqu’il était à Matignon ce qui est évidemment faux (il a dû supporter le Covid et le « quoi qu’il en coûte »… On ne va pas lui reprocher ce déficit alors pourquoi prétendre qu’il n’existe pas ?).

 


Dans cette droite, il y a toujours une partie qui explique qu’une taxe de type « Zucman » favoriserait la fuite des capitaux. Or, on est dans un pays où les grosses entreprises reversent le plus de dividendes et qu’on a des centaines de millions qui permettent une augmentation de la fortune de 5 à 10%, avec une inflation relativement faible, on ne va pas pleurer pour une taxation de 1%.

Dans la foulée, ils ont du mal à comprendre que les économies du « budget Bayrou » provoqueraient une baisse du pouvoir d’achat des Français donc une espèce de récession. Il semble évident que, s’il faut réduire les déficits pour ne pas exagérément augmenter la dette, il faut y aller par petites touches, qu’il faut trouver le bon équilibre.

 

Ainsi, les grandes tendances portées par les budgets de Faure et de Glucksmann paraissent de moins en moins délirantes aux yeux de beaucoup (même si chaque point, heureusement, mérite discussion).

 


Côté LFI, je note des argumentaires très bien de la part de Manuel Bompard qui arrive à torpiller beaucoup de monde lors des débats. A me faire regretter qu’il n’ait pas choisi le bon parti…

Par contre, la plupart des dirigeants semblent vexés que le PS prenne décidément le parti de l’émancipation et qu’il soit de plus en plus suivi par les partis minoritaires au sein de LFI (voir les efforts de Tondelier, Castets, Ruffin, Autain pour obtenir une union de la gauche hors LFI).

Alors Mélenchon et ses copains ont beau jeu de déclamer qu’ils pourraient diriger le gouvernement sans le PS ce qui n’est sans doute pas faux mais ils auraient dû mal à le faire sans le soutien de « l’électorat historique du centre gauche ».

 

Et je sens, parfois, qu’ils feraient mieux de m’écouter, d’autant qu’on ne bâtit par un compromis en n’écoutant que son nombril.



Edit : en publiant ce billet dans Facebook, je suis tombé sur cette sur cette publication de Mélenchon qui va un peu dans le sens de ce que je raconte dans ce billet.

Je vais lui rappeler que l'engagement pris avec le NFP en 2024 n'est pas de censurer tous les gouvernements et de paralyser le pays pendant trois ans.

Je pourrais ajouter que le NFP est mort et parler en son nom n'est pas très catholique...

Je vais simplement rappeler que ça fait trente ou quarante ans que je passe pour un "social traitre". Alors un peu plus ou peu moins...



N.B. : je n'ai pas évoqué, dans ce blog, la proposition de budget élaboré par Place Public et je n'ai pas vraiment parler du contenu de celle du PS (je me suis contenté de souligné son existence et la qualité de ses orientations).

31 août 2025

De Blois à Matignon ?

 


Je le disais hier, le fait que le Parti Socialiste ait réussi à présenter un budget et à en faire parler est une excellente nouvelle. C’est peut-être la première fois depuis des années qu’il présente une offre politique sans s’occuper de LFI et le fait que Carole Delga et Olivier Faure étaient ensemble, à la tribune, pendant la présentation n’est pas pour me déplaire.

Je n’ai pas envie de me positionner sur chaque élément de ce texte parce que c’est le boulot des politiciens de chercher le compromis mais il me semble aller dans le bon sens : relance et rééquilibrage de la fiscalité.

Au sujet de cette dernière, il faut torpiller un des axes de communication de la droite et du centre : taxer légèrement les grandes fortunes ne les fera pas fuir… N’oublions pas que les grandes entreprises françaises distribuent plus de dividendes que les étrangères.

                                                                                                                                                                                "

Il y a plusieurs choses qui me plaisent bien dans ce budget. Tout d’abord, la baisse de la dette est moins forte que celle voulue par François Bayrou et les instances européennes. Nous ne sommes pas pressés et les plans d’urgence sont toujours mauvais. Baisser la dette ne pourra être fait que lorsque l’économie aura été relancée et opter pour une rigueur budgétaire ne permet pas cette relance. C’est ballot.

Je ne suis pas un fan de Thomas Piketty (ou du moins de son profil : économiste reconnu engagé sur la scène politique sans être candidat) et je ne suis pas abonné à l’Obs. Je ne peux donc pas lire cet article mais, au moins, je suis d’accord avec le titre : « Thomas Piketty : « Nous n’avons jamais été aussi riches » » ! En d’autres termes, je crois qu’il ne faut pas dramatiser la situation mais qu’il faut travailler sérieusement et profondément. Des guignols veulent supprimer des jours fériés comme si c’était à la hauteur des enjeux…

Par ailleurs, dans le plan du PS, il y a des mesures qui me vont bien, comme un travail sur les niches fiscales liées aux emplois à domicile. Ils permettent, par exemple, de se faire rembourser une partie des frais d’emploi d’un coach sportif. Il faut que les aides fiscales soient destinées à ceux qui en ont besoin, notamment les personnes âgées à faibles revenus.

Contrairement à beaucoup de blogueurs qui se disent de gauche, je parle souvent de ma situation personnelle : si j’emploie une femme de ménage, c’est pour mon confort personnel. Je ne vois pas pourquoi cela serait défiscalisé.

Ensuite, il y a une relance par le soutien des activités non délocalisables, comme le logement. Cela mérite une vraie réflexion (pourquoi soutenir une activité qui ne peut pas être mise en concurrence avec des entreprises étrangères ?) mais la politique du logement est essentielle pour mettre de loger tout le monde et rééquilibrer les charges des ménages. Il faut construire.

 

Cela étant, le PS souhaite présenter son projet aux autres partis de gauche hors LFI, laissant penser qu’ils pourraient former une majorité pour gouverner ce qui est vraiment risible. Avec ou sans dissolution, la gauche hors LFI ne peut pas retrouver une majorité parlementaire rapidement. Il faudra, au minimum, attendre la victoire aux présidentielles de 2027 (et faire preuve d’un bel optimisme…) qui pourrait déboucher par un élan permettant d’obtenir la majorité aux législatives qui suivront (je suis très optimiste, aujourd’hui !).

Présenter un beau budget et montrer que l’on peut gouverner est un élément clé à moyen terme mais ne nous leurrons pas pour l’immédiat.

Si Emmanuel Macron envisage de prendre un premier ministre de gauche, il choisirait probablement entre Cazeneuve et Glucksmann, à savoir des personnalités connues pas incompatibles avec les autres partis pouvant participer à un gouvernement technique ou d’union nationale.

Je suppose qu’aucun des deux n’aura envie d’y aller car cela lui torpillerait les chances de gagner la présidentielle. Cela étant, il y a d’autres personnalités moins connotées proches de la gauche radicale.

 

Le PS doit travailler, maintenant qu’il a une proposition de budget, sur l’ouverture de sa politique. D'autant que les deux qui pourraient avoir la préférence de Macron ne sont pas au PS...

Bon courage, les gars !

30 août 2025

Parlons des vrais sujets

 


« Il s’agit de définir une trajectoire raisonnable, juste, en expliquant correctement la situation. Trouvons des solutions pour désendetter la France puis, projet contre projet en 2027, pour réindustrialiser le pays et bâtir une souveraineté européenne. Nous sommes là en train de nous chamailler sur des jours fériés quand pendant ce temps, Donald Trump impose 30 % de droits de douane à l’Europe. »

C’est la conclusion d’une interview d’Aurore Lalucq à une interview de journal.info, le canard électronique de Joffrin (avec lequel je suis évidemment souvent d’accord).

Suite à la conférence de presse de François Bayrou, on parle beaucoup de politique politicienne (moi le premier) et de ma dette mais on oublie souvent que ce n’est pas le plus important : il faut lutter contre le déclassement de la France et cela ne peut avoir lieu qu’au sein de l’Europe et avec elle…

 


Dans le blog, je parle souvent des erreurs des politiciens et des militants dans les réseaux sociaux. Le RN, par exemple, explique souvent que les déficits sont liés à l’immigration ce qui est évidemment faux (à sa décharge, la lutte contre l’immigration est son fond de commerce). Je ne sais pas comment y répondre (et heureusement qu’on ne me le demande pas). La droite « républicaine » parle aussi beaucoup, en la personne de son chef, Bruno Retailleau. C’est une erreur politique car cela donne raison au RN et les électeurs de droite n’ont plus de raison de voter pour LR, mais, en plus, on aimerait bien entendre une droite gaulliste parler un plus de la France, de la réindustrialisation… Ce n’est pas non plus à moi de dire ce que ces braves gens ont à faire.

A gauche, j’ai vu des discours ou interview de Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard au cours desquels ils prônaient une politique de la demande en remplacement de la politique de l’offre. J’en parlais dans mon dernier billet. Je suis d’accord que la demande est importante : en donnant des sous aux gens, ils consomment et ça remet du pognon dans l’économie. Le problème est que les gens peuvent acheter des produits d’importation et que l’effet « de la demande » est local et à court termes : il faut aussi aider les entreprises à produire.

Dernier exemple : il y a un sujet dont on parle dans une droite plus libérale, genre « Macron Bayrou », c’est la nécessité de se remettre au travail ce qui pousse ces andouilles à nous sucrer deux jours fériés. On comprend bien leur argumentaire, du genre : « je ne vois pas comment on pourrait s’enrichir assez sans travailler plus, ceux qui disent le contraire sont des menteurs et il n’y a pas de débat ! ».

 


C’est faux : il y a un débat et il faut le mener en multipliant les arguments.

Petit 1 : on ne sait pas comment sera fait l’avenir du monde du travail avec le progrès de l’Intelligence Artificielle, par exemple, ou de la robotisation (on voit des vidéos de maisons construites avec une main d’œuvre réduite qui ne fait que piloter d’énormes robots). Ca rime à quoi de nous faire travailler plus ?

Petit 2 : on a assez de chômeurs notamment chez les jeunes et les plus de 55 ans pour penser qu’on va sauver le monde en faisant chier les autres.

 

Je ne veux pas lancer tous les débats ici. Je peux toujours parler des bienfaits de l’immigration mais je ne convaincrais aucun électeur de l’extrême droite et je ne veux pas faire croire que j’oublie une préoccupation importante des Français, liée en gros à l’insécurité culturelle qui est bien réelle.

Je veux parler uniquement de communication.

Par exemple, le PS est remonté subitement dans mon estime en faisant la une des informations avec sa proposition de budget présentée à l’occasion de l’université d’été du parti. Ce qui a de fort n’est pas de présenter un budget mais de faire en sorte qu’on en parle… En outre, je ne vais pas parler du détail, ce n’est pas l’objet de mon billet mais, au moins, mes lectures de ce matin me font plaisir.

 


Ca change de ce que je peux voir dans TikTok et des zozos qui y remplacent les anciens blogueurs politiques. Au moins, les billets de blog, on peut les lire en diagonale ! Cette nuit, je suis encore tombé sur quelques zozos qui lancent des diatribes. Il y en a un, en particulier, qui nous pond des tartines sur le fait que tout est fait pour que Macron puisse prendre les pleins pouvoirs grâce à l’article 16 de la Constitution ! Le type est obsédé, voulant à tout pris faire croire que Macron est un dictateur.

Je suis tombé sur un autre qui voulait convaincre ses lecteurs que si Macron avait pris cette décision (par l’intermédiaire de Bayrou), c’était pour provoquer une dissolution qui amènerait Jordan Bardella à Matignon mais le zozo expliquait que c’était parce qu’aucun premier ministre de cohabitation n’avait jamais réussi à gagner la présidentielle. Il a cité les trois exemples et a même dit « et en plus, Jospin n’est même pas arrivé au second tour ». Le type a foutu en l’air sa démonstration en oubliant de parler de Balladur qui était resté scotché au premier…

 

Tout ça pour dire qu’on ferait mieux de parler sérieusement plutôt que de raconter des conneries mensongères dans les réseaux sociaux.

Vive Lalucq et le PS, tiens ! Et vive les illustrations de billets de blogs politiques avec des gonzesses qui ont ma sympathie.

29 août 2025

La gauche, la presse et les délires de politique politicienne

 


N’ayant pas le temps de bloguer, ce matin, je voudrais simplement illustrer mon billet d’hier avec la une de Google News et les quatre articles qui sont arrivés en tête via le mystérieux algorithme : ils n’ont que peu d’intérêt. J’ai lu les articles et les titres ne correspondent pas nécessairement au contenu. Celui de Ouest France, par exemple, par le très peu de la foire en question…

Peu d’intérêt ? Je ne critique pas le travail des journalistes. Si un algorithme propulse ces textes en une, c’est bien parce qu’ils intéressent les lecteurs. En outre, ils contiennent des considérations du niveau de la politique politicienne, sujet qui me passionnel.

Le problème est peut-être là, d’ailleurs ! Ils sont du niveau de billets de blogs, voire de publications par des inconnus dans les réseaux sociaux. Ils ne font pas l’information : elle sera faite après le 8 septembre, selon le résultat du vote et les décisions d’Emmanuel Macron qu’on ne peut pas anticiper d’autant qu’il n’en fait qu’à sa tête. Jusqu’à là, les discussions de comptoir vont se multiplier ce qui nous occupera pendant que l’on boira nos demis…

 


Justement, au bistro où j’étais mercredi soir, la télé était branchée sur BFM mais le son était coupé. Je n’avais une idée des propos tenus que grâce aux sous-titres incrustés sur l’écran. Je suis resté deux heures et pendant tout ce temps des locdus que je ne connais semblent avoir fait des supputations suite à l’annonce de François Bayrou datant de l’avant-veille.

Je préfère quand ils mettent « Equipe 21 » avec des tournois de pétanque ou des courses de caisses à savon.

 


En outre, je ne parle ici que de la une de Google News et j’ignore totalement si les journaux en question ont traité des sujets plus sérieux. Je vais en citer un exemple : dans TikTok, j’ai vu un reportage au sujet de Portugal. Ce pays a connu une dette pire que la nôtre et le gouvernement de l’époque à décidé de supprimer quatre jours fériés. Voila ce que j’aimerais voir dans la presse : des journalistes qui étudient et comparent les différentes pistes.

Je suis allé voir les grands sites de presse, ce matin : aucun ne traite sérieusement de la double crise (institutionnelle et budgétaire) que nous connaissons actuellement de manière sérieuse.

 


Avant de « répondre » aux articles de cette une, je vais vous inviter à lire le billet de ma consœur CC et notamment la conclusion que j’approuve totalement : « Oui, il y a des défis. Des défis très différents. Mais il y a quand même d'autres ressources : des moyens de productions, une économie...et des choix politiques possibles.

Et je veux croire que les choix politiques, comme en 1945, peuvent être ceux de la solidarité et de la justice sociale.

N'oublions pas qu'en 1945, ces choix-là ont conduit aux 30 glorieuses, à une croissance sans précédent dans l'histoire de l'humanité et aux progrès de la science, de la médecine et des technologies comme nous n'en avions jamais connus. »

 


Venons-en aux billets de blog en une de Google News. Dans mon billet de blog d’hier, je suggérais, un peu comme CC, qu’on devrait faire un gouvernement de type « union nationale » pour redresser tout ce bazar et fuir les délires populistes de certains partis. Mais j’ajoutais que ce gouvernement devrait être dirigé par une personnalité de gauche car avec son histoire de conclave sur les retraites, François Bayrou avait montré qu’on ne pouvait pas lui faire confiance. Au moins, on peut faire confiance aux socdems pour trahir la gauche, me répondra-t-on astucieusement.

Dans les articles, une hypothèse envisagée est la nomination de Bernard Cazeneuve qui est hors NFP mais qui n’est pas… envisageable vu qu’il n’est pas blairé par LFI. Une autre hypothèse, par un autre journal, est de nommer un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire. Il ne tiendrait pas six mois sans être censuré.

Je voudrais rappeler que le NFP, descendant de la Nupes, est enterré, notamment par le Parti Socialiste (et sans doute le PCF). Si le PS revenait sur ses engagements du congrès, il serait définitivement coulé. Il ne faut plus travailler avec LFI pour des raisons largement évoquées lors du dernier semestre.

Je vais le dire : je me fous totalement du nombre d’élus PS lors des prochaines législatives et tant pis si l’alliance est morte : cette alliance pitoyable ne permettra jamais à la gauche de revenir au pouvoir. En outre, il semble bien que LFI fasse tout pour torpiller les candidatures de ses alliés lors des prochaines municipales. On ne peut pas être amis avec ceux qui veulent devenir vos ennemis et non pas de simples adversaires ou concurrents.

 


C’est un peu l’avantage d’un blog politique engagé par rapport à un organe de presse nationale : on peut balancer le fond de sa pensée, non pas dans une logique d’information ou d’analyse mais dans un cadre bien plus militant.

 

Je répète donc ce que je disais après les législatives de 2024 : il faut une espèce de gouvernement d’union nationale, dirigé par un type du centre gauche qui ne soit pas connoté « partisan du NFP ». Ca peut être Cazeneuve mais on pourra trouver d’autres candidats. Et si les organes de presse faisaient leur boulot, ils n’enterreraient pas cette possibilité.

 

J’aime bien quand je commence un billet en disant que je n’ai pas le temps de bloguer et que je termine en faisant une tartine.