En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
30 décembre 2005
Baisse du chômage !
Oui, Le Parisien, je suis rentré à Bicêtre... Le Télégramme n'est pas disponible ici.
Bref.
Le nombre de chômeurs a baissé de 153 000 en huit mois. Magnifique.
Que lis-je également ?
150 000 emplois-jeunes (enfin, c'est plus comme ça qu'il s'appelle maintenant, mais j'ai oublié... Le contrat initiative emploit ?) ont été créés en quelques mois.
Il y a donc 3 000 emplois qui ont été créés normalement ! Bravo Galouzeau !
Que lis-je z'aussi ?
Depuis sa création, il y a près de 200 000 Contrats Nouvelle Embauche ! Ca fait donc 200 000 types en situation précaire en plus ? Enfin, 197 000, si les 3000 ci-dessus sont concernés.
C'est beau les mathématiques.
28 décembre 2005
Moins de travail
Argumenté, démontré, ...
Si je ne suis pas élu au premier tour avec ça !
Caisse à dire ? Du travail ?
Dans mon précédent "article", j'ai menti sur un détail. La une du Télégramme de ce matin (dont je reproduits la photo ci-contre, désolé pour le piratage, mais fallait pas la diffuser sur internet) est très riche en sujets politiques, voire essentiels pour l'organisation de la société pour les prochaines années.
Le sujet de l'article porte sur des supermarchés équipés de caisses enregistreuses où les clients passent eux-mêmes leurs articles devant le lecteur de code barre. La caissière ne sert alors qu'à vérifier qu'il n'y a pas de fraudeur et surtout à procéder à l'encaissement. Les syndicats sont inquiets pour la sauvegarde des emplois. Voilà pour le Télégramme.
Le progrès technologique et de l'organisation du travail permet de travailler moins. On a besoin de moins travailler aujourd'hui pour produire la même quantité de biens et de services qu'il y a 10 ans. Le phénomène va s'accentuer.
- Soit pour pour pouvoir travailler autant, on produit plus,
- Soit pour continuer à produire autant, on travaille moins.
Cette première conclusion ne se résume pas à dévaloriser le travail ! Au contraire ! Mais juste à étudier la notion de "quantité de travail nécessaire", avec l'évolution de l'organisation du travail au sein de l'entreprise et les progrès technologiques, pour préparer les projets d'avenir.
Par exemple, proposer maintenant une réforme des retraites pour faire face à leur financement à long terme est insensé, dans la mesure où il n'est pas possible de prévoir la structure du marché du travail dans 20 ans ! C'est d'ailleurs l'intérêt de la retraite par répartition mais c'est un autre sujet. Ce qui compte c'est que le système soit viable actuellement. Ceux qui travaillent maintenant payent pour ceux qui sont en retraite maintenant.
La deuxième conclusion, après celle sur le long terme, est qu'il est temps que nos politiques cessent l'argumentation sur le thème "IL FAUT TRAVAILLER PLUS" ! C'est faux ! Les entreprises s'enrichissent en vendant plus, donc a priori en produisant plus (de biens ou de services) et en diminuant les coûts de production... les deux étant liés au progrès, pas nécessairement au travail... voire au contraire ! Par contre :
- il y a effectivement des sources d'emplois nouveaux à développer, mais ce n'est pas le sujet,
- pour que les entreprises vendent plus, il faut que les clients aient les moyens.
Enfin, la mondialisation est une préoccupation pour tous, et représente le même problème : le temps de travail nécessaire en France pour produire un truc... Réfléchissons deux minutes : que nos petites culottes soient faites par des chinois en Chine ou par des machines en France pose à peu près le même problème au marché de l'emploi en France. Et le débat est bien mondial : quand on aura des machines pour produire des petites culottes à un prix de revient moindre qu'en Chine (transport compris), les chinois seront bien em...
N.B. : Je n'ai rien contre la Chine et les Chinois, c'est un exemple. Ni contre les petites culottes.
L'objet de cet article n'est pas de proposer une nouvelle vue économique... D'autant que mon argumentation ci-dessus est volontairement à sens unique : il ne s'agit pas d'ouvrir un débat sur chacun des sujets qui forment l'économie. Juste de rappeler que dans la discussion globale, il faut prendre en compte la quantité de travail nécessaire à produire les biens et services dont on a besoin... ou "dont" on a les moyens... Ce qui n'est pas fait par nos politiciens actuels.
Deux derniers points :
- travailler plus pour produire plus : oui, mais produire quoi ? On ne va pas multiplier à l'infini la production au rythme du progrès !
- travailler plus pour gagner plus : vrai à l'échelle de l'individu. Faux à l'échelle de la société (mais le débat n'est pas là).
Je continue ci-dessous ma démonstration sur l'inévitable diminution du travail, en utilisant quelques exemples. Ceux qui sont déjà convaincus, peuvent s'arrêter là.
Pour repondir sur l'article du télégramme, à propos des caisses de supermarchés : prochainement, les articles seront équipés d'étiquettes RFID (de mémoire), des espèces de trucs électromagnétiques (de mémoire encore) déjà utilisés dans la logistique et la production pour suivre la production, les stocks, le cheminement des pièces détachées, ... Dans un supermarché, il suffira de passer le caddie sous un portique qui calculera automatiquement le prix à payer. Les 15 caissières du supermarché seront remplacés par 3 ou 4 vigiles noirs (je précise ça pas racisme, mais pour faire un sujet pour le blog "tonnégrande").
Quelques exemples sur les 10 ou 15 dernières années (en plus de mon truc sur les supermarchés : ne pas oublier que l'invention des codes barres n'est pas si ancienne...) :
- quand une voiture tombait en panne, il fallait la démonter pour trouver l'origine. Maintenant il faut brancher l'ordinateur,
- toujours à propos des voitures, il fallait une révision tous les 5000 km. Maintenant, les voitures neuves sont vendues pour 30000 km sans vidange,
- dans tous les bureaux, il y a avait des "pool" de secrétaires pour faire la frappe et un tas de service. Maintenant les employés et les cadres tapent eux-mêmes ce qu'ils ont à taper (leurs rapports, leurs conjoints, leurs courriers, ...),
- à la SNCF, il fallait se rendre à la gare, faire la queue au guichet, maintenant on clique sur sncf.fr,
- rappelons-nous : il y a vingt ans, on ne se salissait pas les mains en faisant le plein de la voiture : un pompiste le faisait pour nous,
- à la RATP, dans deux ou trois ans, il n'y aura plus de chauffeur sur la ligne 1... Et dans 20 sur aucune ligne ?
- quand le magnétoscope tombait en panne, on le faisait réparer. Maintenant, quand le lecteur DVD tombe hors service, on en achète un autre le jour même pour 5 heures de SMIC au supermarché du coin.
Plus de caissières, de conducteurs de métro, de pompistes, de petits mécanos, de sécrétaires, de réparateur électro-ménager, ... Ce ne sont que quelques exemples, qui ne concernent que le "service" tellement c'est évident dans "la production" ! Ce n'est pas du pessimisme... juste un rappel à l'ordre ! Voyons le bon côté des choses : autant de boulots pénibles ou répétitifs qui disparaissent.
Lançons-nous
Dans la critique des actions du gouvernements. Cette série de photo du cimetière de bateaux (au Bono, dans le Morbihan) sera une mine d'illustrations !
Donc, je prends au hasard un article dans la presse d'hier.
Quand je dis "au hasard" c'est une façon de parler : c'est la une du Télégramme. Pourquoi le Télégramme ? Parce que c'est les vacances et c'est le seul journal à ma disposition. Pourquoi celui d'hier, parce que celui d'aujourd'hui n'apporte rien. Je ne vais quand même pas commencer la série en disant que c'est à cause du gouvernement que la Bretagne est bloquée sous la neige !
Revenons à la une du Télégramme hier et au premier sujet politique de ce blog mémorable (sisi, mémorable : comme il a été créé ce matin, je me rappelle de tout) : le chèque emploi-service.
Son utilisation a été étendue hier, pas sur le fil à linge, mais à de nouveaux services et de nouveaux utilisateurs.
Les nouveaux services, je ne dis rien. C'est sûrement normal : s'il s'agit de faciliter les démarches administratives à l'embauche tout en maintenant un contrat de travail, et donc la protection du salarié, c'est parfait (même si ça mérite vérification).
Les nouveaux utilisateurs.
Si j'ai bien compris : avant seuls les particuliers pouvaient l'utiliser. Maintenant les entreprises pourront le faire, et surtout les mutuelles, les collectivités territoriales, les associations, ... Très bien.
Mais est-ce vraiment une priorité de faciliter les démarches administratives à ces gens là, qui ont déjà des employés, des fiches de payes, des charges à verser ?
Cela créera-t-il un seul emploi ? Non.
Cela aidera-t-il la petite dame de 85 ans touchant 800 euros par mois à rester chez elle ou à vivre mieux en ayant quelqu'un pour lui rendre service deux heures par jour ? Non.
Utilité économique et sociale : zéro. Juste des charges en plus pour la collectivité ?
Belle annonce.