Défendons nos amis restaurateurs.
Deux raisons à cela : d’une part ce sont nos amis et d’autre part ce blog manque un peu de sérieux et ça faisait longtemps que je n’avais pas pris une théorie au hasard pour la défendre longuement, au désespoir des nombreux lecteurs.
Attention, ne parlons pas des gros restaurateurs, ce qui nous mettent 100 grammes de viande en la facturant 30 euros sous prétexte que c’est bien présenté et que la salle a des poutres apparentes…
Non, défendons les petits bistros, les petites brasseries, les innombrables endroits chaleureux où on se fait engueuler par la patronne dès qu’on pose nos mains velues sur les délicates fesses de la serveuse, serveuse qui nous bouscule en permanence : « vous voyez pas que je bosse »…
Pour le truc de la main, je plaisante. Je veux bien être grossier, mais il y a des limites. Il faut au moins que la serveuse me le demande.
Donc, vive la TVA à 5,5 % dans la restauration, toute la restauration !
Le vais me limiter à deux arguments en évitant ceux qu’on entend à la télé, ceux des grosses brasseries, des étoilés et autres endroits difficilement tolérables, sauf pour bien manger : « on va pouvoir baisser les prix, augmenter les salaires et embaucher du personnel ». Généralement, quand un patron dit ça, c’est qu’il va s’en mettre pleins les poches.
Le premier argument, c’est la concurrence. Les bistros sont principalement concurrencés par deux types de commerces qui ne payent pas la TVA au même tarif : les boulangeries et les sandwicheries (et autres « points chauds »).
Le bistro, il faut qu’il dispose de place pour les clients, de personnel pour les servir, des toilettes pour les clients, … Il faut qu’il achète du pain (chez le Boulanger sus-nommé, qualité oblige), alors que les autres le produisent. Il prépare les sandwiches et autres délicatesses en temps réel, devant le client, alors que les autres les préparent à l’avance, … La boulangerie et la sandwicherie vendent des jus de fruit, de la bière et de l’eau… Le bistro, vend-il du pain ?
Le bistro, il a plus de contraintes, plus de charges, et on lui impose un niveau de taxe plus élevé qu’ailleurs. Car le problème, il est bien là. La TVA réduite, on s’en fout, mais pourquoi surtaxer le commerce qui vend la même chose et qui a le plus de charges ?
Le deuxième argument est plus sujet à polémique… Les bistros sont des établissements commerciaux obligés d’avoir du personnel pour faire du chiffre d’affaire : servir le client, discuter avec lui, être aimable, descendre les caisses de vin à la cave, préparer les repas, laver les toilettes, débarrasser les tables, … Alors que la majorité des autres établissements commerciaux achètent des trucs fabriqués en usine et les revendent sans aucune valeur ajoutée… à part la marge.
La principale charge (après le loyer des murs et du fonds) des bistros c’est la main d’œuvre, alors que maintenant pour TOUS les autres commerces, c’est l’achat de produits à revendre.
On ne pourrait pas encourager un peu les bistros ?
Plutôt que de leur faire payer plus de taxes que leurs concurrents directs !
Le client gueule.
- Patron, ta bière est trop chaude !
- On ferme !
- Allez, patron, une petite dernière ?
- Bon, d’accord, mais c’est la dernière fois.
- Merci patron !
- ce coup-ci on y va !
- t’as pas un petit bout de pain, la boulangerie est fermée ?
- tiens, voilà !
- combien j’te dois ?
- rien. Le pain j’en vends pas. Maintenant cassez-vous !