Le ministre de la santé pisse dans un violon la goutte d’eau qui fait déborder le vase

« La » nouvelle politico-socio-économique du jour est la mise en place d’une commission chargée de lutter contre la fraude à la sécu par notre ministre de la santé. Elle s’accompagne d’une autre nouvelle sur la fraude à la fausse carte vitale.

Le Parisien nous renseignait hier sur la nature de cette fraude à la sécu. Pour résumer, des médecins font des fausses prescriptions. Pardon, des vraies prescriptions. Avec dedans tout un tas de médicaments qui ne seront pas consommés par le patient pressé mais envoyés à l’étranger, dans des pays qui n’ont pas, comme nous, la chance d’avoir une belle sécurité sociale qui nous rembourse nos pets de travers.

S’il ne s’agissait pas d’un trafic ignoble puisque les médicaments sont vendus là-bas, ça aurait presque un côté sympathique puisqu’il s’agirait de soigner des gens qui n’en n’ont pas les moyens.

La fraude à la fausse carte vitale est différente. Il s’agit de faire des « duplications » de cartes pour qu’un seul numéro de sécu (globalement) puisse servir à plusieurs personnes. Ils sont très ingénieux mais probablement un peu con puisqu’il suffirait de faire tourner la carte vitale.

A qui s’adressent ses fausses cartes vitales ? Euh… A des gens qui ne sont pas à la sécu ou la CMU ou un truc comme ça. Qui n’est pas à la sécu ? Les personnes qui vivent sur le territoire français de manière irrégulière.

La fraude à la carte vitale ne concerne pas que ça, puisqu’elle permet aussi de profiter d’une seule mutuelle à plusieurs.

Mais enfin, ces déclarations gouvernementales ne sont, encore une fois, que des attaques envers les populations étrangères ou immigrées. Ca tourne à l’obsession.

Vous vous direz que chez moi aussi et que je raconte encore des bêtises anti-racistes. Non.

Arrêtez les gens dans la rue et demandez leur poliment, qui, pour eux, utilise des fausses cartes vitales. Si vous interrogez cent personnes, il est probable que 50% (de droite) diront « des immigrés » (ou un autre terme moins poli), 30% (de gauche) diront « des pauvres qui n’ont pas les moyens de se payer une mutuelle ou de se soigner ».

Je vous laisse libre d’imaginer ce que diront les 20% restant.

Toujours est-il qu’il s’agit bien encore d’un discours populiste visant les étrangers.

Revenons maintenant dans le cœur du sujet : la fraude à la sécu.

Le Parisien nous apprend que le montant de la fraude que pourrait permettre d’éviter cette commission est de l’ordre de 100 millions d’euros. Je ne connais pas le budget de la sécu mais il se compte probablement en centaines de milliards. La fraude permettra de faire une économie de 0,1 % sur le budget.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières, mais quand même, à ce rythme là, on n’est pas près de combler le déficit de la sécu, qui, lui, oscille entre 5 et 10 milliards. Les 100 millions en représentent dont au plus 2 %.

Je vais arrêter là avec les chiffres. Mais il faut reconnaître que cette commission, qui coûtera probablement la peau des fesses ne servira pas à grand-chose. Le déficit de la sécu, c’est autrement qu’il faudra le combler.

Non seulement elle ne servira pas à grand-chose, mais comme elle a été créée suite au démantèlement d’un réseau de trafiquants… il semble qu’elle ne soit pas vraiment utile pour démanteler des réseaux !

Cette annonce de commission est donc purement populiste, avec, outre l’attaque contre les immigrés, vanter l’efficacité du gouvernement qui fait tout pour sauver notre sécu en luttant contre les fraudeurs.

Notre brave Ministre du Budget, Monsieur Jean-François Copé, est à la recherche d’économies et met en place différents audits. Il avait parlé il y a quelques temps de s’attaquer à toutes ces commissions inutiles.

Au boulot !

Je mets la photo de Mitterand parce que je n'ai pas réussi hier alors que j'avais promis. Ils doivent avoir un bug chez blogger.