J’ai bien une réponse : il ne fallait pas voter pour Nicolas Sarkozy. Au moins, avec Ségolène Royal, nous n’aurions pas eu un tour de France pourri et un mois de juillet du même qualificatif.
Heureusement que notre Président de la République figure parmi les hommes politiques les mieux habillés, mais je ne retrouve pas la dépêche aperçue ce matin qui m’a inspiré pendant le repas à la cantine et la discussion avec les collègues afin de me permettre de faire une jolie dépêche pour défendre le droit de grève.
Un des mes collègues expliquait que le service minimum dans les transports était nécessaire et demandé par 80 pourcents des français d’après les sondages. Je lui ai démontré qu’il était proprement victime de la démagogie gouvernementale alimentée par les journaux.
Il faudrait arrêter avec ces conneries. Ce type d’arguments est grotesque et ne fait qu’encourager les projets débiles et totalement liberticides.
Les salariés en France représentent environ 40% de la population, il n’y en a probablement pas un tiers qui a besoin des transports en commun pour aller travailler, dont peut-être 80% vraiment exaspérés par les grèves, soit 10% de la population.
Il faut arrêter de sonder n’importe quoi et de faire dire n’importe quoi aux chiffres : les chiffres débiles sont repris par des abrutis à table avec les collègues.
La dépêche que je cherchais est à classer dans la rubrique « faits divers » même si on est en plein été. Aux USA, un patron d’entreprise a tiré sur ses employés qui voulaient une augmentation. C’est évidemment n’importe quoi ! Mais ça m’amuse de rebondir sur cette bêtise pour rappeler que les salariés ne sont jamais défendus contre les agressions des patrons.
Le droit de grève est un des éléments de cette défense. Les petits bourgeois qui défendent le service minimum devraient y réfléchir à deux fois.
L’argument habituel de la prise des usagers en otage est carrément débile. Les grévistes n’empêchent pas les gens de travailler. C’est par leur travail quotidien que les gens peuvent aller travailler. S’ils ne veulent pas du service public, ils peuvent utiliser un autre moyen de transport ou déménager ou bosser plus près.
Au prétexte de défendre le service public, ces petits bourgeois sont tout simplement en train de le torpiller. Je lisais sur un blog une blogueuse qui indiquait qu’elle mettait ses enfants à l’école privée à cause des grèves et qui luttait pour le service minimum dans les transports à l’école. Elle aurait du prendre son raisonnement dans le bon sens « Je veux ou je ne veux pas un service public ? ».
Une loi pour le maintien d’un service minimum dans les transports publics n’est pas très grave en elle-même, d’autant qu’elle n’empêchera rien : si 5000 cheminots se mettent en grève sans prévenir, ils ne seront pas licenciés ! Elle ressemble même à n’importe quoi, d’autant que, encore une fois, ce ne sont pas les grèves qui causent des perturbations et provoquent l’exaspération des gens, mais les problèmes techniques ! Sur « ma » ligne 7 du métro je suis plus gêné par les « accidents graves de voyageurs » et surtout les « défauts de signalisation » (ce qui correspond d’ailleurs à un problème de budget !).
Je disais que ce n’est pas très grave cette loi. Ce qui est grave c’est qu’elle est la porte ouverte à deux dérives qui pourraient être très graves :
1/ l’extension à d’autres services publics dont l’éducation nationale. J’ai déjà fait un billet sur le sujet, mais les parents qui souhaitent le service minimum dans l’éducation nationale confondent beaucoup trop l’école avec une garderie et feraient mieux de se poser la question de leur propre capacité à éduquer des enfants. Les filles, je suis un peu provoc, quand vos mômes ont la jaunisse vous arrivez à les garder ! Alors quand leurs instits sont en grève pour empêcher la fermeture d’une classe, vous pourriez faire preuve de bon sens.
2/ l’extension à des sociétés privées (notamment dans le transport). On peut à la limite exiger qu’un service public soit obligé de remplir un service, mais en aucun cas, nous autres électeurs, ne pouvons nous mêler dans une discussion entre un patron et ses employés, sauf en défendant les droits de chacun.