Les négociations commencent pour le futur contrat de travail unique. C’est quoi ? On ne sait pas trop. Les organismes patronaux et salariaux n’en sont pas demandeur. C’est le gouvernement qui veut ça. C’est dans le projet de Nicolas Sarkozy et c’est repris dans le discours de François Fillon.
Pourquoi ? On ne sait pas ! Enfin… si, on sait. Pour faire plaisir aux gogos qui pensent que le marché du travail est trop figé en France.
Le patronat, par la bouche de Laurence Parisot, a une revendication : trouver un système qui permette de mettre fin facilement à un contrat de travail. Je comprends cette revendication : je suis moi-même cadre et ai parfois des équipes à gérer. Elles contiennent parfois des incompétents ou des imbéciles dont je voudrais me débarrasser. Elles contiennent surtout parfois trop de monde parce que le projet est presque fini.
Mettre fin facilement à un contrat de travail est donc souhaitable vu d’un angle patronal mais doit être accompagné de mesures qui permettent d’une part que la séparation ne soit pas trop douloureuse pour l’employé et d’autre part que la facilité de licenciement ne soit pas prétexte à pression sur le personnel.
C’est l’objet des négociations en cours.
Laurence Parisot appelle ça la séparabilité. Qu’elle n’oublie pas que l’entreprise doit prendre aussi ses responsabilités : c’est elle qui n’a plus besoin d’un salarié qui lui a fait gagné de l’argent…
Pour ma part, je ne crois pas que ça permettra d’améliorer le taux de chômage. Ce n’est pas parce qu’il peut licencier que le patron va embaucher, c’est juste parce qu’il a du boulot à fournir à quelqu’un pour gagner des sous. Si ! Ca pourrait améliorer le taux de chômage officiel, mais au détriment de la précarité, comme beaucoup de pays cités en exemple par des libéraux de tous poils. Et ça finirait par une baisse du temps réel travaillé.
Mais la question n’est pas là. Qu’on m’explique en quoi le contrat de travail unique favorisera l’emploi !
Si, dans deux mois, une secrétaire prend six mois de congés sabbatiques pour suivre son mari qui part en mission au Qatar pendant six mois, il faudra la remplacer. La remplaçante sera de fait en CDD.
Si une secrétaire tombe subitement malade avec une semaine d’arrêt et qu’il faut la remplacer au pied levé, il faudrait faire appel à une société spécialisée : une agence d’intérim. La remplaçante sera de fait en interim.
Si une secrétaire a trop de travail mais qu’il n’y a pas assez de boulot pour une deuxième secrétaire, vous pourrez prendre une personne en formation (mi temps à l’école, mi temps en entreprise). Elle sera de fait en apprentissage.
Au nom de quoi peut-on remplacer tous les contrats qui ne sont pas CDI par un nouveau contrat englobant le CDI alors que ce n’est en aucun cas un besoin ?
De l’idéologie ?
En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
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les employeurs sont néanmoins perdus par les papiers à remplir
RépondreSupprimerle but du jeu à mon avis est de faciliter les aides au travail.
les contrats d'objectifs et de bilans ne devraient pas concerner seulement les employés
mais aussi ceux qui reçevoient des aides, allégements, etc...
de toute façon, le cdi ne protege plus personne. Les cost-killers, les méthodes d'harcèlement moral, les placards (rh!) en sont les virus.
Olive,
RépondreSupprimerOn est d'accord.
Un bon article sur le sujet
RépondreSupprimerJ'adore cette logique de confiance réciproque dans les relations patrons/employés du moment. Les uns embauchant avec l'idée de débaucher et les autres… euh… bin ils subissent !
En quoi un «CTU» va-t-il donner plus de pouvoir aux salariés ? En rien !
Mon impression est qu'ils sont partis pour faire tout ce que le Néo Président a dit dans sa campagne, même si ce sont parfois des grosses bétises !
:-)
Non ! Ils ne feront probablement pas le CTU, les entreprises ont trop besoin des autres formes de travail (surtout l'interim : un tiers, la société d'intérim, intervient dans la relation contractuelle).
RépondreSupprimerIl y aura peut-être une coquille vide...
Par contre, si on est pas vigileants, ils risquent fort de nous casser le CDI sans les contreparties que je cite dans mon billet.
ou alors, le CTU, c'est peut-être une forme d'intérim ou de CDD pour tout le monde ?
RépondreSupprimer(J'ai dit une bétise, là, non ?)
Non, tu n'as pas dit une bêtise !
RépondreSupprimerje vous donne rendez vous au ministere de la valeur travail :)
RépondreSupprimerhttp://www.travailleravecdescons.com
Anonyme,
RépondreSupprimerMerci pour la pub, mais il y a trop de films : je ne peux pas les regarder au bureau, je suis cerné !
Je ne peux qu'être d'accord avec l'auteur, et sa conclusion : c'est de l'idéologie.
RépondreSupprimerLe but est de réduire le code du travail pour tout gérer par le contrat et donc accentuer la pression sur le salarié : Signes ou tu es au chômage.
C'est le retour au féodalisme, avec petit seigneur local qui règne sur le marché du travail, ou sur le petit bassin d'emploi et fixe ses propres règles. Voilà le fantasme libéral de la naine parisot !
Eb fait il s'agit semble t'il d'une demande des grandes entreprises qui trustent le Medef ( qui n'est pas du tout représentatif du patronat).
les PME ne réclament pas cela : j'ai vu un de leur représentants sur I-Télé : ils veulent de l'activité et comme il l'a dit , ce n'est pas un CTU qui va changer ça.
et merci à Filaplomb ;p
CTU, après Sarkozy en JAck Baueur : ça le fait, mais JB est un gentil, pas NS :o)
j'ai viré des salariés en CDI sans soucis, et même raccourci les périodes de préavis sans soucis non plus. le CDI invirable c'est un mythe.
RépondreSupprimerCe que veut le medef c'est tout simplement ne plus payer et ne plus aller aux prudhommes.
Dagrouik,
RépondreSupprimerOui, c'est de l'idéologie pour supprimer discrètement des charges sur les entreprises.
Pour le truc de ne plus vouloir aller aux prudhomme, pourquoi pas ? L'important c'est qu'il y ait un contrat (régi par la loi !) et qu'il soit respecté.
C'est toujours un soucis "moral" de virer un CDI pour une entreprise normale : ça correspond à une chute de l'activité...
"Le patronat, par la bouche de Laurence Parisot, a une revendication : trouver un système qui permette de mettre fin facilement à un contrat de travail. "
RépondreSupprimerTu veux dire qu'elle suce pour réussir ?
Lutine,
RépondreSupprimerS'il faut se faire sucer par les patrons pour réussir une carrière, ça me dégoute d'avoir refusé quelques propositions !
Que fait donc le patronat dans sa bouche, même si'l n'est que de passage (le patronat, par la bouche ...) ?
RépondreSupprimer;o)
Bon, en même temps, je n'ai pas de cervelle, j'espère donc n'avoir pas manqué de respect à trop de gens avec mon précédent commentaire !
Lutine,
RépondreSupprimerNon ! Mes visiteurs sont habitués à ce que je reçoive des commentaires de femmes sympathiques sur mon blog.
C'est un bonheur. Jamais personne avec de l'humour manque de respect sur mon blog !
Nicolas,
RépondreSupprimerCe que j'apprécie le plus sur ton blog, ce sont les calembours et ta plume très alerte.
Tu es quand un même un type très inspiré.
Ce que je n'aime pas :
. ton opposition systématique à tout ce que fait la droite.
. le parti pris comme quoi, tous les ouvriers et les paumés qui ont voté Sarkozy se sont trompés
. et ton côté vieille gauche dogmatique incapable d'ouverture.
Mais globalement, je rends toujours au moins une visite (au moins) par jour à ton blog qui fut l'un des premiers à être dans mes favoris.
Tu m'es très sympathique.
Loïc,
RépondreSupprimerMerci !
Mais détrompe toi ! Je ne m'oppose pas de manière systématique à ce que fait la droite. Je m'oppose de manière ciblée. Quand il y a des trucs dont je me fous, voire que j'approuve (la réforme des universités, par exemple), je ne dis rien ! Je ne suis ni pour ni contre, je ne m'autorise pas à donner un avis.
Je m'oppose de manière générale au gouvernement. Quand c'était la gauche, je critiquais aussi, mais uniquement au bistro. Les blogs n'existaient pas !
De rien Dagrouik, ça mérite !!!
RépondreSupprimer(j'ai mis le même lien dans mon article d'ailleurs, c'est dire si je veux qu'il soit lu ton article !)
Lutine : Moi je passe mon tour, je n'ai eu que des patrons hommes… :-)
Fil,
RépondreSupprimerIl vaut mieux des patrons hommes que des patronnes avec des dents acérées.
Nicolas, je suis loin d'être aussi sympathique que tu le penses, j'ai sévèrement perdu ma poitrine en perdant du poids en début d'année !
RépondreSupprimer;o)
Lutine,
RépondreSupprimerLe volume n'est accessoire !
Ouais, tu as raison, ça reste de l'authtentique ! ;o)
RépondreSupprimerLutine, Nicolas : je sais bien qu'il était tard, mais vous n'étiez pas un peu hors sujet, là ?
RépondreSupprimerZab,
RépondreSupprimerPas du tout.
Loïc,
RépondreSupprimerUn petit complément de réponse... Je m'oppose effectivement sur beaucoup de sujets à la politique proposée par l'UMP parce qu'ils sont mauvais.
Par exemple, le sujet du billet : le contrat unique. Je trouve ça complètement con : c'est une pure mesure idéologique, quasiment refusée par le patronat qui n'en veut pas et évidemment par les syndicats.
Il n'empêche que dans mon billet, je m'exprime clairement pour une refonte du contrat de travail dans un sens allant dans le sens des demandes du patronat (mais à condition de contreparties).
Que les Français ont démocrativement choisi une politique à droite, bien libérale sur l'économie, c'est une chose. Mais les mesures prises par le gouvernement sont mauvaises et ne vont pas dans le sens du progrès.
Tiens ! La paquet fiscale va à l'encontre de l'harmonisation fiscale nécessaire en Europe.
Reprends le programme du Candidat Nicolas sur la fiscalité. Je militais pour une suppression des charges sociales (un des buts du paquet fiscal) mais avec pour contrepartie une augmentation de l'imposition sur le revenu, pour se rapprocher des autres pays.
Ce n'est pas une question droite-gauche et TU en fais de l'idéologie en me repprochant de critiquer !