Identité nationale à vélo

Pendant les vacances, je suis passé à Sarlat. Sarlat a la réputation d’être un des plus jolis villages de France, à juste raison !

Néanmoins, Sarlat m’inspire le premier billet plus ou moins sérieux pour la rentrée de « Partageons mon avis ». Sarlat m’inspire même un long cri de haine.

Aaaahhhh !

Voilà. C’est fait.

Malgré la crise boursière qui devrait nous saper le moral presque autant que la troisième guerre mondiale en préparation, le tourisme se développe en France. La nausée me vient en repensant à tous ces hurluberlus qui ont voté pour Nicolas Sarkozy et la création d’un ministère de l’identité nationale qui n’ont aucun respect ni pour eux-mêmes ni pour notre patrimoine bien aimé.

Pour tout avouer, j’étais tellement mal à l’aise en visitant Sarlat, que je n’ai pas pris la photo digne d’illustrer ce billet alors que je pensais réellement à ce billet en visitant Sarlat. Tiens ! Pendant que j’y pense, voilà l’adresse de mes photos de Sarlat.

Un touriste sur deux ou trois est un cycliste. Les cyclistes touristes s’habillent dorénavant dans des tenues dignes du tour de France avec un tas de couleurs vives, de publicités, … Hors du peloton, ces tenues sont ignobles.

Il n’y a pas que les couleurs qui sont exaspérantes : ces tenues sont moulantes et la majorité des touristes qui ont les moyens de se payer des vacances dans ces douces régions de France sont âgés de 50 à 70 ans. Le principal souvenir que j’ai de Sarlat est ainsi une nuée de fesses en gouttes d’huile d’abominables vieux crabes. Véridique.

Nous aurions des jeunes filles (et des jeunes garçons, il en faut pour tout le monde) nous présentant des fessiers accortes ou replets, la visite de Sarlat aurait été d’un plaisir infini, renforcé par une légère érection qui ne nous aurait pas quittés même en mangeant notre jambon beurre bien mérité, arrosé d’une pression tout à fait appropriée par cette chaleur langoureuse.

Non ! Que des culs sénescents n’inspirant que l’envie d’utiliser les toilettes pour vomir alors que nous y sérions mieux à nous palucher vigoureusement.

Mais ces culs ne sont que la face cachée du problème ! Le pire vient des couleurs. J’ai malheureusement, je me répète, oublié de prendre une photo d’un troupeau bleu ciel arborant des publicités pour un opérateur téléphonique dont je tairai le nom. Oui ! Les cyclistes touristes sénescents se déplacent en troupeaux. Tout un groupe s’habille à l’identique, à un point que la filiale téléphonique de la maison de mère de TF1 pourrait s’interroger sur l’opportunité de mettre en vente ces magnifiques maillots sauf auprès de jeunes filles correctement épilées du maillot sans aucune publicité.

Mon horreur a atteint son comble quand j’ai visité une petite église ancestrale, elle-même remplie de touristes orangés qui mitraillaient les vitraux séculaires et la chaire ferme en déchaînant leurs flashes !

Moi-même, je ne suis pas catholique et encore moins musulman, juif, bouddhiste, protestant, anglican ou autre. Je suis bêtement athée. Le seul respect que m’inspire une religion est celui du à tout organisme arrivant à gagner du pognon en vendant du vent inutile sauf à aérer Sarlat pendant ces quelques jours surchauffés d’août.

Il n’empêche que jamais je ne rentre dans un édifice religieux sans être correctement vêtu et j’évite d’utiliser le flash de l’appareil si une personne potentiellement croyante visite l’endroit au même moment que moi.

Alors, cette bande de sexagénaires sarkozystes décrépis et multicolores mitraillant des reliefs alors qu’ils feraient mieux de cacher les leurs m’a donné honte.

Honte de ces Français qui vénèrent Brice Hortefeux et toutes ses saloperies alors qu’ils sont incapables d’éprouver le moindre respect pour eux-mêmes. Ce n’est pas cette France d’attardés que je voudrais rencontrer lors de mes pérégrinations aoûtiennes : visiter la France profonde comme je le fais tous les ans depuis toujours à un point que faire du tourisme à l’étranger ne me vient pas à l’esprit va finir par me faire perdre toute envie d’appartenir à une identité nationale quelconque.

Amis cyclistes ! Je veux bien que vous portiez ces shorts ridicules si ça peut vous éviter des inflammations des couilles ou d’autres parties moins spécifiquement masculine mais n’oubliez pas d’enfiler un bermuda en rentrant dans nos villages sympathiques à défaut de pouvoir enfiler vos bourgeoises si la sueur vous dégoutte ! Et surtout, remplacez moi ces odieux justes au corps bariolés par des tee-shirts ou des polos ou des chemisettes d’une sobriété à l’opposé de mon état naturel.