Et si Yvan Colonna n’était pas coupable ?

Le titre de mon billet est une atteinte à la présomption d’innocence. Je sais. Mais ça fait des années qu’on nous le présente comme coupable. Même l’UMP doute.

Rappelez-vous son arrestation ! Nicolas Sarkozy avais dit : « Regardez ! Les précédents n’avaient rien fait, moi j’ai agis… ».

S’en souviendra-t-on si le procès finit en non lieu pour cette affaire ? (pour d’autres affaires je ne sais pas).

Qu’a-t-on dans cette histoire ?

Quelques complices qui l’ont désigné. En échange de quoi ?
Un médecin légiste qui dit un jour que ça ne peut pas être lui et lendemain qui ne dit plus trop rien.
Un témoin visuel (la personne qui attendait le préfet) qui donne une version différente de celle des complices. Qui indique en plus que les meurtriers étaient assez grands alors qu’Yvan Colonna ne l’est pas.
Un tristement célèbre Préfet Bonnet qui dit ce matin ne pas être persuadé de la culpabilité du gars.

Claude Guéant nous en dira-t-il plus ?

Finalement, au bout de quelques jours de procès, on n’a pas beaucoup de trucs qui nous amènent à croire à sa culpabilité… Personnellement, je n’en sais rien. Je ne suis pas juge, ni journaliste. Je ne lis pas ce genre de sujets dans la presse. Tout ce que j’ai se résume à ce que j’entends de la part des journalistes de la radio quand j’attends dans la bagnole de pouvoir traverser la Nationale 7 par miracle pour rentrer à la maison ou pour tenter d’arriver au boulot.

En fait, je m’en fous. Je souhaite que la justice se fasse et que la famille ne sorte pas dépitée du procès. Il paraît qu’un jugement facilite le deuil, je ne vois pas pourquoi : je ne suis pas de ceux qui crient vengeance. Il faut juste que la justice se fasse, que ce type soit libéré au plus vite s’il n’est pas coupable ou qu’il soit condamné à ce qu’il mérite s’il a réellement assassiné un haut représentant de l’Etat Républicain.

Mais si on apprend, dans quelques jours, qu’un type a passé cinq ans en tôle uniquement pour qu’un Ministre de l’Intérieur voulant devenir Président de la République puisse dire : « vous voyez, j’ai des résultats », on fait quoi ?

N’en parlons pas maintenant. Il a y présomption d’innocence.