Je ne vais pas être politiquement correct : je suis bien sûr pour l’euthanasie à condition quelle se fasse dans un cadre médical et juridique bien défini… mais les photos qu’on voit partout de la dame avec son œil qui dépasse comme les fesses de ma collègue Monique quand elle se penche pour remettre du papier dans le photocopieur me fatigue.
Imaginez un couple mangeant des œufs brouillés avec ses mômes en regardant le JT de TF1. Le petit : « Maman, ils donnent la recette à la télé ». Non ! Faut arrêter… Je plaisante, bien sûr, mais il y a des gamins qui regardent ça. Hier soir, le serveur de mon bistro fétiche me pique le Parisien alors que je n’avais pas fini les mots croisés… Il tourne les pages, et me dit « Ah ! T’as vu la dame ? ». Je reprends la couverture pour finir mes mots croisés. Dépité par mon dépit, il pose le journal sur le comptoir avec la photo de la dame sur le dessus. Ne voulant pas le vexer encore plus, je le laisse… Mais ça m’a gâché mon demi. D'autant que je n'avais personnellement pas besoin de ça ! Vous je ne sais pas, mais pour ma part, j'avais ma mère et mon neveu qui étaient passés sur le billard dans la journée : j'avais assez de soucis en tête pour ne pas avoir envie de regarder "la" photo.
Comme dirait MC : « Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans l’attitude de la dame qui veut se faire euthanasier […]. Pourquoi ne se suicide-t-elle pas ? »
Mais ce qui provoque ma colère ce matin, c’est le journal de 7 heures de France Info. On y entend un généraliste expliquer qu’il a déjà pratiqué l’euthanasie et veut bien recommencer avec la dame !
Un peu de décence ne nuirait pas…
Mais ça me fatigue d’entendre tous ces toubibs se faire mousser en exploitant la détresse humaine. Périodiquement, ça recommence. Avant, c’était l’affaire de ce môme de 20 ans (Himbert, de mémoire) qui a essayé de nous émouvoir.
Cette fois, ils recommencent avec des photos ! Car on ne me fera pas croire que la dame a demandé elle-même à figurer dans tous les journaux de France !
Que pourront-ils inventer la prochaine fois ?
Fillon qui demande qu'on euthanasie Sarkozy pour mettre fin à nos souffrances ? (et aux siennes)
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Didier... (ça va ta mère ?) (ton neveu aussi ?)
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerTu crois ?
OLB,
Oui, ça va, merci. Si ça n'allait pas je n'en aurais pas parlé ! (j'en ai juste parlé pour dire que chacun avait ses soucis et que ce n'est pas la peine de rajouter une couche de malheurs).
Il y a quelque chose de malsain et de choquant de vouloir mourir alors que l'Homme a peur de la mort. La religion catholique, par exemple, abandonne ses fidèles qui se sont suicidés en leur refusant un enterrement religieux.
RépondreSupprimerJe suppose que demander à son médecin, au juge, au président le droit de mourir en raison de telle ou telle autre affection incurable permet de se détacher de ce choix si lourd : vouloir mourir pour abréger ses souffrances. Il s'agit peut-être d'une faiblesse ou d'un manque de courage. La peur de se défiler au dernier moment et donc de continuer à souffrir.
Il y a quelques semaines, sur France 2, un reportage sur ce qui existe en Suisse a été diffusé.
J'ai le sentiment que tant qu'on n'est pas vraiment concerné, il est difficile de prendre position. C'est facile de dire "l'euthanasie, je suis pour". Mais lorsque ça touche un de tes proches, l'affectif entre en jeu. Lorsque tu es concerné par la demande d'euthanasie, tu es peut-être plus virulent.
Je ne sais pas si ce "problème" trouvera un jour une solution qui aille dans l'intérêt de tous, je crois que je fais partie de ceux qui n'ont pas d'opinion particulière,sans doute par manque de courage, mais je suis comme toi, je suis choquée par ce que je vois à la télévision. D'autant que ça passe aussi au 13 heures et au 19/20, heure à laquelle les enfants sont encore susceptibles de passer devant la télé.
Diane,
RépondreSupprimerJ'ai dit "je suis pour" mais je voulais dire "je ne suis pas contre". C'est un débat difficile mais je n'ai pas voulu en faire l'objet du billet donc je me suis limité à ces trois mots : "je suis pour".
Mais quand quelqu'un souffre beaucoup et a une maladie incurable, je ne vois pas au nom de quoi lui et ses siens pourraient ne pas désirer abréger les souffrances.
"j'en ai juste parlé pour dire que chacun avait ses soucis et que ce n'est pas la peine de rajouter une couche de malheur"...^
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi sur tout sauf sur ça.
Les soucis individuels ne doivent pas empêcher que l'on nous tienne au courant de la course du monde...
sinon,
on pourrait dire,
"ne nous parlez pas des attentats en Irak, je sors tout juste de gastro"...
Pour le reste, évidemment que les médias télévisés adore se repaître de la souffrance d'autrui, et aussi les gens qui les regardent. Il y a forcément une part de voyeurisme.
Ce visage est en effet terrible, il est tellement difforme qu'on ne sait même pas dans quel sens le prendre.
Ah, aussi, je suis parfaitement contre l'euthanasie...
Donc, bien non, en fait, on est pas d'accord.
Ah, au fait, Diane, on enterre bien religieusement les suicidés. On est plus au 17e siècle...
RépondreSupprimerLes enfants non baptisés, de la même façon, n'errent plus dans les limbes...
Dorham,
RépondreSupprimerBien sûr que les attentats en Irak sont plus importants qu'une gastro ! Tu reprends une de mes phrases dans le commentaire, j'avais mis cette phrase pour m'excuser d'avoir parlé de trucs très personnels dans le blog.
Voilà le contexte : j'étais au bistro à révasser en faisant des mots croisés et en attendant un coup de fil de ma tante qui m'aurait donné des nouvelles suite à deux opérations... quand Jim m'a refilé la photo devant le nez...
Le plus drôle dans cette histoire est que ma tante m'a appelé sur mon fixe car elle n'a pas mon numéro de portable !
La souffrance est quelque chose d'intime et en même temps, les rendre publique, ce que je fais moi-même à l'occasion, rend la chose plus supportable. On partage quelque chose qui pose dilemne.. L'être humain est complexe. Parois, il veut une chose et puis en même temps son contraire exactement. en ouvrant un débat, elle ouvre une porte et en ouvrant la porte, peut-être quelqu'un dans le monde aura LA solution. Car si on lui propose la solution qui n'est pas celle demandé au départ, cela peut-être une autre solution qui mettra fin à son problème. Rendre public pour trouver la solution.
RépondreSupprimerCe n'est pas drole de montrer un tel visage. Et c'est une solution que recherche cette dame. E je la comprends même si cela dérange.. ça m'a dérangé, ça a dérangé mon fils et mon mari mais peut-être quelque part existe t'il un médecin ,un cher chercheur qui prendra cette maladie là en compte.
Car dans notre beau pays la recherche avance à si petits pas et la preuve en est qu'il y a une pétition qui coure sur la fin du plan "Maladies Rares".. Et ça , c'est la partie immergée de l'iceberg.
D'ailleurs sur la 2, sur "envoyé spécial", il y avait un reportage sur la chirurgie plastique du visage. En "écoutant" sincèrement ces personnes, souvent suicidaires et dépressives, il y avait une demande pour vivre sa vie au mieux possible...quitte à mourir plus tôt. tout plutôt que la souffrance physique, psychique et morale..
Le débat est un débat sur la prise ne compte humaine t porfonde.. Un appel à la compréhension sur le fond des choses.
La demande d'euthanasie est un débat à multiples facettes.. On cherche l'empathie, et cela aide à vivre...
@ Diane,
RépondreSupprimerJe n'ai pas peur de mourir. Je suis déjà presque mort deux fois. La dernière fois, le médecin disait que le prochain examen qu'on ferait, ce serait l'autopsie. Il n'y a rien de choquant à vouloir mourir, c'est une question perso. Maintenant, qu'on ne sache pas s'y prendre, qu'on ait peur de se rater et qu'on demande l'assistance de quelqu'un, pourquoi pas. Et ce dernier n'aurait selon moi pas à être considéré comme un criminel. Rappelons que les citoyens romains se faisaient assister de leur chirurgien (quand ils pouvaient se le payer) pour leur ouvrir les veines dans leur bain. Le suicid" était une façon digne de se sortir d'une indignité.
Perso, je la comprends. Question de parcours, peut-être.
Christie,
RépondreSupprimerTu pourrais avoir parfaitement raison... Mais
1 - je ne crois pas que cette femme ait appelé elle même les journaux pour y passer.
2 - il y a des images et des photos à ne pas passer dans les médias.
3 - il faut que des gens compétents se penchent sur le sujet médecins, politiques, ... (j'ai bien mis des points de suspension).
4 - Le débat est présenté à l'envers : les gens vont peut-être se dire "Oh, elle n'est pas belle, elle peut mourrir" : c'est insupportable ! Donc ça ne participe pas au débat sur l'euthanasie : "Oh, elle souffre, c'est incurable, elle veut mourrir".
Ant,
Moi aussi je comprends. Mais il ne faut pas confondre suicide et euthanasie. Je ne vais pas aider mon voisin à ce suicider... sauf s'il souffre physiquement d'un truc pas soignable.
Ant,
RépondreSupprimerQuand je dis "je", c'est une façon de parler...
Il faudrait suivre la Hollande et la Belgique qui ont légalisé l'euthanasie.
RépondreSupprimer"Rappelons que les citoyens romains se faisaient assister de leur chirurgien (quand ils pouvaient se le payer) pour leur ouvrir les veines dans leur bain. Le suicid" était une façon digne de se sortir d'une indignité."
RépondreSupprimerMouais. La peine de mort était aussi suicidaire. Socrate a dû boire la ciguë.
Que la douleur ou la volonté d'en finir soit personnelle et puisse être justifiée, c'est un fait.
Mais la loi n'a pas à régler ces cas individuels. "Sentimentaliser" la loi ne peut être qu'une mauvaise chose; C'est précisément ce qui conduit Sarkozy à faire la loi de rétention.
On objectera que cela n'a rien à voir, mais je ne le crois pas, c'est lié. La loi, la cité, doit être aveugle aux considérations individuelles. Sinon, elle dérive. C'est sans doute très abrupt comme propos mais cela me semble presque indubitable.
Catherine,
RépondreSupprimerVive la Belgique !
Dorham,
Plus que de légaliser l'euthanasie il s'agit de dépénaliser les toubibs.
Tu as raison sur la façon de présenter le débat. Elle est moche, elle peut mourir, elle souffre, elle peut mourir. Et c'est toute une éthique remise en cause.
RépondreSupprimerje ne sais pas qui a rendu publique cet appel, mais c'est très complexe.
Evidement monter de telles images et photos ressemble à du voyeurisme mais. Cette femme est comme elle est. Elle, elle se voit comme ça, ses enfants la voie comme ça et c'est leur mère. Les amis, l'entourage la voit comme ça. On montre bien Carla Bruni nue et tout le monde se rince l'oeil...Pourquoi pas elle, parce qu'elle est moche ?
Où est la différence ? Pourquoi pas elle ? Et puis la maladie est incurable.
Bon le fond du débat est le droit à mourir assistée ou a vivre dans la dignité.
Le débat s'est fait AVEC l'accord de la dame en question meme si ce n'est pas elle qui a porter le sujet en place publique.. Elle est d'accord, elle témoigne devant les caméras.. Personne ne lui a mis le couteau sous la gorge pour dire ce qu'il en est , elle a écrit au président.. C'est elle qui est concernée.. Personne d'autres..
Je ne suis pas d'accord non plus sur ça. Ce serait de l'ypocrisie. Soit on légalise soit on ne légalise pas.
RépondreSupprimerDépénaliser, c'est un manque de courage politique.
Qui sera capable de déterminer le bien fondé d'un suicide assisté.
@ dorham
RépondreSupprimerD'accord avec Nicolas. Sans sentimentaliser (voir mes billets sur la rétention de sûreté pour ce que j'en pense), il faut en effet dépénaliser l'acte médical (j'insiste sur médical) qui permettrait au toubib de mettre fin à une impossibilité de vivre plus longtemps.
Appelez ça euthanasie ou assistance au suicide, comme vous voulez. Je préfère un suicide réalisé proprement, à la maison, éventuellement dans son lit entouré des siens que de voir quelqu'un se jeter sous un train. C'est dégueulasse, après il y a des morceaux partout, faut nettoyer les voies (penser aux pompiers qui interviennent sur ce genre d'opérations...), avertir les proches que leur parent est à la morgue en plusieurs morceaux plus un peu de purée, sans compter les dégâts sur le matériel, les retards pour tout le monde etc. Non, c'est pas cynique. Mourir proprement chez soi est quand même plus digne, et plus proche de cette idée qui veut qu'on puisse aussi partir doucement, sans devoir rajouter la violence d'une mort brutale à la violence de la maladie et de la douleur. Simplement...
Christie,
RépondreSupprimerTout est dans le "personne d'autre". Si. Nous, maintenant.
Dorham,
On est d'accord sur le manque de courage, mais il y a l'hypocrisie en plus !
Je ne suis pas toubib... mais je suppose que l'euthanasie est déjà pratiquée "quotidiennement". Des fois, il y a un toubib ou une infirmière qui se fait prendre. Le truc est médiatisé avec un gros procès à la clé... et le toubib ou l'infirmière sont condamnés à un mois avec surcis !
La dépénalisation est presque déjà une jurisprudence...
Alors plutôt que faire un débat à la télé avec le grand public ou dans les seules salles de tribunaux, il faudrait, comme je disais plus haut à Christie "que des gens compétents se penchent sur le sujet médecins, politiques, ... (j'ai bien mis des points de suspension)."
Antoine,
RépondreSupprimerMourrir tranquillement à l'hosto est pas mal, non plus !
Nicolas, sauf que les politiques compétents (les législateurs), en ce moment, ils s'occupent de regagner leurs villes...
RépondreSupprimerOUi nous maintenant...Et nous que pensons nous de cette demande, qu'est-ce que cela remue au fond de nous ?
RépondreSupprimerEn quoi cela nous remue ?
Difficile question.
J'étais en train de raconter comment une dame centenaire dans la maison de retraite où j'ai travaillé voulais mourir et le demandait.. elle le montrait en faisant la grève de la faim...Elle demandait qu'on accélère ce qu'elle demandait en faisant la grève la faim.
Et quand l'équipe soignante m'a obligée à la nourrir, j'ai triché.
J'ai expliqué à cette vielle dame que je lui barbouillais la bouche de nourriture pour qu'on la laisse tranquille, elle a compris. Cependant et je m'arrangeais pour m'occuper d'elle chaque fois que j'ai pu, sachant que je respectais son choix.
Finalement l'équipe non maltraitante l'a aidée à partir, tant son choix était claire. elle est restée 3 semaines sans RIEN avaler, ni eau ni nourriture..
L'équipe maltraitante lui mettait la nourriture de force dans la bouche et à coup de sonde ..
Et c'est très difficile d'accepter la mort.. Même, simplement en acceptant la grève de la faim d'une personne décidée à mourir...
Benjii,
RépondreSupprimerOui...
Christie,
Merci pour le témoignage.
Oui, c'est très dur.
Oui, elle pourrait se suicider la dame en question, mais elle veut remettre l'euthanasie dans le débat public.
RépondreSupprimerEt puis, elle n'a pas peut-être pas le courage de se suicider, ce que je comprends.
Les images sont dures, mais leplus inoui, ce fut la "réponse" du gouvernement. Abject d'hypocrisie.
PS : Moi, c'est ma soeur qui s'est fait opérer.
Rassure moi, tu n'es pas mon oncle ?
RépondreSupprimerPerso je suis aussi pour l'euthanasie, mais uniquement dans un cadre médical, et d'après certains conditions. Je ne comprends pas pourquoi le gvt se braque sur ce genre de questions. Faisons donc un constat sur l'expérience des autres pays qui la pratique comme la Belgique ou les Pays Bas, il n'y a rien d'alarmant qui se passent là bas. Et puis, c'est qd même triste que leq gens aient besoion d'aller en Belgique pour mourir, non?
RépondreSupprimerC'est pour ça qu'il n'y a que des vieux là bas ?
RépondreSupprimerC'est pour ça qu'il n'y a que des vieux là bas ?
RépondreSupprimerPas lu les commentaires.
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi, et pas qu'à demi, mais le bock tout entier. Le mélange "média / débat de société / spectaculaire / demi" est un peu pénible.
@Diane
RépondreSupprimerTu as écrit "La religion catholique, par exemple, abandonne ses fidèles qui se sont suicidés en leur refusant un enterrement religieux."
Rien de plus faux... On n'est plus au moyen age.
Moi mon avis sur la question est qu'on ne peut de toutes façons se positionner au regard de ces cas atypiques qui ne sont pas du totu représnetatifs et qui sont juste manipulés par l'admd pour émouvoir les gens et les révolter. Une fois qu'on aura compris ça, on pourra ouvrir un débat calme, mesuré et serein sur cette question difficile sur laquelle toute simplification est révoltante.
Le débat sur l'euthanasie (ou suicide assisté, peu importe le nom qu'on donne à l'acte) ressemble quand même furieusement à celui sur l'avortement. Et de la manière qu'on a avorté bien avant la loi Veil (mais dans quelles conditions et à quel prix...), on euthanasie déjà : il s'agirait donc que la loi rattrape la réalité, l'encadre en la reconnaissant.
RépondreSupprimerDans les deux cas, il s'agit justement de reconnaître à l'individu le droit à disposer de lui-même, de son corps, de sa vie (la mort faisant partie de la vie).
La photo de cette femme m'a choquée, moi aussi. Mais ça m'a encore plus choquée de lire qu'elle souffrait atrocement et que la médecine ne pouvait rien pour elle. Si quelqu'un demande le droit à mourir "proprement", de quel droit lui refuserait-on ? Et surtout, au nom de quoi ?
J'aurais bien parlé de mon grand-père, mort d'un cancer après des mois d'agonie parce qu'il avait la malchance d'avoir un coeur solide, mais mon commentaire serait un peu longuet.
Bises !
Je trouve ça con de vouloir mourir juste à la veille du deuxième tour des municipales ! Franchement, elle pourrait attendre un peu !
RépondreSupprimer:-)
(désolé, y'a trop de commentaires sérieux, je n'en rajoute pas ! L'euthanasie au cas par cas et le suicide, c'est individuel…).
Poireau,
RépondreSupprimerTu peux en rajouter. J'étais ce soir au café des blogs X et je parlais avec des gugusses de ce billet. Je voulais dire "le communication me gonfle" et le débat a tourné sur l'euthanasie. Ca n'était pas l'objet !
Balmeyer,
Merci ! Pour une fois c'est toi qui écris en quelques mots ce que je voulais dire.
Le chafouin,
La réponse sur le sujet a déjà été faite par Dorham plus haut.
Flo,
Je suis d'accord avec toi, et j'aime bien ton parallèle avec l'avortement. On pourrait d'ailleurs en rajouter.
Nicolas,
RépondreSupprimerTu est bien placé pour savoir que quand je commente chez toi, je dis 98% de conneries, mais il y a juste un truc que je voulais rajouter :
je trouve génial de relancer le débat sur l'euthanasie maintenant qu'il est possible de noter son médecin sur Internet !
Ce matin, je suis euthanasié.
RépondreSupprimerMmm... Bien vu, bien qu'incorrect ! ;-)
RépondreSupprimerPourquoi ne suicide-t-elle pas - et la même chose pour celles et ceux qui sont dans ce cas ?
1 - Parce qu'il fut pouvoir, physiquement, le faire. C'est pas toujours faisable selon son état mhysique...
2 - Parce qu'il faut savoir comment faire, avoir la technique et les outils. Faut pas croire, c'est résisistant un être humain, 'tain, ça ne meurt pas facilement "avec les moyens du bord". Et si c'est pour se retrouver dans un état pire qu'avant... La médecine dispose de moyens techniques pour y arriver à coup sur, et paisibles qui plus est (la piquouze qui t'endort, pour faire simple).
3 - Parce qu'il faut du courage pour s'ôter la vie, plus que pour demander à quelqu'un de le faire. C'est comme ça.
Par expérience, c'est un sujet qui ne concerne que 2 personnes: le malade et son médecin. La Belgique vient de perdre l'un de ses plus grands écrivains, Hugo Claus. Il s'es fait euthanasié, conformément à la loi. Et l'on ne parle de lui qu'à propos de son oeuvre, pas de la manière dont il est parti. Parce qu'en Belgique l'on ne pose plus certaines questions depuis longtemps et que l'on laisse ce choix à chacun.
BàT
Nick
OUI à l'aide au suicide, mais NON à l'euthanasie !
RépondreSupprimerAu sujet de la différence entre l'euthanasie et l'aide au suicide, il faut distinguer entre les arguments juridiques, éthiques et religieux. On ne peut pas simplement affirmer sans nuance qu'il n'existe pas de différence entre les deux : dans un cas c'est le patient lui-même qui s'enlève la vie (aide au suicide) alors que dans l'autre c'est le médecin qui la retire. Il faut d'abord préciser sur quel terrain (juridique, éthique ou religieux) on tire notre argumentation. Si l'on se situe sur le terrain de l'éthique, on peut raisonnablement soutenir qu'il n'existe pas de différence. Cependant, si l'on se situe sur le terrain juridique, il existe toute une différence entre l'euthanasie (qualifié de meurtre au premier degré dont la peine minimale est l'emprisonnement à perpétuité) et l'aide au suicide (qui ne constitue pas un meurtre, ni un homicide et dont la peine maximale est de 14 ans d'emprisonnement). Dans le cas de l'aide au suicide, la cause de la mort est le suicide du patient et l'aide au suicide constitue d'une certaine manière une forme de complicité. Mais comme la tentative de suicide a été décriminalisée au Canada en 1972 (et en 1810 en France), cette complicité ne fait aucun sens, car il ne peut exister qu'une complicité que s'il existe une infraction principale. Or le suicide (ou tentative de suicide) n'est plus une infraction depuis 1972. Donc il ne peut logiquement y avoir de complicité au suicide. Cette infraction de l'aide au suicide est donc un non-sens.
En revanche, l'euthanasie volontaire est présentement considérée comme un meurtre au premier degré. Le médecin tue son patient (à sa demande) par compassion afin de soulager ses douleurs et souffrances. Il y a ici une transgression à l'un des principes éthiques et juridiques des plus fondamentaux à savoir l'interdiction de tuer ou de porter atteinte à la vie d'autrui. Nos sociétés démocratiques reposent sur le principe que nul ne peut retirer la vie à autrui. Le contrat social « a pour fin la conservation des contractants » et la protection de la vie a toujours fondé le tissu social. On a d'ailleurs aboli la peine de mort en 1976 (et en 1981 en France) ! Si l'euthanasie volontaire (à la demande du patient souffrant) peut, dans certaines circonstances, se justifier éthiquement, on ne peut, par raccourcit de l'esprit, conclure que l'euthanasie doit être légalisée ou décriminalisée. La légalisation ou la décriminalisation d'un acte exige la prise en compte des conséquences sociales que cette légalisation ou cette décriminalisation peut engendrer. Les indéniables risques d'abus (surtout pour les personnes faibles et vulnérables qui ne sont pas en mesure d'exprimer leur volonté) et les risques d'érosion de l'ethos social par la reconnaissance de cette pratique sont des facteurs qui doivent être pris en compte. Les risques de pente glissante de l'euthanasie volontaire (à la demande du patient apte) à l'euthanasie non volontaire (sans le consentement du patient inapte) ou involontaire (sans égard ou à l'encontre du consentement du patient apte) sont bien réels comme le confirme la Commission de réforme du droit au Canada qui affirme :
« Il existe, tout d'abord, un danger réel que la procédure mise au
point pour permettre de tuer ceux qui se sentent un fardeau pour
eux-mêmes, ne soit détournée progressivement de son but premier,
et ne serve aussi éventuellement à éliminer ceux qui sont un
fardeau pour les autres ou pour la société. C'est là l'argument dit du
doigt dans l'engrenage qui, pour être connu, n'en est pas moins
réel. Il existe aussi le danger que, dans bien des cas, le
consentement à l'euthanasie ne soit pas vraiment un acte
parfaitement libre et volontaire »
Eric Folot