En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
non non, mais je suis d'accord... tout à fait d'accord. On pourrait aussi aborder le pb des maternelles et des listes d'attente, la remise en cause de ce droit pour les familles.
Non, non, je signe, mais je pense que le gouvernement ne lachera pas ce morceau là et c'est on ne peut plus déprimant.
Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans, moi ? Mais puisqu'on m'a sonné, alors que j'avais prévu de me taire sur ce sujet qui ne me concerne en rien, je signale que j'ai fait à peu près toute ma scolarité dans des classes d'une quarantaine d'élèves et que, malheureusement, le problème ne me semble pas là.
Ben, si ce n'était qu'un problème de nombre d'élèves par classe, je ne serais pas là, à savoir écrire (lire et compter aussi...) après avoir fait toute ma scolarité dans le public.
Comme le dit Didier Goux, le problème n'est pas là. Mon soucis est que je n'arrive pas à mettre un doigt sur le vrai problème.
Le vrai problème est peut-être difficilement identifiable et composé d'une infinité de problèmes liés à l'évolution de la société.
Ca commence à la base : dans le temps les instits arrivaient dans l'enseignement par vocation, maintenant parce qu'après une licence d'histoire, il n'y a pas beaucoup de débouchés. Ca ne change pas leur degré de compétence, mais quand on va au boulot à reculons ou quand on va enseigner quand on n'aime pas les mômes, ça n'aide pas.
Ca se poursuite par les parents qui deviennent tarés. Ca me rappelle l'histoire de ce gendarme qui avait porté plainte parce que son fils avait reçu une giffle. Depuis, on en sait un plus sur l'histoire mais la première chose que j'ai pensée en entendant l'histoire, c'est que si j'avais dit à mon père que j'avais traité un prof de connard, je me serais pris une deuxième gifle !
Enfin, de plus en plus de parents prennent l'école pour une garderie ou "un service commercial" ("ils sont payés pour") ! La polémique sur le service minimum en cas de grève est un bon exemple !
Je suis d'accord avec Nicolas (oui, je sais, ça va l'inquiéter grave). Il n'y a pas UN problème. C'est juste que l'Éducation nationale, et l'éducation en général, est un miroir grossissant des problèmes qui se posent à l'ensemble de la communauté.
On trouve bien sûr la perte de prestige liée au métier de professeur (rebaptisé "enseignant", ce qui, je persiste à le penser, signifie quelque chose, est le symptôme de quelque chose). L'un des signes les plus fiables de la dévalorisation d'une profession est en général l'arrivée massive des femmes dans ladite profession : instituteurs d'abord (dès les années cinquante), professeurs ensuite (une quinzaine d'années plus tard) et, aujourd'hui, mais c'est une autre histoire, médecins généralistes et avocats pénalistes. (Attention : je ne dis pas que ces professions se dévalorisent PARCE QUE les femmes y entrent, mais simplement que lorsqu'elles y deviennent majoritaires, c'est signe que ces professions sont déjà dévalorisées depuis quelque temps.)
Seulement, si vous tirez sur ce fil de la dévalorisation professionnelle, c'est toute la pelote qui vient : de cette dévalorisation, on passe à la perte d'autorité générale des adultes, à la déification de l'enfance, à la "féminisation" du monde occidental, à l'école désormais considérée comme "lieu de vie", alors qu'elle devrait être - et a longtemps été - exactement le contraire : un lieu préservé, hors la vie, une sorte de temple. Et plein d'autres choses encore : la pelote entière, vous dis-je !
Ajoutez à cela d'autres raisons, dues à des changements dans notre société, dont on ne doit pas parler, qu'on ne doit même pas voir, mais dont tout le monde ou à peu près est conscient.
Pour résumer brutalement, si l'éducation est en lambeaux, c'est que la société, la civilisation qui la sous-tend et la soutient (en principe) est elle-même à bout de souffle.
Et ce ne sont pas un peu plus de crédits et un peu moins d'élèves qui y changeront quoi que ce soit. Mais faisons grève néanmoins...
(Hé bé ! pour un sujet dont je ne devais pas me mêler...)
Il convient d'ajouter à la liste, l'entrée en force de l'économie dans l'école, l'exigence des patrons qui veulent simplement qu'on leur forme de la main d'oeuvre compétente et n'ont rigoureusement aucun souci de culture, d'éducation, de "formation" au sens le plus noble du terme. du reste, c'est notre société dans son ensemble qui rejette l'idée de "formation", puisque le but ultime, l'idéal de chacun est "d'être soi-même".
On est à peu près d'accord sur tout... Même qu'à la lecture de votre deuxième commentaire, j'ai envie de vous traiter de gauchiste ! L'école est bien un lieu d'Education pas de "formation". Ca me fait toujours mal de voir des mômes apprendre l'anglais des le plus jeune âge... au seul prétexte qu'ils en auront besoin après pour le travail (surtout qu'au rythme où va le progrès technologique, les systèmes de traduction seront suffisament au point pour une utilisation "professionnelle de la langue").
Achtung ! Je ne suis contre l'enseignement des langues vivantes, juste contre la nécessité de développer cet enseignement à des fins commerciales... Si elles pouvaient déjà servir à la paix entre les peuples...
Je ne suis pas d'accord, par contre, avec votre point de vue sur la "valorisation" d'un travail et la "féminisation" : si les boulots "haut de gamme" se féminisent, c'est surtout parce que les femmes ont accès à la formation et que la société évolue aussi dans le bon sens : celui de l'ouverture.
Mais sur le fond on est d'accord : la société n'évolue pas spécialement toujours dans le bon sens...
Mais où voyez-vous des métiers "haut de gammes" dans ceux que j'ai cités ? Les professeurs sont déconsidérés, y compris à leurs propres yeux, ce qui est navrant, et ils clament eux-mêmes qu'ils sont mal payés, ce qui est vrai (y a qu'à voir la manière dont ils s'habillent... (smiley !)). Idem, de plus en plus, pour les médecins généralistes et les avocats pénalistes, dont le pouvoir d'achat et la "respectabilité" chute un peu plus chaque jour.
Et je dirais bien, si on me poussait un peu, que ce n'est sans doute pas un hasard si de plus en plus de femmes entrent en politique, précisément au moment où les hommes politiques ont de moins en moins de pouvoir et de capacités d'action. D'où, aussi, une politique de plus en plus "sociale", compassionnelle, dont Ségolène Royal est, à ce jour, l'exemple le plus dramatiquement achevé. Mais on doit pouvoir faire encore mieux, je ne désespère pas du désastre à venir.
Ce que vous dites Didier est vrai sauf pour la partie "40 élèves". Cela a marché pour vous, tant mieux. Certains élèves ont besoin de plus d'attention. C'est la réalité...
A 40 élèves, ça devient impossible.
Le prestige du prof peut jouer, parce que capter 40 paires d'yeux n'est pas facile sans supériorité innée ou acquise.
Le prestige a aussi dégringolé parce que les profs en imposent moins par leur savoir. Ils sont moins motivés, moins bien formés. Mais soyons réalistes, le gouvernement ne traite pas du tout ces problèmes là.
Au contraire, la droite depuis longtemps ne tend qu'à niveler l'éducation par le bas. Ce nivellement se fait à tous les niveaux. le niveau des programmes et leur exigence s'effondrant, les profs sont fatalement moins brillants, moins imposants.
Aujourd'hui, le gouvernement ne traite que la coupe budgétaire et d'effectif, rien d'autre. Putain, et ce sont quand même mes impots ; je préfère payer des profs que payer des flics engraissé à filer le train de Kadhafi.
Donc, non seulement , il faudrait augmenter les effectifs ou en tous cas les laisser en l'état et réfléchir à une réelle politique d'éducation (avant de penser à celle de la civilisation de décérébrés qu'on est en train de se préparer)...
On oublie également que les effectifs sont en baisse dans les écoles maternelles et qu'aujourd'hui, comme dans le logement, les listes d'attente s'allongent, s'allongent, c'est un droit qui va disparaître et qui pourtant prépare nos enfants à l'entrée en primaire. Pour moi, c'est irresponsable. Tiens, je me suis convaincu de signer...
La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...
Celle-là, à mon avis, c'est pas gagné...
RépondreSupprimerCa n'empêche pas de signer !
RépondreSupprimer==>Dorham
RépondreSupprimerEt l'avenir de nos enfants qui vont se retrouver à 40 par classe?
Nico et Olivier P,
RépondreSupprimernon non, mais je suis d'accord... tout à fait d'accord.
On pourrait aussi aborder le pb des maternelles et des listes d'attente, la remise en cause de ce droit pour les familles.
Non, non, je signe, mais je pense que le gouvernement ne lachera pas ce morceau là et c'est on ne peut plus déprimant.
Dorham,
RépondreSupprimerJ'avais bien compris ton commentaire. Je suppose qu'Olivier à déjeuner avec Didier Goux...
Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans, moi ? Mais puisqu'on m'a sonné, alors que j'avais prévu de me taire sur ce sujet qui ne me concerne en rien, je signale que j'ai fait à peu près toute ma scolarité dans des classes d'une quarantaine d'élèves et que, malheureusement, le problème ne me semble pas là.
RépondreSupprimerY'a des écoles de trolls ?
RépondreSupprimerBen, si ce n'était qu'un problème de nombre d'élèves par classe, je ne serais pas là, à savoir écrire (lire et compter aussi...) après avoir fait toute ma scolarité dans le public.
RépondreSupprimerComme le dit Didier Goux, le problème n'est pas là.
Mon soucis est que je n'arrive pas à mettre un doigt sur le vrai problème.
Le vrai problème est peut-être difficilement identifiable et composé d'une infinité de problèmes liés à l'évolution de la société.
RépondreSupprimerCa commence à la base : dans le temps les instits arrivaient dans l'enseignement par vocation, maintenant parce qu'après une licence d'histoire, il n'y a pas beaucoup de débouchés. Ca ne change pas leur degré de compétence, mais quand on va au boulot à reculons ou quand on va enseigner quand on n'aime pas les mômes, ça n'aide pas.
Ca se poursuite par les parents qui deviennent tarés. Ca me rappelle l'histoire de ce gendarme qui avait porté plainte parce que son fils avait reçu une giffle. Depuis, on en sait un plus sur l'histoire mais la première chose que j'ai pensée en entendant l'histoire, c'est que si j'avais dit à mon père que j'avais traité un prof de connard, je me serais pris une deuxième gifle !
Enfin, de plus en plus de parents prennent l'école pour une garderie ou "un service commercial" ("ils sont payés pour") ! La polémique sur le service minimum en cas de grève est un bon exemple !
Je suis d'accord avec Nicolas (oui, je sais, ça va l'inquiéter grave). Il n'y a pas UN problème. C'est juste que l'Éducation nationale, et l'éducation en général, est un miroir grossissant des problèmes qui se posent à l'ensemble de la communauté.
RépondreSupprimerOn trouve bien sûr la perte de prestige liée au métier de professeur (rebaptisé "enseignant", ce qui, je persiste à le penser, signifie quelque chose, est le symptôme de quelque chose). L'un des signes les plus fiables de la dévalorisation d'une profession est en général l'arrivée massive des femmes dans ladite profession : instituteurs d'abord (dès les années cinquante), professeurs ensuite (une quinzaine d'années plus tard) et, aujourd'hui, mais c'est une autre histoire, médecins généralistes et avocats pénalistes.
(Attention : je ne dis pas que ces professions se dévalorisent PARCE QUE les femmes y entrent, mais simplement que lorsqu'elles y deviennent majoritaires, c'est signe que ces professions sont déjà dévalorisées depuis quelque temps.)
Seulement, si vous tirez sur ce fil de la dévalorisation professionnelle, c'est toute la pelote qui vient : de cette dévalorisation, on passe à la perte d'autorité générale des adultes, à la déification de l'enfance, à la "féminisation" du monde occidental, à l'école désormais considérée comme "lieu de vie", alors qu'elle devrait être - et a longtemps été - exactement le contraire : un lieu préservé, hors la vie, une sorte de temple. Et plein d'autres choses encore : la pelote entière, vous dis-je !
Ajoutez à cela d'autres raisons, dues à des changements dans notre société, dont on ne doit pas parler, qu'on ne doit même pas voir, mais dont tout le monde ou à peu près est conscient.
Pour résumer brutalement, si l'éducation est en lambeaux, c'est que la société, la civilisation qui la sous-tend et la soutient (en principe) est elle-même à bout de souffle.
Et ce ne sont pas un peu plus de crédits et un peu moins d'élèves qui y changeront quoi que ce soit. Mais faisons grève néanmoins...
(Hé bé ! pour un sujet dont je ne devais pas me mêler...)
Il convient d'ajouter à la liste, l'entrée en force de l'économie dans l'école, l'exigence des patrons qui veulent simplement qu'on leur forme de la main d'oeuvre compétente et n'ont rigoureusement aucun souci de culture, d'éducation, de "formation" au sens le plus noble du terme. du reste, c'est notre société dans son ensemble qui rejette l'idée de "formation", puisque le but ultime, l'idéal de chacun est "d'être soi-même".
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerOn est à peu près d'accord sur tout... Même qu'à la lecture de votre deuxième commentaire, j'ai envie de vous traiter de gauchiste ! L'école est bien un lieu d'Education pas de "formation". Ca me fait toujours mal de voir des mômes apprendre l'anglais des le plus jeune âge... au seul prétexte qu'ils en auront besoin après pour le travail (surtout qu'au rythme où va le progrès technologique, les systèmes de traduction seront suffisament au point pour une utilisation "professionnelle de la langue").
Achtung ! Je ne suis contre l'enseignement des langues vivantes, juste contre la nécessité de développer cet enseignement à des fins commerciales... Si elles pouvaient déjà servir à la paix entre les peuples...
Je ne suis pas d'accord, par contre, avec votre point de vue sur la "valorisation" d'un travail et la "féminisation" : si les boulots "haut de gamme" se féminisent, c'est surtout parce que les femmes ont accès à la formation et que la société évolue aussi dans le bon sens : celui de l'ouverture.
Mais sur le fond on est d'accord : la société n'évolue pas spécialement toujours dans le bon sens...
Mais où voyez-vous des métiers "haut de gammes" dans ceux que j'ai cités ? Les professeurs sont déconsidérés, y compris à leurs propres yeux, ce qui est navrant, et ils clament eux-mêmes qu'ils sont mal payés, ce qui est vrai (y a qu'à voir la manière dont ils s'habillent... (smiley !)). Idem, de plus en plus, pour les médecins généralistes et les avocats pénalistes, dont le pouvoir d'achat et la "respectabilité" chute un peu plus chaque jour.
RépondreSupprimerEt je dirais bien, si on me poussait un peu, que ce n'est sans doute pas un hasard si de plus en plus de femmes entrent en politique, précisément au moment où les hommes politiques ont de moins en moins de pouvoir et de capacités d'action. D'où, aussi, une politique de plus en plus "sociale", compassionnelle, dont Ségolène Royal est, à ce jour, l'exemple le plus dramatiquement achevé. Mais on doit pouvoir faire encore mieux, je ne désespère pas du désastre à venir.
La gastro m'a mise H S toute la journée mais je relaie. je suis concernée à 100 pour 100.
RépondreSupprimerj'ai signé bien sur!
Ce que vous dites Didier est vrai sauf pour la partie "40 élèves". Cela a marché pour vous, tant mieux. Certains élèves ont besoin de plus d'attention. C'est la réalité...
RépondreSupprimerA 40 élèves, ça devient impossible.
Le prestige du prof peut jouer, parce que capter 40 paires d'yeux n'est pas facile sans supériorité innée ou acquise.
Le prestige a aussi dégringolé parce que les profs en imposent moins par leur savoir. Ils sont moins motivés, moins bien formés. Mais soyons réalistes, le gouvernement ne traite pas du tout ces problèmes là.
Au contraire, la droite depuis longtemps ne tend qu'à niveler l'éducation par le bas. Ce nivellement se fait à tous les niveaux. le niveau des programmes et leur exigence s'effondrant, les profs sont fatalement moins brillants, moins imposants.
Aujourd'hui, le gouvernement ne traite que la coupe budgétaire et d'effectif, rien d'autre. Putain, et ce sont quand même mes impots ; je préfère payer des profs que payer des flics engraissé à filer le train de Kadhafi.
Donc, non seulement , il faudrait augmenter les effectifs ou en tous cas les laisser en l'état et réfléchir à une réelle politique d'éducation (avant de penser à celle de la civilisation de décérébrés qu'on est en train de se préparer)...
On oublie également que les effectifs sont en baisse dans les écoles maternelles et qu'aujourd'hui, comme dans le logement, les listes d'attente s'allongent, s'allongent, c'est un droit qui va disparaître et qui pourtant prépare nos enfants à l'entrée en primaire. Pour moi, c'est irresponsable. Tiens, je me suis convaincu de signer...
Allez, j'y vais.
Et hop ! Une signature de plus !
RépondreSupprimerDidier,
Quand je disais "haut de gamme", je voulais dire "qualifié".