Ainsi, hier, François Fillon et Jean-François Copé défendaient le gouvernement et la majorité face à la motion de censure présentée par les socialos. On a bien compris leur réponse : le seul truc qui les gène, dans l’opposition, c’est d’exister.
Les blogueurs de droite sont un peu pareil. Authueil, par exemple, fustigeait Ségolène Royal dans un billet, hier : « Ségolène Royal continue sur sa lancée en matière de démagogie. Elle attaque les banques, "renflouées" par le contribuable, pratiquer des taux de 18% pour le crédit à la consommation. » Je résume ses propos, à peu près identiques à ceux de Monsieur Copé, hier : dès que l’opposition parle, c’est de la démagogie.
Le fait que les banques assurent des profits sympathiques grâce à l’état qui leur prête de l’oseille et apporte différentes garanties ne devrait pas permettre à cet état – au fait, ce n’est pas l’état mais nos impôts qui vont payer les intérêts de la dette pour le pognon prêté – de demander aux banques un peu de justice. Faire des crédits à 18% à des pauvres gens qui assurent leur pitance n’est pas sympathique. Gueuler contre revient à défendre une certaine idée de la justice sociale, idée probablement totalement étrangère à une pensée de droite. En outre, suggérer aux banques de baisser les taux de crédit pour favoriser la consommation en période de crise ne semble pas démentiel.
Mais, à l’instar de Seb, il est beaucoup plus simple de se cacher derrière quelques principes comptables que de faire de la politique. Plus simple aussi d’essayer de démontrer à ses adversaires qu’ils ne comprennent rien à la comptabilité… Se cacher derrière un dictionnaire…
Mais non… L’opposition ne fait que de la démagogie, c’est bien connu. Pas la majorité. Par exemple, je n’ai pas vu Authueil gueuler contre les propos de Nicolas Sarkozy quand il disait que grâce à lui, les usagers des transports en commun ne se rendraient plus compte quand il y a grève. Ou alors il attend celle de demain ?
François Fillon était presque émouvant, hier, à la tribune. Il en perdait la voix. Il faut dire qu’il manque singulièrement de voix. C’est la deuxième fois, en cette année naissante, qu’on entend parler de lui. La précédente, c’était pour annoncer la réforme du permis de conduire. Belle image de la fonction de Premier Ministre ! Ca va surement nous renforcer la République…
Jean-François Copé a réussi à être fidèle à lui-même. « On préférera toujours débattre avec l'opposition des questions de fond que de ces marées d'amendements ineptes que vous présentez » disait-il hier. Et : « Dès que nous en aurons terminé avec cette motion de censure, nous allons continuer de servir la France ». Ainsi que « c'est toujours mieux que le spectacle indigne de l'obstruction parlementaire ».
Ce Jean-François Copé ! Celui-là même qui annonçait, il y a peu : « moi vivant il n'y aura pas d'augmentation de la redevance »… L’augmentation a été décidée hier.
Il souhaite parler du fond ? Servir la France ? Débattre au Parlement ?
Belle promesse…
(photo)
Oui, les propos de SR sont de la démagogie, car les profits des banques n'ont pas du tout été assurés par l'argent de l'Etat !
RépondreSupprimerQue le crédit à la consommation avec des taux à 18 soit un problème, je suis d'(accord. D'ailleurs, le gouvernement compte s'y attaquer.
Le problème, c'est le lien fait, volontairement, entre deux choses qui n'ont rien à voir : les profits 2008 des banques, qui ont été rentables cette année (ce sera autre chose en 2009) et les problèmes de fonds propres, qui ont connu une baisse à la suite de dépréciation d'actifs. Cela les a fait tomber en dessous des ratios fixés par les accords de Bâle 2. D'où une recapitalisation en urgence, que seul l'Etat pouvait assurer car les marchés financiers sont en pleine débâcle.
C'est pas évident à expliquer, mais c'est l'honneur des politique que de respecter les faits, d'essayer de les expliquer plutôt que de pratiquer l'amalgame facile et démagogue
Et pour ta gouverne, quand un membre de l'opposition dit des choses justes, je le souligne et j'approuve : http://www.authueil.org/?2009/01/16/1177-le-temps-de-la-deliberation
Tu as raison sur un point. La démagogie, et aussi la bêtise, l'indécence, n'est pas que de gauche. A droite aussi, ça fuse...
RépondreSupprimerEt sur ce point d'égalitude entre bêtise et bêtise, je te suis complétement.
Mais pour prendre la défense d'Authueil, sur ce coup là et sur d'autre, championne Mme Royal...
Et pour aller aussi dans ton sens (en bon Centriste Unitaire Libéral), assez mauvaise (et de mauvaise foi) l'intervention de Fillon hier à l'Assemblée. Je préférais le Fillon d'avant, vraiment...
Bon mercredi
Authueil,
RépondreSupprimerC'est bien ! Tu es rapide. Je ne crois pas que Ségolène Royal ait parlé des profits des banques mais ça ne change rien au débat... Elles ne peuvent pas continuer à avoir besoin des "sous publics" (garantie de l'état et autres recapitalisation) et continuer à enfoncer les pauvres gens. C'est le rôle du responsable politique de gueuler contre ça, c'est ce que fait SR. (NS avait d'ailleurs demandé aux patrons des banques de renoncer à leurs bonus : tu n'avais pas crié à la démagogie).
C'est de la politique (on peut aussi appeler ça du "bon sens"), pas nécessairement de la démagogie. Et ce n'est pas défendre Rosière de temps en temps qui changera quelque chose.
Vous êtes mignons à droite. On tombe sur une des grandes contradictions du système et vous vous réfugiez derrière le jargon administratif du traité de Bâle. Ca ne change rien au fait que tout le système financier à besoin des états pour tenir la route.
Bon. A ce soir (on parlera d'autre chose...).
FalconHill,
RépondreSupprimerAuthueil est venu se défendre avant toi !
Personne ne défend Seb ?
Pour SR, oui, elle raconte parfois des conneries de démagogie (comme tous les responsables politiques) mais sur cette fois, je trouve qu'elle a raison...
Ne pas confondre démagogie et communication politique, sinon on couperait le micro à pas mal de gens...
Tu exagères tout le temps : ça fait la troisième fois qu'on entend parler de François Fillon. La première fois, c'était parce qu'il en avait plein de dos.
RépondreSupprimerAh ? Je devais être au bistro.
RépondreSupprimerJe suis lent le matin ;-)
RépondreSupprimerJe défendrai le copain Kiwi un autre jour, promis :)))
David75
RépondreSupprimerauthueil doit etre banquier ou comme nos dirigeants il n'a pas besoin de crédit révolving à 18% pour finir ses fins de mois difficile comme quelques million de français c'est clair.
David,
RépondreSupprimerIl n'est pas banquier... mais il est souvent loin de la vraie vie.
Moi j'emprunte pas, c'est plus simple ^^
RépondreSupprimerQuoi ? Copé est mort ?
RépondreSupprimerAu delà d'un certain seuil, les profits générés par les banques sont choquants pour les plus démunis. Et d'ailleurs, même pas pour les plus démunis : même pour les munis, mais pas très munis. C'est tout. Alors, analyser, rationaliser, on peut, voire on doit le faire, mais l'image des banquiers encaissant des dividendes, quand les banques sont soutenues par l'état, et que des gens perdent leur emploi, cette image là, elle est insoutenable et la rationalisation n'y fait rien.
RépondreSupprimerQuand le patron habitait dans le village voisin, et que les yeux de ses employés pouvaient voir comment il vivait les difficultés économiques (assurément moins fort que ses ouvriers), les images que les gens avaient sous les yeux gardaient une dimension humaine. Maintenant, les aberrations et les disproportions sont telles qu'elles mênent à la colère. Et le raisonnement intellectuel ne console pas, quand on a un budget de 100 euros par semaine pour nourrir quatre personnes, parce qu'on paie une grosse note d'électricité à cause d'une mauvaise isolation de l'appart - ce n'est pas mon cas, je le précise, grâce au ciel. Le raisonnement intellectuel suppose d'avoir chaud aux pieds.
Lorsqu'on connait la légende (entretenue par JF COPE lui même) qui raconte qu'à l'âge de 12 ans il avait au mur de sa chambre un poster du Général De Gaulle (en lieu et place de photos plus attrayantes), il ne faut s'étonner de rien !!!
RépondreSupprimerL'Etat (donc nos rentrées fiscales) est solidaire des banques qui elles-mêmes ne changent rien à leur attitude et continuent de vouloir s'engraisser sur le besogneux qui a besoin d'un crédit pour changer de voiture et aller bosser. On peut parler d'économie et de grand traîté autant qu'on veut, pour ma part, je trouve ça choquant !!!
RépondreSupprimer:-))
Y'a plus bandant.
RépondreSupprimerOups ! Je répondais à Slovar, pas à Poireau.
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