A lire chez Pas Perdus qui nous rappelle l'histoire ! Les salariés de Continental avaient été invité à voter, il y a deux ans, pour un choix sur le repassage de 35h à 40h car la survie de la société était en jeu. Les salariés avaient accepté. La droite, notamment Xavier Bertrand qui était ministre du travail, s'était félicitée de cette décision. Continental annonce maintenant la fermeture de l'usine en 2010.
Les salariés se seraient-ils fait entubés ?
A l'insu de leur plein gré ?
RépondreSupprimer(sont cons aussi faut dire !)
Oui, mais tu aurais voté quoi, toi, à leur place ?
RépondreSupprimerComme Dorham, faut dire que ça sentait le roussis dès le départ. Un tel pacte n'est pas normal, ils n'auraient jamais du accepté de travailler + pour gagner autant... Je sais que c'est + facile à dire qu'à faire, car ce sont des salariés présents pour certains depuis des dizaines d'années, mais il ne faut jamais s'assoir sur nos droits, sinon c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres comme dit l'autre. La suite ne m'étonne ainsi donc pas...
RépondreSupprimerEt moi qui croyais benoîtement que tout ça c'était la faute aux 35 heures! On m'aurait menti ?!?
RépondreSupprimerQuand on a une famille à nourrir, quand on stigmatise les chômeurs, quand on vit l'angoisse de se retrouver dehors... Et pour toutes les raisons du monde, je comprends ceux qui ont accepté de travailler plus pour ne plus. il ne s'imaginaient pas cette trahison.
RépondreSupprimerCe sont les dirigeants qui sont fautif et surtout cette politique du fric et ce système fiancier qu'il faut changer.
Et finalement ces situations peuvent nous faire prendre conscience qu'il faut le repenser à la base et ne plus rien accepter qui nous fasse mal.
Mais pour ça il faudra sans doute encore du temps et d'autres trahisons..
même si ce n'est pas souhaitable pour tous ces gens..
Ferocias,
RépondreSupprimerOui...
Christie,
Oui, je ne les blâme pas d'avoir accepté. Ce sont bien nos dirigeants qui sont coupables d'avoir fait croire que c'était possible !
Ne soyez pas de mauvaise foi, les uns et les autres. Il est tout à fait possible que les dirigeants de cette boîte aient SINCÈREMENT cru qu'ils allaient pouvoir éviter la fermeture par ce biais. Pourquoi toujours voir des complots partout ? La paranoïa fait rarement bon ménage avec la politique. Elle ne fait bon ménage avec rien, du reste.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerJe ne vois pas un complot ! Je constate juste que des gugusses nous avaient dit : il faut travailler plus et qu'on disait que c'est de la connerie, que ça ne marche pas.
En gros, entre 35h et 40h, il y a 10%... Continental peut produire des pneus dans des patelins où la main d'oeuvre est de 50 ou 70% moins cher qu'ici.
Il n'empêche que Continental a continué à gagner de l'oseille avec ces 10% en plus et les gugusses sont maintenant jeté : que ce soit un complot ou non, ils se sont fait entuber.
Nicolas, Christie,
RépondreSupprimermoi, je les blâme et je ne me sens pas gêné dans mon raisonnement.
D'une part, on sait que dans certaines boites, ce type d'accord ne serait pas passé. Chez Renault, à la FNAC...etc. Voilà maintenant plusieurs années qu'on nous bassine avec "35h00, le mal d'une société en crise". Ils y ont cru, ils se sont abstenus pour ça aussi en 2002. Et ça a propulsé Le Pen au 2ème et Chirac pour 5 ans de plus...ça a très clairement élu Sarkozy aux dernières élections.
Il faut arrêter de considérer le français pour plus idiot qu'il n'est...ça l'infantilise. Il est responsable. Responsable de ces choix. La commisération n'a pas de place là dedans. Voilà plus de 10 ans qu'on se mange de la droite à tous les repas, ils donnent le baton pour se faire battre et aujourd'hui, nous en souffrons tous.
Alors, si je ne me réjouis pas de leur sort aujourd'hui, si même je peux comprendre les tenants et aboutissants qui ont pue les amener à privilégier ce vote, je refuse catégoriquement de verser dans le compassionnel. Il faut que les gens apprennent de leurs erreurs. Et il me semble particulièrement important de noter, de relever, d'analyser l'angélisme des classes populaires. En les inondant de compassion, on tue l'idée de lutte sociale.
Dorham,
RépondreSupprimerBlâmer, pas blâmer... Voilà des gugusses à qui on a posé la question : "Soit vous bosser quatre heures de plus soit on ferme"...
"Il faut que les gens apprennent de leurs erreurs."
Tu rêve ?
Arghhh ... avec ou sans gel ?
RépondreSupprimerPlus sérieusement, il n'y a rien de plus sadique que de demander à des gens de renoncer d'eux même à droits fondamentaux.
A partir de là ... tout est possible.
@ +
PS : j'aurai voté non !
J'aurais voté "non" aussi.
RépondreSupprimerOn est tous placés face à des choix inextricables dans la vie. Comme Eric, j'aurais voté "non".
"Voilà des gugusses à qui on a posé la question : "Soit vous bosser quatre heures de plus soit on ferme"..."
Là, en fait le choix, c'était bosser 4 heures de plus pour rien où on ferme...plus tard ! Ils auraient pu s'en douter s'ils ne cédaient invariablement à toutes les sirènes.
Sans dec, tu les as pas vu les mecs accueillir Sarko dans les usines comme le messie. On les a forcé pour ça aussi ? Je relis Christie au-dessus qui nous dit que cela prendra du temps pour que les gens comprennent. Comme s'ils étaient des petits enfants, nous on a tout compris, on les attend qu'ils nous rejoignent.
La gauche, tout le long de son Histoire a commencé par expliquer, analyser les formes de servitudes et servilités qui entravaient la liberté des travailleurs. Certaines des vérités qu'elle énoncait n'étaient pas toujours agréables à entendre.
Je pourrais prendre un tas d'exemples pour expliquer en quoi le refus de l'angélisme est bénéfique à des catégories de population. Par exemple, la lutte des noirs aux Etats-Unis pour leurs droits civiques. Les intellectuels noirs ont su être particulièrement sévères avec les membres de leur communauté. Ils n'ont pas versé dans la victimisation, ils ont expliqué comment et pourquoi les noirs américains, par leur incapacité à s'unir, leur incapacité à prendre en main leur destin, leur propension à rester victimes consentantes empêchaient la réalisation de leur aspirations de liberté.
C'est un enfermement psychologique dont il faut sortir. Comment un travailleur peut-il consciemment voter à droite ? Consciemment, pour perpétuer voire favoriser un système dont il sera le jouet (car il est le nerf de ce système, on est d'accord) ?
Ces gens se sont faits escroquer. Vous saviez tous à la base que c'était une escroquerie mais vous les plaignez parce que ? Parce que quoi ? Parce que vous pensez qu'ils ne peuvent pas comprendre ?
Et toi, Nico, tant qu'on y est, sachant ce que tu savais (à savoir que c'était une connerie pure et simple, une entourloupe géante à zéro frais, quatre heures pour la gloire, pour un maigre sursis), tu aurais voté "oui" ? Tu te serais tiré une balle dans le pied ?
Argh, désolé de la longueur encore...Mais c'est un vrai débat à mon sens...
RépondreSupprimerEric,
RépondreSupprimerOui, c'est sadique !
Dorham,
Me connaissant, je me serais abstenu... C'est bien au pouvoir politique et au pouvoir syndical de protéger les salariés et, à la limite, les textes sur les 35 heures étaient trop légers en permettant les négociations par branche et par entreprise.
Le salarié est "seul" donc vote ce genre de truc "pour lui".
C'est collectivement qu'il peut agir, par un vote à gauche, bien à gauche. Et s'il vote à droite, ça ne peut-être qu'un con, on est d'accord : il se tire une balle dans le pied.
Mais c'est bien parce que je pense que c'est collectivement qu'on peut réussir quelque chose que je suis à gauche. Mon vote personnel n'a aucun intérêt pour mon cas personnel si je suis directement concerné par l'enjeu (en fait, le vote dépend de beaucoup de chose : si une majorité des collègues pensent non, vous votez non, s'ils pensent oui, vous voter pas).
C'est donc dans les élections politiques qu'il faut voter à gauche.
Et oui, la gauche (surtout le PS) a du boulot pour "convaincre" les gens ! Ils ne le font pas assez. Ce n'est pourtant pas compliqué : "l'union fait la force", on joue le collectif.
Merde ! J'ai pas réussi à faire aussi long que Dorham.
RépondreSupprimerJe ne connais pas d'entreprises ayant fait ce type de pactes et qui n'ont pas fini par fermer, donc j'aurai voté contre.
RépondreSupprimerD'ailleurs, je me suis promis que si mon patron me proposait ça un jour, je refuserai et lui donnerai le choix de me licencier.
Ce n'est pas de la forfanterie, je lui ai déjà tenu ce discours car il a voulu m'imposer de pointer. A ce jour, il ne m'a pas licencié, mais l'aurait-il fait que ça n'aurait pas été grave, j'y étais préparé.
Dorham,
RépondreSupprimerJ'aurai voté "NON", moi aussi et avec conviction et sans aucun état d'âme.
Et j'aurai fais grève et j'aurai essayer de faire comprendre aux autres de quelles façon on peut se faire entuber. Parce que j'en aurais été convaincue.
D'ailleurs, je l'ai fait à mon niveau une grève prolongé comme animatrice à la mairie de Paris où l'enjeu était et est toujours la sécurité des gamins.. Surtout lorsque l'on j'ai eu moi-même à vivre une situation dans laquelle ma responsabilité a été engagée mais le manque criant d'animateurs et le manque de réflexion d'une collègue (pas sanctionnée, en plus), la même qui refusait de faire grève ensuite en se faisant remarquer sur le dos des autres...
Mais bon, passons, ces gens -là Dorham, je suis désolée, existent réellement.. Et on peur..
Moi, j'ai juste pris la tangeante, en décidant de m'occuper de mon fils à qui j'ai préféré faire profiter de toute mon expérience d'animatrice de BCD
mais des animatrices, de surcroît maltraitantes ont accepter de boire la lie jusqu'au bout parce que pas forcément reconnues.
Elles ont été utilisées...et rien n'a empêché les gros (placé là par les politiques de la Mairie de paris aux postes clefs) de faire ce qu'ils voulaient. Jusqu'à ce que d'autres gros décident de les avaler et les virer...
Mais quoi qu'il en soit il y a ceux qui acceptent parce qu'ils sont suffisamment sûr d'accepter et ceux qui ne peuvent pas par peur de se retrouver sans rien.. Et ça arrive plus qu'on ne le pense et partout..
Ces gens sont manipulés..
Perso, à chaque fois je serre les dents et je dis "non".
sauf dans mon premier boulot..où j'étais jeune et j'ai eu peur de me retrouver sans rien.
Finalement comme c'était un syndicat connu sur la place publique qui se servait de moi, je me suis dit à ce moment-là que plus jamais je n'accepterai que l'on se serve de moi..
Et depuis ce jour-là, je réfléchi ou j'essaie à toutes les implications...
S'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que je n'ai aucune idée de ce que j'aurais voté : tout simplement que l'on ne le sait qu'une fois qu'on a mis le bulletin dans l'urne.
RépondreSupprimerCe que je veux dire, c'est qu'avec une gamine à charge, dans une région dévastée économiquement, donc avec de grosses probabilités de ne pas trouver autre chose que des chantiers de nettoyage à 5 heures du mat à l'autre bout de la ville, j'aurais peut être dit oui.
Surtout si autour de moi, les discours étaient de dire "il y a une chance de sauver la boite".
Qu'est ce qu'on en sait nous, aujourd'hui, derrière nos écrans, des choix qu'ont réellement les gens ?
Et même si c'était à refaire, en sachant la fin de l'histoire, 2 ans de plus, c'est peut être deux ans de plus ...
Alors, c'est facile de dire "j'aurais voté non", espèces de révolutionnaires de pixels :)
Mais moi, qui suis pour la lutte collective, j'aurais peut être voté oui, et peut être conseillé de voter oui, avec l'angoisse au ventre, avec l'envie de vomir, sans illusion, avec la haine, mais quand même.
Ca n'a rien à voir avec le compassionnel Dorham, ça n'empêche pas les luttes et la lucidité.
C'est juste une question de ne pas émarger trop vite à la bouffe des restos du Coeur.
Audine, oui. Je ne sais pas non plus ce que j'aurais voté.
RépondreSupprimerJe ne pouvais pas te féliciter plus tôt pour cet excellent billet ! Ton meilleur de la semaine, en toute objectivité...
RépondreSupprimerSurtout les liens
RépondreSupprimerentubés pour rester polis...
RépondreSupprimerJe n'avais pas remarqué !
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