Excellent billet de Dominik à propos des bénéfices de Total (14 milliards d’euros, à peu près le trou de la sécu) et du plan de réduction des effectifs annoncé. Nicolas Sarkozy avait demandé la généralisation de la règle des trois tiers pour répartir les profits des entreprises. « Au lieu de faire un tiers pour l'investissement, un pour les actionnaires et le dernier pour les salariés, on se retrouvait avec 60 % pour l'investissement, 30 % pour les actionnaires et 0,9 % pour les salariés ! »
Total a raison de licencier pour augmenter la part de chaque salarié restant ?
Un tiers pour les salariés…
T'a pas le mail de Sarkozy pour lui envoyer ton billet ? Peut etre que ca va l'aider à comprendre que cette proposition n'est tout simplement pas tenable.
RépondreSupprimerPar contre tu réponds à mon interrogation du jour. 60% des profits sont donc réinvestis. Je trouve cela plutôt bien, surtout que cela crée de l'emploi.
Ah merde, je suis allé plus loin que le pauvre raisonnement des médias de ce pays qui ne voient pas plus loin que la dépêche AFP qu'ils lisent.
Bonne aprés midi.
Seb,
RépondreSupprimerSi j'en crois ton raisonnement, Total licencie tout en investissant pour créer de l'emploi ?
Sinon, je pense que Sarkozy n'a pas de mail (il ne doit pas savoir comment marche internet !).
RépondreSupprimerD'abord ici il n'y a pas de licenciement puisque tout cela est étalé jusqu'en 2013 et qu'il y a des ajustements dans les postes et des départs anticipés apparemment.
RépondreSupprimerEnsuite oui, lorsque il y a investissement, il y a emploi. Ce n'est pas moi qui ai inventé cette conclusion c'est Mr Keynes, le monsieur qui influence la pensée de gauche, d'etat providence etc...
Urgh, Keynes me file des boutons rien qu'à son évocation.
RépondreSupprimerDe toute façon Total n'est pas là pour faire du social, s'il juge que reclasser 0,5% de son personnel pour réorganiser certaines branches de son activité est nécessaire, c'est juste de la gestion de leurs ressources humaines. Total ne va pas garder des employés pour des activités qui ne lui servent pas.
Sarkozy a déjà supprimé les tiers d'impôts, tu ne veux quand même pas qu'en plus on verse aux employés un tiers des bénéfices, non ?
RépondreSupprimerJe ne vois pas pourquoi ce ne serait pas tenable, un tiers aux salariés, parce que ce serait trop?
RépondreSupprimerLa règle des trois tiers : une mesure ridicule
RépondreSupprimerEn fait cette idée est intéressante mais elle manque de justice sociale, parce qu'un petit employé comme par ex, un salarié d'une boulangerie reçoit plus de redistribution de la richesse produite par l'entreprise "boulangerie" qu'un salarié d'une boite qui produit beaucoup de richesses.
Et pourtant c'est le salarié de la grosse boite qui reçoit de plus en plus des primes sur les bénéfices, des participations et intéressements aux bénéfices... Mais si les salariés de Total devaient toucher chacun 30% de participation aux bénéfices, ils auraient chacun une belle prime de 20000 à 30000 euros et c'est apparemment plutôt l'équivalent d'un mois de salaire plutôt qu'un an...
Je peux mettre mon grain de sel? Quand une entreprise investit, c'est pour augmenter sa productivité. Souvent, elle achète des machines qui feront le travail d'ouvriers. Elle se sépare donc de ses ouvriers. Investissement = pas emploi. De plus, il faudra du personnel qualifié pour travailler sur ces machines. Donc plus cher. Donc pas de simples ouvriers... sauf formation. Mais dans tous les cas, la société aura besoin de moins de personnel.
RépondreSupprimerQue les gouvernants crient au scandale, c'est révoltant, en ce sens où l'état est encore grandement actionnaire de Total et tire donc "quelques profits" des bénéfices engrangés par la société Total. Tout le monde gouvernement compris tire sur Total quand le pétrole augmente ou baisse.
RépondreSupprimerMais qui touche la TIPP ? Pas Total que je sache, mais bien le gouvernement, aussi quand le pétrole est cher, les taxes augmentent et les recettes de l'état aussi.
Après, je ne suis pas toujours d'accord avec la façon dont on nous fait voir Total via les medias et les politiques. On nous montre toujours Total comme le vilain pétrolier qui pollue, l'affreux jojo qui nous apporte contraintes, accidents et qui ne fait que des profits.
C'est une société française, forte, il n'y en a pas tant que ça.
Qu'est-ce-qu'on veut ?
On prend un malin plaisir en France à se faire du mal et à dire que gagner de l'argent ce n'est pas bien.
On pourrait quelquefois respecter les sociétés qui se portent bien. Est-ce que cette société peut se comporter autrement dans le monde de requins qu'est la haute finance et les holdings ?
Maintenant gagner de l'argent, ce n'est pas forcément MAL, à condition d'avoir quelques principes et un des principes de Total est de réinvestir largement.
Je ne dis pas que les suppressions d'emplois prévues à Gonfreville l'Orcher notamment, sont bienvenues.
Ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit !
Simplement, dans les années à venir, le raffinage va perdre de l'argent c'est assuré et c'est normal : économies d'énergies donc moins de consommation de carburant et de dérivés du pétrole.
Heureusement que le raffinage n'est qu'une branche de la société, sinon Total est voué à une disparition assez rapide.
Le personnel aurait pu être redéployé plutôt que licencié compte tenu de l'état financier de la société. Quelques formations auraient pu être mises en place pour reconvertir les salariés.
Ca fait partie des principes que la société peut mettre en place et je pense qu'elle le fait.
Mais tous les employés et salariés ne sont pas reclassables. C'est une réalité, même si on refuse parfois de la voir.
Et la société Total n'est pas une société philantropique. Ce n'est pas sa mission.
Bon je sais que je vais m'attirer quelques foudres avec ce commentaire, mais tant pis.
Par pure fainéantise, j'avais décidé de ne pas répondre aux commentaires ici. Il n'empêche, Flèche, que tu pourrais :
RépondreSupprimerD'une part vérifier la structure de l'actionnariat de Total (l'état n'est pas dans les 6 premiers actionnaires, le 6ème étant la BNP disposant de 0,2% du capital).
D'autre part arrêter les contradictions puisque tu dis toi même que Total aurait pu reclasser les 500 types.
(Homer : oui, Keynes vivait dans un autre siècle).
Quelques remarques en vrac sur ce sujet :
RépondreSupprimer- Il s'agit de suppression de postes, pas de licenciements nets, et ils sont étalés jusqu'en 2013.
- Ces suppressions de postes correspondent à l'anticipation d'une réduction de la demande qui correspond à, grosso modo, la moitié de ses capacités de raffinage d'ici à 2015. Et comme je l'ai souligné chez Lomig, laisser des postes inutiles ouverts pour des raisons sociales serait dénué de sens, tout en créant un dangereux précédent.
- Le plan de réinvestissement de Total dans le cadre de la restructuration de ses activités prévoit la création d'environ 1000 emplois par an entre 2009 et 2011.
- Rien qu'entre l'impôt sur les société et les taxes pétrolières, Total verse déjà plus de 20 milliards d'euros à l'Etat Français.
Cette chasse aux sorcières me paraît donc au mieux inopportune, tant qu'on n'a pas encore trouvé de salarié de Total pour nous expliquer par a+b comment ce plan va le mettre au chômage.
Evan,
RépondreSupprimerCe n'est pas une chasse aux sorcières. Les gugusses de Total auraient pu fermer leurs gueules, c'est tout, d'autant que 555 personnes sont une infime partie de l'effectif de Total.
Les annonces qu'ils ont faites "en même temps" sont indignes. On est dans une crise qui fleure bon l'écroulement du capitalisme et des communicants communiquent...
Oh, quand je parle de chasse aux sorcières, ce n'est pas pour ce que tu en dis, plutôt pour l'effet médiatique.
RépondreSupprimerMais non, je ne crois pas qu'ils auraient pu fermer leurs gueules.
Parce que s'ils l'avaient fait, l'info aurait filtré quand même, et tout le monde aurait dit "Total cache au public qu'il va supprimer 550 postes avec ses bénéfices colossaux."
On pourrait mégoter longtemps mais l'information diffusée aurait pu être affinée, parler de transfert de postes ou autre...
RépondreSupprimer@Nicolas
RépondreSupprimer"D'autre part arrêter les contradictions puisque tu dis toi même que Total aurait pu reclasser les 500 types."
Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit.
J'ai dit aussi que tous les salariés ne sont pas reclassables.
Par ailleurs le commentaire d'Evan dit :
- Le plan de réinvestissement de Total dans le cadre de la restructuration de ses activités prévoit la création d'environ 1000 emplois par an entre 2009 et 2011.
- Rien qu'entre l'impôt sur les société et les taxes pétrolières, Total verse déjà plus de 20 milliards d'euros à l'Etat Français."
Encore une fois on déblatère beaucoup sur les gros défauts de Total, sans jamais mettre en exergue les projets de cette société.
Flèche,
RépondreSupprimer(ce n'est pas total qui paye les 20 milliards mais les clients de Total).
Il y a une crise économique mondiale ! On a un modèle économique qui se casse la gueule. Par contre, Total montre qu'on peut produire des richesses, mais casse la dynamique que ça pourrait représenter en "virant" des types qui auraient pu être reclassé ailleurs sans problème, vous le dites tous les deux : Total va créer des emplois.
"mais casse la dynamique que ça pourrait représenter en "virant" des types"
RépondreSupprimerNon. Cet amalgame est le coeur du problème, il est désastreux pour l'image de l'entreprise en France. Je suis d'ailleurs d'accord avec toi quand tu dis que la communication sur le sujet devrait être réadaptée. Mais il n'est pas question de "virer" qui que ce soit !
On supprime 550 postes, ce qui au sens strict du mot est un terme comptable. Ces 550 suppressions de postes vont logiquement se répartir entre des départs non remplacés, et des reclassements, notamment au travers des futurs emplois que va créer le groupe.
Si bris de dynamique il y a, c'est parce qu'il se trouve trop de gens dans ce pays pour qui supprimer 550 postes revient à mettre 550 personnes au chomâge, ce qui n'est pas la réalité.
Il y a donc peut-être une réflexion à mener de la part des entreprises sur leur communication, quand les postes supprimés vont être dans l'ensemble compensés. Mais il y a également une rigueur intellectuelle et pédagogique à avoir, notamment de la part de nos politiques, à une époque où les entreprises ont davantage besoin de retrouver de la confiance que d'être la cible systématique d'une certaine démagogie politique motivée par la crise actuelle.
On est d'accord : c'est bien un pb de communication.
RépondreSupprimer"Si bris de dynamique il y a, c'est parce qu'il se trouve trop de gens dans ce pays pour qui supprimer 550 postes revient à mettre 550 personnes au chomâge, ce qui n'est pas la réalité."
Non, ça ne l'est pas, mais on en est pas loin !
Quand même, supprimer 550 postes, c'est enlever un espoir à 550 chômeurs de pouvoir trouver du taff, c'est réduire la taille du marché de l'emploi !
RépondreSupprimerIl faut arrêter de considérer que supprimer des postes, ce n'est pas favoriser le chômage !
:-))
Ecris à Parisot et envoie lui donc une copie de ton billet ;)
RépondreSupprimerMonsieur Poireau, je proteste, je n'ai pas non plus dit que c'était une bonne nouvelle pour la confiance du marché de l'emploi. :-)
RépondreSupprimerCela dit j'ai la faiblesse de penser que la rationalisation de la production fait partie du processus normal de la vie d'une entreprise, en période de crise comme en des temps plus cléments. Et comme en l'espèce, il semble bien que Total va compenser ces suppressions par le double de créations d'emploi, rien que pour cette année, j'ai envie de ne pas être trop pessimiste.
Après, il reste quand même ce problème de communication : il paraîtrait plus cohérent de lier l'annonce des suppressions à celle des créations, pour rester sur un compte positif et faire passer la pilule.
Parce que là, tout avocat de Total que j'ai pu me faire jusqu'ici, je n'ai que mon sens logique pour m'assurer que personne ne se retrouvera au chômage à cause de cette mesure.