Vous z’avez vu, là, à gauche, il y a de la publicité pour Vendredi le célèbre hebdomadaire. J’ai mis de la pub parce que le patron me paye des bières. Et aussi parce que je trouve ça encourageant qu’un type investisse sur nos conneries quotidiennes pour en faire des conneries hebdomadaires. Et aussi parce qu’ils aident à faire connaître, donc reconnaître, la blogosphère.
Juste à côté ou au dessus, selon l’humeur de la machine que vous utilisez, il y a un widget fourni par Courrier International. Classe, non ? J’ai été sélectionné par eux pour devenir « Ambassadeur ». Hop ! Un abonnement gratuit, un peu de pub affichée en haut à gauche, deux billets par mois, trois raisons de boire Contrex.
Sympa, non ? Quand Vendredi reprend un de mes billets pour l’imprimer dans son truc, je suis bien content. J’en avais déjà fait un billet. C’est un peu comme Betapolitique : il y a derrière gens qui lisent nos billets et qui se disent : « Tiens ! Celui-là est pas mal. Hop, je le diffuse ». Je trouve ça flatteur. C’est autre chose qu’un nombre de visiteurs ou qu’un classement comme indice de satisfaction ! Mais là, sélectionné par Courrier International pour intégrer un groupe de 25 blogueurs, j’ai carrément les chevilles qui enflent !
Pourtant, c’est le bordel à Courrier International. D’ailleurs, j’étais, hier soir, le seul avec une cravate. Je suis sûr que si j’avais été sélectionné par le Figaro, tout le monde aurait eu un truc autour du cou. Enfin… C’est surtout le bordel à trouver. Sagement, j’avais imprimé le plan fournie par la maison http://www.ratp.fr ! Il était faux. Finalement, j’ai utilisé le machin de l’iPhone qui permet de se diriger, pour la première fois. Il m’a fait traverser une espèce de parc à moitié louche avant de m’annoncer, fièrement : « C’est là ». Il n’y avait pas de nom de rue. J’étais bien avancé. J’ai dit au machin : « t’es sûr ? ». Il m’a répondu : « Ouais, fais pas chier, connard, c’est mon boulot ». J’ai l’iPhone le plus mal embouché de la commune. J’ai demandé à une petite dame qui passait là si c’était la bonne rue. Elle a acquiescé. Mon iPhone ricanait.
Parmi les convives, j’étais le premier. Ils m’ont enfermé dans la salle de réunion avec les toasts que je n’avais moralement pas le droit de manger avant l’arrivée des autres. C’était très dur. J’ai survécu. Ca devait être un test, un peu comme un entretien d'embauche avec des questions pièges. Là, c'était des toasts pièges.
Hypos m’avait téléphoné pour me dire qu’elle serait en retard. Elle est arrivée parmi les premières. Luc n’avait pas téléphoné. Il est arrivé le dernier. Je n’aime pas quand les réunions commencent trop tard. Elles finissent en retard et on arrive plus tard au bistro après. Je ne vais pas citer tout le monde car je n’ai pas pris de note. Il y avait en face de moi un blogueur encore plus gros que moi. Il doit être TRES zinfluent. Trois blogueuses étaient assises à côté et un autre blogueur en face.
On a causé. Enfin. Surtout eux. J’aime bien écouter les blogueurs parler d’eux.
Courrier International avait sélectionné des blogueurs de différents domaines et j’ai découvert, en écoutant, qu’il y avait réellement plusieurs blogosphères. D’ailleurs, un coup d’œil à Wikiopole (voir illustration) pourrait nous le confirmer mais il s’agit d’un truc différent, d’une manière d’appréhender son propre blog. Je ne vais pas développer, chacun fait ce qu’il veut, mais à un moment, la discussion s’est orientée autour du pognon. J’ai découvert que certains blogueurs (non politiques) faisaient ouvertement de la publicité sur leurs blogs. Je n’ai rien contre et je m’en fous. Mais, Hypos s’interrogeait sur la réaction de ses lecteurs qui, en voyant la publicité pour Courrier International, pourraient penser qu’elle est contractuellement liée à CI et que sa parole n’est plus libre. Elle se trompe. CI n’est pas un journal comme les autres et on ne peut rien trouver de malsain à ce qu’un blog politique, de gauche d’ailleurs, en fasse la promotion !
Néanmoins, les « autres » blogueurs trouvaient ça naturel, d’alterner les billets sponsorisés et les billets normaux. Ca m’échappe…
Toujours est-il que j’ai refusé le contrat que voulait me faire signer CI, ce qui me fait donc refuser toute rémunération, contrairement aux autres. Encore une fois, ce n’est pas une critique. J’ai refusé parce que je refuse toute forme de contrat. Le blogage est un loisir. J’ai un engagement moral de me baser sur leur canard pour faire un certain nombre de billets, en l’échange d’un abonnement, et je ne dis jamais de mal de gens qui m’offrent le champagne… Un contrat ne rime d'ailleurs à rien. Je vois assez mal CI me trainer devant les tribunaux si je ne ponds pas mes billets !
De toute manière, j’ai assez rarement des difficultés à pondre des billets… CI sera une de mes sources d’informations comme les autres, sauf que…
http://www.courrierinternational.com/ n’est pas un journal comme un autre. Depuis que j’ai des contacts avec eux, en préparation de ce projet, je me suis abonné au flux, je lis les articles… Tiens ! La semaine dernière, il y a eu un pataquès dans les blogs avec l’histoire de la burqa. Suite au discours de Nicolas Sarkozy, CI sort aujourd’hui un article d’un journal Espagnol (je ne suis d’ailleurs pas d’accord avec le principal mais ce n’est pas l’objet du billet : ça pourrait faire l’objet suivant… Quitte à avoir deux billets à faire par mois, autant les faire le jour même…).
Je vous laisse découvrir ! Allez hop ! On s’inscrit aux flux, on s’abonne, … Ah ! Oui ! Une petite précision : seuls quelques articles sont intégralement disponibles dans la version gratuite. Ca étonne toujours les gens quand ils doivent payer quelque chose… On croit rêver ! Je ne connais pas beaucoup de monde qui travaille bénévolement. C’est même très drôle de la part de blogueurs qui voudraient avoir accès à l’information gratuitement mais gueulent comme des putois quand ils sont repris sans rémunération. A la République des Blogs, qui suivait la réunion chez Courrier International, j’ai dit aux copains que je refusais toute rémunération de la part de CI et de Vendredi, ils m’ont accusé, en rigolant, de « casser le truc ». Non. Si je considère qu’Internet doit être gratuit, je blogue gratuitement… Chacun se démerde. Et je n’ai pas l’impression que ma prose vaille du pognon.
Bon ! J’ai appris plein de choses lors de cette réunion. Je ne vais pas tout répéter. Z’avez qu’à être zinfluent aussi et vous faire inviter à ces pince-fesses. Par ailleurs, les tauliers sont sympathiques même s’ils ne portent pas de cravate.
Un mot sur la République des blogs. Je tiens à préciser que Luc et moi sommes encore vivants. Ca n’était pas gagné quand nous avons quitté CI puisque Hypos conduisait. Ca m’a donné soif. A la RdB, j’ai retrouvé mes complices habituels (sauf Vogelsong qui fréquente les libéraux, maintenant).
Je résume : deux pince-fesses dans la même soirée, c’est trop.
Nicolas
RépondreSupprimerTu me sidères... J'en tombe sur mon précieux popotin...
Bravo pour ta façon d'être et surtout ta façon de rester...
avec des "petites" comme moi...
toi le blogueur z'influent.
Merci...
Hip, hip, hourra et prend bien soin de lire entre les lignes... je n'ai pas trop de temps de développer...
Bonne journée...
Pour ce qui est des billets sponsorisés, on est de la même école, je pense. C'est aussi assez étrange pour moi d'imaginer : tiens je dois faire un article positif sur tel ou tel produit. C'est d'un cynisme libéral qui me sidère.
RépondreSupprimerPar contre, je regrette, du fait de mes revenus actuels, de ne pas encore trouver à qui vendre ma prose, ça permettrait d'acheter du beurre et des épinards !
:-))
Tu fais une remarque très juste à propos des internautes qui veulent tout gratuitement mais réclament des rémunérations pour eux-mêmes. Il y a une logique assez peu réaliste là-dessous !
RépondreSupprimerJeffane,
RépondreSupprimerCette zinfluence est de la connerie. Tiens ! Je vais prendre Poireau, ci-dessus à témoin, ainsi que son altermachin Filaplomb. Ils me connaissent. C'est parce que je suis gentil avec tout le monde que je reçois plein de liens vers mon blog ce qui me permet de devenir un zinfluent zofficiel.
Poireau,
Oui, mais quand je parle de "ça" (le pognon touché par les blogueurs), ça n'a rien de négatif. J'ai déjà les moyens d'acquérir le beurre pour les épinards, ce qui n'est, malheureusement, pas le cas de tout le monde !
Mais oui, le cynisme est étonnant. Des gugusses se font payer des téléphones portables pour en dire du bien. Ils ne reconnaissent même pas "en eux-mêmes" qu'ils n'ont "moralement" pas la possibilité d'en dire du mal !
Fil,
Yes. Surréaliste, parfois... Tout cette réflexion sur l'économie du net, le tout gratuit (qui viendra par force) semble une évidence pour tout le monde, mais "personne" ne réfléchit au modèle économique. Une discussion comme hier soir avec les gens de CI est très intéressante car ils ont une vision de ce qu'ils veulent faire avec le web tout en sachant très bien que ce modèle économique n'est pas encore défini.
« deux pince-fesses dans la même soirée, c’est trop »
RépondreSupprimerYes, Sir ! C'est comme ça qu'on se casse la gueule dans la rue et qu'on se nique un genou !
Pour le reste, j'ai déjà clamé haut et fort que je refusais de bosser gratuitement, mais, depuis, j'ai accepter de devenir "blogueur associé" chez Marianne2.fr gratuitement : bonjour la cohérence du type ! Mais j'aime bien : chaque fois qu'il reprennent un de mes billets, je reçois des tombereaux d'injures en commentaires. Je soupçonne Philippe Cohen de reprendre mes billets les plus "réacs" pour réveiller ses lecteurs...
M. Poireau : je connais un éditeur de nouvelles qui pourrait-être intéressé par votre prose, je vous mets en contact par mail.
RépondreSupprimerrefuser de l'argent ! toi, t'es bizarre mais j'aime bien.
RépondreSupprimerFranssoit : merci ! J'ai hâte de découvrir son travail ! :-))
RépondreSupprimer[Plus sérieusement, s'auto-publier, c'est quand même vachement présomptueux…].
Didier,
RépondreSupprimerCe n'est pas votre seule contradiction.
Arf,
Pourquoi ?
Tout bonnement excellent ! "Là, c'était des toasts pièges."
RépondreSupprimerGularu,
RépondreSupprimerJ'aurais préféré de la bière piège.
ben parce que je sais pas si j'aurais pas été tenté d'accepter, moi ! quitte à faire de la pub pour ce canard, autant en tirer quelques menus revenus.
RépondreSupprimerS'engager par contrat pour recevoir quelques sous imposables ? S'obliger à atteindre un niveau de qualité pour mériter les sous qu'on touche ?
RépondreSupprimerAh oui, ça pose.
RépondreSupprimerTotal respect.
"Si je considère qu’Internet doit être gratuit, je blogue gratuitement…"
RépondreSupprimerC'est cohérent.
Suzanne,
RépondreSupprimerCa me semble...
Christine,
Merci mais y'a pas d'quoi !
C'est bien joli vos conneries, mais il y a une erreur dans le code HTML. Je ne sais pas si c'est chez toi ou dans leur banière, mais il y a un truc qui traine en haut que je n'arrive pas à écrire dans le commentaire, je ne sais plus comment on fait.
RépondreSupprimerJe leur ai dit.
RépondreSupprimerLe très gros, c'était pas Hervé RESSE ?
RépondreSupprimerSon blog nous prouve d'ailleurs que le bug ne vient pas de chez toi.
C'est bien lui !
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