De droite, le temps d'un billet

Bien qu’ayant refusé de rentrer dans le débat avec Némo, me voila entrainé Sarkofrance qui relance une chaîne destinée aux blogueurs de gauche qui doivent se mettre à la place d’un électeur de droite pour répondre à deux questions :

1. En ces temps de crise généralisée des valeurs et du “système“, quels seraient vos points d’ancrage idéologiques à droite ?

2. Etant à droite, que soutiendriez vous plus que tout dans l’action du président Sarkozy ?

Je vais passer la patate à Gaël, Poireau, Rébus, Le Coucou, Mathieu et Etiam. Tiens ! Je vais ajouter Rimbus, il est rentré de congés.

Voila. Il me faut maintenant me transformer en blogueur de droite. Ca va être difficile : on n’a pas beaucoup d’exemple sous la main. Allez ! Je me force. Mmmmhhhhh.

Hop ! C’est fait. La preuve, je trouve que François Fillon est très joli.

Première question. En ces temps de crise généralisée des valeurs et du “système“, quels seraient vos points d’ancrage idéologiques à droite ?

Bordel ! J’aurai du apprendre le manuel par cœur. Toutes mes valeurs de droite sont tombées en brèche, en deux ans. Toutes les raisons pour lesquelles j’ai voté pour Nicolas Sarkozy des deux mains. Il incarnait la rupture mais n’a réussi à rompre avec les pratiques présidentielles, faisant perdre, non seulement, tout prestige à la fonction mais rompant, aussi avec le prestige de la France dans le monde.

Nicolas Sarkozy croyait avoir détruit la gauche, bien aidée par elle-même et ses éternelles divisions. En fait, il a détruit la droite. Aux dernières élections, la « droite de gouvernement » fait un score historiquement bas avec 28% des voix, quelques fidèles qui croient encore que cette droite vient du Gaullisme ou du libéralisme.

Nicolas Sarkozy a détruit les ancrages idéologiques à droite en privilégiant les actions à la petite semaine et les effets d’annonce à une vraie politique, cohérente et globale. Dès les premiers mois de son mandat, il a entrepris des réformes qui n’ont eu que pour seul effet de faire plonger le budget et les capacités de résistance de la France à la crise.

Il n’y a plus d’ancrage idéologique de droite en France. La preuve : mes copains blogueurs du centre et de droite s’efforcent de rebondir sur le sujet du clivage tandis que ceux de gauche s'interrogent juste sur "la vraie gauche". Mais seuls les blogueurs de gauche restent droits dans leurs bottes. Ils savent ce qu’est la gauche. Personne ne sait plus ce qu’est la droite. Nicolas Sarkozy l'a tuée.

Je suis seul.

Deuxième question : étant à droite, que soutiendriez vous plus que tout dans l’action du président Sarkozy ?

Je ne sais pas. C’est trop dur. Certaines réformes sont utiles mais apparaissent grotesques, en cette période de crise.

Les sujets du jour sont Hadopi et le travail le dimanche.

Hadopi pourrait être utile : interdire le téléchargement illégal qui se fait au détriment des auteurs, de la profession, … Mais technologiquement, cette loi est absurde. Juridiquement, elle va à l’encontre de ce que je crois (ce n’est pas le téléchargeur qu’il faut sanctionner mais celui qui met des œuvres à disposition d’une part et ce n’est pas à un opérateur privé de faire la police et la justice).

Il est évident que le travail du dimanche va à l’encontre de certaines de mes valeurs, notamment la famille. Il s’agit, de la part du président Sarkozy d’une pure mesure idéologique, une de celles qui fait qu’on ne croit plus en la droite. En pleine crise économique, il donne des coups de buttoirs au droit du travail alors que les salariés ne demandent qu’à être protégés. En leur faisant croire qu’ils gagneront plus, en leur faisant espérer une vie meilleure, il ne fera que les couler dans une vie encore pire, quand ils n’auront même plus la possibilité d’aller au bistro avec les copains, le samedi soir.

Ah ! Je sens que je redeviens moi-même. Il me faut concluee cette réponse avant de redevenir un infâme gauchiste.

Alors, je vais le faire. Je ne vois plus ce qu’il y a à soutenir dans les actions de Nicolas Sarkozy.

Je suis seul. Tout seul.

Mmmmhhhhh. Ca y est. Ouf. J'ai refranchi la barrière. Je me relis. J'ai dit une connerie. La droite existe toujours : c'est l'opposé de la gauche. Mais je n'aimerais pas être blogueur de droite.