Fidèle à son habitude, Michel n’a pas voulu déranger les copains et est mort, tout seul, dans son garage, où il devait vivre depuis quelques temps. Sa mort n’a surpris personne. Le cancer ne pardonne rarement, en récidive. Nous ne le voyions plus, à Bicêtre, et pensions qu’il était à l’hôpital ou chez les amis qui l’avaient hébergé depuis son premier crabe, il y a une demi-douzaine d’années.
Plus de dix ans que je le connaissais. C’était un de ces personnages qui venait à la Comète, dès 5h30 le matin y prendre le café avant d’aller bosser. Je le voyais quand je devais prendre un avion aux aurores et parfois, le soir, par période.
Nous avions évidemment sympathisé et, au cours des longues discussions que pouvaient avoir deux solitaires épanouis, j’avais cru comprendre une partie de sa vie. Originaire de Yougoslavie, il vivait en France avec sa femme et son fils quand ils sont morts dans un accident de voiture, il y a une vingtaine d’années. Depuis, il vivait en marge de la société des nombreux services qu’il rendait sans jamais rien demander à personne.
Fidèle à lui-même, il s’était réfugié dans le garage où il entreposait son matériel, sans prévenir ses derniers potes. Il y attendait la mort qui a su le trouver. Alertés par l’odeur, les voisins ont prévenu les pompiers qui l’ont découvert hier.
Il était si discret que je ne peux même pas annoncer que mon blog a perdu un second rôle. Michel, le patron de l’Amandine, Jean, l’ancien patron de la Comète, moi et d’autres, par contre, avons perdu un ami.
Saloperie de cancer... Désolé, Nicolas.
RépondreSupprimerbel hommage
RépondreSupprimerToutes mes condoléances, Nicolas.
RépondreSupprimerMerci à tous.
RépondreSupprimerC'est vraiment une putain de maladie le cancer, on en guérit mieux aujourd'hui certes mais ça n'empêche pas que nous avons tous dans nos proches ou moins proches quelqu'un qui en a été victime...
RépondreSupprimerPutain de maladie...
Merci à tous les quatre ! Et aux futurs...
RépondreSupprimerQu'est-ce qu'on peut dire ? Comme les autres, plus haut.
RépondreSupprimerTrès bel hommage. Il n'en sera pas moins parti seul, mais ton émotion nous le rend soudain proche comme un frère inconnu. On te comprend.
RépondreSupprimerBouleversant. Bravo Nicolas, c'est un bel hommage.
RépondreSupprimerJe connais des gens comme Michel qui n'ont comme seuls trésors que discrétion et générosité.
RépondreSupprimerbel hommage, toutes mes condoléances.
...
RépondreSupprimerQu'est ce que tu veux qu'on dise après ça, putain ! Saleté de vie et cancer de merde…
Mais Michel existe ici et n'est pas vraiment mort sans trace.
Je suis triste avec toi…
La mort qui fauche sans crier gare!
RépondreSupprimerJe suis émue par cette mort en solitaire...
Tout mon soutien amical
Comme disait Paul Léautaud : tout cela n'est pas gai...
RépondreSupprimerTémoigner d'une vie et de sa fin tragique
RépondreSupprimerTémoigner de sa peine et d'une amitié blessée
Partager tout cela qui est un peu de chacun d'entre nous confirme que rien qui se passe ici n'est virtuel, puisque cela nous touche.
Je me répète : merci à tous.
RépondreSupprimerJe précise que j'avais préparé ce billet pour le blog bistro mais qu'au moment de publier, j'ai décidé de le mettre ici afin que plus de monde "accompagne" Michel (si accompagner veut dire quelque chose... pour un athée). Désolé !
Bel hommage rendu à un ami.
RépondreSupprimerBel hommage, Nicolas, adieu Michel et repose en paix
RépondreSupprimerPutain, il était fort, Léautaud.
RépondreSupprimerIl était faux Leotard.
RépondreSupprimerje ne le connaissais pas, mais la façon dont tu en parles est émouvante. J'en ai connu, de ces gens discrets, qu'on voit sans vraiment les voir, mais qui laissent pourtant un grand vide quand ils partent sur la pointe des pieds...
RépondreSupprimerQue dire ? Sinon que j'ai une petite pensée pour toi...
RépondreSupprimerJe te bises fort fort, fort !
Poison, Mlle,
RépondreSupprimerMerci beaucoup !