Le premier est la taxe carbone. Nicolas Sarkozy a rendu ses arbitrages. A peu près toute la classe politique non UMPienne se rend compte, maintenant, que cette taxe n’est qu’un vaste foutage de gueule qui ne répond à aucune préoccupation environnementale. Elle est même totalement injuste puisqu’elle est, pour la droite, un nouveau prétexte pour taper sur le seul impôt juste : l’impôt progressif sur le revenu.
Je ne veux pas revenir sur le fond mais revenir sur deux erreurs qui ont été faites par l’opposition pendant cette période. La première est la prise de position en urgence par le Bureau National (je crois) du PS qui, tout en condamnant cette taxe, indiquait une position favorable à la fiscalité écologique laissant passer ainsi un message pas clair. Désolé de le dire, mais seule la position de Ségolène Royal, qui fut aussi la mienne, était correcte. La deuxième erreur est celle des Verts qui ont voulu cautionner la taxe en sortant d’un entretien à l’Elysée. J’entendais à Cécile Duflot, vendredi matin, sur France Info, qui galérait pour remonter la pente. Les Verts ont perdu, en quelques jours, tout leur « capital sympathie » acquis à l’issue des Européennes.
Il serait bien, maintenant, que l’opposition ouvre les yeux : quand Nicolas Sarkozy rebondit sur une de « nos » positions pour faire des annonces, ça se termine toujours pareil. Il est très fort : il arrive à provoquer de la confusion à gauche en ajoutant une couche d’imposition tout en sabrant l’impôt sur le revenu.
L’opposition doit s’opposer systématiquement (ou presque).
Le deuxième élément majeur de la vie politique de la semaine est la sortie du bouquin sur les fraudes au PS qui a aguiché certains blogueurs ou trolls Ségolistes alors que toutes les informations étaient déjà connues. Ce n’était pas nécessairement utile d’en relancer une couche, d’autant que Ségolène Royal a « bafouillé » à la radio et que les journalistes, comme d’habitude, se sont trompés de message. Heureusement, la semaine se termine bien avec la diffusion du questionnaire. J’espère juste que les services de communication du Parti Socialiste sauront utiliser cet événement.
A l’heure où je vous cause, la une des google news me plait bien (illustration).
Et me permet de rebondir sur le dernier événement : la « polémique Hortefeux ». On a bien buzzé sur le sujet, ce qui a bien fait rigoler nos camarades réactionnaires (suivez mon regard, pas mes liens), rassuré les électeurs du Front National sur le positionnement exact de l’UMP et permis à Nicolas Sarkozy de désavouer vaguement Brice Hortefeux (voir également l’illustration). Je me demande si on n’a pas tout faux… Sans compter qu’on place la gauche du côté des censeurs (sans compter les dénonciations des complots antisarkofrance, complots qui n’en étaient pas).
Pourquoi ce billet, me demanderez-vous ?
Je voulais juste dire à Hypos que je la comprends. « J'ai une indigestion de vigilance, un trop-plein de ras-le-bol, et, face à l'ampleur de la tâche - entre une sarkozie au sommet de son erratique incapacité et de son indécence (à lire cela, les bras m'en tombent plus encore) et une opposition qui part en capilotade - je craque. »
Moi je ne craque pas, je continue.
Pour Hortefeux, je continue de dire qu'il s'agit d'une manipulation. Toute la manœuvre consiste à rabattre les électeurs FN dans l'escarcelle de l'UMP et le beau mouvement d'outrage de la gauche sert très bien le machin (en même temps, comment ne pas réagir…).
RépondreSupprimerTout cela manque de hauteur et de vision à plus grande échalle…
:-))
[Hypos courage, le pire n'est jamais sûr ! :-)) ].
Oui. La manière dont le buzz sur la manière dont le buzz est sorti est louche !
RépondreSupprimerJe continue (aussi)
RépondreSupprimer@ +
PS :
Ta protection contre le pisshing est expiré !
;-)
Je viens d'aller pissher, justement.
RépondreSupprimerCe que je comprends mal, c'est qu'on se scandalise du fait que l'UMP tente de récupérer les électeurs de Le Pen : vous préféreriez qu'ils restent au FN ?
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerJe ne me scandalise pas ! Je constate qu'en buzzant on a peut-être eu l'effet inverse de ce qu'on voulait...
Et concrètement, moins de voix Nicolas Sarkozy aura au premier tour d'une prochaine présidentielle, moins il sera "légitime" et plus il aura de chance de prendre une gamelle (s'il en a une, bien sur...).
Ben oui, c'est de l'arithmétique électorale de base, cela.
RépondreSupprimerEn en parlant dans mon entourage, beaucoup - de gauche comme de droite - se demandent pourquoi il n'a pas été viré comme un certain préfet.
RépondreSupprimerAvec sa fonction publique, Hortefeux doit être convenable dans ses propos - surtout lui. Les gens vivent ça comme un injustice, qu'importe si ce n'est qu'un plan de com'.
Didier,
RépondreSupprimerBen oui...
Homer,
Dans 15 jours, il ne restera rien de l'injustice, par contre les propos resteront.
hahaha hypos a-t-elle lu mon délire nocturne ?
RépondreSupprimerSerrons les poings, et surtout le gauche ! Effectivement l'Ump recrute chez Le Pen, et insidieusement fait sienne les idées du borgne, discrètement, en banalisant une idéologie réactionnaire, avec ses fausses vérités si confortables pour ceux qui ont l'esprit vieux, flétri et poussiereux.
Les petits beurs de droite sont nombreux, hélas, c'est le fond de commerce des soral et dieudonné. Et puis ces idées que nous combattons sont si répandues, au comptoirs des estaminets ou dans la reacosphère où les pires manipulateurs distillent leur poison sous des airs de faux-amis. Beurk.
Revenons à la taxe carbone et pourquoi je suis contre. Le problème existe-t-il? OUI, bien sûr et donc l'Etat doit rechercher et mettre en place des solutions. Mais pas n'importe comment!
RépondreSupprimerNotre histoire est pleine de situations de ce genre. Prenons l'analphabétisme à la fin du 19ème siècle. Sarkozy aurait installé une taxe école et versé aux familles un chèque éducation (notoirement insuffisant pour que les plus modestes d'entre elles scolarisent leurs enfants. Les Républicains, au contraire, ont créé des écoles et permis la scolarisation massive (ça coûte plus cher, c'est parfois mal vu et ça nécessite des années de persuasion avant d'en trouver un bénéfice électoral, mais à terme on a effectivement résolu le problème.
Alors, non à la taxe carbone Hulot-Sarkozy (qui n'est qu'une déviance libérale et ne permettra pas à chacun de participer à la résolution du problème) et oui pour un solution plus coûteuse mais qui permette d'investir massivement dans la création ou le développement du transport en commun, dans l'isolation des logements, dans la facliltation du co-voiturage,etc.
En un mot oui à une vraie solution républicaine qui vise en même temps l'efficacité, la participation citoyenne et la lutte contre les inégalités!
Tu es vraiment quelqu'un que je suis contente de connaître jegoun. Merci beaucoup pour ce billet. Et oui, je vais essayer de continuer aussi sans (trop) lâcher ;)
RépondreSupprimerHypos,
RépondreSupprimerAu boulot ! Bordel.