« Les déficits progressent de façon vertigineuse depuis deux ans : déficit budgétaire voté à 67 milliards d’euros et porté désormais à plus de 130 milliards, déficit de la sécurité sociale évalué à plus de 20 milliards, déficit du commerce extérieur estimé à 55 milliards. Mais ce qui est peut-être plus grave encore, c’est le sentiment de fuite en avant - alimenté notamment par le projet de grand emprunt - et de passivité devant les déficits qui crée dans le pays un climat de fatalisme que l’on n’avait pas connu depuis la fin de la IVe République. »
Cette fuite en avant est terrible. Elle est ponctuelle car il y a d’une part la crise et d’autre part la mauvaise politique économique du gouvernement. Elle est ponctuelle mais éternelle. On ne verra jamais un programme politique qui promet d’augmenter les impôts ou, surtout, qui ne promet pas de ne pas dépenser plus en ne faisant rien.
Ah ! Si ! Mais en marchant sur les mains. Notre brave gouvernement a entamé la destruction de l’Education Nationale en ne remplaçant pas environ 30000 postes au nom de la « dépense publique » mais c’est tout juste s’il va réussir à économiser un ou de milliards tout en ayant poussé le déficit public à un sommet jamais égalé : de l’ordre de 140 milliards. Vous pouvez vérifier : 30000 postes coûtent, en gros, moins d’un milliard.
Non. J’entends déjà les promesses des candidats pour les prochaines élections. Il faut revaloriser les petites retraites et, tant qu’à s’occuper des vieux, créer un véritable service public du 4ème âge. Il faut construire un super méga géant métro autour de Paris, passant, si possible, par la Normandie. Il faut aider les municipalités à développer l’offre de crèches municipales ou les entreprises à créer des crèches d’entreprises pour aider les braves gens à faire garder leurs mômes quand ils vont travailler. Il faut diminuer les charges sur le travail pour favoriser la baisse du chômage. Il faut construire une ligne de TGV entre le Kremlin-Bicêtre et Loudéac. Il faut multiplier le nombre de policiers en banlieue. Il faut construire des prisons neuves. Il faut baisser la TVA sur la bière Belge. Il faut permettre aux jeunes qui démarrent de s’acheter un iPhone. Il faut mettre les villes à la campagne. Il faut construire des sous-marins nucléaires. Il faut, il faut, il faut. Faisons.
La politique est un éternel recommencement. Parfois, la situation économique permet d’améliorer les comptes de l’état. Nos braves dirigeants cherchent la croissance pour financer leurs promesses tout en promettant que cette croissance sera verte. La quadrature du cercle. Dépenser plus pour sauver la planète.
Stop !
On a des élections nationales tous les cinq ans. Laissons une année pour les campagnes électorales. Ca nous laisse quatre ans sur cinq pour réhabiliter l’impôt. Pour expliquer aux gens que l’état ne fera rien pour eux sans recettes fiscales.
« Il est indispensable que l’on sorte de cette impasse. D’abord en écartant le bouclier fiscal. Soit en le supprimant purement et simplement, soit en suspendant son application jusqu’à ce que nos finances publiques soient assainies ». « Il est d’abord urgent d’envoyer un signe et de montrer que le temps des baisses d’impôts répétées est révolu ». « Or, il faut bien dire que le président de la République et le gouvernement sont extraordinairement gênés sur ce terrain, puisque l’augmentation de l’un ou l’autre de ces impôts ou prélèvements actionnerait automatiquement le bouclier fiscal. »
Quand il n’y a pas d’autre solution.
Oui la politique est un éternel recommencement pour ce qui est des déficits, jusqu'à cumuler quelques 1400 milliards de dettes en 30 ans tout de même.
RépondreSupprimerCertains au PS, laisse entendrent qu'il faudra revenir sur les baisses d'impôts accordées par la droite et réclament aussi l'abrogation de la loi TEPA.... Parce qu'il faudra bien augmenter les recettes fiscales, ptet même que la droite de Sarkozy sera obligée de le faire avant 2012...
Faut par rêver, non plus...
RépondreSupprimerOui c'est vrai que ça passerait mal avant la Présidentielle de 2012. Mais il faudra bien de la rigueur fiscale pour à nouveau respecter le pacte de stabilité, et puis ne dit on pas qui paye ses dettes s'enrichit
RépondreSupprimerVaste sujet !
RépondreSupprimerVil libéral. Je ponds a peu près le même billet.
RépondreSupprimerEh bien ce matin, ça "décoiffe" !!!
RépondreSupprimerEn tout cas l'impôt est plus juste que la TVA ou les taxes innombrables mises en place depuis 2007 mais il sera nécessaire de remettre à plat toute la fiscalité et il faudra beaucoup de courage "politique"...
oh là là, c'est compliqué ce sujet: relance, déficit, dette, austérité, ralentissement, récession, relance, etc.
RépondreSupprimerStef,
RépondreSupprimerOui. C'est pour ça que ce député de droite à raison... ce qui fait toujours mal à dire !
Disp,
Oui...
Seb,
Traiter de libéral un type qui dit qu'il faut augmenter les impôts ?
Made,
Ca ne décoiffe pas plus que souvent (mais avant tu ne lisais que les billets où je parlais de Ségo...).
Julien,
Ce n'est pas parce que c'est compliqué qu'il faut éluder le sujet. Et je n'emploie pas les mots "elance, déficit, dette, austérité, ralentissement, récession, relance, " : je dis juste qu'il faut ouvrir les yeux et parler clairement...
une ligne TGV entre le KB et Loudéac, non là tu t'é-gares !!
RépondreSupprimerBon ok, je sors...
Promesses et paroles, venant d'un politique, sont souvent rêveries et duperies. Quoiqu'il en soit, détruire les édifices publics (Poste, EdF, Education...) n'a jamais été preuve d'un avancement social.
RépondreSupprimerIl FAUT expliquer simplement aux gens ce que représente le déficit, l'impact sur leur vie et la nécessité de réagir intelligemment.
D'ici 2012, NS aura foutu un sacré bordel. Bon courage a son successeur. Et si c'est lui-même, gare à nous.
Augmenter les impôts oui ! Du moment que ne sont pas concernés la grande partie des français des classes moyennes (les classes défavorisées ne payant généralement pas d'impôt sur le revenu).
RépondreSupprimerMettons à contribution ceux dont les revenus sont disproportionnellement haut (et éliminons une bonne fois pour toute ce bouclier fiscal à la c**)!
OSEM,
RépondreSupprimerTu as raison. Je propose de mettre une ligne d'hélicoptère entre la Comète et le Vincennes.
Homer,
Tu as raison : je ne sais pas si on pourra corriger le tir...
Nemo,
Il faut une réflexion globale (il n'est pas normal que tout le monde ne paye pas d'impôts direct... Mais faire payer de l'IR aux plus démunis nécessiterait de réduire la TVA).
C'est sûr que l'impôt sur le revenu généralisé serait la meilleure chose à faire, dans les conditions dont tu viens de parler en commentaire, Nicolas. Simplement, côté TVA, il me semble qu'il y a un problème: c'est bien elle qui sert à financer l'Europe, non? Il ne faut pas oublier qu'à côté du budget de la France, nous participons au budget européen…
RépondreSupprimerLe Coucou,
RépondreSupprimerToute la TVA ne sert pas à financer l'Europe, sinon nous serions ruinés ! La TVA représente 130 milliards (45% des recettes) alors que les contributions pour l'Europe moins de 20 milliards !
(j'aime bien faire croire que je maîtrise les sujets... Hop)
En outre, je crois qu'en compta publique, on ne peut pas lier de ressources à une dépense : le financement de l'Europe n'est pas lié à la TVA (par contre, l'Europe impose des règles sur la TVA).
RépondreSupprimerLes gens, les électeurs ne semblent plus comprendre que quand ils paient, ils recoivent un service en échange. Le lien entre l'impôt et les services de l'Etat est quelque peu cassé. Il faudrait donc commencer à ré-expliquer tout ça, y'a du boulot !
RépondreSupprimer:-))
[Tu ne préfères une ligne aérienne jusqu'à Loudéac ? Un direct évidemment ! :-))) ].
Dans l'Express de cette semaine, il y a "débat" entre Michel Sapin et Eric Worth à propos de l'augmentation des impôts (http://www.lexpress.fr/actualite/economie/faut-il-augmenter-les-impots_791243.html)...
RépondreSupprimerC'est fou comme l'UMP s'est bloqué idéologiquement sur cette question et ne voudra pas démordre... Et tu as raison, quand tu dis que toute leur politique fiscale est basée sur une hypothétique croissance...
Finalement, cela peut être une chance pour la gauche car selon son sacrosaint principe de "non augmentation" des impôts, l'UMP ne sera pas capable de remettre à plat tout le système fiscale, et est condamné à faire du rafistolage incompréhensible et inéquitable :(
Poireau,
RépondreSupprimerOui, ils gueulent tout le temps ! Seb Musset l'exprime très bien dans un récent billet.
Dadavidov,
Ouais... Faut être optimiste.