Eric Besson a lancé
le débat sur la Nation. Il serait d’usage que je m’y mette, comme des blogueurs politiques avant moi. Je ne vais pas les citer tous, les derniers me semblent être
Authueil,
Dagrouik,
Donjipez (j’en parlais hier),
Gauche de Combat,
Gwendal,
Peuples,
Romain,
Ruminances,
Sarkofrance, … Et
Tes reins et terroirs.
Je suis assez avec Dagrouik quand il dit « Le piège de l'identité nationale va se refermer sur les gogos en tout genre, et parmi ceux-ci les bobos-blogueurs vont couiner, […], partir dans de la très belle littérature sans aucune proposition mais avec une indignation méritant un prix Goncourt. »
En d’autres termes, il ne faudrait pas que nous autres, gauchistes, fassions de la littérature sur le sujet comme certains blogueurs réactionnaires ou libéraux de ma connaissance… D’ailleurs, depuis plusieurs jours, j’essaie d’aborder le sujet sans en faire de la littérature, d’autant que je serais bien incapable d’en faire…
Alors je me pose la question : quelle est la question ? Authueil répond : « "qu'est-ce qu'être français ?" et "quel est l'apport de l'immigration à l'identité nationale ?" »
Authueil ne met pas
de majuscule à Français.
C’est un mauvais Français (smiley, bordel !).
La réponse à la première question, j’en ai bien une. D’ailleurs, je l’ai lue dans un blog, mais je ne sais plus lequel. Je suis assez ouvert : un type qui bosse en France (ou y touche des prestations sociales), y réside et y paye ses impôts est Français. Contrairement, par exemple, à un type qui paye ses impôts en Suisse.
On s’en fout. Ce n’est pas l’objet de mon billet.
La deuxième question est sordide. Je refuse d’y répondre tant qu’on ne m’aura pas défini la notion de « nation ». Je vais me faire aider par Wikipedia.
« Pour le Petit Robert, une nation est « un groupe humain constituant une communauté politique, établie sur un territoire défini (…) et personnifiée par une autorité souveraine ». Pour le Dictionnaire de la langue française, la nation est un « Ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique ». »
Je suis d’accord avec le Petit Robert. La définition du DLF me gène plus avec cette « conscience de l’unité historique et culturelle ». La définition du Petit Robert est strictement politique, ça me va bien.
« Dans le Nouveau dictionnaire universel des synonymes de la langue française de François Guizot - 1822, page 19, il est indiqué « un peuple est une multitude d'hommes, vivant dans le même pays et sous les mêmes lois. Une nation est une multitude d'hommes, ayant la même origine, vivant dans le même État et sous les mêmes loi ». Deux notions différencient ainsi pour l'auteur la nation du peuple : l'État et l'origine. »
J’aime bien la définition de « peuple », pas celle de « nation ». Deux dictionnaires sur les trois cités par Wikipedia utilisent l’origine ou la culture. Par définition ou presque, la question d’Eric Besson (« quel est l'apport de l'immigration à l'identité nationale ? ») implique de stopper immédiatement toute immigration puisque les immigrés ne peuvent pas avoir la même origine que les « nationaux ».
Elle est à la fois dangereuse et sans intérêt ce qui est prodigieux. Je n’aime pas cette notion de « nation » quand elle est différenciée de celle de « peuple ». Je ne suis pas nationaliste. J’habite le Kremlin-Bicêtre ET Loudéac.
Continuons notre lecture de Wikipedia.
« Au sens moderne du terme, « nation » a une signification à dominante politique. Une nation est d'une part un État (comme dans l'expression « Organisation des Nations unies »), et d'autre part un peuple ayant l'objectif politique de maintenir ou de créer un État. Dans cette seconde signification, une nation est en pratique un peuple dont une partie au moins des membres a des objectifs nationalistes. »
Ha ! Héhé.
« Par exemple : au Canada, la Chambre de communes a voté, le 27 novembre 2006, à une majorité écrasante, en faveur d'une motion qui reconnait que « les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni », cette démarche se voulant surtout symbolique. Au Canada anglophone, les critiques ont fusé, beaucoup craignant qu'on ne donne de nouvelles armes aux souverainistes québécois. » « Dans le but d'obtenir un État ou des droits spécifiques, les groupes se présentant comme une nation ont souvent tenté de définir la dite nation, et donc de la légitimer, par des critères historiques. »
« Le terme nation n'est pas défini juridiquement, alors que l'usage en politique internationale en fait un équivalent d'État souverain. » « La nation est au sens constitutionnel, en France, la notion juridique désignant au nom de quoi est exercé le pouvoir législatif — d'où la dénomination actuelle de l'Assemblée nationale, anciennement Chambre des députés. Car selon la perspective politique à la française, en tant que mise en œuvre à titre juridique notamment par la Constitution actuelle de la République française, la nation est un ensemble de citoyens détenant la puissance politique. »
L’identité nationale n’existerait-elle pas ? A-t-elle vraiment lieu d’être ? C’est peut-être une question à se poser avant de pondre de la littérature pour Dagrouik, qui a raison.
L’identité nationale, en fait, selon le droit international et les machins juridiques est le nom de l’état. L’identité nationale est « La France » ou « La République Française ».
Et basta pour l’immigration : elle ne changera pas ça.
N.B. : Illustration : je suis joueur. Quand j’ai eu l’information sur Charles Pasqua, j’ai fait un billet en urgence. Quelques minutes après, j’ai été consulter mon compteur de visites pour voir l’impact (encore léger, on verra ce soir). La dernière visite était déclenchée par cette requête Google : « rajeunir la joconde argumentation ». On a toujours des trucs rigolos. On ne s’en lasse pas. La première réponse est visible en cliquant sur l’image pour l'agrandir. J’ai trouvé amusant de mémoriser ça pour illustrer mon billet du soir que j’ai en tête depuis ce midi.
N.B. 2 : Mon titre n'a rien à voir avec l'objet du billet mais je serais à la République des Blogs, demain soir.