La semaine dernière fut une des plus déprimantes pour ce blog, entre l
es bisbilles entre Ségolène Royal et Vincent Peillon, la main de Thierry Henry dans la culotte d’un zouave à l’identité nationale mal cernée et la nomination d’un poireau Belge comme Président de l’UE.
Herman Van Rompuy qu’il s’appelle. Jamais entendu parler. Il a fallu que je fasse une recherche Google pour retrouver son nom. Trois jours après sa nomination, il n’est déjà plus dans les google news. L’Europe Politique était déjà morte, je ne vois pas l’intérêt de la tabasser encore plus. Si nos braves dirigeants avaient voulu relancer une chance à l’Europe, ils auraient désigné un type avec plus de charisme qu’une crassostrea gigas, hermaphrodite cyclique.
On aurait aimé un type ou une nana derrière laquelle on pouvait se sentir Européen. J’imaginais qu’ils allaient nous ressortir une vieille gloire à peu près connue par tous les peuples. On aurait pu l’écouter. Il nous aurait dit « Vive l’Europe », on aurait commandé une nouvelle tournée. Non. Un inconnu.
L’Europe Politique aurait pu renaître, un nouvel espoir apparaître. Non. Elle a été définitivement carbonisée par l’imposition d’un inconnu. L’Europe Politique est morte. L’Europe libérale a gagné. Il y a une quinzaine de jours, on célébrait la chute du mur de Berlin. Je me demande, finalement, si cette dernière n’a pas signifié la fin de la construction Européenne.
Je me fous de la main de Thierry Henry, fut-elle la main au panier de crabe. Marine Le Pen a déclaré hier soir, sur RTL, qu’on ne pouvait être fiers de cette France de tricheurs. Nicolas Sarkozy a voulu relancer le débat sur l’Identité Nationale, le Front National l’a saisi au vol. Marine Le Pen me parait plus douée que son père sur certains points. Notamment, elle arrivait parfois à passer pour moins à droite que ses interviewers qui tentaient de la pousser dans ses derniers retranchements avec toute la fierté du spécialiste de l’interviewage radioscopique sans jamais y réussir.
J’espère que le Front National va piquer des voix à l’UMP. Je vais me la jouer à la Mitterrand.
Reste donc Ségolène Royal et Vincent Peillon. Ce qui m’attriste, dans les blogs, c’est qu’on a vu renaître les ségolatres de la grande époque, des tauliers de blogs et des commentateurs mal avisés qui continuent à la défendre sans prendre le moindre recul. On se fout de savoir si elle a bien fait ou non de se pointer à Dijon. Il faut parfois savoir la mettre en veilleuse. Elle représentait 29% du PS au dernier congrès. Si Peillon lui en pique une partie, elle va descendre à moins de 20%. Peillon va se rabibocher avec Martine Aubry qui a réussi à profiter de la situation pour vaguement se placer au dessus.
J’étais scié en écoutant le journal de France Info, ce matin. Une des principales informations était le discours de Martine Aubry devant le congrès des jeunes socialistes en peau de lapin. C’est rare qu’elle fasse l’actualité !
Dans chaque billet où je critique Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy (pour des raisons bien opposées, ne nous y trompons pas !), je dis qu’
il faut cesser la présidentialisation du régime, qu’il faut remettre le Parlement au centre du régime, passer à la Sixième République, donner de l’importance au Gouvernement, au
Premier Ministre, …
Bref : cesser de chercher un leader charismatique mais remettre les idées, les programmes, les projets, … sur la table.
Comment vouliez-vous, dans ces conditions, un billet sur la nomination de Herman Van Rompuy à la Présidence de l’UE, en fin de semaine, en gueulant parce que ce n’est pas un leader charismatique ?
La pire semaine, vous disais-je !