« De 540 M€ à 800 M€ de fraudes sur les aides sociales » : tel est le titre du « fait du jour » exposé en deuxième page du Parisien, ce matin, pour faire pleurer la lectrice contre ses affreux qui pompent notre pognon. Le Parisien a oublié de rappeler que les andouilles qui fraudent aux aides sociales aimeraient bien ne pas avoir le faire. Tiens ! Un type qui fraude à la sécu, c’est bien souvent parce qu’il est malade et n’a pas les moyens de se soigner.
Bon, d’accord. C’est mal.
Le journaliste du Parisien a oublié de rappeler que ce pognon représente le vingtième ou le trentième du paquet fiscal généreusement octroyé par Nicolas Sarkozy après son élection. Le journaliste a oublié de rappeler que la fraude fiscale coûte environ 50 milliards par an à l’état. Je vous passe le coût du travail au noir pour la collectivité.
Non. Il faut focaliser sur la fraude.
Ce qui aurait été amusant, c’est que le Parisien titre son fait du jour sur la plongée des bourses hier. La finance s’affole. Vous savez quoi ? Une « agence de notation » a abaissé ses notes de recommandations de quelques pays, signifiant aux investisseurs, je cite : « faut être bien con pour prêter de la tune à ces zozos là, ils ne pourront jamais rembourser ».
Du coup, tout le monde s’affole (sauf moi, hein !). Les marchés plongent. Le CAC 40 n’est pas joli.
« Les attitudes spéculatives actuelles sur les marchés qui visent notamment la Grèce "portent préjudice (...), non plus à des entreprises, à des activités, mais à des Etats, sur la base d'opinions de ce que j'appelle des milices privées, des agences de notation que personne ne connait" a déclaré » Bernard Thibault (dans le Parisien, rendons lui justice).
Je ne crois pas avoir entendu les « agences de notations » gueuler quand les états sont venus au secours des institutions financières, l’an passé, dépensant des milliards pour sauver un système économique qui ne fait qu’engraisser ces institutions financières qui sponsorisent les agences.
Les états vont mal. Les institutions financières les piétinent lamentablement pour les faire rendre gorge. La prochaine fois qu’on sauvera ces institutions financières, je propose qu’on les nationalise par la même occasion.
Ca ne serait que justice, non ?
Non ! Il faut continuer à taper, en une du Parisien, sur la pauvre jeune fille qui fraude la sécu car elle n’a pas les moyens de s’acheter une boite de pilules…
Nicolas Président !!
RépondreSupprimerBen oui, tout ce qui ne peut fonctionner, tout ce qui est contraire à la logique humaine s'éffondre.
Le mur de Berlin s'est effondré, la crise financière fait s'écrouler naturellement tous les marchés financiers, et ce n'est pas fini !
ceux qui vont s'accrocher à leurs marchés, biens et actions, sans changer leur comportement vont perdre beaucoup plus encore.
Il y a bien une justice sur cette terre !!
Il nous faut juste, nous "petits humains blogueurs sans égo", continuer sans relâche à dénoncer le système pourri qui nous engloutit. Voilà notre rôle.Ce sont toujours les petites sources qui font les rivières et les fleuves : continuons à écrire, sans relâche, il faut dénoncer sans relâche !!
RépondreSupprimerÇa me fait penser à cette caissière licencier pour cause de fraude au bon d'achat !
RépondreSupprimerBonne nouvelle : de la même manière, "la pauvre jeune fille" (sic) ne peut pas s'acheter quelque papier hygiénique et quotidien, à savoir "Le Parisien".
RépondreSupprimerNationaliser les banques lorsque l'Etat les sauvent? Evidemment! D'ailleurs c'est ce qu'ont fait les britanniques - "grands méchants anglo-saxons anti-étatistes apôtres du grand méchant capital" - avec toutes les banques aidées. Les américains aussi sur AIG par exemple. C'est parfaitement normal dans une logique dite "libérale": le contribuable paye, donc il n'y a pas de raison qu'il ne bénéfice pas de cet investissement. Bizarrement, les "gentils non-anglo-saxons-plutôt étatistes-apôtre du pragmatisme", eux, ont fait des prêts à des taux ridicules. Comme quoi de l'autre côté de la Manche, il y a de bonnes idées parfois...
RépondreSupprimerJulien,
RépondreSupprimerOui ! Mais dans mon esprit c'est aussi les nationaliser pour gagner de l'oseille à leur place quand ça va bien... Pas dans l'esprit de nos chers camarades libéraux !
Muriel,
Oui, c'est notre rôle, de dénoncer, dénoncer, dénoncer. Mais c'est usant.
Gildan,
Y'a un peu de ça.
Christophe,
Pour remplacer le PQ, il y a les quotidiens gratuits, dans ce cas.
Excellent billet !!!!
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerSans compter les fraudeurs du budget de l'état qui font payer leurs sondages par la collectivité nationale…
RépondreSupprimerPour bien couter et être félicité pour ça, soyez riche!
RépondreSupprimerCe vieil adage est encore vérifié:
RépondreSupprimer"On ne prête qu'aux riches!"
les riches ont des droits et les moins riches, des devoirs.
ça date du moyen âge...
On a beau aller sur la lune, la terre reste encore terre de conquérence, au moins de la dignité humaine.
il y a encore du pain sur la planche.
A comparer aussi avec le coût du Bouclier Fiscal, ou plutôt son non revenu pour l'Etat.
RépondreSupprimerDisp,
RépondreSupprimerOui, mais j'en parle un jour sur deux, du bouclier ! Je voulais varier...
Christie,
Oui, c'est le bordel.
Romain,
Oui, vaut mieux être riche.
Le Coucou,
Oh ! Quelques millions, seulement...
Décidément, j'aime beaucoup vos billets, celui-ci particulièrement....belle analyse de notre p.....n de société!!!!!
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerArticle génial à lire sur la crise en Grèce :
RépondreSupprimerLe Lot en action l'explique très bien aussi
C'est malheureusement ce qui nous pend au nez à tous, la Grèce est le premier pays à se casser la gueule et ça sera notre tour aussi sous peu.On ne peut vivre indécemment au dessus de nos moyens, la France est endettée, l'Europe est un échec qui a fait couler toutes nos richesses internes, à chaque pays.
Pourquoi avoir voulu créer une Europe pour devancer les USA qui n'économisent pas (c'est leur culture) mais vivent à crédit en permanence ?
Nous avions tout en France pour vivre bien, mais il a fallu se faire plus gros que le boeuf, juste histoire de dire que nous sommes "cap aussi" d'être aussi idiots qu'eux.Merci les "gouvernementeux aux égos surdimensionnés"
Comment pouvait on spéculer sur quelque chose que nous n'avions pas, comment ont-ils pu ces financiers se gausser et peler le peuple à ce point là ?
Nous payons aujourd'hui le fruit pourri d'un concept qui ne pouvait pas marcher.Chacun à sa place était la devise.La spéculation a mené à celà, au chaos financier, le revers du boomerang...
Oui Nicolas, c'est usant de dénoncer mais en se serrant les coudes comme nous le faisons tous ensemble depuis plus de trois ans, ça finira par percer, j'ai confiance !
RépondreSupprimerTu as de la chance !
RépondreSupprimerJe crains de lire les commentaires, je vais donc faire un commentaire avant :
RépondreSupprimeril y a quelques années, sur ce même sujet de la fraude "sociale", l'Assemblée Nationale a mené une longue étude (dont j'imagine que les députés ont tiré rémunération !) pour finalement conclure que c'est tellement peanuts que courir après les fraudeurs couterait plus cher que la fraude !
:-))
Poireau,
RépondreSupprimerOui, c'est ce que je dis souvent. Et c'est un peu pareil dans mon job...
Sur l'Europe, il faut peut-être remettre les vérités à leur place : les critères de Maastricht, négociés par les Etats eux-mêmes, prévoient de limiter l'endettement afin que ce genre de crise n'arrive pas. Ce sont les dirigeants des Etats qui ont menti et continué à creuser les dettes nationales !
RépondreSupprimerD'autre part, comparer avec les USA est un non sens : ils ont là-bas une politique de Recherche qui leur permet d'innover et de s'endetter grâce aux exportations. Donc rien à voir avec l'UE !
:-))
Poireau,
RépondreSupprimerCe machin sur les USA est de moins en moins vrai. Ils sont maintenant aussi au bord du gouffre.
Nicolas : oui, la Chine cache bien son jeu et rend les USA dépendants de la dette avec eux. A suivre… :-))
RépondreSupprimerA suivre ou pas... Le système devrait imploser avant...
RépondreSupprimer"la pauvre jeune fille qui fraude la sécu car elle n’a pas les moyens de s’acheter une boite de pilules…"
RépondreSupprimercette conclusion traduit bien l'intitulé du blog : s'il fallait y connaître quelque chose, on n'en parlerait pas. Je partage cette conception du blog ;-)
Cependant, je connais un tout petit peu le sujet… Le gros de la fraude aux dépenses sociales est une fraude organisée - en tout cas, c'est celle-là que les services de lutte contre la fraude ciblent.
Depuis au moins 20 ans, on était dans une culture de la dénégation : la fraude est marginale, la preuve c'est qu'on a redressé que x ou y pauvres millions d'euros de prestations indues … en réalité, on mesurait la fraude aux très maigres effectifs des services chargés de la combattre !
Tous les maires de petites communes, tous les salariés administratifs d'hôpitaux, tous les médecins ou pharmaciens, tous les cadres d'organismes de formation sur commande publique, peuvent amha en témoigner (au moins anonymement ;-) ) : les fraudes n'avaient rien, et n'ont rien, de marginal … Et le plus étrange pour eux, c'étaient les déclarations lénifiantes à ce sujet dans les médias …
Depuis, allez disons 5 ans, cette culture change. Un peu. Sans doute parce que le risque de faillite publique commence à être perçu ? Ou parce que la différence entre réalité vécue et communiqués de presse commence, à force, à choquer ?
Alors bien sûr, les fraudes aux Assedic ou à la Sécu ne représentent pas, même en cumulé sur plusieurs années, l'équivalent de la seule pyramide Madoff.
La priorité, bien sûr, pour assainir notre économie et nos finances publiques, c'est de cibler les grands requins zinternationaux.
"La prochaine fois qu’on sauvera ces institutions financières, je propose qu’on les nationalise par la même occasion." ? Moi aussi (et, je crois, un Jean Peyrelevade aussi, entre autres).
Mais ça ne dispense pas l'Etat et les organismes sociaux de balayer à leur porte et de veiller à ce que notre argent aille à ceux qui en ont besoin.
Et selon moi, le fait de frauder, de multiplier par exemple les embauches/licenciements fictifs ou les surfacturations de soin, ne prouve absolument pas que l'on soit parmi ceux qui ont besoin de ces allocations ou remboursements.
Frédéric,
RépondreSupprimerMerci pour ce long commentaire. Ma conclusion sur la pilule était juste une plaisanterie.
La fraude à la sécu : je ne sais pas, je n'y connais rien, mais je ne pense pas que ça coule la sécu et surtout, je crois que la fraude, organisée ou non, est là pour permettre de soigner des gens qui en ont besoin.
La fraude aux Assedic est, je suppose très importante. En tant que client de bistro, je pourrais trouver beaucoup d'exemple, ne serait-ce qu'avec les artisans qui prennent le café, le matin. Elle ne me préoccupe pas plus que ça pour la bonne raison qu'il est tout simplement impossible de vérifier la part du salaire qu'un barman reçoit en espèces... Il est déclaré pour 35 h mais fait 65 h... Personne ne peut le contrôler.
Ou alors on se donne de vrais moyens pour lutter contre la fraude... Mais je ne dis pas, dans mon billet, que ça n'est pas un problème. J'en ai juste marre de voir le Parisien faire sa une sur ce genre de sujet.
Il ferait mieux de faire ses unes sur le manque de moyens des inspections du travail...
A vrai dire, je ne l'avais pas acheté, pensant que ... le sujet aurait été traité de façon plus approfondie ailleurs.
RépondreSupprimerEt bien d'accord sur l'inspection du travail. Avec la grande mode de la "fraude à l'auto-entrepreneuriat" (non déclaration de salariés comme tels), dont M. Novelli semble ne se plaindre que très modérément, il y aurait du boulot.
Si on est d'accord, c'est la bonheur !
RépondreSupprimerLa crise va durer? Ciel! Je n'ai donc pas fini de chanter!
RépondreSupprimerhttp://www.emiliennedelalevrette.com/?p=568