J’ai une mauvaise nouvelle : l’intérêt financier des industriels prime sur l’avenir climatique de l’humanité.
« La réflexion repose sur la possibilité « réaliste » de générer des flux financiers au travers des marchés boursiers en faveur de l’environnement. Allons chercher les financements là où ils se trouvent… Parmi les tristes conséquences de la crise : les risques souverains nés d’un endettement massif des Etats pour faire face aux circonstances « extraordinaires ». L’essentiel de la pression fiscale sera-t-il supporté par les contribuables ? A quand la régulation du « prix de transfert » ? Une pratique qui conduit à une délinquance financière tolérée permettant aux filiales des multinationales domiciliées dans les paradis fiscaux de soustraire des fortunes colossales à l’administration fiscale. Les prix de transfert représentent 60% du PIB mondial, soit 36378 milliards de $ en 2008 ! »
L’auteur de l’essai est un investisseur très actif et passionné par les marchés financiers, comme je le fus moi-même à une petite échelle avant de sombrer dans le blogage. Son essai aborde l'hypothèse de financer la réduction des émissions de CO2 par les marchés financiers. L'ouvrage aborde également les travaux actuels de régulation des marchés financiers ainsi que la pratique des prix de transfert, une délinquance communément tolérée.
Tout commence par la conférence de Copenhague qui fut un échec magistral, les lobbys industriels menant la danse. L’auteur souhaite inciter les industriels à publier des infos financières quant à leurs projets de réduction de gaz à effet de serre.
Scénario réaliste puisqu'étudié en ce moment au Canada et existant en Asie sous forme d'indice tel que le CAC40 par exemple.
Si Total décidait d'affecter 0,5% de ses résultats à des projets de rééquilibrage écologique alors que Exxon annonce 0%, cela serait un choix supplémentaire pour l'investisseur qui ne reposerait plus sur des critères purement productifs (ce qui est uniquement le cas aujourd'hui). Or, l'image est un élément déterminant pour les entreprises pour justement fidéliser les investisseurs. Pour preuve, même en pleine crise avec des résultats tout juste acceptables, ils distribuent des dividendes aux actionnaires et investisseurs.
Hop ! Tout est ici.
N.B. : en complément, je vous conseille le billet du jour de Plume de Presse. « Depuis 1983, l’Insee évalue à 9,3% du PIB les richesses qui ont glissé de la poche des salariés à celle des actionnaires ». « Il y a en gros 120 à 170 milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital. » Au vu de ces chiffres, il convient de s’interroger sur les réformes actuelles… Il ne s'agit pas nécessairement d'inverser la tendance (la "baisse du travail" est "logique") mais d'en tirer les conséquences...
Bonjour
RépondreSupprimerUne simple question : Pourquoi 1983 comme base de calcul ? Pourquoi pas 1970 ? 1975 ? Parce qu'une série longue souligne la quasi-immobilité du "partage" et ruine l'argument.
Si l'on considère les 40 dernières années, la part des salaires et du capital est constante : env. 65 pour les salaires, 35 pour le capital.
Sans capital, pas de salariés.
Jean,
RépondreSupprimerCe n'est pas vrai. Une simple recherche Google permet de le montrer. La descente n'est pas continue, c'est vrai, mais c'est une tendance longue, même si, vers 74 (en début de crise) on a eu une légère remontée, la baisse est continue de la fin de la guerre jusqu'à cette crise, puis à nouveau continue depuis le début des années 80.
J'ajouterais qu'il y a des fonds d'investissement (opcvm, FCP) qui inclus des critères écolo dans leurs prise de décision d'investissement. C'est encore petit donc cela n'influence pas beaucoup les entreprises aujourd'hui mais bon cela croît. Surtout les Etats, à travers les caisses de pension pour les retraites, disposent ici d'un outil pour mettre de la pression sur les entreprises "dans une logique de marché": si les caisses de pension publiques introduisaient des critères pour favoriser ce type de fonds, les entreprises auraient un intérêt "financier" à avoir des approches plus "eco-friendly".
RépondreSupprimerJe ne dis pas pour autant que cela règlera le problème du réchauffement climatique mais c'est toujours ça.
Julien,
RépondreSupprimerOui, il faut que ça évolue doucement, par l'intermédiaire des états qui ont "du pouvoir" en tant que décideurs.
trop long à lire
RépondreSupprimerAh oui. Un livre fait plusieurs pages. Il y a peut-être des images ?
RépondreSupprimerréflexion d'un petit blogueur : tu as raison de parler des prix de transfert...
RépondreSupprimerCe n'est pas un hasard si le gouvernement ne publie pas le montant de l'imposition des plus grandes sociétés...
Je crois qu'on serait très surpris et très en colère. Ça mettrait à mal toute une politique qui fait reculer depuis des années l'impôt au motif que ça handicape la compétitivité des entreprises...
Petit porteur de burka ? Ah, non, pardon, on a changé de sujet...
RépondreSupprimerMême sans indices, il n'était pas difficile de voir les inégalités se creuser depuis la première crise pétrolière, en 74!
RépondreSupprimerhaha les 100 milliards.
RépondreSupprimerTiens moi j'ai trouvé 200 a re-allouer, nettoyer, clarifier ou supprimer.
Aides/Exo aux entreprises : 70 milliards dont 80% vont à des trucs non délocalisables, et 80% aux grandes entreprises qui ne font que 20% de l'emploi.
Niches fiscales: 75 milliards
Niches Sociales : 5 a 6 milliards
Fraudes Fiscales et sociales de 30 a 40 selon le Figaro.
Formation professionnelle qui ne sert qu'aux salariés en CDI : 17 milliards
DPP,
RépondreSupprimerOui...
Didier,
Vot'gueule.
Le Coucou,
Bah, il faut bien des chiffres.
Dagrouik,
Oui, y a du pognon à récupérer.
(je ne suis pas un faignant, côté réponse aux commentaires, moi ?)
Si même les marchés financiers se moralisant quant à l'écologie, sûr que le progrès social a désormais gagné !
RépondreSupprimer:-))
Tu crois ?
RépondreSupprimer