En salle

08 avril 2010

Sans papier mais hors de prix ?

Je vais l’attendre avec impatience, ce rapport ! C’est Eric Besson qui l’a commandé. Il s’agit d’évaluer le coût de l’immigration irrégulière pour la société. Vous savez les braves qui viennent chez nous et qui mangent notre CMU, notre RMI, notre pain, …

« Sur cette question, "il y a deux rapports qui existent et qui l'ont chiffrée à (environ) 230 millions d'euros". » Dans mon premier billet, ce matin, je comparais des chiffres incomparables. Je vais recommencer. Sans le moindre scrupule ni le moindre regret. Juste une légère soif qui me rappelle que c’est l’heure du café digestif.

Supprimer toutes les niches fiscales permettrait de financer la multiplication par 300 de l’immigration clandestine.

Ce qui serait amusant, avec ce rapport, c’est qu’on constate que le pistage et le rapatriement des sans-papier coûte plus que les 230 millions en question. Ah ! Non ! Une partie de coût rentre dans les 230 millions. En gros, les immigrés coûtent « cher » parce qu’on veut les virer. Elle est bonne, non ? En supplément, les immigrés coûtent « cher » parce que leurs employeurs ne les déclarent pas...

Je n'invente rien : « Selon [Eric Besson], "on verra que beaucoup de bêtises sont racontées et que l'immigration irrégulière coûte cher mais pas dans le sens qui est dit". Selon le ministère, cette "étude globale" portera sur "le coût du maintien sur le territoire des étrangers en situation irrégulière, c'est-à-dire le coût pour les collectivités publiques de leur hébergement, soins médicaux, scolarité, le manque à gagner pour les services sociaux et fiscaux, puisque le travail des étrangers en situation irrégulière est non déclaré, ainsi que le coût de leur placement en rétention lorsqu'ils sont interpellés, et de l'assistance juridique et sociale qui leur est alors fournie". »

Cette phrase est odieuse et mériterait d’être déclarée à la Halde ou à la douane ou à toute entité susceptible de recevoir des déclarations de ce type. Eric Besson, puisque c’est lui qui est cité par l’article du Point, assimile travail au noir et immigration clandestine. Je lui rappelle que s’ils ne sont pas déclarés, c’est un peu parce qu’on ne veut pas leur donner des papiers, nous sommes donc « coupables ». C’est surtout parce que des patrons les emploient pour gagner encore plus d’oseille.

Parfois, on se trompe de coupables…



25 commentaires:

  1. Quand je pense que c'est à moi qu'on reproche d'écrire des conneries...

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  2. Didier,

    Votre commentaire n'est pas une argumentation. Mon billet est factuel. Je n'ai pas écrit qu'il ne fallait lutter contre l'immigration clandestine ou autre. Je dis juste que les conséquences économiques sont dérisoires et j'estime qu'il faut que ça se sache.

    Donc ce n'est pas une connerie, même si vous n'êtes pas d'accord, évidemment, quand je minimise les conséquences de l'immigration...

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  3. Je crains (non, je suis sûr !), que dans tous les cas de figures, le rapport sera trituré pour qu'au final, la politique de SarkoBesson, soit justifiée, maintenue, amplifiée. Ne pas perdre de vue les électeurs FN à (re)siphoner pour 2012...!

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  4. Philippe,

    A mon avis, ces électeurs sont déjà perdus...

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  5. dominiquedarcy08 avril, 2010 14:38

    C'est quand même dingue comme ce Monsieur Besson prend son travail tant à coeur.
    Je comprends maintenant un peu mieux pourquoi il a quitté le PS. En effet, je vois mal quand même la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale sous la gauche.

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  6. moi il viennent de tenter de virer un seul mec avec un avion militaire et dix cars de crs...il faut ça pour briser une famille

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  7. Romain,

    Oui, j'ai suivi un peu l'affaire depuis que tu en as fait un billet (ou que tu l'as twitté).

    Dominique,

    Bizarrement, je retrouve le "Besson" d'avant : il cherche à étudier les chiffres pour déterminer son action !

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  8. Non, ce qui m'a fait rire, c'est votre façon de comparer des choux et des carottes. Puisque l'immigration clandestine coûte cent fois moins que les niches fiscales, qu'est-ce qu'on vient nous emmerder avec l'immigration clandestine ? Un peu comme si je disais : un robinet coûtant bien moins cher qu'une bagnole neuve, j'ai décidé de refaire ma salle de bain et d'aller au boulot à pied.

    Et puis, mon cher, tout ne peut pas s'envisager sous le seul angle économique ! Expulser les clandestins coûte cher ? certes ! Mais les expulser me semble être un devoir moral et un acte de bonne justice. De même qu'on emprisonne un assassin même si on sait bien que son enfermement va coûter cher à la communauté. Si on suit votre logique tout économique, du reste, on devrait bien rétablir la peine de mort : vous vous rendez compte les économies de prison qu'on ferait ?

    Enfin, il faudrait, pendant qu'on y est, chiffrer le coût de l'immigration légale, dite "de peuplement". Du reste, cela a déjà été fait, il y a environ un an si ma mémoire est bonne. Mais, bizarrement, personne ne s'est fait l'écho de ce rapport, lequel a disparu du Net au bout de 48 heures. Les chiffres (que je n'ai évidemment plus en mémoire) étaient impressionnants.

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  9. Didier,

    Non. Ce n'est pas un devoir moral d'expulser des gens, au contraire. Le devoir moral est de comprendre pourquoi ils sont là et de voir si on peut légaliser leur présence. Mais nous ne serons jamais d'accord sur ça...

    Donc, le coût est un élément important de la réflexion sur le "peut-on légaliser leur présence".

    Le sujet concerne UNIQUEMENT l'immigration clandestine, on nous la sort comme catastrophique alors qu'elle ne représente que des clopinettes.

    Ca ne veut pas dire que je ne veux pas discuter de l'immigration en général mais pas seulement clandestine qui est un leurre...

    Et voila que nous faites le coup de la théorie du complot sur la disparition d'un rapport.

    Pas vous !

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  10. Il s'appelle Besson, c'est normal qu'il s'intéresse au coût !
    :-))

    [Je pique le jeu de mot qu'aurait du faire Didier Goux au lieu de tout prendre au sérieux ! :-))) ].

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  11. L'immigration clandestine ce n'est pas une histoire de sous. Des filières violentes et organisées gagnent de la tune en ramenant en France des hommes, des femmes et des enfants clandestinement. Alors quoi ? Il faut régulariser tout le monde et continuer à engraisser ces porcs de passeurs qui exploitent la misère ? Il faut laisser les frontières ouvertes et autoriser l'exploitation de l'homme par l'homme ? Sous couvert d'humanisme on ne fait que contribuer à ce désastre humain.

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  12. Intéressant billet. Bien plus que les commentaires. J'ai une mauvaise nouvelle pour Vlad : l'exploitation de l'homme par l'homme est déjà autorisée.
    Mais ne pas légaliser les travailleurs sans-papiers pour lutter contre ces salauds de passeurs, ça c'est rigolo !
    J'imagine qu'on explique ça au gars qui bosse légalement chez Bouygues tout en vivant illégalement près de son lieu de travail (où il paie des impôts évidemment) : "Tu comprends, c'est pour pas encourager les passeurs qu'on te laisse en situation de clandestinité."
    :D

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  13. @Marie-Georges profonde
    C'est marrant ça, je ne savais pas que je vivais dans un pays qui exploite à mort, encore un terme galvaudé. Faudra m'expliquer alors pourquoi tous ces clandestins se pointent. Si je suis votre raisonnement on régularise tout le monde et on laisse les passeurs prospérer à cause de salauds de patrons.
    Ben non, la traque aux employeurs de clandestins doit continuer ainsi que celle des filières d'immigration clandestine. C'est aussi simple que ça.
    En laissant des sans-papiers venir sur le territoire vous favorisez aussi les employeurs hors-la-loi que vous dénoncez !!! Je comprend pas la logique là.

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  14. Les passeurs et les acteurs des filières organisées gagnent d'autant plus d'argent que le pays se ferme farouchement. Pour contourner les règles de passage des frontières, les candidats à l'immigration sont bien obligés de recourir à eux! Ça pourrait ressembler encore à une histoire d'œuf et de poule, mais ce n'est pas le cas.
    D'accord aussi avec ce billet!

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  15. Entièrement d'accord avec Vlad. J'ajouterai un chose : dans le discours traditionnel "de gauche", les clandestins sont présentés comme de pauvre gens, incapables de réflexion, qui débarquent chez nous sans savoir qu'ils sont clandestins. Ça, pour le coup, c'est vraiment du racisme (le mythe de l'Africain, grand enfant, etc.)

    Les clandestins savent TRÈS BIEN, avant même de quitter leur pays, qu'ils plongent dans l'illégalité. Ils le savent d'autant mieux que, dans leurs pays respectifs, les clandestins sont traités à coups de baïonnettes dans les reins. Ils savent qu'ils viennent ici dans l'espoir de profiter d'une richesse qui ne leur est nullement due, une richesse qu'ils n'ont jamais contribué à créer. Et ils devraient savoir ce que représente de lâcheté civique le fait de fuir leur pays plutôt que d'essayer de le transformer, de l'améliorer.

    C'est pourquoi je persiste à dire que, si on veut traiter ces gens comme des humains à part entière, il est nécessaire de leur reconnaître la capacité de discerner le bien du mal, le permis de l'illicite, etc. Et, donc, de les expulser sans faiblesse, eux, leurs femmes et leurs enfants. Bref, leur montrer que notre pays est un vrai pays (qui se mérite) et non une garderie célestienne).

    Mais, je vous rassure, au bout du compte, c'est vous qui aurez raison. et on verra bien le résultat.

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  16. Heureusement que la droite sous Chirac et maintenant sous Sarkozy n'a de cesse d'améliorer par des moyens énormes en gens et en monnaie les services de l'Inspection du Travail. Le patronat tremble…
    :-|

    [Petit jeu de la communication, petits rats de laboratoire, un petit tour du côté de l'immigration.]

    M'étonnerait pas qu'on nous ressorte bientôt des menaces d'attentat sur Paris pour augmenter un peu la pression. Pendant ce temps-là, le libéralisme libère des masses d'argent aux actionnaires !
    :-))

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  17. Il y a des personnes sans papiers qui arrivent en France "grâce" à des passeurs, sans savoir qu'elles sont en France. Elles n'ont pas forcément choisi leur lieu d'arrivée.
    Ceci dit, il n'est pas toujours évident pour tout le monde de comprendre que des personnes arrivant sur le sol français puissent bénéficier si elles vont au samu social de la CMU pour un an.
    Est-ce d'ailleurs très juste sachant que des Français n'y arrivent pas ?
    Il n'est pas évident pour tout le monde de comprendre le taux de chômage qui augmente alors que bien des travailleurs clandestins alimentent l'économie.
    Quand les personnes sans papiers ont l'obligation de quitter le territoire et qu'elles restent quand même, commence alors pour elles un vrai parcours de clandestinité.
    Sous l'immigration clandestine, il y a de tels problèmes humains et sociaux, que même accueillis dans des conditions déplorables, les personnes préfèrent rester en Europe.
    A partir de là, il nous appartient quand même, nous nantis par rapport à eux, d'aider cette misère.

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  18. Poireau,

    Laisse tomber ! On ne changera pas Didier...

    Vlad,

    "L'immigration clandestine ce n'est pas une histoire de sous."

    Ah ! Je passe au commentaire suivant.

    MGP,

    Ca faisait longtemps ! Cela dit, laisse tomber. Le gentil qui se donne la peine d'employer un sans papier mériterait une médaille selon mes commentateurs...

    Didier,

    Vous racontez n'importe quoi et comme d'habitude, vous trouvez un malin plaisir à traiter les autres de racistes.

    "
    Mais, je vous rassure, au bout du compte, c'est vous qui aurez raison. et on verra bien le résultat." Oui. On a raison : le nombre de sans papiers est dérisoire est n'est qu'une goute d'eau dans l'immigration. Mais vous faites le choix d'approuver une lutte d'arrière garde, de vouloir régler les problème à la marge.

    Allez ! Hop ! On en vire 25000. Tant pis ! Ca fait du chiffre, c'est joli.

    Maintenant, calculez les pourcentages...

    Poireau,

    Tu as raison. Je crois qu'il reste environ 400 inspecteurs du travail en France. Aucun moyen de lutte contre les employeurs qui ont recours à du travail illicite. On préfère virer des braves gens...

    Flèche,

    Je te laisse expliquer à Didier qu'on a un devoir d'humanité, ce qui n'empêche pas de résoudre les problèmes. Enfin, les vrais...

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  19. Ah, je vois que les fameux "vrais" problèmes font leur retour à l'avant-scène...

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  20. Didier,

    Ne détournez pas le sujet. Vous proposez d'approuver l'expulsion de 25000 types sans même avoir compté le nombre d'immigrés...

    Vous approuvez une politique de façade, mise en place uniquement pour satisfaire l'électeur d'extrême droite.

    Ah ! Tiens !

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  21. @ Nicolas
    Quand je disais que l'immigration clandestine n'était pas une affaire de sous, j'aurais dû préciser le traitement de l'immigration clandestine...Autant pour moi.
    En revanche en réaction à votre dernier commentaire, vous avez peut-être raison, c'est une politique de façade, je ne sais pas, je ne suis pas dans les hautes sphères politiques. Et quand bien même ? Est-il pour autant permis de cautionner des entrées irrégulières sur son territoire ? Parce que faut pas pousser mémé dans les orties hein...Si vous êtes pour des régularisations massives c'est que vous cautionnez les passeurs et donc donnez un feu vert aux clandestins. C'est quand même dingue cette propension en France à vouloir faire des bisous aux clandestins ! Moi humainement je n'ai rien contre, tiens ça m'est arrivé il y a quelque temps de me taper des bons délires, de picoler et bouffer avec un pauvre gars roumain qui zonait en bas de ma rue. Si je suis pour le respect d'un état de droit ça ne fait pas de moi un crevard de droite extrême. Pour autant...On n'est pas chez Mickey, blanche-neige et Cie alors l'humanisme globalisé où tout le monde ouvre sa porte à tout le monde ce n'est pas possible.

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  22. Vlad,

    "On n'est pas chez Mickey, blanche-neige et Cie"

    Exactement. Donc, les politiques électoralistes, je les conchie.

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  23. Et si on se demandait qui arrange cette immigration clandestine.
    Ce n'est peut-être pas par hasard qu'on la retrouve dans des emplois dont personnes ne veut parce que mal payés et dévalorisés.

    Et ça ne va pas en s'arrangeant.

    peut-être qu'en revalorisant le travail lui-même, on aurait un peu plus de déclarés au travail.

    Une chose est sure, c'est que chaque fois qu'un légal sent qu'il se fait avoir et se syndique, on le remplace par de la chair fraîche et sans papier.

    Plus corvéable qu'eux, il n'y a pas alors le choix est vite fait.

    Des passeurs, des escrocs et des pourris,il y en aura sans doute jusqu'à la fin des temps, ça fait parti du jeu..
    Depuis toujours, on adore jouer aux gendarmes et aux voleurs.

    C'est dans la nature humaine, c'est pour ça qu'il ne faut peut-être plus leur donner de grain et à moudre et prendre le problème à la racine.

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  24. Tiens ! Christie ! Je sors de chez toi où j'ai commenté un bêtise.

    Et tu as raison ! Ces andouilles de droite combattent des moulins à vent et refusent de voir les employeurs illégaux...

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