Respectivement dans Le Monde et Le Parisien (désolé : pas de lien, avec l'iPhone c'est trop compliqué), Lionel Jospin et Julien Dray s'expriment au sujet de la sécurité, l'un pour comparer son bilan à celui de son "successeur", l'autre pour suggérer à ses camarades des axes de réflexion.
Franchement, cette lecture m'a fait plaisir (relativement, hein ! Je suis toujours en vacances et j'écris ça sous les oliviers) suite à la déferlante de commentaires à mon billet d'hier.
Les gugusses essayaient de me convaincre du bienfondé de leurs propositions (en l'occurrence, l'encadrement des militaires par des délinquants, ou le contraire, je ne sais plus).
Ce qui m'a choqué le plus, c'est l'énergie dépensée pour tenter de me rallier à leurs choix. C'est inutile. D'une part, il est assez peu probable que je vote pour quelqu'un d'autre que le candidat issu du parti et d'autre part, ce n'est pas le blogueur qu'il faut convaincre mais les deux ou trois millions de citoyens qui seront nécessaires pour faire basculer la majorité.
On se croirait parti comme en 2007, les blogueurs (et plus maintenant les twiteurs) argumentant entre eux, s'autoproclamant meilleur connaisseur des aspirations populaires et plus proches du peuple.
Ils feraient mieux d'aller au bistro et d'écouter leurs collègues de boulot.
J'ai bien dit "écouter". Pas discuter, pas imposer un point de vue : évidemment qu'ils connaissent mieux les sujets que les citoyens de base qui ne passent pas des heures à étudier des textes insipides. Imposer un point de vue à un électeur ne fera pas un électeur de plus.
Écouter. J'ose lâcher le mot.
Mon billet d'hier ne portait pas directement sur "l'encadrement militaire des délinquants" mais sur le fait que le sujet ne ferait pas bander le moindre électeur. C'est l'art de fabriquer la machine à perdre en voulant fabriquer une solution novatrice bidon.
A vouloir imposer une solution (en se contentant de tenter de l'imposer à un blogueur), on prend l'électeur pour un con. Il ne l'est pas. Il sait qu'il y a environ 10 millions de jeunes en âge d'être délinquant, peut être un millions prédisposés à le devenir, 100 000 le devenant. Et on va proposer une usine à gaz pour s'occuper de 5000. C'est peut être nécessaire, mais tu parles d'un projet de société !
Écouter.
Plutôt que de dépenser de l'énergie à convaincre un blogueur qu'il a tort, il faudrait peut-être se demander s'il n'a pas - ne serait-ce qu'un peu - raison.
Je crois me rappeler d'un commentaire qui disait hier : "le citoyen a besoin de sécurité". L'auteur croit-il vraiment qu'avec ce niveau de réflexion, il va remporter une voix. Croit-il sincèrement qu'en présentant un catalogue de mesures diverses l'électeur sera en sécurité ?
Allez hop ! Au bistro !
Pour écouter.
-- Post From My iPhone
«10 millions de jeunes en âge d'être délinquant» …
RépondreSupprimerJe propose d'ajouter au programme de la gauche pour la présidentielle la création d'une carte de délinquant.
(Bon, on fait ce qu'on peut avant la douche…)
Va prendre une douche.
RépondreSupprimerL'esprit de sécurité finit par rendre complètement paranoïaque. Comme m'a dit ma mère, qui désormais vit seule et a un certain âge (même si elle n'a jamais eu le moindre problème d'agression, même complètement mineur):
RépondreSupprimer- Avec ce qu'on voit aux infos...
ma soeur, au camping cet été, à mon beaufrère dont les grands pieds dépassaient de la minuscule tente (a 12 euros la tente, faut pas s'étonner non plus, et qui finit sa longue carrière de deux jours à la poubelle):
- Jean-françois, ferme la tente, on ne sait jamais...
(C'est bizarre, le Coucou n'crivait que des commentaires intelligents avant que Nicolas ne soit chez lui)
RépondreSupprimerUn quinquennat, finalement, c'est;
-deux ans à entendre le gouvernement dire: on va essayer de se débrouiller avec le champ de ruines qu'était ç"'pays quand on l'a repris
-un an à l'entendre dire qu'on bosse sur des projets et qu'on ne pense pas du tout à la présidentielle qui est très loin encore
-deux ans de campagne présidentielle.
Bien résumé la quiquennat, suzanne.
RépondreSupprimerjospin et dray, tu fais de l'archéologie politique ? bon, je vais aussi dans la douche ;-)
RépondreSupprimerMPHA,
RépondreSupprimerOui, les gens finissent tarés alors que statistiquement, il n'arrive jamais rien.
Suzanne,
C'est bien ça. Au moins pendant le septennat on pensait un peu à autre chose (le président n'ayant, au final, rien à cirer de conserver la majorité aux élections législatives, au bout de cinq ans).
Isabelle,
Vu le temps que les socialos n'ont rien gagné au niveau national, ils devraient aussi faire de l'archéologie, plutôt que de taper sur Jospin.
mais qui écoute encore Jospin de nos jours alors qu'il a laissé la gauche en rase campagne un soir d'avril 2002 ?
RépondreSupprimerEn tout cas pas moi.
Sinon ça se passe bien les vacances on dirait ?
Melclalex,
RépondreSupprimerFaut arrêter cette vieille dent contre Jospin. D'une part ça commence à dater et à bien faire. D'autre part, sa réaction à chaud est parfaitement humaine. Surtout, la gauche a oublié qu'elle avait vécu une de ses meilleures périodes pendant son septennat (malgré quelques points dont on pourrait discuter)... A force de jeter le bilan des 35 heures, des comptes publics et toussa, la gauche s'enterre toute seule
Les vacances se passent bien (sauf la furieuse envie que j'ai de glander dans les blogs, aujourd'hui).
Au bistrot ou au marché. Je disais pareil hier...Ecouter, regarder...
RépondreSupprimerCC,
RépondreSupprimerOui, je disais le bistro comme ça.
Par contre, désolé, pendant les vacances, à de rares exceptions près, je m'interdis ou presque de lire des billets (pour limiter le volume et "l'astreinte" que ça représente)... Retour sur scène (et dans Google Reader) vendredi.
Au fait cher vacancier, êtes-vous favorable à l'encadrement militaire des personnes sortant des cafés, estaminets, et autres lieux de débauche ?
RépondreSupprimerChristophe,
RépondreSupprimerDe mémoire, Coluche disait qu'un gendarme devait être comme un grand frère et vous ramenez chez vous quand vous êtes bourrés...
@Suzanne: Nicolas n'a rien à voir avec la déliquescence de mes divers propos… Ça doit bien faire une dizaine de jours que je suis à côté de mes pompes, mais j'ai bon espoir de parvenir à les rechausser d'ici une petite quinzaine…
RépondreSupprimer@Le coucou : Nicolas se tient bien à table j'espère et surtout n'oublie pas de mettre un peu de limonade dans la bière en début de soirée, sinon tu le retrouveras sous les oliviers en train de chanter "mexico"
RépondreSupprimermouhahahahahaha
bonne soirée à vous deux
"Ils feraient mieux d'aller au bistro et d'écouter leurs collègues de boulot."
RépondreSupprimerEh oui sauf que le bon militant endurci est justement incapable d'ECOUTER ... c'est même à ça qu'on le reconnaît :-)
Romain,
RépondreSupprimerOui, c'est un peu l'objet du billet.
J'étais d'ailleurs plié de rire en lisant les réactions à ce billet dans twitter !
Ecouter, écouter ...
RépondreSupprimerC'était pas le principe des "débats participatifs" de Ségo, ça ?
On passe de "changer la vie" à "garder les gosses", c'est sûr que la gauche manque d'ambition !
RépondreSupprimer:-))
[Je conseille à tous les gauchisses ou qui s'en prétendent de lire les tribunes de Jospin. C'est une bonne manière de garder le cap dans la bonne direction ! :-)) ].
Yves,
RépondreSupprimerNon. Il ne s'agit pas d'écouter des militants en faisant croire qu'on est la seule à le faire.
Il s'agit d'écouter les gugusses qui mettront un bulletin dans l'urne, pas les 5 ou 10% qui de sentent concernés par la politique, dont moins de la moitié fera la démarche de "participer", dont moins de la moitié de votre coté politique.
1% de la population...
Poireau,
RépondreSupprimerOuais. Et encore il s'agit de garder un môme sur 10000.
SarkoGate : Raccompagnons Nicolas Sarkozy à la frontière … de l'Elysée : http://www.solidariteetprogres.org/article6829.html
RépondreSupprimerRejoins moi !
David CABAS
david.cabas.over-blog.fr