29 septembre 2010

Budget 2011 : hausse des prélèvements obligatoires [pas pour les riches !]

C’est ma journée « jolies courbes » aujourd’hui. Celle-ci, je l’ai copiée dans ce pdf (sur le site du Ministère des Finances) et compare l’évolution des prélèvements obligatoires entre la France, l’UE à 15 et l’OCDE.

On remarquera que l’écart entre la France et les autres pays est à peu près constant même si des grosses évolutions ont eu lieu dans la fin des années 1960 comme si les autres payés avaient marqué les autres pays avant le début de la crise économique du début des années 70.

Si je n’étais pas dans un blog de haute tenue et au sérieux irréprochable, je vous prierais de noter les aspects bénéfiques des événements de 70.

Tout ça pour vous dire que la montée a été à peu près constante jusqu’à environ 1983 pour se stabiliser ensuite autour des 43 ou 44 avec quelques pics au rythme des cycles économiques.

Je vais citer le discours de Nicolas Sarkozy le 18/12/06 : « La politique économique fondée sur les 35 heures, le partage du travail, les idées socialistes que nous n'avons pas assez profondément remises en cause, a conduit depuis 25 ans à l'austérité salariale et aux prélèvements obligatoires qui étranglent le pouvoir d'achat. Il y a un grave problème de pouvoir d'achat en France. »

La courbe en question pourrait lui donner tort. La hausse avait à l’époque 35 ans, pas 25… On parle d’idée populiste !

Son discours du 27/02/07 est tout aussi sympathique : « Je veux réformer l'État pour baisser les prélèvements obligatoires  et pour rendre du pouvoir d'achat aux salariés Je propose d'en finir avec une fiscalité confiscatoire qui décourage la réussite, fait fuir les capitaux et les entrepreneurs qui s'en vont créer des emplois ailleurs. Je propose que toute la politique économique, ait un seul objectif : la revalorisation du travail. »

Le budget 2011 est présenté aujourd’hui, on en connaissait les grandes lignes. La presse nous informe que le gouvernement a étudié ces impacts. Le rabot des niches fiscales et différentes mesures « ainsi que la reprise économique, feront grimper le taux de prélèvements obligatoires qui passera de 41,9% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 42,9% l'an prochain. Ce taux retrouvera en 2012, à 43,2%, son niveau de 2007, au début du mandat de Nicolas Sarkozy qui avait promis de le réduire de quatre points. Le taux de prélèvements obligatoires atteindra même un pic à 43,9% en 2014, selon le gouvernement. »

En tant que gauchiste, je ne peux que me réjouir de cette baisse des niches fiscales mais la question n’est pas là. La loi TEPA a fait baisser le taux de prélèvements obligatoires, conformément aux engagements initiaux de Nicolas, faisant exploser la dette publique. Maintenant, au nom de la réduction des déficits, on réduit les avantages fiscaux dont bénéficient les plus pauvres.

Bilan des courses :
  1. le taux de prélèvements obligatoires à bondi et on augmente nos impôts, la dette (celle qui appartient à nos enfants et surtout à nous tous en tant que citoyens) atteint un niveau record,
  2. les impôts des plus riches diminue.

Sans oublier les dommages collatéraux, que note Sarkofrance. Les dotations de l’état aux collectivités locales sont figées pour les trois ans à venir. Traduisez : si vous voulez toujours des crèches pour les mômes et des repas pour les vieux, il faudra augmenter les impôts locaux…

22 commentaires:

  1. Très jolies courbes en effet !
    Je viens de voir que le gvt vote encore la suppression de milliers de postes de la fonction publique. Ça m'étonnerait qu'à impôt égal on obtienne le même service !
    :-)

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  2. Oui, j'aurais pu mettre dans ma conclusion que le niveau de service ne sera pas le même (mais je ne voulais pas charger la barque).

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  3. Clair et concis : Parfait !
    (sans vouloir jouer au professeur)

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  4. Merci ! (un beau billet comme ça, ça se RT, hein !)

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  5. Tiens ! Je l'ai pas vu passer. Je devais être dans le cirage.

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  6. Au fait ! Et mon billet sur macomete.com avec le bilan de la politique fiscale de la droite depuis 2002 ?

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  7. http://twitter.com/zededalus/status/25888579717

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  8. Hé ! Je te crois. J'ai juste fait beaucoup de billets aujourd'hui beaucoup RT...

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  9. En fait, le mail vient d'arriver (d'habitude ça met 5 minutes, là 21 !)

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  10. C'est que moi-même je n'étais plus très sûr de mon coup, parce que c'est rare que je RT via le petit bouton tweetmeme.

    Pour celui de macomete.com ... bah là j'ai directement RT François Hollande :-)

    Je sais, c'est pas bien et je vais de ce pas rectifier le tir.

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  11. Ouais, si Hollande est premier du Wikio, j'aurais l'air malin...

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  12. Des jolies courbes mais j'en préfère d'autres...

    On comprend mieux l'utilité de la décentralisation pour le pouvoir central... Imposer indirectement une sorte de RGPP aux collectivités qui n'auront d'autres choix que d'augmenter et /ou réduire les services publics. Dans les deux cas, une sorte de privatisation rampante va débuter.

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  13. C'est toujours amusant de noter la contradiction entre vouloir toujours plus de dépenses / hurler quand les impôts augmentent.

    Quant à la baisse des impôts sur les riches, elle est d'une part toute relative et découle du constat que

    A/ ceux-ci se font la malle à l'étranger ayant les moyens de le faire, là ou la "classe moyenne" se fait tondre tout en restant bien sage

    B/ les "riches" représentent une part bien maigre de la base taxable de l'état tant en nombre qu'en recettes potentielles. D'ailleurs encore faudt-il définir de qui on parle, est-ce qu'il s'agit du médecin de campagne qui gagne 40000€ par an (ce qui le classe probablement dans les 4 ou 5% les plus riches) ou du PDG de Michelin ?

    Pour la 2e catégorie, le droit fiscal est tellement bien fait qu'effectivement quiconque a les moyens d'employer une armée d'experts juridiques peut probablement payer moins d'impôts que le commerçant d'à coté en fin de compte.

    De toute façon on peut tourner ça comme on veut, il y a cette vérité simple à laquelle toutes ces élucubrations ne peuvent rien changer : les dépenses publiques sont hors de tout contrôle, et les recettes potentielles obtenues en "taxant les riches" (ceux qui n'ont pas encore quitté le navire) ne représente qu'une goutte dans l'océan de la dette et du déficit. Donc si on voulait continuer sur cette voie de toute façon il faudrait taxer tout le monde, et pas qu'un peu.

    Et pour conclure, même en agissant de la sorte, il est tout à fait improbable qu'on arrive à sortir de cette spirale sans de drastiques mesures d'économie, à cause du niveau actuel des déficits structurels et de l'effet Laffer. Autant dire qu'on est dans une merde tellement épaisse que bien malin celui qui prétend connaître l'avenir d'ici quelques années.

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  14. Mr T : justement profitons de taxer les ultra riches pendant qu'ils sont encore là. En plus, c'est l'hiver, ils ne migrent pas avant le printemps.
    :-)

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  15. J'avais twitté ça :
    On ne peut pas taxer les plus riches sinon ils partent. Du coup, on expulse les pauvres.

    Ça résume bien la situation actuelle…
    :-)

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  16. Poireau,

    Quand je lis le commentaire de l'autre, je pense qu'on devrait confisquer...

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  17. Et réouvrir des goulags ou on commencerait par entasser tous ces salopards de riches qui contournent le fisc pour échapper à leur devoir de citoyen qui ne discrimine pas, mange bio et tend l'autre joue à la fraternitude quand la première s'est pris une volante. Mais vous avez des progrès à faire, un vrai social-progressiste tel que vous n'emploie pas le terme "confisquer", connoté et rétrograde, mais redistribuer, plus jeune et décidément plus trendy.

    C'est absolument honteux de ne pas vouloir payer plus d'impôts quand on voit l'utilisation réglée au milimètre des deniers publics, quand on sent que chaque euro dépensé compte, chaque nouvel investissement soigneusement pesé et emballé. Et quand en plus on demande aux gens ce qu'ils en pensent avant de les engager.

    http://www.objectifliberte.fr/2010/09/eoliennes-off-shore-vingt-milliards-a-la-mer-pour-du-vent.html

    Quoi, c'est pas vrai ?

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  18. Mr T : Ma Dalton t'aurait lavé la bouche avec du savon !
    :-)

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  19. Mr T,

    Le problème des libéraux est que vous ne savez pas lire.

    Je n'ai pas dit qu'il fallait augmenter les impôts, uniquement que les baisses faites en début de quinquennat n'étaient pas les bonnes, que ça nous fout encore plus dans la merde.

    Quant à ton lien, je ne sais pas si c'est vrai ou pas.

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  20. Un bon article.
    Qui éclair ma lanterne et fait peur a mon portefeuille

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  21. Bien sur qu'il faut augmenter les impots ,mais bon ne sommes nous pas en période de crise économique ?taxer les riches l'objectif absolu ... comme si tous aller être résolu en faisant sa ...
    critiquer autant que vous pouvez mes amis de gauche vous ne réussirez en aucun cas à faire mieux qu'actuellement ,on vous attend au pouvoir ! vous en repartirez les pieds devant .

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