Hier soir, avant de me casser, j’ai fait un billet pour donner les premiers chiffres de manifestants en l’appelant quelques chose comme « La guerre des chiffres ». Didier Goux a commenté quelque chose qui voulait dire « Ah non, pas vous ! »
Ben si. Je fais mon boulot de blogueur. D’une part, je relaie les billets des copains où ils annoncent les nombres de manifestants dans leurs préfectures. D’autre part, je « dénonce » un scandale qui fera la une de la presse, le matin, avec, d’ailleurs, le même titre que la moitié des journaux (voir illustration).
Déjà, à midi, Elmone en faisait un billet et Christophe s’interrogeait, en commentaire chez moi, sur la manière avec laquelle le gouvernement arrivait à pondre des chiffres AVANT que les manifestations se déroulent. Le mystère est grand : on sent la démarche parfaitement préparée mais avec une coquille au milieu.
Tout comme la rigolade puisqu’ils ont annoncé exactement 997 000, autant dire moins d’un million, un peu comme dans les supermarchés où ils font des prix d’appel à 9€90 pour montrer que « ça » coute moins que dix euros.
Le gouvernement aurait eu tort de se priver : la désinformation marche à fond. D’ailleurs la presse ne titre pas sur le succès ou l’échec du mouvement d’hier mais sur cette guerre des chiffres.
Diviser pour mieux régner : le pari est réussi.
Les abrutis de droite se réjouissent, à l’instar de l’ineffable Pierre Robes-Roule, dans les commentaires du billet de Didier : « Voilà à quoi j'ai eu droit de ces tronches d'ivrognes. » Platitude inespérée pour montrer comment des couillons rentrent tout droit dans le jeu : les gauchistes ne sont pas des braves gens qui défendent les retraites mais des simples crétins avinés. Une espèce de réflexe réactionnaire au nom de la lutte contre le progrès : on défend un gouvernement qui veut casser des avancées sociales du siècle dernier.
Vraiment trop con.
Cet imbécile mourra tout seul et il s’en vante.
Il finira la gueule ouverte et ses mômes bosseront 50 heures par semaine jusqu’à 75 ans pour tenter de dégager les 1000 euros nécessaires pour l’infirmière qui viendra deux fois par jour nettoyer les fruits de son incontinence.
Cela dit, il pense comme il veut. S’il pense.
J’ai un autre rêve pour mes enfants. J’attends néanmoins d’être rassuré sur l’avenir du monde pour les concevoir. Ce n’est pas gagné.
Il ne va pas falloir tarder pour la conception;-)
RépondreSupprimerBah... Quelques années, encore. Je suis bien moins vieux que toi.
RépondreSupprimerEt puis ce n'est pas toi qui accouche.
RépondreSupprimerJe reviens des commentaires de chez D.Goux, j'ai du mal à comprendre que certaines personnes meprisent autant les gens qui sont inquiet pour leurs avenirs.
RépondreSupprimerEl Camino,
RépondreSupprimerTu pointes le problème principal : les gens engagés dans les DEUX camps n'arrivent pas à imaginer que "ceux d'en face" n'ont pas le système de pensée qu'eux.
Dans le fond de son billet, Didier a raison : c'est crétin de se déclarer solidaire si on ne fait aucun sacrifice. Donc le mot "solidaire" n'est pas le bon. Or, je fais partie du lot, disons que je "soutiens moralement" le mouvement.
Bref...
On en arrive à des gens qui en méprisent d'autres pour des conneries.
Nicolas Sarkozy a gagné.
Pour ma part, j'ai beaucoup de respect pour les grévistes qui font un vrai sacrifice (10% d'un salaire mensuel pour deux journées, ce n'est pas rien) mais je crois qu'ils font une erreur : la grève ravive les clivages et ça rentre tout droit dans la stratégie de Nicolas Sarkozy, un génie politique.
En outre, ils font porter le débat sur l'âge de la retraite alors que le fond du problème est la répartition des richesses.
Je vais citer un exemple : je fais "souvent" des billets sur la problèmatique des bistros qui valent si cher que personne ne peut en acheter. Les patrons sont donc locataires du fond de commerce. Si la boite tourne bien, grâce à leur bon travail, le principal résultat est l'augmentation du prix du fond de commerce (qui n'appartient pas au patron) et donc du loyer (qui est payé par le patron).
Avec ces manifestations, les patrons de bistro (et tous les mecs qui bossent durs et ne peuvent pas réellement faire grève, donc les employés de bistro...) enragent contre les fainéants de grévistes alors qu'ils ont strictement les mêmes problèmes : ils se font entuber par un système économique qui favorise la concentration du capital et donc empêche de gagner du pognon avec son travail tout en faisant croire le contraire.
Car tout le monde n'a pas le même schéma de pensée... Un mec "de droite" est persuadé qu'il pourra s'en sortir tout seul, par son travail, ... Et il refuse l'idée qu'il puisse se faire entuber. Le type de gauche, par contre, sera persuadé que des puissances occultes ont plein de pognon et qu'on peut s'en sortir autrement.
Mais personne n'a réussi à définir le "autrement".
Ah parce que, les enfants, faut les faire soi-même maintenant ? On peut pas refiler le boulot aux immigrés ?
RépondreSupprimer"En outre, ils (les grévistes) font porter le débat sur l'âge de la retraite alors que le fond du problème est la répartition des richesses."
RépondreSupprimerTrès juste.
Didier,
RépondreSupprimerZ'êtes pas obligé de les élever. Il s'agit juste de les faire.
Christophe,
Vous tournez gauchiste, vous !
Eh, blogger, c'est moi, tu me reconnais ?
RépondreSupprimer:-)
Très beau billet, j'insiste.
RépondreSupprimerBien que je m'y fasse insulter (mais c'est rare !) je ne dis pas de mal des conservateurs-réacs de et avec Didier Goux. Ils sont un contre exemple très utile. Il faut toujours une opposition, c'est utile pour comprendre ce qu'on ne veut pas !
:-))
[Par contre pour les références culturelles, ils sont très drôles ! :-)) ].
Poireau,
RépondreSupprimerIl faut insulter tout le monde, sinon c'est compliqué.