En salle

07 septembre 2010

Travailler plus pour... heu... Quoi déjà ?

A chaque grève, on nous joue la complainte « des otages ». « Nous sommes pris en otage par ses fainéant de grévistes qui nous empêchent d’aller travailler ». Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à féliciter ceux qui m’empêchent d’aller travailler, notamment tous les jours où je me demande ce que je vais y foutre.

D’ailleurs, Guy Birenbaum et Mathieu Le Privilégié s’interrogent sur ce volet – le seul vrai – de la réforme des retraites : pourquoi travailler plus ? On pourrait décliner le terme sous différentes facettes, je l’ai fait l’autre jour vaguement : le progrès technique nous permet de travailler moins et le taux de chômage m’incite à penser que travailler plus tard ne sert pas à grande chose.

D’ailleurs, si vous voulez rigoler, allez à la page 23 de ce joli document pdf sur lequel je suis tombé par hasard en cherchant des informations sérieuses, sur le site du Ministère de la Santé (et pas dans un blog gauchiste)… Les braves gens qui nous gouvernent (le document est TRES sérieux) basent tous leurs plans sur un taux de chômage de l’ordre de 4% (7% au pire) pour faire leur simulation pour démontrer qu’il faut augmenter l’âge de la retraite.

Pourquoi travailler plus ?

« Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ? » s’interroge Guy. J’ai essayé de réfléchir, pour lui apporter une réponse, au nom de la solidarité entre blogueurs mais je ne vois pas.

Quel est ce principe idiot ?

L’andouille de droite dira : « Pour payer le supplément des retraites ? ». Bof. Pour payer les retraites, on n’a pas besoin de travail, on a besoin de pognon.

L’andouille de droite dira : « Tu vis plus vieux, tu consommes donc plus, il faut que tu travailles plus, c’est logique ! ». Avec 3 ou 4 millions de chômeurs et des caisses de supermarchés qui s’automatisent, des bistros qui se vident, des paysans qui s’occupent tout seul de 2000 cochons pour nous nourrir et développer les algues vertes (et d’hectares de céréales dont on fait la bière) et des bagnoles construites en Roumanie dont on fait les vidanges tous les 30 000 km et le plein à des bornes automatiques ?

En vivant plus vieux, j’aurais fait plus de gamin qu’il faudra éduquer, j’aurais besoin de plus de journalistes pour faire les clowns dans le poste, j’aurais besoin de plus de policiers pour assurer ma sécurité, … ?

Aucune raison valable de travailler plus. C’est ballot.

31 commentaires:

  1. La liberté c'est aussi de pouvoir travailler plus si on le souhaite. Non ?

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  2. Oui (à différentes conditions néanmoins).

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  3. Bon, tout dépend des critères qui vont être pris en compte pour définir la pénibilité. On verra bien, mais j'ai l'impression que parfois, vous ne considérez pas la question essentielle.

    Nous fonctionnons par répartition, le principe essentiel, c'est que NOUS payons pour les retraites de nos vieux. Or, ce système boite pour deux raisons : l'allongement de l'espérance de vie ne touche pas que les actifs, nos vieux vivent plus longtemps après la retraite et les chiffres le démontrent (c'est même cette espérance de vie là qui a le plus cru) ;

    l'équilibre démographique n'est plus assuré, il y a de plus en plus de vieux.

    Selon moi, 62 ans, c'est donc plutôt raisonnable (si on vit tous jusqu'à 110 ans, on continue à travailler jusqu'à 60 aussi ? Ne nions pas l'évidence...) ce qui ne l'est pas, c'est le taux plein à 67. Rien ne le légitime en effet. C'est surtout là qu'est le scandale, je trouve qu'on n'en parle pas assez.

    Là où je te rejoins c'est que toutes ces considérations valdinguent dès que l'on évoque le chômage et surtout l'idée bien de droite que le travaill n'est pas à partager.

    Mais il y a bien des raisons objectives pour reculer l'âge de départ en retraite. Si cela s'accompagnait d'une vraie politique d'emploi (et non d'un arrosage systémique de subventions) cela serait sans doute plus défendable.

    (d'toute façon, ce gouvernement est nul en tout)

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  4. Vlad,

    Elle existe, personne ne te met de flingue sur la tempe pour arrêter de bosser, je connais des gens de 70 ans qui bossent encore. C'est pour eux une sorte de hobby, presque. On ne va pas faire payer la majorité pour 3 gusses qui sont contents de continuer à s'occuper...

    Là, il ne s'agit plus de permettre de travailler plus mais d'obliger implicitement les autres à le faire également...

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  5. Dorham,

    Ce n'est pas nous qui focalisons sur les 60 ans, c'est le gouvernement qui met un préalable à toute négociation de faire sauter cette barrière ! Dans le fond, on s'en fout même totalement (je l'avais écrit), personne n'a assez de pognon pour partir en retraite à cet âge et ceux qui ont commencé jeune seront probablement "traités à part".

    C'est le gouvernement qui touche à un symbole... pour en faire un symbole. Et c'est là dessus que nous gueulons, parce que la durée de cotisation n'est pas le seul levier sur lequel il faut agir.

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  6. @Dorham
    On est d'accord. Je m'insurge un peu de me sentir coincé dans un système où on te décrète l'âge de ta retraite. Un système déficitaire qui plus est. Pareil pour la sécu, ça me gave d'être obligé d'être dans ce gouffre qui est mal géré. Personne n'ose le remettre en cause. Mais tout ça c'est hors sujet.

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  7. "...la durée de cotisation n'est pas le seul levier sur lequel il faut agir..."
    D'accord avec ça. Les socialistes proposent-ils autre chose ? Ca m'intéresse.

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  8. Vlad,

    Ce n'est pas hors sujet, j'ai juste dit que ce n'était pas le sujet du billet de pouvoir travailler plus.

    La sécu mal gérée ? Qu'en sais-tu ? Et pourquoi mal gérée ? Ce n'est pas le seul sujet mais quand des gouvernements successifs inventent la facturation à l'acte au nom de la bonne gestion, ça devient n'importe quoi. Le système de joint devient là pour être rentable, plus pour s'occuper de santé publique.

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  9. Vlad,

    Oui, ils proposent, ils ont présenté leur truc, mais je vais faire un peu le même raisonnement qu'avant : les propositions du PS seront à étudier pendant les élections, pas maintenant, ce n'est pas le sujet. La droite pourrait déjà démontrer qu'il y a réellement un problème...

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  10. Mal gérée : il n'y a qu'à voir le déficit s'accroître d'une année sur l'autre. Non ?

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  11. Pourquoi ne pas les prendre à leur propre jeu, ignorer cette question et intégrer le débat à une question plus globale (le chômage, le taux de rendement des régimes, les inégalités entre sphères d'activité, la définition de la pénibilité).

    Ce symbole, dont tu parles, est aussi un étendard de la gauche. On voit d'ailleurs qu'au PS, ils ne sont pas très à l'aise là dessus. Martine Aubry a dit que repousser l'âge du départ en retraite était nécessaire avant de se raviser.

    Par ailleurs, tu confonds là (ou peut-être pas, on sait ce que c'est qu'un commentaire, on ne se comprend pas toujours) l'âge de départ en retraite et la durée de cotisation, ce sont deux leviers différents, ce qui permettra d'ailleurs de partir à 62 ans avec une décote (et vraisemblablement à 65 ans ; or, c'est là qu'était là qu'est le symbole car 65 ans, c'est l'àge légal de départ en retraite).

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  12. Vlad,

    Pas depuis très longtemps... Depuis que la droite est au pouvoir. Tu peux faire une recherche google pour vérifier. Par ailleurs, le déficit n'est pas que lié à une mauvaise gestion mais à aussi à une mauvaise période économique. Surtout, ce sont les décisions du gouvernement qui sont mauvaises alors que dans ton commentaire, tu semble remettre en cause la solidarité nationale.

    Le Gouvernement la casse progressivement (forfaits hospitaliers, ...).

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  13. Dorham,

    Non, je ne confonds pas.

    Le PS a encore une fois oublié de faire de la communication politique. Le symbole c'est bien "60 ans". Martine Aubry puis DSK ont dit des conneries. Il suffit alors à l'extrème gauche et aux syndicats de s'engouffrer et le mal est fait.

    Mais il y a bien différents paramètres :
    - l'âge minimum,
    - la durée de cotisation,
    - l'âge "à taux plein".

    Du coût des socialos ont inventé une retraite à point, qui permet de concilier tout ça mais ils en oublient la communication politique.

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  14. Tiens je me suis fait la même réflexion que toi en lisant le billet de GB.
    Sinon j'ai compté ce matin le nombre de soixantenaire encore au taf sur un plateau d'à peu près 80 personnes: une seule!

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  15. "Non, je ne confonds pas."

    Tu vois ? Je me doutais bien que ce n'était pas le cas, j'avais émis des réserves.

    "Du coût des socialos ont inventé une retraite à point, qui permet de concilier tout ça mais ils en oublient la communication politique."

    Là, tu peux ma faire confiance, y a pas pire qu'une retraite à points, c'est une machine à gérer de l'exclusion, ils font bien de ne pas communiquer là dessus...

    Bon, allez, j'arrête de faire mon grognon... On a qu'à arrêter de payer des retraites, c'est trop usant comme sujet et puis ça m'emmerde de bosser pendant que les autres ne branlent rien...

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  16. El Camino,

    Dans mon domaine (l'informatique), le travail des séniors est un vrai problème : ils deviennent "has been" et surtout "fermés" (impossible de s'adapter à une nouvelle organisation du travail) et sont trop nombreux pour tous pouvoir passer "experts" ou "chefs". C'est une vrai catastrophe...

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  17. @Nicolas
    Tu sais moi je remet juste en cause des systèmes déficitaires. Les mecs sont payés pour gérer le pays, merdalo, droite ou gauche, faut qu'ils trouvent des solutions, on lance un débat ensemble pour voir quel pays, quel système et quelle entraide nous voulons bâtir.
    Je rêve sans doute un peu là.

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  18. Dorham,

    Oui, arrêtons de payer, je suis d'accord : prendre des sous aux gens pour en refiler aux autres sous prétexte qu'ils en récupéreront plus tard est une espèce d'horreur.

    Vlad,

    Oui, tu rêves. Des gugusses cassent délibérément le système au nom du libéralisme...

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  19. Vlad,

    Et le fait que le système soit déficitaire est un faux problème (le déficit global des comptes de l'état en un par contre). Si nos ancêtre avaient décidé que l'hôpital et la médecine étaient payés par l'état, on ne parlerait pas de déficit spécifique. La règle en comptabilité publique est de ne pas associer à une recette à une dépense.

    Il ne faut pas réfléchir en déficit, en rentabilité, ... mais en santé publique. Une fois qu'on aura commencé à réfléchir à ça, des questions à la con pourront se poser : le périmètre de la solidarité nationale (au sens large, y compris les fonctions standard de l'état) et le niveau de prélèvements (et quels prélèvements).

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  20. en lisant vos commentaires je me demande si le gouvernement, les syndicats et eric woerth se sont posé les mêmes questions.

    si oui ils ne se seraient jamais mis dans cette usine à gaz

    plus terre à terre je pense qu'il y a d'autres façons de financer les retraites que peut être les caisses ne sont pas si en deficit que ça que le gouvernement en fait son cheval de bataille et qu'il ne veut pas revenir en arrière même s'il sait qu'il a tort

    mais je rêve ....

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  21. tu penses que j'ai un peu raison ?
    est ce qu'il pleut à paris ?

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  22. bien !
    ça n'est pas pour parler du temps bien sur !

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  23. Non non, mais j'ai du taf, désolé. Vers 18 heures, un billet "pour toi" (pas que, hein) dans le blog bistro.

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  24. J'aurai aimé la trouver celle là : "on n’a pas besoin de travail, on a besoin de pognon". Tout est dit

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  25. Qui va embaucher quelqu'un de 63 ans ?

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  26. Je proteste, la question de savoir pourquoi les années de vie devraient être des années de travail, je l'ai posée en commentaire chez toi il y a peu. Guy n'est qu'un vil copieur, bouh !
    :-))

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  27. La productivité a doublé depuis 20 ans, mais.les salaires n 'ont pas bougé. Où est passé l'argent produit ? Si les salaires avaient suivi, les cotisations seraient suffisantes.

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  28. Anonyme de 00:43,

    Tu nous casses les burnes avec tes spams.

    Anonyme suivant,

    Oui... Le problème est toujours le même.

    Anonyme de 18:47,

    La question n'est pas que là.

    Poireau,

    Engueule le.

    Dominique,

    Oui... (Coluche avait sorti ça, à peu près).

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