Seb Musset parle de photovoltaïque et d'électricité, dans
son dernier billet. Du coup,
je vais parler environnement, aussi, c'est un thème porteur. D'ailleurs, c'était l'objet de mon dernier billet, à propos du réchauffement climatique et de Claude Allègre. Quitte à parler environnement et ridicule de la situation, j'aurais pu choisir de parler du retraitement des eaux usées.
Figurez-vous que j'étais pour deux jours en vacances dans une petite maison des bords du Golfe du Morbihan. La maison est « en pleine campagne » à 250 mètres de la mer. La maison n'est pas raccordée au tout-à-l'égout. Du coup, les proprios payent une taxe (200 euros par an, excusez du peu !) de « non raccordement » (probablement par dissuasion ?). Voilà probablement un des effets du Grenelle de l'Environnement : il faut maintenant payer une taxe parce qu'on utilise pas un service public qui n'est pas disponible dans le secteur !
Fort, non ?
Mais non, ça n'est pas l'objet du billet. Le ramassage des ordures à la campagne (c'est vrai qu'à Bicêtre, je m'en fous complètement : j'ai des bacs de couleur dans le sous-sol et ma concierge se démerde pour sortir les bonnes poubelles les bons jours).
Dans cette radieuse campagne sud-morbihanaise, jusqu'à peu, il y avait un ramassage hebdomadaire des poubelles marrons (les déchets domestiques) et des containers "centralisés" pour le reste : le verre d'un côté, le papier de l'autre et les emballages dans le dernier.
Les habitants du coin ont reçu un courrier les informant que ses deux derniers containers allaient fusionner. Autrement dit, le tri qu'ils faisaient depuis plusieurs années ne servait à rien !
Un de ces jours, ils vont nous annoncer qu'on pourra arrêter de séparer les ordures ménagères du reste ! Je m'attends à tout ! Aussi bien, le bilan énergétique du recyclage est si mauvais qu'il est urgent d'arrêter...
Parallèlement, on leur a annoncé la fourniture de containers individuels, un marron pour les déchets ménagers et un jaune pour les emballages et le papier, pour une mise en service à partir de novembre. Un type était passé, cet été, voir les proprios pour leur présenter le machin. Ils avaient bien précisé que c'était une maison de vacances, qu'il fallait les contacter à leur adresse principale, …
Ces poubelles individuelles ont pour vocation à peser les ordures (elles sont calibrées et équipées d'un dispositif permettant d'identifier le propriétaire) afin de payer les ordures en fonction de leur poids.
C'est à la mode et c'est inique.
c'est injuste : une famille pauvre avec des enfants en bas âges a plus de déchets qu'un gugusse comme moi (il faut dire que mes déchets sont généralement jetés dans des containers à verre),
c'est grotesque : les gens vont s'empresser de jeter leurs déchets dans les poubelles des voisins (d'autant que la pratique est déjà répandue, avec accord tacite de bon voisinage, la plupart des maisons du coin sont des résidences secondaires : on ne peut pas organiser nos vacances en fonction des jours de ramassage des ordures ! Tiens ! Les « boueux » passent mercredi matin, on lève le camp mercredi midi).
Quand nous sommes arrivés, mercredi, un papier attendait dans la boite à lettre pour engueuler les proprios qui n'étaient pas là pour la livraison des containers et les invitant à aller les chercher à une dizaine de bornes.
N'écoutant que mon courage, j'enfourche la Twingo familiale et me dirige vers le machin où un jeune gugusse m'explique les jours de ramassage : « le vendredi pour le marron et un mercredi sur deux pour le jaune sauf quand il y a un jour férié c'est décalé d'une journée, vous avez bien compris, signez là. »
C'était bien organisé ! Un « immense » hangar contenait des milliers de poubelles entassées, de toutes tailles : j'avais repéré les plus petites : elles rentraient aisément dans la voiture.
Le type me dit : « bon, je vais chercher vos deux poubelles ». « Comment ça, deux ? Je ne vais pas prendre celle du voisin, non plus ! » « Non, la jaune et la marron » « Ah ! Mais non, on a reçu un papier nous expliquant que les papiers et les emballages conservaient leurs emplacements de collecte » « Ah ben non, je viens de vous expliquer pour les tournées » « ah oui c'est vrai j'suis con ». Je suis plus un spécialiste des tournées au comptoir.
Je résume, hein !
Voilà le type qui débarque avec deux immenses containers (150 litres). « Quoi ? Aussi grande, mais ce n'est pas utile, la maison n'est quasiment jamais occupée par plus de 4 personnes. » « Oui, mais c'est une maison de vacances, les vacanciers produisent plus de déchets, on est obligés de donner des poubelles plus grandes ! »
Ah ! J'imagine que l'emballage des merguez pour le barbecue est plus volumineux que celui de la bidoche pour le pot-au-feu.
Je ne sais pas quelle andouille a fait une étude pour démontrer que le vacancier produit plus d'ordures surtout en pleine campagne à 20 km du premier marchand de pizza...
J'imagine que c'est une directive qui vient de Bruxelles... Enfin, j'espère...
Alors j'ai embarqué mes deux containers de 150 litres. J'avais pris la Twingo pour en mettre un de cent litres. Deux voyages le coffre ouvert : le bilan carbone est déjà mauvais.
A la vue du hangar, plein de poubelles, j'étais songeur. Sur la route, je regardais les poubelles que les gens avaient sorti pour le ramassage bi hebdomadaire du jeudi. Pas une seule aux normes. Toutes à changer. Aux frais du contribuable.
Le Grenelle de l'environnement, il a été organisé par le lobby des marchands de poubelles en plastique avec des roulettes ?