Mes copains blogueurs gauchistes, comme Le Coucou et Yann, ironisent sur le rapport du FMI et un paragraphe qu’ils attribuent immédiatement à DSK, le pauvre, sans s’imaginer trois secondes qu’il n’a probablement pas lu le rapport. Mon boulot étant d’écrire des notes diverses, je sais de quoi il s’agit : jamais le Président Directeur Général de la noble entreprise qui m’emploie n’en a jamais lues.
Toujours est-il qu’il conviendrait de mieux relire cette phrase avant de se lancer dans une attaque habituelle, comme si DSK était l’homme à abattre.
« Une augmentation de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite suffirait à stabiliser la part des pensions dans le PIB. »
Ce genre de phrase, personne n’y comprend rien. D’ailleurs, la part des pensions dans le PIB, tout le monde s’en fout ou presque. Par contre, la part des revenus du travail, y compris les retraites, dans le PIB est à, mes yeux, essentielle et était d’ailleurs l’objet de mon billet d’hier.
Du coup, à droite, ils rigolent bien : « "Le FMI, rappelez-moi son directeur, je crois que c'est un ancien socialiste, rappelle qu'il faut au minimum, pour préserver le pouvoir d'achat, reporter de deux ans l'âge de départ à la retraite", a ainsi ironisé Gérard Longuet, chef de file des sénateurs UMP. »
Mes camarades blogueurs gauchistes feraient mieux de taper sur Gérard Longuet. D’ailleurs, il qualifie DSK d’ancien socialiste : j’imagine d’emblée que les gugusses qui se prétendent de gauche vont se baser sur les propos de Monsieur Longuet pour enfoncer DSK.
Toujours est-il que M. Longuet a menti : le FMI n’a jamais parlé du pouvoir d’achat, dans cette histoire, presque au contraire, d’ailleurs, puisqu’en augmentant l’âge de la retraite, on fait baisser la part des retraites dans le PIB…
Mais tout cela est bien compliqué.
Il n’empêche que la priorité ne me parait d’enfoncer DSK, d’autant qu’il ne sera probablement pas candidat aux primaires, n’en déplaise à ses plus ardents supporters.
hortefeux et besson qui lisent pas les circulaires, dsk qui lit pas les rapports : ah ben on est bien :-)
RépondreSupprimerEvidemment que la priorité n'est pas d'enfoncer DSK. Complètement d'accord. Je suis effectivement peut-être un peu radical dans mon billet de ce matin mais je pense que NOUS devons être encore aujourd'hui plus exigeants à l'égard de celles et ceux qui doivent nous sortir du bourbier Sarkozy. Il y a eu sufisamment de bavures dans le passé pour ne pas réclamer une limpidité dans la communication et ce afin de ne pas laisser de brêches ouvertes à la droite comme c'est le cas aujourd'hui. Pardon pour ce commentaire bien trop long.
RépondreSupprimerYann,
RépondreSupprimerUn commentaire n'est jamais trop long (ou quand il l'est, je l'efface).
Justement, en tapant sur un type de gauche pour des propos qu'il n'a pas tenu, tu valides la politique du gouvernement. Ou pas.
Isabelle,
Bien sûr qu'ils ne lisent pas ! Et heureusement qu'ils peuvent déléguer. Le cas de Besson est un peu différent de celui de DSK : il est dans l'autre camp. Il se fait taper dessus : très bien !
En tant qu'ancien Lorrain, j'ai une déclaration solennelle à faire, et permettez que je profite de vos colonnes, ô Number One redevenu...
RépondreSupprimerVoici :
"Je connais bien Gérard Longuet. Je me suis mis moi-même en examen (de conscience) afin de ne jamais voter pour lui."
Sinon, comment ça DSK n'entend rien aux "rapports" ?
Les cuisses lui bouchent les oreilles.
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord. C'est quand même lui le taulier du FMI. Si je un jour je parlais à la place de mon patron, il ne tarderait pas à me renvoyer dans les cordes et à démentir dans les plus brefs délais. Hors ce n'est pas le cas.
RépondreSupprimerYann,
RépondreSupprimerIl s'agit d'une petite phrase purement factuelle (relis bien) dans un rapport, il n'y a pas de connerie. DSK n'a pas à engueuler le type.
C'est le jeu de la droite, maintenant, de lui renvoyer ça à la gueule, en faisant croire que le propos vient de lui et que DSK appuie la politique du gouvernement.
@nicolas très drôle le coup des cuisses :-)
RépondreSupprimerBon alors, on va dire que je suis tombé dans le panneau et que je suis un benêt;-) et pourtant...il n'y a pas de mousse sans bière.
RépondreSupprimerYann,
RépondreSupprimerJe n'ai pas dit ça. Tu es un blogueur, tu as un avis, tu l'exprimes.
Je n'ai pas dit que j'étais de l'avis opposé, je pense juste que le FMI devrait fermer sa gueule plutôt que de nous envoyer dans le mur.
Pendant ce temps, DSK travaille à la refonte de la gouvernance de ce machin, et c'est très bien. Il ne faudra pas que les gauchistes oublient qu'il permettra au pays en développement de peser plus sur ce machin.
Ce qui aurait été bien c'est que nos amis anti-DSK primaires lisent réellement le rapport au lieu de tomber dans le piège de Longuet.
RépondreSupprimerOutre que DSK en effet ne l'a pas pas écrit, le rapport parle de réformes en direction de la retraites des métiers les plus pénible. Longuet et ses alliés de la posture de la gauche radicale "l'oublient" d'autant que comme d'habitude, nos amis de la posture de la gauche radicale n'ont pas lu le document et se sont dit "chic chic tapons sur DSK il est vilain/méchant".
Pour sa candidature, me concernant tu te plantes: je suis un ardent supporter certes mais je ne suis pas sur qu'il revienne non plus...
Oui, j'ai du mal à comprendre (et j'en ai fait un long billet récemment) cette tendance à taper sur les autres portions de la gauche sans même se poser la question du vrai et du faux...
RépondreSupprimer"Les cuisses lui bouchent les oreilles."
RépondreSupprimerJ'viens d'me faire dessus... C'est malin !
Désolé.
RépondreSupprimerEh, mais tu as mal lu mon billet toi aussi: j'écrivais qu'il est difficile de savoir si DSK a vraiment signé le rapport. D'autre part j'évoquais dès hier clairement la possibilité que le Figaro ait amalgamé DSK (à travers une simple photo, d'ailleurs) et le rapport, pour emmerder le PS.
RépondreSupprimerArg ! Désolé, je viens de relire... A force de t'entendre taper sur le monsieur, j'ai mal interprété !
RépondreSupprimerInterdiction de se pencher sur la France
RépondreSupprimer"Dominique Strauss-Kahn, comme ses prédécesseurs français au FMI, s'interdit tout jugement sur la politique économique intérieure. C'est un engagement formel. Lorsque l'institution doit se prononcer sur tel ou tel aspect des mesures prises à Paris, le directeur général du Fonds ne participe pas aux débats, pas plus qu'il ne participe au vote. A ce titre, il n'a aucune influence sur le rapport annuel, le fameux article IV, que dresse le Fonds sur les forces et les faiblesses de l'économie de l'Hexagone. Histoire de ne pas être accusé de « favoritisme ». Les constats faits émanent des équipes d'experts de l'institution et les résolutions sont adoptées par un Conseil d'Administration auquel il s'interdit de siéger. "
De cette histoire moi je retiendrai plutôt son entretien au Monde daté d'aujourd'hui où il explique que "la croissance [de la dette ndlr] n’est pas due aux plans de soutien à l’économie mis en place pour empêcher
RépondreSupprimerl’effondrement de la demande" contrairement à ce que raconte Baroin et autres à propos de l'évolution du déficit public.
Je dis ça et pourtant je ne suis absolument pas un strauss khanien.Ni même un militant d'ailleurs
En tout cas je suis d'accord avec toi sur le fait que DSK ne se présentera pas en 2012.
Les politiciens, c'est quand même le meilleur moyen d'avoir des réponses à des questions posées à l'envers. La situation est telle, l'enrichissement d'une toute petite partie contre la paupérisation de tous les autres, qu'il faudrait que le fmi pense à mettre sur la table la question de la répartition.
RépondreSupprimerEnfin, c'est pas son rôle. Le vrai régulateur mondial devrait être l'ONU qui n'est pas, lui, monétaire !
:-))
C'est quoi, l'ONU ?
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