Ca sonne comme le titre d’une chaîne qu’aurait pu lancer Yann avec son billet de ce matin mais ça n’est qu’une discussion que semble avoir lancé mon billet (où je reprends, outre celui de Yann, ceux de Melclalex et de Dedalus).
Un bon président doit-il être populaire ?
J’avoue que je m’étais pas posé la question en ces termes, me contentant de constater la mauvaise popularité de Nicolas Sarkozy, ce qui est relativement rassurant comme moi : on est nombreux à penser pareil.
Ce sont deux twits de @careagit (je vais mettre un lien, mais c’est une grosse fainéasse, dans son blog) qui m’ont fait réagir. Le premier est parmi ceux qui illustrent ce billet.
« Suivre l’avis du peuple, ça s’appelle la démagogie, pas de la politique. »
Ben non ! C’est dire ça qui est démagogique, pour justifier toutes les décisions iniques prises. En l’occurrence, une majorité de Français est contre la réforme des retraites actuellement préparée et le fait savoir dans les sondages et dans la rue. Cette réforme n’étant pas au programme de l’UMP en 2007, les revendications du peuple sont légitimes. Le dossier devrait être remis sur la table, renégocié avec les partenaires sociaux, …
Certains, comme Ségolène Royal, demandent un referendum : la solution est-peut être là, proposer aux Français différentes orientations, par exemple le projet du PS et celui de l’UMP. C’est vraiment prendre les Français pour des cons que de croire qu’ils ne savent prendre des décisions : il suffit de leur poser les bonnes questions.
Et c’est être drôlement prétentieux que de penser que le gouvernement a raison contre tous.
Je n’ai pas fait de copie du deuxième twit de @careagit mais il disait en substance que le Président n’avait pas à être populaire puisqu’il a à prendre des décisions contre le peuple.
Outre ce que j’ai déjà dit, le président aillant été élu par le peuple, il doit le respecter, cette phrase de @careagit contient une grosse bêtise.
Le rôle du Président de la République n’est pas de prendre des décisions (sauf dans quelques domaines, notamment la politique étrangère) mais de présider la République. Les décisions, notamment pour toutes les affaires internes, sont du ressort du Parlement et du Gouvernement qui est responsable devant le Parlement en question, lui-même responsable devant le Président puisqu’il peut le dissoudre.
Pour dissoudre, t’as plus rien (ce jeu de mots est homologué par le Vieux Jacques).
La logique de la Cinquième République n’est, aujourd’hui, plus respectée.
Et c’est parce que le Président de la République a un rôle particulier, celui de garant des institution – une espèce d’arbitre, qu’on a élu, désigné pour nous représenter à cette fonction – mais aussi celui de nous représenter à l’international, qu’on doit lui faire confiance.
Pour cela, il faut qu’il soit populaire, non ?
Je parlais de chaîne ! Sont tagués les gugusses plus hauts, le Coucou avec qui j’aime bien papoter de ces histoires de démocratie, le Faucon qui est très attaché à l’élection du Président au suffrage universel, MHPA a qui j’ai foiré le lien dans mon billet de ce matin, Vlad et qui a profité de cette erreur (puis Thierry puisque dans la première version de billet, je l'avais mis en lien à la place de Vlad) et pour des raisons qui m’échappent : Dominique, CC, Tizel et Captain Haka.
Ca devrait aller.
Excellent billet... (et puis c'est quoi cette prétention de croire qu'on a raison contre tout le monde, et que le peuple est con... ?)
RépondreSupprimerVive la démagogie si la démagogie, c'est suivre les aspiration du peuple.
J'arrive, réunion et dès que je ressors, on en discute !
RépondreSupprimerFalconHill,
RépondreSupprimerVive la démagogie !
Ca Réagit,
Evite moi Twitter, please, je n'ai qu'un iPhone sous la main pour accéder à ce machin.
Bonne réunion !
Hahaha (rire sincère),
RépondreSupprimerdonc, finalement, contre l'avis du peuple, Sarkozy va invalider la dernière élection présidentielle.
Les mecs de droite n'en ont que pour le suffrage universel gaulliste et ils sont les premiers à dire que le peuple est trop con pour prendre ses décisions.
C'est du grand n'importe quoi...
Dohram,
RépondreSupprimerJe voulais dire que si Sarko ne prenait pas de décision, il serait populaire et réélu les doigts dans le nez comme tous les présidents en période de cohabitation...
Surtout, il n'aurait pas à s'autodissoudre.
Mais oui, du grand n'importe quoi...
Suivre l'avis du peuple, c'est peut-être mal positionner le problème : cela ne veut rien dire en fait.
RépondreSupprimerNotre démocratie n'a pas pris appui sur "Du Contrat social" de Rousseau pour rien.
L'élu doit donner des gages, il est au service du peuple (parce que le peuple l'a désigné) et non l'inverse. Ce faisant, il doit tenir compte de l'intérêt général. Si le peuple juge qu'il y a déséquilibre, il a le droit et même le devoir de rappeler à son élu qu'il est SON représentant et non son Guide suprême.
D'où l'on prend conscience que nous avons créé une deuxième monarchie, sans couronne...
Rappelons que Sarkozy n'a pas été élu pour conduire cette réforme des retraites : cela ne le disqualifie pas bien entendu pour la mener à bien (puisque cela s'avère finalement nécessaire), mais cela l'oblige à davantage tenir compte des multiples voix qui s'élèvent dans notre pays ; l'absence de concertation trahit un mépris pour la fonction, un mépris envers le suffrage qui a contribué à le faire élire, une totale indifférence envers le contrat social qui lie sa fonction à ceux qui la lui ont confiée.
Dorham,
RépondreSupprimerOui. "Il" n'est plus légitime...
Pardonnez-moi messieurs, mais je vais essayer de poser un certain nombre de questions avec le plus de candeur possible.
RépondreSupprimer- Comment définit-on les critères de popularité ? A quels moments et intervalles donnés ? Frapper un élu "d'illégitimité" me semble assez grave pour que la procédure soit un peu plus objective que des décomptes de manifestants et des sondages.
- Je n'ai jamais lu nulle part que notre République s'appuyait sur le Contrat social de Rousseau. Et quid de Montesquieu ? Grosso modo, la France n'a jamais tranché le noeud gordien, ce qui explique le sempiternel débat entre la rue et nos représentants. Néanmoins, la Constitution semble privilégier la seconde option :
" ARTICLE 3.
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. "
Si, réellement, il est impopulaire, ça tombe bien : on a un mandat à durée définie pour ça.
Le projet du PS en matière de retraite n'étant pas si éloigné, il pourra sans difficulté l'amender dès 2012.
"La logique de la Cinquième République n’est, aujourd’hui, plus respectée."
Sur ce point, on est d'accord. Sarkozy aurait du viser Matignon et non l'Élysée.
Henry,
RépondreSupprimerVous gueulez pour rien car on est d'accord.
Sauf sur un point : la popularité se mesure très bien par des sondages ou les gens dans la rue (on s'en fout qu'ils soient 100 000 ou 3 millions, la France est bloquée et on SAIT que 60 ou 70% des gens désapprouvent la réforme).
Nicolas Sarkozy a une légitimité constitutionnelle pour faire son job, il n'a plus de légitimité morale.
et bien @Nicolas tu as parfaitement talentueusement résumé la situation et ma pensée :
RépondreSupprimer"Nicolas Sarkozy a une légitimité constitutionnelle pour faire son job, il n'a plus de légitimité morale."
J'en suis ravi...
RépondreSupprimerAlors voilà, parlons-en !
RépondreSupprimerJe dois dire que ton argument sur le fait que le gouvernement n'avait pas placé la réforme des retraites dans son programme fait mouche.
Avec le bémol important que si chaque gouvernant instaurant une loi qu'il n'avait pas présenté lors de l'élection devait se soumettre a un référendum pour avoir l'adhésion du peuple... le pays serait ingérable.
Et puis la situation évolue, particulièrement lors de cette période -ci. Jospin n'ayant pas particulièrement prévu dans son programme socialiste, lui non plus, la vague de privatisation qu'il a pourtant faite.
Pour toute ces raisons donc j'ai tendance à dire qu'un gouvernement est légitime, a mon sens, sur l'intégralité du mandat que lui accorde le peuple. Ce mandant est un CDD de 5 sans remise en cause a mi-parcours que je sache !
Vient ensuite la question de la popularité. La popularité, pour tous, dégonfle au moment de mettre en œuvre les programmes. Obama, par exemple, peut en témoigner !
Le peuple est changeant, pour le moins. Le peuple fait et défait aussi ses opinions sous les effets des sondages, des actions des médias etc... Vogelsong a publié deux bons billets sur ces sujets (sondages). Le gouvernant n'a donc pas pour vocation de suivre les fluctuations, je le crois, mais de s'inscrire dans une idéologie qu'il n'a cessé de tenir auprès du peuple. Le problème de Sarkozy c'est justement qu'il ne cesse de fluctuer, lui aussi, sans ligne claire ni vision a long terme.
J'aime assez la réaction d'Henry. La popularité est une donnée que l'on ne devrait même pas mesurer en politique.
Question a vous, chers gauchisses. Qu'aurait été la suppression de la peine de mort s'il avait fallut, tout comme vous le préconisez aujourd'hui, s'en référer a l'avis de la majorité a l'instant T ?
Vous voyez quand vous voulez...
@Nicolas
RépondreSupprimerPrécision : je ne gueule jamais, même ivre.
Sinon, je pense que notre situation actuelle est liée à la personnalité du Président, certes, mais également à cette erreur majeure de réduire le mandat présidentiel à la durée du mandat des députés pour les faire coïncider. Je ne maudirai jamais assez Chirac et Jospin sur ce point.
Seb,
RépondreSupprimerAh ! Te voila. Ne faisons pas une réponse trop technique... mais pourtant les mots ont un sens.
"Pour toute ces raisons donc j'ai tendance à dire qu'un gouvernement est légitime, a mon sens, sur l'intégralité du mandat que lui accorde le peuple. "
Ce n'est pas le gouvernement qui a un mandat accordé par le peuple mais le Président et les députés.
"Ce mandant est un CDD de 5 sans remise en cause a mi-parcours que je sache !"
Si ! Du moins dans l'esprit de la Cinquième République. Le Président dirait : "Hé ho, les gars du gouvernement, c'est le bordel dans le pays, arrêtez votre réforme ou je vous vire et si les députés ne sont pas d'accord, je dissout et redonne la parole au peuple".
Pour le reste, je suis d'accord : les gouvernements font souvent des trucs qui ne sont pas dans les programmes et on ne peut pas les virer (néanmoins, Jospin a été éjecté - présidentielles puis préparation des primaires - aussi à cause de ses nationalisations...).
Quant à l'idéologie de Sarkozy, on est bien d'accord...
Par contre, la popularité, on pourrait en discuter longtemps. Ton argument sur la peine de mort est ridicule : la cote de Mitterrand était encore bonne en 82, les gens n'ont pas manifesté en masse contre la suppression de la peine de mort et aucun vote n'ayant été effectué, que des sondages, justement, on ne sait pas ce qu'auraient voté les gens.
Et la peine de mort ne touche qu'assez peu les citoyens dans leur vie (hein, au fond, on s'en fout un peu !).
Donc ton argument est complément démagogique.
La popularité du Président devrait être bonne car on devrait avoir confiance dans celui qui Préside la République ET qui gouverne la France... Ce sont deux rôles séparés.
Quand Maurois ne plaisait plus au peuple, Mitterrand l'a remplacé. Comme Chirac a remplacé Raffarin, comme Mitterrand a remplacé Rocard puis Edith Cresson. Sarkozy ne peut pas se remplacer puisqu'il tient le rôle du Premier Ministre.
Pourtant, il devrait.
Henry,
RépondreSupprimerOn reste d'accord.
L'abolition de la peine de mort était dans le programme socialiste il me semble.
RépondreSupprimerSeb,
RépondreSupprimerLa Réforme est légitimée par une conjoncture qui a complètement changé entre l'entrée au Pouvoir de Sarkozy et aujourd'hui. Cela a indiscutablement changé la donne. On ne va pas le nier.
Le fait que cette réforme n'ait pas figuré dans son programme n'indique pas qu'il n'aurait rien dû faire, en effet, ce serait absurde de défendre cette idée, mais tout du moins, qu'il aurait dû davantage laisser la place à la concertation et davantage prendre en compte l'expression du peuple. Sans le mépriser.
On voit bien aujourd'hui que cette Loi va encore peser sur les plus pauvres, les plus petites pensions. Un libéral peut travailler jusqu'à 67 ans. Un ouvrier, beaucoup moins et les données aujourd'hui prises en compte pour évaluer la pénibilité sont très largement insuffisantes.
Après l'allongement de la durée de cotisation, c'est l'âge que l'on repousse. Pour un smicard à vie, c'est le double effet Kiss Cool !
Il y a un déséquilibre dans cette réforme ; c'est une réforme contraire à l'intérêt général, absolument favorable à une somme d'intérêts particuliers.
Vlad, c'est un râleur de plus, pas Saines Colères ????!
RépondreSupprimerDorham,
RépondreSupprimerTu as raison.
L'Hérétique,
Mouarf ! Avec Vlad, je me trompe toujours depuis quelques semaines. Ce matin, je le mettais deux fois en lien et ce midi je confonds "un râleur de plus" et "saines colères".
La légitimité des urnes ? Il ne faudrait pas sous-estimer l'indignation des français...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est le coeur du débat !
RépondreSupprimerRemplaçons le parlement par des sondages et qu'on n'en cause plus! Si les français veulent majoritairement le rétablissement de la peine de mort, on la rétablit. Si en mai il sont majoritairement pour la réforme des retraites, on l'adopte; si en novembre ils n'en veulent plus, on l'abroge. Si en janvier ils ont changé d'avis, on la rétablit. Etc.
RépondreSupprimer" C’est vraiment prendre les Français pour des cons que de croire qu’ils ne savent prendre des décisions "
Quoique M. Frêche, homme de gauche et fin politicien, considère qu'il est élu par des cons. Il l'a dit, il le savent et ils l'ont réélu haut la main. Je suis de son avis.
En admettant que, quand ils pensent comme vous, ils soient intelligents et sachent prendre les bonnes décisions. N'empêche que rien ne garantit que quelques mois plus tard il ne se remettront pas à penser con. Ils sont versatiles, Nicolas, versatiles et inconséquents.
Jacques,
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de ça ! On a des élus compétents contrairement aux gens qui ne peuvent pas connaitre tout. Ce n'est pas une question de connerie, si vous expliquez clairement les enjeux aux gens, ils comprennent, mais il ne faut pas leur mentir.
En Suisse, quand il font une votation, ils ont des taux de participation dérisoire parce que les gens savent qu'ils ne sont pas compétents sur certains sujets. Par exemple, s'il y avait un sujet "éducation", je refuserais de participer (n'ayant pas de môme et étant coupé du circuit scolaire depuis 20 ans : je n'ai d'ailleurs jamais fait de billet sur le sujet).
Il se trouve qu'aujourd'hui on a une très forte contestation pas un vague sondage qui dit qu'on préférerait que Madonna mette une culotte bleue.
Je suis content de n'être pas tagué sur ce sujet.
RépondreSupprimerJe pense que pour résoudre cette question sans fin, il y auriat la solution d'accroitre les pouvoir de l'Assemblée Nationale et de lui fournir la possibilité par un vote, de destituer le président.
Nos députés sont nos représentants et ne sont pas aussi versatile que l'opinion.
Quoi ?
C'est l'Assemblée qui a voté la réforme ?
Merde… tout le fruit est pourri, alors ?
:-))
Hello ! Je rentre juste et je vois que je suis aussi tagué. J'avais vu de mon iphone le titre de ton billet dans la journée sur twitter et j'ai pensé à ce titre qui était sonnait bien et voilà que je découvre que je suis tagué. Il vient demain, sarko sur mon département, à 45 km de chez moi le bougre, dommage je bosse et pas une minute de libre sinon j'aurai fait le voyage.
RépondreSupprimerBon je vais essayer de jouer le coup avec ce tag. J'ai pas le talent de Nicolas mais je vais essayer de faire de mon mieux pour demain matin !
Répondu...
RépondreSupprimerPas sérieusement, faut pas pousser ! :)
En tout cas, un président impopulaire est certainement un mauvais président.
RépondreSupprimerMerci du tag!
Poireau,
RépondreSupprimerJe ne crois pas qu'il faille aller jusque là... Ca serait peut-être pire ! Puisque le Président est là pour assurer la stabilité.
Dominique,
Au boulot !
CC,
Je vais te lire...
Le Coucou,
Je t'ai lu !