Globalement, la valeur ajoutée se définit comme la différence entre les recettes d’une entreprise (le chiffre d’affaire) et ses achats. Cette part est se répartit globalement entre salaires, « profits » et impôts (hors impôts sur les sociétés). Il est donc normal qu’à gauche on s’inquiète de la répartition de cette valeur ajoutée entre salaires et profits.
La part du travail a beaucoup baissé depuis 1975 lit-on parfois ce qui est vrai mais elle avait beaucoup augmenté avant, avec l’incidence des chocs pétroliers. La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à la valeur qu’elle avait dans les années 50 et 60. La vraie baisse a commencé vers 1983 quand on a commencé à se rendre compte que la crise était durable et qu’on a serré un peu les boulons. Ce constat devrait amuser les réactionnaires et trouer le cul des gauchistes. On trouve des lectures très rigolotes, à ce sujet, comme ce document de l’iFRAP de 2006.
Je vais illustrer un billet avec un joli schéma (issu de ce pdf) qui montre l’évolution de la part du travail dans la valeur ajoutée depuis 1913. Nous sommes à un niveau effectivement relativement bas, à peu près le même, d’ailleurs, que celui qui a précédé la crise de 1929 pour vous montrer à quel point on est dans la merde, mais à environ 3% de moins « seulement » qu’au cours de la période entre 1950 et les chocs pétroliers du début des années 1970. Tiens ! On est aussi juste au niveau de celui qui a précédé la guerre de 14… On est dans la merde, disais-je, d’autant qu’une bonne guerre avait aussi mis fin à la crise de 29.
On lit parfois dans les blogs que la part du machin a baissé de 10% par rapport à 75. C’est vrai mais la vraie baisse est de l’ordre de 3% (ce que faisait remarquer un commentateur – de droite – de 100000V).
Mais au vu de cette courbe, ces 3% paraissent primordiaux.
Il me faudrait maintenant trouver une conclusion politique si j'étais un blogueur sérieux. Et je n'en vois qu'une possible, hautement déprimante : cette baisse n'est pas le bon argument pour lutter contre la réforme des retraites, d'autant que la précédente baisse est parallèle à la mise en œuvre de la retraite à 60 ans. Ce qui semble logique d'ailleurs : si on fait bosser les gens plus longtemps, la part de leurs salaires dans la valeur ajoutée augmente...
Heureusement que je n'ai jamais utilisé l'argument dans un billet (de mémoire, mais je l'ai fait en commentaire, par fois, ou, plus précisément, de la part du salaire dans le PIB).
Mais il y a tant d'autres raisons de lutter contre cette réforme !
Notamment parce qu'il n'y a pas que la valeur ajoutée qui créée de l'enrichissement. D'ailleurs la crise de 29, hein !, ce ne sont pas les travailleurs qui l'ont générée. On reste les dindons de la farce.
Il me faudrait maintenant trouver une conclusion politique si j'étais un blogueur sérieux. Et je n'en vois qu'une possible, hautement déprimante : cette baisse n'est pas le bon argument pour lutter contre la réforme des retraites, d'autant que la précédente baisse est parallèle à la mise en œuvre de la retraite à 60 ans. Ce qui semble logique d'ailleurs : si on fait bosser les gens plus longtemps, la part de leurs salaires dans la valeur ajoutée augmente...
Heureusement que je n'ai jamais utilisé l'argument dans un billet (de mémoire, mais je l'ai fait en commentaire, par fois, ou, plus précisément, de la part du salaire dans le PIB).
Mais il y a tant d'autres raisons de lutter contre cette réforme !
Notamment parce qu'il n'y a pas que la valeur ajoutée qui créée de l'enrichissement. D'ailleurs la crise de 29, hein !, ce ne sont pas les travailleurs qui l'ont générée. On reste les dindons de la farce.
Nos papys ils étaient aussi bien payés au temps du STO.
RépondreSupprimerNicocerise,
RépondreSupprimerPar rapport à la VA, oui ! Donc la valeur ajoutée ne doit pas être la référence...
Est-il possible que cette baisse de 1983 soit due à l'énorme bêtise faite par la gauche de désindexer les salaires ?
RépondreSupprimerDe toute manière pour un type de droite, le personnel est toujours trop cher, sauf si c'est un médecin ou un consultant !
:-)
J'ai essayé de déchiffrer le graphique, et j'y retrouve à peu près ce que tu dis… Dans la chute de cette part du travail après 81, est-ce que d'une manière ou d'une autre le coût des nationalisations n'a pas joué un rôle? (je n'ai jamais compris à l'époque pourquoi on indemnisait grassement les actionnaires, au lieu de fixer un niveau à la limite de la spoliation, beaucoup plus moral…)
RépondreSupprimeroh la belle courbe !
RépondreSupprimerhaha ou est passé le fric ? Dans les dividendes.
cf la courbe chez moi , faut que je fasse le billet d'ailleurs.
Là je dis oui ! Je reconnais déjà plus le Nicolas gauchiste auteur de très bon billets politiques il y a de ça quelques temps. Je n'aimais pas trop faire la une de ton blog dans des articles qui ne me semblaient pas très justes...
RépondreSupprimerPoireau,
RépondreSupprimerJe ne sais pas !
Le Coucou,
Je ne sais pas !
Dagrouik,
Au boulot !
Val,
Je te réponds dans l'autre billet (mais je te charriais !).