C’est Doudette qui insiste : il faut que je raconte ici comment j’ai sauvé la vie d’un type, hier soir. Ce n’est pas que je ne voulais pas le faire mais j’avais totalement minimisé la portée du coup de fil que j’avais passé au Gros Loïc, hier soir. D’autant que je dois reconnaître une légère ébriété, hier soir toujours : je pars de Bicêtre une semaine, je suis bien obligé de boire un coup avec tout le monde en rentrant. On est humains.
Nous avons, au Kremlin-Bicêtre, un personnage incroyable. Il tient un « machin » qui vend des journaux (le vieux Jacques y bosse parfois pour se payer ses Kirs). Le monsieur a une hygiène incroyable. Surtout une absence d’hygiène, d’ailleurs, tellement il pue. Les policiers et pompiers du quartier qui ont participé à l’événement d’hier ne me démentiront pas. Je vais dans sa boutique tous les deux ou trois ans, quand je vais visiter un copain à l’hôpital et que je cherche un truc à acheter pour lui meubler la vie. Je me rappelle de la dernière fois, j’avais acheté « détective » pour une andouille qui ne savait probablement pas lire. C’était pour rendre service.
A ce stade du billet, je propose que tous les gens qui connaissent le personnage à partir de cette modeste description (le marchand de journaux qui pue) laissent un commentaire. Globalement, Bicêtre est aussi connu pour son « libraire ».
Comme tous les soirs (mais la première fois depuis longtemps, je rentre de vacances), j’étais hier soir avec Corinne, sa mère et le gros Loïc à l’Amandine (et paf, une tournée chacun, autant pour mon foie…) quand le gros nous a dit avoir accompagné le libraire, voisin, à l’hôpital… Vous connaissez le Gros Loïc, il brode.
Je rentre à la Comète, Home Sweet Home, vers 21 heures. Je bois un verre avec le Vieux Joël et je vois mon libraire passant dans la rue, portant deux sacs (il venait de chez Leclerc). Il était 21h14, quand j’ai appelé le gros Loïc pour l’informer de cet événement : « tu nous racontes des conneries, ton libraire sort de chez Leclerc ». Je ne pouvais pas me tromper, le libraire porte une perruque assez reconnaissable.
J’avais oublié cet incident anodin quand le gros Loïc me l’a rappelé, vers 14 heures, aujourd’hui, je sortais de table. C’est alors que je me suis rappelé du libraire, ou, plus exactement, de la silhouette passant devant moi. Je me rappelle d’un machin maigrichon, habillé en bleu clair.
C’est normal, il sortait de l’hôpital, habillé en pyjama. Il s’était échappé de l’hosto.
Le Gros Loïc voulait l’attendre devant l’Amandine, suite à mon appel, mais comme il ne venait pas, il est descendu et l’a retrouvé, assis sur une bitte, en face de la maison de retraite.
Le gros Loïc lui a alors proposé de l’aider à ramener ses courses à la maison et a pris ses sacs. Le libraire a suivi. Arrivé à la maison, le gros a posé les sacs pour aider « l’autre » à ouvrir la porte. Il a alors constaté le contenu des sacs : cinq bouteilles de mousseux chacun. Dix bouteille, quoi…
Le gros, fin psychologue, questionne… Le libraire voulait se suicider au mousseux. Boire les dix litres et partir.
Je vous passe la suite, le gros qui appelle les pompiers pour amener le libraire à l’hosto pour la deuxième fois de la journée et tout ça…
Tout ceci est évidemment véridique et si je n’avais pas appelé le gros Loïc pour rigoler en voyant le libraire sortir de Leclerc, ce dernier serait actuellement cané.
On ne s’intéresse jamais assez à la vie des autres…
La maison Volner ne m'en voudra pas de l'avoir citée, c'est elle qui vend du produit qui nécessite dix litres pour un suicide (je plaisante, n'importe quel alcool aurait pu faire l'affaire, mais si ça tombe sur moi, je choisis un machin à 45 degrés).
La maison Volner ne m'en voudra pas de l'avoir citée, c'est elle qui vend du produit qui nécessite dix litres pour un suicide (je plaisante, n'importe quel alcool aurait pu faire l'affaire, mais si ça tombe sur moi, je choisis un machin à 45 degrés).
Rien que l'idée de boire 10 litres de Volner, ça donne envie de se suicider, tiens... D'ailleurs, j'ai un doute, ces bouteilles font plutôt 75 cl, isn't it?
RépondreSupprimerEt voilà comment l'on reçoit une Légion d'honneur. En tous les cas plein de gugusses l'obtiennent pour bien moins que cette attention humaine.
RépondreSupprimer"On ne s’intéresse jamais assez à la vie des autres…"
RépondreSupprimerOui !
Val,
RépondreSupprimeron n'est pas à 25 près !
Yann,
Justement, je n'en veux pas...
Jean,
Oui, hein !
eh ben.
RépondreSupprimerje peux confirmer que jegoun ne dit pas de conneries à propos du libraire: ça pue tellement que même quand je n'ai pas encore acheté le canard de la semaine j'hésite à entrer dans son magasin. et je me demande si ce qu'il a sur la tête est vraiment une perruque...
ce libraire est resté un point d'interrogation, probablement vaguement un peu timbré, mais je m'intéresse moins aux gens que monsieur jegoun donc je n'avais pas cherché à savoir plus que ça...
il faudra penser à payer un coup au gros Loïc
En plus, porter dix bouteilles, c'est pas terrible pour le dos… ça va coûter cher à la Sécu tout ça. Faudrait tenter le rhum à 59°, de Marie-Galante.
RépondreSupprimer"On ne s’intéresse jamais assez à la vie des autres…"
Martin,
RépondreSupprimerIntéresse toi donc aux gens. Il faut les connaitre : ils forment l'électorat... Par contre, il faut savoir s'y intéresser en s'en foutant : j'ai un don.
Fabien,
Le suicide doit il est remboursé par la sécu ?
Il n'est pas très futé non plus le libraire: ingurgiter dix litres, quand deux ou trois litres de vodka suffiraient !
RépondreSupprimerIl avait peut-être très soif.
RépondreSupprimerMais qui peut avoir l'idée de se sucider au mousseux ? Franchement…
RépondreSupprimer:-)
Ca ressemble à une immense farce, je sais ! Sans compter mon Patrick qu'était mort et qui ne l'est plus.
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