France Info nous apprend qu’une prime au mérite pourrait être distribuée aux chefs d’établissements scolaires.
« Le ministre de l’Education confirme sur France Info la signature d’un accord avec les syndicats de chefs d’établissements (proviseurs de lycées et principaux de collèges). Accord qui met en place une prime sur objectifs pouvant aller jusqu’à 6.000 euros tous les trois ans.
"Le gouvernement a décidé de développer une rémunération variable liée aux performances de nos cadres, comme cela existe dans l’immense majorité des entreprises de notre pays (...)" »
Quelqu’un peut-il expliquer à notre ministre que l’Education Nationale n’est pas une entreprise. Que le but d’un Service Public n’est pas de faire du profit, d’augmenter les dividendes versées aux actionnaires ou la cotation des actions d’une entreprise ?
« "Je pense à la politique du projet pédagogique d’un établissement, je pense aux performances, aux résultats scolaires par rapport aux prévisions qui ont été faites. Je pense à la capacité d’intégrer des élèves en difficultés", justifie Luc Chatel. "Il s’agit de valoriser l’engagement personnel des acteurs de l’Education nationale (...) Nous avons décidé de nous tourner vers une politique beaucoup plus audacieuse dans ce domaine", conclut Luc Chatel. »
« L’engagement personnel des acteurs de l’Education nationale » ? Un de ces jours, on aura tous les acteurs ! La concierge du collège aussi ?
L'objectif, à terme, c'est une très large autonomie des établissements scolaires, sous l'égide d'un proviseur patron de sa petite entreprise. Il pourra par exemple recruter lui-même ses professeurs.
RépondreSupprimerD'ailleurs, l'accès à ce poste de directeur d'EPLE, réservé autrefois aux enseignants, a été ouvert aux autres cadres de la fonction publique. Un signe qui ne trompe pas.
Ca n'en est pas moins lamentable.
RépondreSupprimerDisons que n'est pas dans la tradition du système scolaire français. On se rapproche du modèle de l'enseignement privé sous contrat.
RépondreSupprimerJ'ai cru, au titre, qu'on allait parler de patrons de brasserie.Déçue dès la première ligne, du coup, je ne lis pas le billet jusqu'à la fin.
RépondreSupprimerDonc d'une casse de plus dans le service public et le fonctionnariat.
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerIl n'est pourtant pas très long...
Tiens, on en parle à la radio, justement.
RépondreSupprimer"ce principe va générer de la tension dans les établissements, et entre le principal et les professeurs"; dit je ne sais pas qui
Il était question, il y a peu, de rémunérer les élèves à l'assiduité, dans certains établissements.
Ha ha ha !
Ceci dit, il faut relativiser les choses. Tous les cadres de la fonction publique touchent des primes au résultat, bien supérieures à celles promises au chefs d'établissements. C'est un mouvement de fond depuis une bonne décennie, qu'on aurait du mal à stopper. Notons au passage que ce sont les socialistes qui l'ont lancé en 2001 en introduisant la notion de performance dans l'administration (je balance des noms : Fabius, Migaud).
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerOui. Haha. J'étais tombé sur la dépêche par hasard mais je me suis rendu compte après avoir fait le billet qu'elle fait la une de plusieurs sites d'information.
Paul,
Ca n'en est pas moins choquant. Mais j'ai décidé de faire mon billet quand j'ai vu que le ministre faisait une comparaison avec les entreprises.
Oui, la comparaison est choquante, j'ai bondi ce matin en écoutant france info. Il aurait très bien pu comparer aux autres cadres de la FP.
RépondreSupprimerCet élément de langage était clairement préparé, mais je ne comprend pas très bien quel est l'objectif...
Pourtant il me parait clair : plus tu compares le service public à une entreprise commerciale, plus les gens adhèrent.
RépondreSupprimerLicencions par un dégraissage intensif tous les élèves pas productifs !
RépondreSupprimerComment tu veux que je rentabilise ma classe dans une optique de performance, quand certains se vautrent sur des radiateurs poussés à fond, hein ???
MHPA,
RépondreSupprimerDerrière l'humour, tu as raison. Si le CE est payé au mérite, la moindre des choses est qu'il puisse choisir ses élèves...
Dans la mesure où les fonctionnairolâtres s'indignent, je suppose qu'il doit s'agir d'une mesure intéressante…
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerJe ne suis pas fonctionnairolâtre, juste fonctionpublicolâtre.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe n'est même pas une nouveauté... Les chefs d'établissement ont déjà reçu des primes, les recteurs en reçoivent aussi lorsqu'ils suppriment des postes.
RépondreSupprimerAjouté à la notion de ministères régaliens (inutile de "garantir un emploi" en dehors de ces ministères) il devient de plus en plus clair que l'éducation future ex-nationale est considérée comme une marchandise.
Entièrement d'accord !!!
RépondreSupprimerPareil pour les flics et les commissaires. N'importe quoi cette politique du chiffre.
A quand la prime au mérite pour les employés d'une morgue d'hôpital ???
"Pourtant il me parait clair : plus tu compares le service public à une entreprise commerciale, plus les gens adhèrent".
RépondreSupprimerIl me semble que les français dans leur majorité n'adhèrent pas à l'équation école = entreprise commerciale. Même les écoles privées n'ont rien de commercial, et seraient choquées de se voir comparées à des entreprises
C'est vrai qu'il n'y a que le proviseur qui fait vivre un lycée...
RépondreSupprimerLes profs, ces feignasses sont soit en grève soit en vacances...
L'an prochain, pour que mon proviseur ait sa prime, je vais mettre 20 systématiquement à tous mes élèves, comme ça, les chiffres de la réussite du lycée vont augmenter...
Une mission de service public, l'enseignement à nos enfants qui devient une performance rémunéréé à la prime. Tout le symbolisme de la droite est là…
RépondreSupprimer:-))
Axel,
RépondreSupprimerCette notion de ministère régalien m'a toujours fait rigoler. Comme s'il n'y avait pas de police privée. Voire de "centres d'agrément" qui se substituent à la justice.
Vlad,
Fais gaffe, tu tournes gauchiste !
Paul,
Evidemment, c'est juste la manière de présenter : "je ne vois pas pourquoi un chef d'établissement ne serait pas jugé en fonction de ses résultats comme dans le privé".
Eddye,
Tu voudrais pas, non plus, que tout le personnel soit jugé au mérite ?
Poireau,
Ouais. Enfin, pas de la droite, juste d'un libéralisme de droite qui se cherche...