En salle

02 janvier 2011

L'oligarchie vous salue

L’année est repartie !

L’UMP parisienne recommence à ressembler à n’importe quoi. Les blogueurs font leur bilan. Je prends des résolutions, dont celle de mettre des photos de cul, dans ce blog. Je commence avec des photos de moi avec des copains et des copines, presque à poil, au bord de la piscine, cet été, n’ayant pas d’autre modèle sous la main. Et les chaînes de blog redémarrent !

C’est Yann qui commence à me taguer. « Nicolas Sarkozy peut être remplacé, y compris par un(e) leader socialiste, en préservant les intérêts essentiels de l'oligarchie. » La question est très compliquée pour un dimanche matin, on n’y comprend rien. Je vais répondre « oui et non ». Quel que soit le président élu, il sera obligé de ménager la chèvre et le chou. On est mal barrés.

Je vais donc répondre à Alain Lambert, mon copain de Twitter mais visiblement pas de politique. « Nous avons été anesthésiés par les 35 heures, les RTT, le RMI, le RSA, et autres tromperies du même genre. » dit-il ! Je vais répondre rapidement : non. Trop facile. Nous avons été anesthésiés par des années de politique imbécile à la botte d’une oligarchie qui n’a pas probablement rien demandé : la France est la troisième destination préférée des investisseurs, la presse nous le rappelait récemment.

La dette que vous dénoncez sans cesse et qui réduit toute les marges de manœuvre n’a pas commencé avec les 35 heures ou le RMI : elle n’a pas vingt ans, elle croit progressivement depuis près de 40. Vous n’aviez pas trente ans, vous n’étiez pas vieux. Nous avons été anesthésiés par des personnalités politiques qui n’ont pas vu un changement, qui ont continué à puiser dans la caisse pour faire des conneries.

Je vais avoir 45 ans cette année ; je vis dans une France en crise depuis l’âge auquel on commence à s’intéresser à l’actualité. Pour vous dire, je me rappelle même quelques interventions de Pompidou, à la télé. Ce n’est pas ma génération, celle des 35 heures, du RMI, des radios libres et du Sida qui a créé la merde dans laquelle nous sommes.

Ma génération, elle, elle est dans la merde. C’est presque la première génération a subir les effets de cette gestion inconsidérée. Ce n’est pas de savoir que mes copains plus jeunes connaîtront pire qui me rassure.

La France est riche : c’est la cinquième puissance économique mondiale, avec devant nous un pays de cinq fois plus d’habitants et un autre de 10.

Ce n’est pas de travail dont nous avons besoin, c’est de justice.

Alors, dans les blogs, nous continuerons à dénoncer cette politique inique.

Je vais répondre à Yann : je me fous de l’oligarchie. Elle continue à gagner plein de pognon et en a gagné plein quand nous sommes passés aux 35 heures. La dette n’est qu’un transfert de fond entre notre poches et les leurs. Les exonérations de charges, lors du passage aux 35 heures ont continué à profiter à l’oligarchie.

Nous allons continuer, dans les blogs.

Nous somme dimanche, la vie reprend son cours après les agapes rituelles.

18 commentaires:

  1. En même temps, une année 2011 qui commence par un week-end, c'est une année qui commence bien...
    Elle devrait être formidable;
    Au moins pendant les deux premiers jours les politiques sont restés calmes.

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  2. "Ce n’est pas de travail dont nous avons besoin, c’est de justice."

    Tu veux dire que plus juste, la France sera plus forte ?

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  3. Merci à toi, tout à fait d'accord.

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  4. Que nous ne soyons pas d’accord n’est pas, en soi, un problème. Au contraire, c’est une façon de vivre en démocratie et aussi d’échanger nos avis.
    A la lecture de votre billet, je regrette que le mien ait été perçu comme une mise en cause d’une part des jeunes et d’autre part des prestations sociales.
    S’agissant des jeunes, je pense qu’ils ne font que reproduire un modèle social dans lequel ils ont été formatés. Ils n’ont pas eu la chance de vivre la grande époque où les hussards de la République avaient engagé une lutte sans merci contre le clergé et faisaient de l’école un lieu d’excellence où chaque enfant qui naissait avait sa chance même si le milieu social dans lequel il naissait l’impliquait plus ou moins dans la réussite scolaire. Je persiste à penser qu’il nous faut réenchanter l’enseignement car c’est là que se scelle le destin d’une nation et rien ne serait pire que nous en restions dans une bataille de discours sur les moyens sans nous poser quelques questions fondamentales sur la finalité de l’éducation et de l’enseignement.
    S’agissant des prestations sociales, je reconnais avoir un problème avec l’assistanat. Dernier enfant d’une famille nombreuse d’un petit cordonnier d’un village de 300 habitants je n’aurais eu aucune chance de progresser dans la vie si je n’avais été stimulé par le défi que me lançait cette naissance modeste mais Ô combien digne et respectable. Simplement, dans ces familles, on nous apprenait à ne pas tout attendre de la société. Selon moi, toute communauté humaine pour créer richesses et emplois a besoin de l’imagination et de l’effort de l’ensemble de ses membres. A l’inverse, l'excès d'assistance altère la responsabilité individuelle, bafoue l'équité et compromet la croissance. Aujourd’hui, l’action publique a atteint ses limites, elle s'appuie en effet sur des prélèvements sans cesse croissants dont l’efficacité est devenue dérisoire. Je n’hésite pas à proclamer la dignité souveraine du travail, source de richesse matérielle et morale. C’est son fruit que l’on redistribue. L’oublier bafoue sa valeur. Je crois que l'activité doit demeurer la norme et le chômage l'exception, comme le montre l'exemple de nombreux pays industriels qui connaissent un niveau d’emploi bien supérieur au nôtre.
    La dépense sociale doit être réorientée. La solidarité doit se conjuguer avec le respect et la dignité de la personne. Les modalités d’intervention et de redistribution sont aujourd'hui très étatiques, et il faut remotiver chacun dans sa responsabilité individuelle. Donner une seconde chance à ceux qui sont à la recherche d’un emploi doit rester une exigence fondamentale de notre société.
    Voyageant beaucoup à l’étranger, je suis frappé par le fait que de nombreux pays ont réussi à trouver un modèle économique qui permet à toute personne sans qualification de vivre de son travail. Pourquoi notre société n’y parvient pas ?
    Elle protège sans compter ceux qui sont à l’intérieur du marché du travail sans se poser de questions sur ceux qui sont à l’extérieur comme les jeunes et les seniors.
    Bon, j’ai déjà dépassé mon quota de tolérance sur le blog, je vais donc m’arrêter.
    Je vous demande cependant de croire que c’est par le débat que l’on trouvera des solutions et que ce serait contreproductif d’alimenter dans notre société fragile des antagonismes irréconciliables.
    Bien cordialement,
    Alain Lambert

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  5. Cher Alain,

    (je ne sais pas si ça se dit "cher" quand on cause à un ex sénateur, mais vous êtes probablement la seule personnalité qui me soit chère dans ce bordel qu'est la blogosphère).

    Nous sommes probablement d'accord sur le fond mais mon propos ne vise qu'à "casser votre raccourci" : les 35 heures ne sont pas la source de tous les maux.

    Dans mon billet précédent (celui avec plein de liens), un commentateur imbécile m'accuse de ne pas travailler. Je suis au bureau de 8h10 à 18h25, environ, tous les jours. Il est clair que pour maintenir tous mes blogs, je ne fais pas que bosser, mais mon boulot est aussi d'assurer une permanence : si la terre arrête de tourner, mon employeur trouvera un type pour expliquer qu'il (l'employeur) n'y est pour rien. El le démontrer.

    Je suis d'accord : la dépense sociale doit être réorientée ! Mais n'accusons pas la gauche et les 35 heures. Elles n'y sont pour rien ! Elles ne font que défendre un modèle société auquel je crois.

    Alors je vais répondre, en mode "Partageons mon avis". Hier, j'ai été invité à bouffer à Jim. En marchant, le long de la Nationale 7 pour aller chez lui, il m'a fait remarquer que la station service était dorénavant propriété d'une grande chaine de distribution. Il n'y a plus de personnel; juste des automates pour payer.

    C'est le progrès : les Chinois qui faisaient un boulot chiant auparavant n'ont plus à faire ce boulot. Ainsi va la vie.

    Mais arrêtons de nous faire croire que le travail est encore LA valeur qui nous sortira de la mouise. Je ne sais pas qui est propriétaire de la station service en question mais il n'encourage pas le travail.

    Et c'est en ça que je me désolidarise des critiques de l'oligarchie (voir mon billet) ; je crois qu'ensemble (c'est tentant de vouloir l'écrire au pluriel), nous pouvons inventer un monde meilleur.

    Certains d'entre nous n'ont pas les capacités de bosser, de produire,... Basta ! Filons leur trois euros pour se payer des bières : le RMI.

    Il n'est pas la cause de nos maux.

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  6. Pour favoriser le débat Monsieur Alain faut faire court. On a pas fini la première phrase de votre commentaire que vous avait déjà gagné par KO.
    Le taulier se sent obligé de faire aussi long.

    C'est le malheur de la politique, vous nous gavez de mots et après vous nous tondez.

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  7. Il me semble que le problème de notre société, ce n'est pas le haut niveau de protection sociale qu'elle avait jusqu'à l'arrivée d'Atila à l'Élysée, mais l'appauvrissement de l'état.
    L'action la plus urgente de la gauche, si elle revient, devrait être de restaurer les finances publiques en établissant un véritable impôt sur le revenu, avec une lourde augmentation des plus fortunés (mais pas seulement eux).
    Ensuite, il y aurait le système d'éducation à remettre sur des rails, parce que l'avenir du pays en dépend plus que d'autre chose.

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  8. J'ai du respect pour Alain Lambert mais il est comme nombre de ceux qui n'ont jamais été salariés ou pas depuis fort longtemps: il ne se rend pas compte du progrès social qui ont été amenés par les 35h. Et puis surtout nous avons les salariés les plus productifs au monde, notamment grâce à cela.

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  9. Nicocerise,

    Tu racontes n'importe quoi.

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  10. Le Coucou,

    Oui, la priorité est de remettre de la justice fiscale et des sous dans la caisse !

    Romain,

    Oui, les non salariés (et ceux qui aiment vraiment beaucoup leur job, je suppose que c'est le cas d'un politicien) oublient...

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  11. Tu sa raison..que d'injustices..parfois je me sens coupable..car retraitée de l'enseignement je m'estime favorisée mais j'ai une fille de 27 ans sans boulot..quand je vais en ville, à Paris surtout que je vois tous ces gens qui dorment dehors..je me dis..c'est pas possible...un vrai scandale...merci de dénoncer ,de résister...

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  12. Yann veut dire que même après une victoire de la gauche en 2012, les choses dureront identitquement ?
    Si oui, j'en suis convaincu et tout à fait effrayé. Notre vote ne sert à rien pour changer la structure du pays…
    :-|

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  13. Poireau,

    Ca changera, mais il n'y aura pas de bouleversement.

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  14. Pou répondre à ces questions et comprendre cette tendance oligarchique, il va falloir refaire de la sociologie des élites (comme ça a déjà été aussi dit ailleurs : http://yannickrumpala.wordpress.com/2010/08/17/eric-woerth-et-le-futur-de-la-sociologie-des-elites/ ).

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