En salle

03 février 2011

Piketty et la révolution fiscale

Mon envoyé spécial en Belgique me communique cet article de Alternatives Economiques avec une interview de Thomas Piketty suite à la mise en ligne de son site dont je parlais récemment, avant de faire un billet plus sérieux sur le thème : la révolution fiscale. Dans mon billet je disais à peu près la même chose que lui (ce qui est normal, vu que c’est son site qui m’avait inspiré, je reste une bille en économie, rassurez-vous).

Je résume néanmoins pour les faignasses qui traineraient pas ici.

Il est partisan d’une « fusion » de la CSG et de l’impôt sur le revenu au profit d’une espèce de CSG avec « un barème progressif très simple qui permette de la rendre plus juste. »

Ce nouvel impôt serait accompagné de simplifications importantes qui permettront un gain de salaire et donc une réelle augmentation du pouvoir d’achat. Seuls seraient pénalisés ceux qui gagnent plus de 8000 euros par mois, notamment parce qu’avec le système actuel, ils arrivent à échapper à l’impôt sur le revenu : ils en payent proportionnellement moins que les « classes moyennes » (lors de l’affaire Bettencourt, on avait dit qu’elle payait en gros 8% de ses revenus en impôts).

Il propose que cet impôt soit nominal : rattaché à chaque personne et non pas à chaque ménage. C’est ce que j’avais dit nananère.

J’avais dit aussi que le fait d’avoir des enfants ne devait plus générer des avantages en termes d’impôts sur le revenu. Il dit à peu près la même chose (avec des nuances, les « bénéfices » liés aux enfants seraient fixes quels que soient les revenus des parents).

Par rapport à mon billet de l’autre jour, il s’affirme partisan du maintien de l’ISF. « Dans une période où les revenus stagnent et où les patrimoines prospèrent, il serait insensé de le supprimer. En outre, les gros patrimoines peuvent se structurer de manière à ne produire que peu de revenus du capital imposables, comme l'a montré le cas de Liliane Bettencourt. Il faut donc imposer les deux. »

A la lecture, on ne peut qu’être d’accord ! Auparavant, je ne m’étais jamais affirmé comme un grand fanatique de ce machin, je vais changer !

Enfin, le nouvel impôt sur le revenu, la CSG bis, serait prélevé à la source. Je n’ai jamais été réellement pour mais je veux bien changer d’avis (pour une raison sans rapport : les déclarations étant dorénavant pré-remplies, la signature de ces machins n’est plus, dorénavant, que symbolique).

Vive Piketty !

Amen.

10 commentaires:

  1. Dis donc ! Tu changes d'avis très facilement !
    Ça doit être encore plus facile avec 2, 3, ... 17 1/2 !
    :)

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  2. Ce qui se comprends bien a de bonne chance d'être efficace. Après des années d'usines à gaz des modifications claires ça changera. Seul les riches avec leurs experts comptables profite des régimes complexes.

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  3. Piketty part su deux piliers qui me plaisent bien : la simplification (que chacun comprenne ce qu'il paie) et la répartition juste. A partir de là, forcément, le résultat est plaisant ! :-))

    [Ah bon, t'as un envoyé en Belgique, mazette c'est du blogage mondialisé ! :-) ]

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  4. Gildan,

    Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !

    Nicocerise,

    Oui, c'est important de bien énoncer.

    Poireau,

    Oui, je ratisse large...

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  5. « A la lecture, on ne peut qu’être d’accord ! »

    Ben non, pas forcément…


    De toute façon, quand un type de gauche dit qu'il va rendre l'impôt plus juste, il faut comprendre que les gens qui gagne décemment leur vie vont en payer davantage. Et que, hormis les fonctionnaires et les assistés sociaux, tout le monde va trinquer.

    (En gros, hein…)

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  6. Didier,

    (gagneNT, bordel !)

    D'une part, vous avez mal lu (Piketty exprime que seuls ceux qui touchent plus de 8000 euros par mois vont "trinquer" avec ce qu'il propose). Et d'autre part, ben oui, bordel, seuls ceux qui gagnent de l'argent ont les moyens de payer des impôts or, actuellement, c'est le contraire qui est fait puisque tout le monde paye la TVA.

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  7. Il est à mon sens plus juste de taxer les revenus du patrimoine que la valeur du patrimoine elle-même.
    D'abord parce que la valeur d'un patrimoine n'est pas toujours facile à estimer (exemple : les gens qui ont une petite maison familiale à l'île de Ré).
    Surtout parce que avoir un patrimoine ne signifie pas que l'on soit riche au sens d'un train de vie ou de moyens financiers. Un gars qui a une belle maison de famille n'est pas forcément riche en revenu. Doit-il être obligé de vendre son bien pour échapper à l'imposition ?

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  8. Paul,

    sauf qu'il ne s'agit pas d'un "impot sur le patrimoine", mais d'un '"impot sur la fortune".
    L'exemple que vous prenez est celui de quelqu'un qui a du patrimoine, mais dont on ne peut décemment pas dire qu'il détient "une fortune".
    Tout est donc une question de seuil, mais il est bien évident qu'on peut maintenir l'ISF sans ruiner les petits propriétaires.

    Nicolas,
    la révolution fiscale, c'est le titre d'un ouvrage de Jack Lang, paru en 2006. Je crois que la fusion de la CSG avec l'impot sur le revenu était déja proposée dans ce bouquin.
    Ce qui ne veut pas dire que Thomas Piketty n'est un quelqu'un de brillant.

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