31 mars 2011

Blanc de tête d'oeuf

La tête n’est pas à la rédaction de billets de blogs, aujourd’hui pour des raisons que j’ignore mais probablement lié au fait que j’hébergeais un gugusse, à la maison hier – hips – mais je ne peux m’empêcher de signaler ce billet d’un gars qui pense répondre à mon billet à propos du vote blanc.

Vous me connaissez ! Quand je découvre un blog, je visite à fond. J’ai commencé par la blogroll et la partie « blogs politiques ». La plupart sont fermés depuis belle lurette et l’ami Guy Birenbaum sera ravi de savoir que son ancien blog – celui d’avant celui chez lepost.fr ! – figure encore des blogrolls. Versac aussi, comme Jules et Luc. Ca m’amuse beaucoup, ça montre à quel point des gugusses vivent dans leur propre coin, sans s’occuper du monde qui l’entoure. Et qui me donnes des leçons de morale.

« Je ne peux reprocher à @jegoun de ne pas avoir poussé très loin la réflexion ».

Par cette phrase qu’il publie m'autorise à l’insulter ce dont je vais m’abstenir mais dire qu’un type publie un billet sans avoir poussé la réflexion revient à le traiter d’imbécile, je le remercie. Qu’il sache néanmoins que j’ai fortement poussé la réflexion à propos du vote blanc : pas un seul gugusse n’a réussi à me mettre dans la tête sur la poindre piste pour m’indiquer en quoi il serait utile à part faire croire aux gens qu’on s’occupe un peu d’eux…

Rien. Nib. Aucun argument valable. D’ailleurs la République n’en veut pas. Tout le monde s’en fout mais ça me réveille.

Je vous recommande la lecture de son billet si vraiment vous avez le temps. Didier, vous pouvez troller. « Comme s'il s'agissait de choses différentes. » reste pour moi inexpliqué de même que le « passons… » (oui, autant passer, quand on n'a rien à dire...). J’en viens au « D'ailleurs, sa vision des électeurs est un peu simpliste ».

Mon garçon, tu devrais rencontrer les gens dans la vraie vie. Sans le moindre talent, tu fais un billet qui symbolise tout ce que je conchie dans la blogosphère.

« J'y vois là très exactement la déliquescence de la politique française, qui, sans s'en rendre compte, s'auto dénigre. »

Qu’est-ce que çà veut dire ? JE suis la politique française et je m’auto-dénigre ?

« Et là je réfute l'idée que le vote serait une chose sans importance, c'est au contraire un geste qui a son importance culturel, presque cultuel en ces temps de débat sur la laïcité en démocratie. »

Bon. Si tu n’as que ça comme argumentation à m’opposer, je vais continuer à voter rose, le blanc ne m’intéresse pas.

On m'expliquera ce qu'est une importance culturelLE. Je n'ai pas poussé très loin la réflexion. Ni la relecture de mon billet, d'ailleurs.


30 mars 2011

Interdisons le vote obligatoire

Suite à mon billet à propos de la reconnaissance du vote blanc, plusieurs blogueurs ont répondu à la chaîne que j’avais suivie (Gaël vient de le faire, à l’instant, Bembelly l’avait fait hier et j’ai vu d’autres réponses). Je vois aujourd’hui, chez Hern, que Laurent Fabius s’est prononcé, quant à lui, pour le vote obligatoire !

Hé ho ! Qu’on me laisse faire ce qu’on veut ? Si je prends une cuite un samedi soir veille d’élection et que j’ai trop la tête dans le cul le dimanche pour aller voter, je ne tiens pas à être pénalisé. De même, je ne vois pas pourquoi j’obligerais quelqu’un à être porteur de mon choix de vote en faisant une procuration et comment je pourrais d’une part avoir une totale confiance et d’autre part l’obligé à voter en mon nom pour un projet politique ou un candidat auxquels il n’adhérerait pas.

Je ne sais pas si on peut adhérer aux candidats mais la question n’est pas là.

« Il y a deux choses à faire : comptabiliser les votes blancs. Je suis pour, aussi, que l'on rende le vote obligatoire. Le vote n'est pas simplement un droit, c'est un devoir. » a dit M. Fabius.

Oui, c’est un devoir moral. Et à force de traduire les devoirs moraux dans la loi, on en finit par oublier la politique…

D’autant que ça équivaut à pisser dans un violon (surtout que l’inscription sur les listes électorales n’est pas obligatoire…).

Voilà, on se tape une abstention sans précédent dans un contexte d’un vote dont tout le monde s’en fout pendant qu’on a la guerre à nos portes et une catastrophe nucléaire au bout du monde et il se trouve quelques individus pour relancer leurs sujets de prédilection, juste pour qu’en parle : le vote blanc et l’obligation de vote.

Je me fous du vote blanc et de l’obligation de voter, ce qui m’intéresse c’est comment remettre la France dans un état normal et donc de lui coller un gugusse de gauche, avec un projet de gauche, à la tête en 2012.

Bon, je vais néanmoins illustrer ce billet avec une photo de Laurent Fabius, ça faisait longtemps.

Je vote si je veux et pour qui je veux. Ca me parait essentiel en démocratie.

L'UMP en ordre de bataille pour 2012

Nous apprenons que le bureau politique de l’UMP, réuni à l’Elysée, a décidé du plan pour se remettre en ordre de marche pour 2012, dans l’optique de ne pas multiplier les candidatures de la droite et du centre,  aux prochaines élections Européennes.

Un nouveau parti politique sera créé, l’Union pour une Mutation Présidentielle dont la direction temporaire sera confiée à Monsieur Edouard Balladur et vice-présidée par MM. Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing qui auront en charges des primaires selon un calendrier semblable à celui du PS.

Les candidats auront donc jusqu’à l’été pour faire connaître leurs projets politiques pour la France, suffisamment efficace pour assurer le maintien de la France dans les tous premiers rangs des nations mondiales tout en la réformant en profondeur pour affronter l’avenir un certains. Ces projets devront non seulement être sérieux mais être porteur d’un espoir pour être suffisamment mobilisateurs pendant la campagne.

L’été sera consacré à la campagne proprement dite, une fois que les projets auront été formellement déposés et la primaire. Le vote, réservé aux adhérents des partis pouvant composer une « majorité de droite en France », permettra de déterminer celui qui représentera ce magnifique mouvement à l’élection et qui prendra la tête du nouveau parti politique.

Sont pressentis, comme candidats aux primaires, Mme Boutin, MM. Bayrou, Borloo, Copé, Dupont-Aignan, Fillon, Morin, Sarkozy, Villepin.

Un congrès fondateur sera organisé aux alentours du 15 avril. Les animations seront confiées à M. Raffarin. L’ouverture de séance sera faite par M. Pasqua, doyen putatif.

Ah ! Je sens que je suis en forme, moi ! Je m’entraine pour préparer mon billet du premier avril. Et puis, ce n’est pas souvent qu’on a l’occasion de mettre une photo de Balladur dans un billet de blog et de parler de Giscard.

UMP : de l'eau dans le gaz au sommet du bateau ivre ?

Quand l’actualité politique est tellement énorme que je ne trouve plus de conneries à brailler ici, j’aime à constater que les éditorialistes professionnels sont dans le même cas que moi… Cette dépêche me le confirme.

« L'UMP, ce lourd paquebot de l'unité (...) est en train de se fissurer et de prendre l'eau. » nous dit un (je ne cite pas de nom, n’ayant absolument rien contre les gens, je suis juste amusé). A propos, le paquebot du FN a été saisi, finalement ?

« Ce naufrage est notamment dû à une série de "ruptures" pratiquées par le chef de l'Etat. » Ben, oui ! Il a été élu sur le thème de la rupture… Rupture « "avec la neutralité de l'Etat (ou des partis) vis-à-vis des religions" et "avec 65 années d'étanchéité totale de la droite vis-à-vis de l'extrême droite"... » C’était dans son programme, ça ?

« Tout cela pour masquer un échec sur les questions essentielles que sont pour les Français le pouvoir d'achat, l'emploi, la Justice fiscale et sociale. » Il a oublié la sécurité, l’immigration, … Et la justice « tout court ».

Un autre reprend le truc de la « Marine » : « Les cantonales ont libéré la parole dans la majorité. Et l'UMP se donne des allures de bateau ivre... » Tiens ! Il a pompé le billet du vieux, hier, qui disait : « l'UMP  est devenue un bateau ivre aux mains d'un capitaine qui ne tient plus du tout le cap. »  Il faut dire que papy s’y connaît bien un trucs d’ivrognes.

« L'éventualité d'une élimination au premier tour (...) dévalue l'autorité du président sur les siens". » Ah ! Merde.

Un autre : « Le chef de l'Etat est un caméléon qui a fini par décevoir toutes les sensibilités qu'il avait réunies sous un même toit. » Pour ma part, je n’ai JAMAIS été déçu par un caméléon.

Encore un autre : « si ce climat délétère persiste, beaucoup vont quitter le navire avant qu'il ne soit envoyé par le fond. » Allons bon ! Encore un bateau…

Au suivant : « Un général dont l'étoile pâlit. » Très joli…

Celui-ci aussi : « s'il y a de l'eau dans le gaz au sommet, c'est le prix du gaz qui inquiète à l'étage en dessous. »

29 mars 2011

Tempête du désert politique

Avec tout le pataquès dans la majorité – convient-il encore de l’appeler ainsi ? – le sympathisant de gauche ne peut qu’être amusé ! Le Premier Ministre et le chef du parti se rentrent dans le chou pendant que des appels à quitter l’UMP commencent à être lancés par des partisans de Dominique de Villepin…

Amusé, c’est un mot, il doit aussi être satisfait que ces bisbilles dans le camp opposé masquent celles de son propre camp, notamment la polémique qui commence à voir le jour à propos de l’appel signé par 48 députés pour soutenir Martine Aubry qui, en tant que cheffesse du PS a toute la légitimité pour mener la préparation de la Présidentielle. Le candidat, que ça soit elle ou une ou un autre, n’aura une légitimité qu’après les primaires.

Pause publicitaire : la photo n’a rien à voir avec le sujet du billet. Je l’ai piquée à Pur Délire qui nous en propose souvent.

Ce qu’il y a de bien, en cette période, c’est que les esprits sont plus échauffés chez les chefs de droite que chez les chefs de gauche.

J’imagine ceux qui parient sur la non-candidature de Nicolas Sarkozy ou sa déroute magistrale pour reprendre les rênes de l’UMP pour une victoire en 2017 (voire en 2012).

J’imagine ceux qui sont en embuscade, « à la gauche » de l’UMP, voire au Modem, pour déterminer à quelle période il conviendra de se lancer pour avoir une chance de griller ses petits camarades pour espérer devenir le troisième ou le quatrième homme de cette présidentielle.

On a les ambitions qu’on mérite. Je me demande si le chien de la photo, celui qui encule un poulet, n'a pas un léger rapport avec le billet, quand même.Il n'avait pas de pigeon sous la main ?

Vote blanc : Muscadet, pour moi

« Dans ce contexte, le vote blanc ressemble une énième tentative d'enfumage ou de diversion pour éviter le véritable débat sur la nature même de la Cinquième République. »

C’est dans ces termes que DPP termine son billet à propos du vote blanc dans lequel il me tague. Je ne l’aurais pas exprimé ainsi. J’aurais dit que ça ne changerait rien, qu’il fallait bien élire des types pour nous gouverner, que si l’offre politique n’était pas satisfaisante il fallait bien faire, que de toute manière ce sont des hommes et des femmes pour qui on vote, pas pour des projets, que les élus ne sont pas obligés d’appliquer leurs programmes…

Mais au final, ça revient au même et je reprends à mon compte sa formulation .

On a beaucoup parlé d’abstention à propos de ces cantonales mais au final, dans les blogs politiques, les tauliers se sont lâchés : il faut aller chercher l’électeur, mouiller la chemise, reparler aux classes populaires, … J’en passe.

Il y a un autre motif à cette abstention que j’ai vaguement relevé à plusieurs reprises : d’une part, on ne sait plus pourquoi on vote et, d’autre part, on s’en fout, de cette élection. Vous pouvez donc aller lire El Camino et Nicolas (pas lui, pas moi, ni lui, un autre).

Certains blogueurs sont même allés pariés pour une abstention record, à la Présidentielle, alors que c’est une participation record que l’on pourrait voir : les gens votent pour un gugusse, lui confient les clés pendant cinq ans et reviennent. Ils font pareil avec leur maire (à la limite, ils ne savent pas qu’ils votent pour des listes).

Pour les Européennes, ils votent au hasard, si possible pour un parti antieuropéen et opposé au gouvernement en place. Pour les régionales, ils votent pour le sortant parce que dans le fond, ils ne sont pas trop mécontent et, au final, le métro ne roulent pas si mal… (ben oui, la précédente élection date d’un an, et les transports collectifs en Ile-de-France sont le seul enjeu dont on se rappelle).

Alors, les cantonales, hein ?

La reconnaissance du vote blanc ne serait qu’une rustine.

N.B. : C’est une chaîne ? Je tague Alter-oueb, Ju, Isabelle, Cuicui, Bembelly et Nicocerise.

Départements UMP : on rebrasse les cartes ?

Un micro-drame se joue dans les Hauts-de-Seine : Jean Sarkozy est obligé de soutenir Patrick Devedjian « après lui avoir fait la guerre pendant des mois ». Mais c’est une autre dépêche qui a retenu mon attention, ce matin : « Le troisième tour des cantonales devrait porter le député-maire UMP de Vannes et ancien ministre François Goulard à la présidence du conseil général. »

Cette nouvelle retient mon attention surtout parce que j’ai habité Vannes pendant trois ans (mais sur le fond, je m’en fous totalement).

François Goulard est souvent présenté comme le chef de file des députés favorables à Dominique de Villepin (qui a rencontré Nicolas Sarkozy avant les élections).

Il va remplace Joseph Kerguéris, centriste, qui ne se représentait pas.

28 mars 2011

Plus de la moitié des nouveaux élus PS sont des femmes

Cela dit, pas de quoi fanfaronner... Les hommes restent largement majoritaires dans les Conseils Généraux, "les femmes représentant seulement 13,8% des élus."

Pas de billet d'Olympe ?

Portraits d'un nouveau monde

J'ai été contacté par France 5 qui voulait me présenter une collection exclusive de 24 documentaires multimédia d’auteurs coproduite par France Télévisions & narrative, regroupés dans six thématiques, hébergées sur son site.

J'en ai découvert quelques uns ce week-end. Je vous les conseille.

Cantonales : les lendemains qui chantent ?

J’ai été médisant, ce matin, en attendant une avalanche de billets de blogs à propos de ces cantonales. Il y a bien Tizel et Captain Haka (Edti : Stef aussi, le temps que je publie ce billet). Dadavidov nous présente le vrai visage de Marine Le Pen. Aurel bosse sur son département (aidé par Arnaud). Romain aussi. Du côté de Tours, ça s’agite : Gaël, Dominique, … Nico fait un cauchemar. Un dessin par jour revient sur la débâcle dans les Hauts-de-Seine.

Mais la blogosphère est étonnamment calme.

Il n’y a plus que les journalistes et les politiciens qui s’activent.

Par exemple, Bruno Petit-Roger nous explique comment François Fillon et Jean-François Copé comptent sur le fait que Nicolas Sarkozy se présente en 2012 et échoue pour assurer leurs propres avenirs…

Pendant ce temps-là, Martine Aubry place ses pions. Elle se prononce pour une sortie du nucléaire histoire d’être bien avec les Verts. Elle confirme qu’elle ne se présentera pas contre Dominique Strauss-Kahn. Cinquante députés vont lancer un appel en sa faveur. Enfin, elle présente une mesure phare de ce qui pourrait être son programme : la création d’emplois-jeunes financés par les mesures fiscales prises ou annoncées par la droite.

Martine Aubry doit maintenant rassembler la gauche. On lui souhaite bien du courage…

Elle a déjà le soutien d’Authueil, semble-t-il !

Non analyse d'un non événement

Le changement d’heure de ce week-end a eu au moins un mérite : me maintenir au lit, ce matin. J’ai renoncé à me lever vers 6 heures ou 6 heures 30 pour lire une actualité insipide sur le web voire des blogs politiques du même métal. Cette élection n’a pas passionné les foules alors lire des banalités me laisser froid. Du coup, ça me laisse sec pour le billet.

L’abstention recule vaguement mais très reste forte. Ben oui. Qui allait se déplacer pour un scrutin dont personne ne connaît les enjeux (demandez donc à un électeur au hasard s’il a vraiment voté en fonction du programme de gouvernance pour une assemblée départementale) ?

La gauche gagne et la droite perd. Ben oui, un scrutin local et la majorité en place depuis près de 10 ans prend une baffe.

Le Front National est haut. La belle affaire, il était déjà à 12% aux cantonales de 2004 et à 19% à la présidentielle de 2002. Tiens ! Il était à 14% à la présidentielle de 1988. Ca fait plus de 20 ans qu’on nous fait le coup. Le FN fait un joli score à un scrutin où l’abstention et un tas de machins le favorise. Il n’y a qu’en 2007 qu’il a fait vraiment moins… Les électeurs avaient probablement cru au volontarisme de Nicolas Sarkozy.

Tiens ! Ce dernier est donné en difficulté pour la prochaine élection présidentielle. La belle affaire. A peu près tous les anciens présidents étaient donnés perdant, un an avant l’élection…

Alors les analystes analysent, les commentateurs commentent, …

Alors que les blogueurs bloguent... Bon anniversaire au blog de Rimbus. Bravo à Melclalex dont le candidat dont il avait en charge la campagne a gagné. Bravo à Trublyonne qui a été élue.

27 mars 2011

Se sentir bien dans les blogs : ces rituels qui apaisent

Cette fainéasse de Yann n’a pas fait son billet, ce matin. Généralement, il le sort un peu avant sept heures, le matin. Fin novembre, j’ai changé de lieu de travail, ce qui fait que je ne suis plus « pressé » le matin alors j’attends le billet de Yann, je le lis, je le RT et m’en vais prendre ma douche. Ce matin, il est un peu en retard

C’est un de ces nombreux rituels que j’aime bien, qui font qu’on se sent bien dans la blogosphère. C’est en partant d’eux que je voulais finir la chaîne que j’ai commencée hier : « se sentir bien dans ses blogs ». Disp y a répondu. Le Coucou aussi.

C’est à lui que je pensais, ce matin, en me réveillant : le rébus va sortir, comme tous les dimanches à 10 heures. Le même rituel, pour moi (sauf quand je suis en Bretagne, me réveillant plus tard)… Regarder, chercher, ne pas trouver, twitter.

Aujourd’hui, j’ai trouvé. La réponse n’est pas Jean Lecanuet. J’ai trouvé avant sa parution, car je suis très fort.

L’autre rituel du dimanche matin est la lecture de la semaine de Sarkofrance (je pourrais la lire la veille). 203 semaines qu’il tient. Il est très fort.

Ces rituels sont apaisants…

Il est dix heures.

Un bistro qui brûle !

A lire chez Ménilmuche.

26 mars 2011

Au comptoir de la Comète, les verres entrechoquent les Verts

Une fois n’est pas coutume, il y avait hier une réunion publique à la Comète, organisée par Europe Ecologie Les Verts. Je me suis intéressé à partir du moment où les braves gens ont demandé aux clients du comptoir de fermer leur gueule car ils ne s’entendaient plus parler. Au comptoir, il y avait Djibril, le vieux Joël, Tonnégrande et le gros Nicolas moi. Et d’autres, mais on s’en fout, s’il fallait s’occuper du peuple, maintenant…

Mes camarades de comptoir étaient très remontés et j’ai fini par larguer aux organisateurs « Hé ho, à quatre, on va faire plus de chiffre d’affaire que vous à 30 alors il faudrait arrêter de nous casser les couilles et replonger immédiatement dans la vraie vie ».

Etant sensé être une sommité locale en matière de politique, mes camarades m’ont demandé de quoi il retournait, quel était l’objet de cette réunion. N’étant absolument pas au courant du dossier, j’ai rangé le fond d’objectivité qu’il me restait et leur ai sorti ma version : « la commune a un projet immobilier dans le haut du Kremlin-Bicêtre, avec une petite partie de logements sociaux. Les gens réunis ici sont des propriétaires de logement dans le coin qui vont être expulsés comme de vulgaire sans papier. J’ai même vu une dame qui se prétendait de gauche propriétaire d’un petit pavillon qui n’allait pas être expulsée mais allait avoir un immeuble construit au pied de chez elle, si ce n’est pas malheureux, en pleine campagne, à un kilomètre de Paris. Dans le quartier, les pouvoirs publics sont en train de couvrir l’autoroute qui fait tant de bruit pour limiter ce dernier et dessiner une belle avenue au dessus, avec des espaces verts, et tout ça. Les braves gens sont malheureux, ils vont être expulsés et ne vont être indemnisés qu’à hauteur de 80% du prix du marché. Mais ils ont oublié de penser que les prix du marché s’établissaient après les travaux en question, y compris la démolition de leurs baraques et qu’ils ont bien de la chance de se voir verser des clopinettes. »

Je répète : c’est ma version, pas celle des braves gens et des organisateurs.

A un moment, je suis sorti avec la petite dame en question, celle qui se prétend bien à gauche et qui l’est probablement, et nous avons eu une explication un peu franche. Presque virile alors que je n’avais rien demandé, ne connaissant pas le dossier et étant là pour boire un coup avec mes copains. Elle me disait que ceci n’avait rien à voir avec la gauche et la droite mais je lui ai demandé si elle serait allée, quand même, à cette réunion si elle n’était pas propriétaire de son pavillon. Elle n’a pas répondu. Je lui ai demandé si en tant que personne de gauche, ça ne la dérangeait pas de participer à une réunion politique organisée par un parti politique qui se prétend à gauche pour défendre des propriétaires contre la mairie et un projet de construction de logements sociaux.

Ca me faisait d’autant plus rigoler que je ne connais absolument pas le dossier.

Elle m’a donc répondu que ce n’est pas organisé par EELV mais que c’est bien une association de quartier et qu’il n’y avait que 17 logements sociaux construits dans un projet de 57 logements (je cite les nombre de mémoire). Je lui ai alors demandé comment il se faisait que le responsable local d’EELV avait réservé la petite salle du bistro et pourquoi le responsable en question avait demandé au patron de lui mettre l’addition de côté pour qu’il la paye en fin de soirée…

Elle m’a alors dit que « mais non, je vais régler mes consommations et patati patata » et est rentrée dans le bistro. Le patron a refusé qu’elle paye, ça lui foutait la merde dans les comptes et, effectivement, le responsable d’EELV a tout payé.

On est joueurs, au bistro, et je me demande si je n’ai pas foutu la merde, notamment où le responsable d’EELV est venu discuter avec moi et est parti tout rouge tellement il était en colère après m’avoir expliqué qu’il n’y était pour rien, que l’association était venue le trouver pour demander d’organiser tout ça, qu’il s’agissait d’un enjeu de démocratie locale. Probablement n’a-t-il pas apprécié quand je lui ai demandé s’il était normal que le parti politique paye les consommations et si on ne pouvait pas, par pure facétie, se demander si un parti politique pouvait manipuler les citoyens au point d’essayer de leur faire croire qu’il n’agit pas en tant que tel mais au nom de la démocratie locale…

Toujours est-il que je me demande s’il est bien légitime qu’un parti de gauche anime une réunion de propriétaires luttant contre un projet immobilier comprenant la construction de logements sociaux orchestrée par une municipalité de gauche

Je me demande ce que Momo fait dans cette galère.

Après cette longue introduction, je vais en venir au corps de ce billet qui ne tiendra qu’en une phrase : si j’étais le responsable d’un parti politique de gauche, je ne viendrais pas engueuler les gens qui parlent trop fort au comptoir d’un bistro.

Surtout quand il y a parmi eux un type qui tient un blog où il parle de politique et de bistro et qui en relatera nécessairement cette anecdote.

Si vous connaissez l’adresse email de Cécile Duflot, vous pouvez lui envoyer l’adresse de ce billet, elle saura en faire bon usage.

Chacun porte sa croix : les militants politiques locaux veulent exister… Que les responsables nationaux se débrouillent.

Je me demande néanmoins si je n'ai pas abusé au moment où j'ai démontré à la petite dame que j'étais un fervent communiste. Je me demande aussi si ce billet sera repris par Kremlin-Village.

25 mars 2011

Mort de Jean Royer

"La nouvelle est tombée il y a quelques minutes, Jean Royer l'ancien maire de Tours de 1959 à 1995 est décédé ce vendredi à 90 ans."

Si je n'avais pas un tas de copains blogueurs à Tours, cette information n'aurait pas retenu mon information. Surtout en tant que blogueur gauchissse.
Un deux, Matfanus, revient sur la carrière de leur ancien maire.

La mante religieuse

Ainsi, Jean-Luc Mélenchon aurait traité Martine Aubry de mante religieuse. Il est temps que ce blog s’écarte de sa vocation politique et s’intéresse à l’entomologie voire à l’entomophagie. La mante est un animal passionnant.

« Les deux sexes sont aptes au vol ; néanmoins, la femelle alourdie à l'approche de la ponte ne peut se déplacer que grâce à ses pattes postérieures qualifiées de déambulatoires. »

« Ses yeux protubérants et très écartés lui donnent une excellente vision en relief (ce qui donne une vision humaine […]). »

« elles peuvent aisément passer inaperçues dans leur milieu »

« Elle ne vole pas très vite, ni très loin. Elle ne manque pas de puissance dans les ailes. »

« Ses pièces buccales sont de type broyeur, ce qui lui permet de manger très facilement des proies parfois aussi grosses qu’elle. »

« Le mâle, comme tout animal s'approchant d'une mante, se fait parfois dévorer pendant ou après la copulation. »

« Même après avoir eu la tête coupée, le mâle continue à copuler et envoyer des spermatozoïdes. »

« L'aspect cannibale de la femelle a servi de métaphore pour de nombreuses affaires criminelles, à l'instar de l'araignée veuve noire, mais également pour de nombreuses fictions. »

« l'apparition de la mante religieuse est accueillie avec bonheur et espoir par les couples qui veulent avoir des enfants »

N.B. : Désolé pour ce billet, c'est l'effet des Vittel Mante que je m'enfile depuis quatre semaines. C'est pour voir si mon blog est suffisamment zinfluent pour qu'une recherche de "Martine Aubry", avec Google Image, fournisse la photo d'illustration...

Réacs bêtes et méchants

A la fin, hier soir, j’étais fatigué. J’ai lu tellement de textes (et écrit tellement d’autres…) me disant ce qu’il fallait penser du Front National et de ses électeurs (certains, très biens, d’ailleurs, ce matin, j’ai lu ceux de Romain et du Coucou) que je ne savais plus quoi penser…

Peut-on penser que ses électeurs sont des gros cons ? Bah ! Je m’en fous. J’en ai dans mon entourage. Y compris parmi les personnages du blog. Toi aussi, tu en as, près de toi. Tu ne le sais pas, mais, à un français sur cinq ou six, c’est assez difficile à éviter. Tiens ! Marcel le Fiacre ! Il était encore le héro d’un de mes billets du blog bistro, la semaine dernière. 70 ans, aucun enfant, aucun neveu, pas de famille à part les copains de bistro et son épouse, elle-même sans descendance, sans frère et sœurs, … Bourrés de pognon, les deux. Marcel est un « taxi en retraite » qui a vendu sa licence !

Ils vont à tous les gros meetings du Front National, font un tas de voyages dans les pays étrangers pas trop chers. Ils sont rentrés d’Egypte il y a une quinzaine de jours. A chaque fois, je leur demande « alors, c’était bien ? ». Ils me répondent évidemment par l’affirmative, un gros con ne rate jamais ses vacances, il a payé pour ça. Alors, je pose la question rituelle pour faire rire les autres : « Mais il n’y avait pas trop d’étrangers ? » Des fois, je change, je remplace « étranger » par « noirs ». Là, comme ils rentraient d’Egypte, j’ai utilisé « arabes ». C’est de l’humour raciste, ça finira par être interdit, même dans les bistros. Enfin, non, ce n’est pas de l’humour raciste, c’est de l’humour antiraciste. Va comprendre…

Toujours est-il que Marcel me répond systématiquement « Ben oui mais qu’est-ce tu veux ? »

Un chauffeur de taxi ! Le prototype même de l’électeur du Front National. Libéral comme pas deux, ne se rendant même pas compte qu’il exerçait une des professions les plus réglementées du monde puisqu’il faut acheter une licence pour l’exercer. Plus de 100 000 euros, je crois (de mémoire, Marcel avait vendu la sienne 120 000 euros). Du coup, plus aucun jeune ne peut acheter une licence mais ils trouvent ça normal. C’est amusant, les licences sont rachetées par des entreprises (Gésette, Taxis Rouges, …). Qui n’emploient plus que des salariés étrangers, moins chers et plus aimables que leurs congénères français.

La préférence nationale ! Pardon. La Préférence Nationale.

Ainsi, fatigué hier soir, j’ai voulu aller me coucher mais, avant, j’ai consulté la provenance des visiteurs de mon blog, comme tout les soirs, pour vérifier s’il n’avait pas été au centre d’un buzz quelconque. J’ai vu qu’un blog m’avait apporté un visiteur. Un visiteur unique… J’ai cliqué, c’était un blog réac. Il avait même Didier Goux dans sa blogroll, pour vous dire. J’ai lu le billet où l’on parlait de moi. On citait le billet que je faisais à propos de François Fillon qui répondait au PS, à l’Assemblée Nationale, qui l’interrogeait sur la position de l’UMP par rapport au FN. La crise de rire a failli m’étrangler. Le réac en question n’avait même pas vu que je « répondais » à François Fillon mais ne parlais ni aux électeurs du front, ni aux réacs de son entourage, ni aux cadres du parti.

Une bêtise sans fond, mais surtout une méchanceté sans égal. Pour des gens qui se revendiquent de l’extrême droite sans oser le revendiquer avant dimanche dernier, c’est normal. Nous sommes appelés les « Degauche ». Avec une majuscule. Nous sommes l’ennemi à abattre. Tant pis si nous représentons au bas mot 40 à 50% de la population (c’est mathématique, la moitié est à droite, l’autre à gauche. Presque géométrique). Ils ont gagné avec 15% des voix par évident rejet de l’UMP (voire de la classe politique en général, dois-je avouer, histoire d’être objectif) et d’une évolution de la société, mais ils s’imaginent représenter le peuple. Celui qu’ils nous reprochent d’évoquer sans connaître et qu’ils probablement jamais croisé à part, probablement, dans un « microtrottoir » de leur canard nationaliste (ou au journal de 20 heures…).

Alors j’ai lu d’autres billets. Puis j’ai été voir d’autres blogs, à partir de la blogroll. J’imagine une bande d’intellectuels pondant de la littérature illisible dont même les plus grands sites réacs ne voudraient pas. S’imaginant drôles et fins mais ne faisant qu’aligner des mots pour cracher une haine. La haine de tout. Des Degauche. Des étrangers. Des fonctionnaires. Des politiciens. D’eux-mêmes probablement. D’eux-mêmes surtout.

Je n’ai pas la réponse à ma question initiale : comment traiter les électeurs du Front National ? Mais, je m’en fous, je continuerai à boire des bières avec eux. Les blogueurs de gauche ne m’ayant pas apporté la réponse : rayer ses propres contradictions n’est pas suffisant. De la littérature à la chaîne, comme chez les réacs.

Les réacs n’ont plus, ne m’ont pas apporté la réponse à cette question.

Ils m’en ont apporté une réponse à une autre question. Il est totalement ignoble de flirter sur la haine de l’étranger, en communiquant sur la Préférence Nationale, par exemple pour l’attribution de logements sociaux, alors qu’en bons libéraux, la seule politique qu’ils envisagent est la suppression des logements sociaux.

Il ne suffit pas d’étudier le programme sur le site du Front. Ou plutôt l’absence de programme.

Il faut aussi lire ce que les principaux supporters pensent et la politique qu’ils souhaitent voir mener.

(photo)

24 mars 2011

Un Kremlin des Blogs spécial Gérard Collomb !

A l’occasion de la sortie de son livre, Gérard Collomb nous fait l’honneur d’un passage à la Comète, le samedi 2 avril à partir de 19h30 !

Le maire de Lyon sera accompagné à ce Kremlin des Blogs exceptionnels et convivial par Trublyonne ou Romain illustres blogueurs et élus Lyonnais.

Merci de signaler votre présence par commentaire à ce présent billet.

La Comète est 102 avenue de Fontainebleau au Kremlin-Bicêtre (ligne 7 direction Villejuif).

Je vous rappelle par ailleurs que le Kremlin des Blogs suivant, en présence d'une ribambelle de blogueurs provinciaux sera le 14 avril (je ne mets aucun lien, je n'ai pas encore la liste des participants).

Des cons ?

Il m’arrive assez souvent de traiter les commentateurs de connards. Généralement, ils n’aiment pas spécialement être insultés, allez savoir pourquoi… Leur réaction est immédiate : ils s’imaginent que je suis un connard.

Ce en quoi ils n’ont pas nécessairement tort mais ils oublient qu’ils en sont, aussi…

Tout cela est bien compliqué mais on a rarement réussi à expliquer à un con qu’il est un con. Ou alors, s’il comprend, c’est qu’il n’est pas si con et donc on s’est trompé dans notre explication mais tout cela est bien compliqué.

Ainsi, nous avons cette humoriste dont je n’avais jamais entendu parler qui a traité les électeurs du FN de cons et une partie de la classe politique et des blogueurs, moi le premier, qui stigmatisons les électeurs en question.

Quand on explique à un con qu’il est un con, il nous prend généralement pour un con et nous traite pareil.

La question n’est alors pas de savoir si le con est vraiment con mais si ce n’est pas légèrement contreproductif de le traiter de con.

(lire aussi le billet de Guy Birenbaum)

Il n'empêche que je continuerai à stigmatiser. Car banaliser les idées du FN n'est pas tolérable et contraire aux idées que je me fais de notre pays. Dedalus n'en dit pas moins,de même d'ailleurs que Vogelsong. On peut donc continuer, comme Slovar, à communiquer, notamment sur l'absence de programme économique du Front National.

Montée du FN : s'il fallait un responsable...

Alors que Nicolas Sarkozy recadre ses ministres à propos des élections et du Front National, François Fillon répond à une question d’un député socialiste, Philippe Plisson, à l’Assemblée Nationale, à ce sujet. Il remet toute la responsabilité sur le compte du PS : « Néanmoins je tiens à vous dire que s’il y a une formation politique qui n’est pas qualifiée pour nous interroger sur notre attitude à l’égard de l’extrême-droite, c’est vraiment le Parti socialiste. »

Ah ! François Mitterrand et les vieux démons qui auraient provoqué la poussée du Front National à la fin des années 80, il y a 25 ans… Une éternité. Depuis, la droite n’a passé que 13 ans au pouvoir… 11 avec François Fillon au Gouvernement, dont 4 à la tête, comme chef de la majorité !

« Toutefois n’oubliez pas, vous aussi, que la République est un bien précieux et qu’il convient de ne pas l’abîmer. »

Qui est à la tête d’un gouvernement qui a eu un Ministère de l’Identité Nationale ? Qui est à la tête du gouvernement qui a lancé ce grand débat à propos de cette Identité Nationale et qui lance maintenant un débat sur l’Islam ?

Qui a été élu en promettant aux gens de gagner plus, le retour de la sécurité, … ? Qui a communiqué à propos d’expulsions massives ? Qui a braqué les yeux de la société sur les Roms ?

Qui a totalement échoué sur la sécurité, avec des attaques à la personne qui augmentent ? Qui a totalement échoué sur le chômage ? Qui a coulé les comptes de l’état ?

Qui a communiqué sur les thèmes du Front National ?

Le Front National faisait 4,85% aux élections cantonales de 2008. Il a fait 15,06% dimanche dernier. Plus 10% ! Qui a été premier ministre, pendant ce temps ? Qui a été responsable de la politique de la nation pendant toute cette période ?

Qui a noyé ces élections dans la masse pour éviter la débâcle ? Qui est le chef de la majorité qui a permis à tant de candidats de droite de se présenter sans étiquette tellement ils étaient peu fier du parti au gouvernement ? Qui aurait du organiser le débat pour remettre cette élection au premier plan ? Qui est le garant des institutions ?

Qui a martelé des propos dignes du Front National, en espérant récupérer les électeurs, comme des débutants, alors qu’ils n’ont fait que légitimer les propos de l’adversaire, lui permettant de tenir haut et fort des discours qu’il était obligé de dissimuler avant ?

Qui a fait campagne contre le traité de Maastricht en 1992 avant d’imposer, aux citoyens, le traité de Lisbonne ? Qui a été au gouvernement pendant 11, dont 4 à la tête, pendant les 18 dernières années ?

Qui a été Ministre d’un Président de la République qui, avant d’être élu, avait déclaré, en 1991 : « Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien le travailleur français sur le palier devient fou » ?

Et le PS serait responsable ?

Qui a totalement échoué depuis 4 ans, depuis 9 ans, laissant un peuple comme orphelin ?

23 mars 2011

Cantonales : pavoiser ou pas ?

Captain Haka nous rappelle que toute la politique est de la communication et s’en désole. En fait, il rappelle que la plupart des électeurs du Front National ont voté pour un candidat qui n’a mené aucune campagne et juste sur le nom de Marine Le Pen.

Julien Dray estime que la gauche n’a pas à pavoiser. On ne va pas non plus pleurer. Comme le dit Captain Haka : « En ce qui me concerne les deux uniques conclusions qu'il faut tirer de ce premier tour : 1/ La droite a perdu. 2/ La gauche a gagné. »

Néanmoins, je suis assez d’accord avec le reste des propos de Julien Dray reportés dans la dépêche en lien ci-dessus et détaillés dans son dernier billet.

Ne pavoisons que le temps de savourer cette éphémère victoire.

Commuter le service public

Dans nos blogs gauchistes, les services publics sont toujours un sujet sensible tant il est difficile d’avoir une position raisonnée.

Par exemple, certains, à gauche, critiquent le gouvernement Jospin pour la privatisation partielle d’Air France comme si on en avait quelque chose à cirer d’un service public du transport aérien et comme s’ils n’étaient pas les premiers à se précipiter vers les compagnies « low coast » dès qu’ils ont un voyage à faire.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. D’une part, le bénéfice d’Air France serait mieux dans les caisses de l’état – donc les nôtres – que dans le CAC 40 et d’autre part, l’aménagement du territoire nécessiterait qu’on se préoccupe un plus des conditions tarifaires pour les voyages vers certaines villes (j’ai suffisamment fait d’allers-retours vers Brest…) alors que des destinations « en concurrence » sont beaucoup moins chères.

De même, quand on parle de La Poste, les réactions sont parfois démesurées : on voit des gugusses « exiger » le maintien de bureaux de poste dans des trous mais qui n’hésitent pas à faire 20 bornes en bagnole pour acheter la bouffe à l’hypermarché de la ZAC de la sous-préfecture. C’est ainsi qu’on a des gens qui gueulent pour un service public de proximité pour acheter des timbres mais qui, culturellement, n’arrivent pas à imaginer qu’un service public de la bouffe serait largement plus important.

N.B. : Sans doute les mêmes qui font de la promotion dans leurs blogs pour les opérations des Restos du Cœur orchestrées par des multinationales cotées en bourse (je suis dans ma période « appeau à trolls », laissez tomber…).

Par contre, dès qu’il y a nécessité d’un monopole géographique lourd, comme la distribution de l’eau et le ramassage des ordures, bénéficier d’un service public est très important pour différentes raisons notamment du fait que ce monopole géographique interdit une vraie concurrence (au sens Européen du terme, le machin élevé au rang de dogme qui devrait faire baisser les prix).

Ainsi, ce qu’a fait la ville de Paris, sous l’impulsion notamment de Bertrand Delanoë mérite d’être salué.

« Bertrand Delanoë, le maire (PS) de Paris, a tenu à l’annoncer lui-même hier à l’Hôtel de Ville : à partir de juillet, le mètre cube d’eau potable passera de 1,0464 € à 0,9627 € dans la capitale. Soit une baisse de 8%, alors que Paris est déjà une ville où l’eau est la moins chère en France. « Une baisse historique, n’a pas hésité à lancer Bertrand Delanoë. Depuis vingt-cinq ans, l’eau n’avait cessé d’augmenter à Paris : de 260% depuis 1985. C’est la première fois qu’une baisse intervient. » Pour le maire, c’est sa décision de remunicipaliser l’eau — en mettant fin aux contrats privés de distribution détenus par la Lyonnaise des eaux et Veolia — qui a permis faire baisser le prix. »

Il faudrait faire pareil avec la bière.

22 mars 2011

L'abruti du mois

Savourez ce twit. Il est beau. L'abruti nous explique que les renforcements des services publics sont néfastes. 

Cacophonie au Modem ?

« Le porte-parole du MoDem Yann Wehrling a dénoncé mardi ceux qui, à l'UMP, insinuent que le FN ne serait "pas si dangereux", cherchent à le rendre "fréquentable", à en faire "un parti avec lequel on pourrait travailler dans l'avenir". » (source)

Qui insinue quoi ? L’Hérétique, heureux blogueur proche du Modem, n’a pas le même approche que M. Wehrling.

Je ne suis pas d’accord avec les conclusions de l’Hérétique même s’il a raison sur le fond : les politiciens devraient se demander pourquoi le FN fait 15%.

M. Wehrling devrait plutôt se réjouir de voir que les nouvelles en provenance de l’UMP font l’effet d’une joyeuse cacophonie et que ces 15% montrent l’échec de Nicolas Sarkozy à appliquer le programme qu’il avait prévu en 2007, année où le Front National était descendu à 4% aux législatives…

N.B. : Ce billet est dédié à @Modem qui me suit dans Twitter et avec qui j’ai papoté, hier.

Elections : 40 ans de chiffres

Pour répondre à un commentateur, je me suis lancé dans l’historique des résultats des cantonales, comparé aux résultats d’élections nationales. Je vous présente le résultat en brut avec les réserves d’usage : ma calculatrice n’est pas une science exacte, j’ai peut-être oublié si des formations politiques étaient plutôt classées à droite qu’à gauche (notamment les écolos) et surtout, je mélange des torchons et des serviettes avec des modes de scrutins qui ne cessent d’évoluer.

Il n’empêche que c’est instructif :

Cantonales 1973 :        gauche 54% - droite 46%
Législatives 1973 :       gauche 45% - droite 51%
Présidentielle 1974 :     gauche 48% - droite 52%
Cantonales 1976 :        gauche 56% - droite 44%
Cantonales 1979 :        gauche 53% - droite 47%
Présidentielle 1981 :     gauche 51% - droite 49%
Législatives 1981 :       gauche 57% - droite 43%
Cantonales 1982 :        gauche 50% - droite 50%
Cantonales 1985 :        gauche 42% - droite 58% (dont FN 9%)
Législatives 1986 :       gauche 44% - droite 55% (dont FN 10%)
Présidentielle 1988 :     gauche 49% - droite 51% (dont FN 14%)
Législatives 1993 :       gauche 42% - droite 56% (dont FN 12%)
Présidentielles 1995 :   gauche 44% - droite 59% (dont FN 15%)
Législatives 1997 :       gauche 47% - droite 52% (dont FN 15%)      
Cantonales 2001 :        gauche 47% - droite 52% (dont FN + MNR 9%)
Présidentielles 2002 :   gauche 45% - droite 55% (dont FN + MNR 19%)    
Législatives 2002         gauche 41% - droite 57% (dont FN + MNR 12%)
Cantonales 2004 :        gauche 47% - droite 51% (dont FN 12%)
Présidentielles 2007 :   gauche 35% - modem 19% - droite 45% (dont FN 10%)
Législatives 2007 :       gauche 40% - modem 8% - droite 51% (dont FN 4%)
Cantonales 2008 :        gauche 48% - droite 52% (dont FN 5%)
Cantonales 2011 :        gauche 50% - droite 49% (dont FN 15%)

Z’avez-vu ? J’ai intégré le FN à la droite, ce qu’on ne voit pas souvent… (les chiffres non diffusés sont ceux qui ne figurent pas chez Wikipedia).

Visiblement, le FN a siphonné des voix à la droite dans le début des années 81 (première législature sous Mitterrand) pour aller jusqu’à 10% puis 14% en fin de première cohabitation. Le FN se maintien à ce niveau depuis avec le pic que l’on sait en 2002 et un gros creux avec Nicolas Sarkozy aux commandes de la droite.

Ainsi, on s’offusque du score du FN, mais il est tout simplement à son niveau habituel depuis environ 25 ans…

Quant à la gauche, pour des cantonales, elle est à un relativement bon niveau  (pour les 30 dernières années) mais, contrairement à ce que je pensais, elle était beaucoup plus forte « avant 81 » à ces élections locales.

Cela dit…

Ne nous abstenons pas...

A peine ingurgité mon premier café, hier, je me suis mis à lire un tas d’analyse du premier tour des cantonales, dans les blogs ou dans la presse. Je crois que nos analystes sous-estiment largement deux points parce que, intellectuellement (les points, andouille), ils ne sont pas satisfaisants : les gens ne viennent pas voter parce que tout le monde se fout de ces élections et les électeurs de droite votent FN parce qu’ils ne veulent pas voter UMP.

A l’instar de Dagrouik ou de Marc, on peut déplorer – à raison – les conneries des partis de gauche, ne serait-ce que pour tenter de les dépasser : la gauche doit recommencer à s’adresser aux électeurs, à parler aux fameuses « couches populaires », …

Mais il faut aussi revenir sur ces élections…

Mon canton ne votant pas, j’ai eu du mal à étudier réellement les propositions des candidats, surtout en région Parisienne où la « Presse Quotidienne Régionale » n’existe pas vraiment. En Bretagne, un canton « occupe » tous les jours au minimum 4 pages par jour dans Ouest-France ou le Télégramme, entre les 120 ans de mariages de deux paysans et le concours de belotte dans le trou du coin, en passant par l’arrivée d’un nouveau commerçant et les délibérations des conseils municipaux de toutes les petites commune… et l’interview des candidats aux cantonales. En région Parisienne, on a parfois une dizaine de lignes dans les pages centrales du Parisien, si on a lu la chance d’avoir une boutique cambriolée.

Je voyais des articles déplorant le taux maximum d’abstention dans certains départements de la petite couronne : une des explications est probablement à chercher du côté de cette presse (j’ai bien dit « une des »…).

Toujours est-il que j’ai réussi à étudier quelques propositions de quelques candidats. Elles sont toutes centrées essentiellement sur le canton. Il s’agit globalement, pour le candidat, de décrire le pognon qu’il exigera du département pour faire des travaux dans le coin. Alors, au final, les électeurs ont mieux à foutre que de choisir entre la réfection de l’éclairage public sur la nationale et la réparation du toit du collège.

Pour cela, ils avaient voté pour les municipales. Ils ont le bulletin communal qui les informe : ils n’avaient aucune raison valable de se déplacer dimanche sauf s’ils étaient « déjà politisés » et voulaient défendre un parti, un candidat, …

Dans tout ce que j’ai étudié, aucun candidat ne parlait de la politique qu’il voulait défendre pour le département. Autant, l’an dernier, pour les régionales, c’était bien la politique de la région qui était mis au centre (de travers, souvent, puisqu’en Ile-de-France, seuls les transports publics ont réellement fait débat). Cette fois, on a complètement éludé les enjeux départementaux

Il est urgent d’abandonner la réforme territoriale et d’affirmer la nécessité d’avoir des scrutins  de liste (ce qui nous éviterait par ailleurs de s’engueuler entre gauchistes).

Hier soir, au bistro (ça faisait longtemps, hein !), un type a commencé à parler des élections. Ce type est engagé politiquement, il est syndicaliste, conseiller prudhommal (je crois même qu’il a été juge aux prudhommes). Il a commencé à détailler les attributions des départements et des régions et dès le début, il a sorti des énormités, entamant sa démonstration en disant que les lycées étaient gérés par les départements. Les gens sont complètement déconnectés de la vie politique et nos candidats ne pensent qu’à leur expliquer qu’ils vont récupérer des sous pour effectuer des travaux.

Tous coupables…

Du côté des blogs, ça ne va pas bien mieux (je plaide coupable, je n’ai que très peu parlé des cantonales dans mon blog). Après la publication des premiers résultats, j’ai fait un billet pour « engueuler » Mélusse qui n’avait pas été au pénis Méluche qui n’avait pas été à la péniche pour la réunion des partis de gauche. Evidemment, des partisans me sont tombés de dessus. J’ai lu leur commentaires et suis allé voir sur leurs blogs ce qu’ils écrivaient à propos des cantonales. Entre celui qui explique que le peuple de gauche va se déplacer pour se venger de la réforme des retraites et celui qui expliquait que le peuple de gauche n’irait pas voter pour un candidat socialiste à cause de la proximité du PS avec le FMI, j’ai bien rigolé. Pas un seul, par contre, n’a dit que le Front de Gauche a fait un bon score parce que les communistes sont bien implantés et font du bon boulot. Habitant dans un des derniers départements tenus par les communistes, je vois bien pourquoi les gens votent : parce qu’ils sont satisfaits de la personne en place, qu’ils connaissent bien, qu’ils jugent compétente (aux dernières municipales, à Bicêtre, la gauche a fait plus de 70% des voix au premier – et unique - tour mais même n’avait même pas réuni 45% des électeurs à la présidentielle de l’année précédente).

Par-dessus le marché, nous avons une guerre à nos portes et une catastrophe nucléaire à l’autre bout du monde qui occupent bien nos médias et nos esprits (et certains partis politiques, qui détournent ainsi les électeurs des enjeux des cantonales, comme si on allait construire une centrale à Villejuif). Nous avons une élection donc on ne connaît pas vraiment les enjeux, que les électeurs calquent sur une politique nationale et les candidats sur leur propre canton, canton qui est une entité administrative sans aucun pouvoir, comme la circonscription d’un député, canton qui ne gère rien… Nous avons une élection qui concerne moins de la moitié des électeurs (on vote dans un canton sur deux et on ne vote pas dans la plus grande commune de France).

Dans ces conditions, il est assez miraculeux que plus de 30% des gens concernés se déplacent…

Quant au vote du FN… Outre le fait qu’il était bien représenté, cette fois, sans compter sa place de choix dans les médias…

Pour ce qui me concerne, je suis de gauche. J’ai toujours voté à gauche depuis les Européennes de 84 (avant j’étais trop petit et je suis un menteur : j’ai voté Chirac au deuxième tour en 2002). Si j’avais à voter à une élection mais n’étais pas content du parti majoritaire, je voterais pour un autre parti de gauche, ne pouvant pas envisager de voter pour un parti de droite. Alors si j’étais électeur de droite, pas satisfait du parti majoritaire, je voterais également pour un autre parti de droite (sauf circonstances particulières à un deuxième tour – comme en 2002 à la présidentielle).

C’est ce qu’il s’est passé, Marine Lepen et Nicolas Sarkozy ayant réussi à transformer l’image du FN, « des » électeurs de droite ont préféré voter pour un candidat du FN que pour un candidat de l’UMP.

N’essayons pas d’appliquer aux autres un schéma de pensée qu’on ne s’applique pas à soi. Quand on est à gauche, on vote à gauche et quand on est à droite, on vote à droite… Le bon chiffre du FN est en partie lié à ce phénomène, n’allons pas nous flageller inutilement, à gauche, en cherchant des responsabilités sur le PS ou autre…

D’autant que la gauche a largement gagné ces élections avec environ 50% des suffrages… En 2001, un an avant les fameuses élections de 2002, la gauche avait gagné, aussi : « Malgré un contexte national peu porteur après 4 ans de cohabitation qui s'est concrétisé par la perte de plusieurs grandes villes lors de élections municipales, la gauche résiste nettement mieux aux élections cantonales. Elle apparait même comme vainqueur en conquérant la présidence de six conseils généraux. » Elle n’avait alors recueilli que 47% des voix.

Tout va bien, respirons…

Et laissons l’UMP se désagréger encore plus.

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