En salle

13 avril 2011

Etre de gauche, en tant qu'Hulot ?

« Nicolas Hulot est-il de droite ou de gauche ou être écolo aujourd'hui, c'est être forcément à gauche ? » Telle est la double question que me pose Dominique, aujourd’hui, suite à l’annonce de la candidature de l’animateur TL.

Je vais commencer par la deuxième. « Etre écolo aujourd'hui, c'est être forcément à gauche ? »

Si je réponds « Oui », je vais me faire engueuler. Alors, je réponds : « non, pour être respectueux de l’environnement, il n’y a pas besoin d’être gauche et la plupart des gens qui connaissent l’environnement, les chasseurs et les paysans, sont généralement à droite. »

Un beau coup de langue de bois est toujours appréciable pour commencer un billet. Je crois néanmoins qu’une politique écologique de droite ne peut pas exister. J’espère que ça répond à la question.

La politique est compliquée. Dès fois on se demande si on peut être contre la burqa tout en restant de gauche.

« Nicolas Hulot est-il de droite ou de gauche ? » Je ne vois pas quel droit j’aurais de répondre à cette question : je ne l’ai jamais entendu parler de politique. 


N.B. : FalconHill le qualifie, vu son passé, de candidat de l'extrême.

Par contre, je crois qu’EELV ferait une erreur majeure pour sa survie politique de « suivre » Nicolas Hulot. Les analyses ont fleuri, sur la toile, je vous laisse lire, par exemple, le billet de El Camino.

EELV a mis des années à avoir l’image d’un parti de gauche, « le deuxième parti de gauche », et ils risquent de tout perdre sur un coup de dés en espérant qu’ils pourront dire qu’ils ont fait 10% à une présidentielle (ce qui est mieux que les 1,57% de la dernière fois). Pire, ils risqueraient de faire perdre la présidentielle à la gauche. Aussi, je félicite Daniel Cohn-Bendit quand il s’annonce sceptique sur une candidature écolo en 2012, moyennant une négociation avec le PS pour obtenir plus de députés : « Un groupe à l'Assemblée est beaucoup plus durable qu'un petit tour à la présidentielle, où ils feront 3 à 10% ».

Par ailleurs, je ne crois pas qu’une candidature de gauche puisse se baser sur « l’homme providentiel » et il n’y a pas de raison que les Verts, parti de gauche, échappent à cette logique. S’ils vont chercher un candidat « en dehors » de leurs rangs pour avoir une forte personnalité à présenter, ils se détourneraient encore plus de valeurs de la gauche. Ils auraient d’autant plus tort de le faire que cette personnalité n’aurait strictement aucune chance de remporter cette élection.

N.B. : Si ce paragraphe plait aux militants du Front de Gauche, je leur ferais remarquer, que comme le  précédent, il s’appliquerait parfaitement au Parti Communiste.

En outre, je crois que les Français en ont soupé de la « peoplisation » de la politique. Ils attendent autre chose : une équipe qui se mette au travail sur la base d’un projet (peu importe ce projet, d’ailleurs, personne ne le lit…), ce qu’incarnent très bien Martine Aubry et François Hollande pour le PS, n’en déplaise aux nombreux détracteurs.

Ainsi, même si Nicolas Hulot fait 10% « sur son nom », EELV n’apparaitrait même plus comme un parti politique… Ainsi, outre le fait que je pense qu’ils doivent écouter les frangins Cohn-Bendit et ne pas présenter de candidat, je crois qu’ils doivent surtout ne pas désigner Nicolas Hulot comme candidat. Qu’ils le laissent se présenter tout seul s’il en a envie.

Dans ces conditions, peu importe de savoir si Nicolas Hulot est de droite ou de gauche. Voila donc ma réponse à Dominique.

25 commentaires:

  1. Sur ce coup, je pense comme Dany, ne pas présenter de candidat à la présipauté, mais former un groupe parlementaire.

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  2. Un des détracteurs te salue...

    Hollande, Aubry ? Tiens, DSK a disparu ?

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  3. Hulot n'est ni de droite ni de gauche. Il est de là haut.

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  4. @dpp :rooo ! gaffe l'ami ! si tu continues à critiquer le che, tu vas descendre encore plus dans le wikio ! mdr...

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  5. Joli billet, qui pose bien les questions. Et je partage ton avis sur la peopolisation de la politique, qui gonfle un peu...

    Le titre sinon, quand même non ^__^ (et s'il y avait une guerre, il arriverait en tank, Hulot...)

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  6. C'est évident qu'ils auraient davantage intérêt à exister au parlement, plutôt que de faire un coup de pub. Surtout avec Hulot… Tu ne te sens pas le droit de dire qu'Hulot est de droite ? Pourtant ça me paraît évident.

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  7. "une politique écologique de droite ne peut pas exister." Moi aussi, je pense pareil.

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  8. « En outre, je crois que les Français en ont soupé de la « peoplisation » de la politique »

    N'importe quoi : la dimension "people" a toujours été présente et indispensable à la politique.


    Quant à vos branlettes aux uns et aux autres, sur l'écologie que-même-elle-pourra-jamais-être-de-droite-nananère, il faudrait au moins argumenter un minimum, mes petits clous !

    (et retournez voir la rubrique "écologie" du programme de Renaud Camus)

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  9. Sur le coup je suis d'accord pour un commencement par le Parlement. Bon c'est cool tendance et populaire Ushuaïa Nature, mais il en faut un peu plus pour diriger notre France qui est bien mal en point.
    Est-on obligé d'être de droite ou d'être de gauche ? Ne faut-il pas sortir de ces clichés "énarquiens" et "sciencespoliticiens" ?
    On peut avoir une stratégie à la Sarkozy visant à détruire l'adversaire par une pseudo politique d'ouverture à gauche (ceci dit en passant Kouchner au tatami, DSK muré dans un droit de réserve et Besson converti), mais en dehors d'une telle stratégie, ne peut-on pas penser à remettre l'Être humain au centre de la société sans pour autant ouvrir les frontières à du tout venant et favoriser l'assistanat à la responsabilité et au travail.
    Pour en revenir à Hulot, je ne pense pas qu'être populaire fasse de lui un bon président.
    "Moi, la situation, je la sens bien pour 2012"

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  10. VinZ,

    L'important, c'est d'oser !

    Didier,

    Si Sarko, DSK et Ségo sont au deuxième tour, ça virera à la peolimachin, pour le reste, je crois qu'ils s'en foutent !

    Cela dit, j'étais le premier à vous dire le bien que je pensais du programme écolo de Camus, je suis d'ailleurs peut-être le seul.

    Cela dit, si Camus a les 500 signatures, il devrait recueillir 1% des suffrages...

    Dominique,

    Ca m'a échappé ! ;-)

    FalconHill,

    Il faut toujours des titres.

    GdC,

    Mon pauvre ami, si tu peux me trouver un billet dans mon blog où je montre une préférence pour un candidat, tu peux me le dire.

    Si Méluche a une chance de faire gagner la gauche, je vote pour lui, tien !

    Eric,

    De là à nous faire chier ici bas...

    DPP,

    Disparu de quoi ? DSK représente la peolisation que je dénonce ici...

    Fidel,

    Ils auraient raison et DSB est génial.

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  11. Bonjour,
    sur la notion "d'homme providentiel"... je pense qu'il y a un "effet Bayrou" '(18% en 2007) et qu'EELV pense pouvoir peut-être faire un coup (notamment après les européennes)en ayant peut-être pour la première fois la chance de se qualifier au deuxième tour... (et ils sont prêts à faire des sacrifices, voir même à soutenir Hulot).
    C'est un pari osé.... (suis pas sûr que ça marche, le risque d'un 21 avril est plus important à mon sens) mais qui ne tente rien...
    @+
    PS sur le titre... c'est osé ! mais c'est fort...

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  12. Nap,

    Rien ne vaut un bon titre !

    Et à demain, j'espère !

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  13. "L'écologie, ça commence à bien faire".

    @Pierre : gauche ou droite, ce ne sont pas des clichés Enarquiens.
    "et favoriser l'assistanat à la responsabilité et au travail."
    Je te laisse te relire.

    @Nicolas : je ne suis pas sur que les Français en aient marre de la peoplisation.
    Ou plutot si, mais ici il ne s'agit pas de ça.
    Le gars ne montre pas sa vie privée, il se sert d'un capital de sympathie élevé pour se lancer dans une aventure dans laquelle en 2007 il avait de sérieuses chances de foutre un bordel monstrueux (je l'aurais bien vu siphonner une partie des voix de Sarkozy et surtout de Bayrou).

    C'est une chose différente.

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  14. Benjii,

    Il siphonne ce qu'il peut...

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  15. On retrouve bien là les clichés...

    Non, faire de l'écologie ce n'et pas être forcément de gauche. Il y a aussi des politiciens de droite qui ont un sens des responsabilités pour l'environnement (...je trouve pas d'exemple, là, mais ça va sûrement me revenir :)

    Par contre, dès qu'il s'agit de se donner une image écolo, alors ouais, il faut être sympathisant EELV, sinon on est pas crédible en France. N. Hulot est d'ailleurs un bon exemple pour ça: avec les EELV, il n'est pas assez de gauche, indépendant - ou même dans un mouvement en accord avec ses idées, il ne serait pas crédible (ok, il ne l'est déjà pas beaucoup sur ses idées "hors écologie" comme ça - merci Eva !). Immaginez Hulot à l'UMP, vous lui laisseriez le ministère du développement durable vous ?

    Alors qu'il soit de droite ou de gauche, quelle importance. Même dans l'hypothèse ou il devait être le candidat choisi, même dans l'hypothèse (encore moins crédible) ou il devait être élu... Les idées qu'il représenterait ne seraient que les idées de EELV, des idées de gauche - pas (seulement) des idées de responsabilité écologique, comme il devrait y en avoir de partout, sans tabou.

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  16. La candidature Hulot se présenterait dans ce vaste foutoir apolitique qui existe depuis des années.Il y a un public pour ça: regarde 80% des blogs modem. Mais il est restreint.

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  17. NH prend des risques en se brouillant avec la plupart de ses sponsors

    Sa campagne ne pourra pas être financée par L'Oréal, EDF etc... avec lesquels il va être obligé de prendre ses distances.

    Tout comme avec TF1 qui va devoir stopper la diffusion de dizaines d'Ushuaïa...

    Je n'ai pas d'à priori mais ça montre peut-être une réelle conviction.

    Mais attendons de voir les mesures concrètes et fortes de son projet.

    J'ai jeté un oeil aux différentes préconisations (pour certaines assez radicales) d'EELV sur divers sujets et j'avoue avoir été agréablement supris par le sérieux de certaines de leurs analyses (peut-être du au recrutement de nouvelles têtes, économistes et autres ).

    J'avoue aussi les avoir pris longtemps pour de joyeux charlots, auraient-ils muri ?

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  18. Euh… et si on attendais de voir ce qu'il a à dire ??

    Vous ne l'avez jamais entendu parlé de politique ? Rien que dans la bande annonce de son film il dit « le modèle économique dominant n'est plus la solution mais le problème ».

    Il prend des risques et apparemment il s'est pas mal radicalisé. Perso j'attends de voir ce qu'il a à proposer avant de rigoler.

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  19. Je pense que ce n'est pas une bonne chose pour EELV d'avoir Nicolas Hulot qui se présente aux primaires. Les cadres ne vont pas aimer de se faire écarter par un débutant dans le domaine, d'autant plus qu'il a de fortes chance de les remporter car Monsieur Hulot est populaires.

    C'est pour cette raison que je pense que malgré les primaires, il n'aurai pas le soutient du parti et pourrait se présenter comme un seul homme aux présidentielles de 2012. C'est en tout ca ma prédiction et je l'assume

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  20. Nicolas Hulot ! On va profiter de cette élection pour le recycler en inutile notoire, voilà !
    :-))

    [L'écologie de droite, ça me fait presque autant rire que les anarcho-communistes ! :-)) ].

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  21. Être de gauche, c'est symbolisé par le PC qui s'est fait dévoré par le PS. Être de droite, c'est utile au second tour pour récupérer certaines voix de l'extrême. Et aujourd'hui, être au centre sans être au deuxième tour c'est se faire manger tout cru.

    "L'avortement" du grenelle de l'environnement, et le fait de ne pas s'être engagé pour les européennes l'ont certainement refroidi. Il a une revanche a prendre en tant qu'Hulot.

    J'ai bien peur que certains membres d'EELV voient rouge. D'ailleurs, je n'ai jamais saisi la vision économique future d'EELV surtout dans le cadre de l'Europe. Aujourd'hui pour être écologiste pur soit il faut avoir l'argent pour acheter ces produits bio soit cultiver son propre potager.

    Plus que d'être président, Hulot veut certainement être le porte-voix d'une vision écologiste et économique (sur la même lignée que Coluche mais dans un autre registre). Être de gauche ou de droite n'est au fond qu'un moyen de bipolariser le monde politique avec cette décision qu'on ne désire pas prendre au deuxième tour. C'est systématiquement utilisé par ces gens de l'ENA et de Sciences Po qui nous obligent à penser de cette manière: ils ne peuvent plus aujourd'hui se permettre de justifier leur actes par une simple identité droite ou gauche. C'est trop sectaire et trop peu crédible. Parvenus au pouvoir, ils nous font souvent culpabiliser à chaque mesure prise en contradiction avec le programme proposé que ce soit un vote gauche ou un vote droite.

    Cela ne métonne guère de voir autant d'abstention au fond.

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