Le départ de Jean-Louis Borloo de l’UMP ne suscite pas un émoi particulier de la blogosphère : Dagrouik y consacrait un billet en début d’après midi, hier, Sarkofrance et Stef ayant réagi après l’émission.
Je ne suis pas ému non plus sauf par le fait de n’avoir strictement rien à dire sur ce sujet sans intérêt.
Un tour dans la presse ne m’a pas aidé : les réactions des politiciens sont normales. Je crois que Nadine Morano a dit qu’il ne fallait pas diviser la majorité pour ne pas risquer un « 21 avril à l’envers » et qu’André Rossinot a dit qu’il fallait diviser la majorité pour ne pas risquer un « 21 avril à l’envers » (permettre aux électeurs déçus du Sarkozysme de se rassembler derrière Borloo et le nouveau parti pour rejoindre la majorité présidentielle ensuite).
Alors, puisqu’on ne me le demande pas, je vais donner mon avis et faire mon analyse habituelle à la petite semaine.
Je crois qu’André Rossinot a raison mais la vie politique ne doit pas tourner autour de l’élection présidentielle. Il faut penser à la vie politique au quotidien, aux élections locales. Les militants ne se retrouvent plus derrière l’UMP qui est devenue une machine à gagner des présidentielles, c’était son but. Les militants doivent avoir une force politique autre pour se reposer. Il faut un nouveau logo pour mettre sur les affiches, les tracts, … Au premier tour des cantonales, l’UMP a fait 17% des voix alors que la « droite de gouvernement » a réuni 32% des électeurs contre 40% en 2008. Il y a dont peut-être 20% des braves gens qui sont perdus : il leur faut un parti…
Par ailleurs, il serait très surprenant qu’on ne trouve pas un autre candidat de droite à la présidentiel. Jean-Louis Borloo et ses amis auraient tort de se priver : ils ne seront pas les seuls responsables d’un 21 avril à l’envers et, au final, seul l’UMP portera le fardeau.
En 2002, le PS aurait pu éclater mais la « structure » de la gauche (la relative faible taille des autres partis) a fait qu’il est resté relativement fort, réussissant de belles performances aux élections suivantes, notamment aux régionales de 2004.
Si Jean-Louis Borloo « provoque » un « 21 avril » à l’envers, surtout s’il fait lui-même un beau score (de l’ordre de 10%), l’UMP a plus de chance de se retrouver mal, au profit des autres forces de droite, celles qui auront soutenu M. Borloo, car elles ont déjà une forte implantation locale.
Restant enracinées à droite, ces formations diverses (le rassemblement des centres prôné par certains) ne connaîtront pas le sort du Modem après 2007 mais resteront au centre des accords électoraux pour former des majorités de droite aux élections locales.
Enfin, je ne sais pas si ces « centristes » ont intérêt à voir la victoire de l’UMP en 2012.
Si le PS est élu…
D’une part, il reviendra sur la réforme territoriale, donnant de l’air aux élus locaux, ne serait-ce qu’en multipliant le nombre des élus et en « décentralisant » les décisions. Avec la réforme territoriale, les futurs cantons deviendront très importants et seront au centre d’intérêts nationaux.
D’autre part, il prendra enfin à bras le corps les finances de l’état et la réforme de la fiscalité (voir mon billet d’hier matin, ça devient un enjeu de souveraineté nationale). Le PS a sorti son projet (qu’il faudra encore peaufiné, mais c’est bien la fiscalité qui est importante). Il prévoit par exemple, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires. Nicolas Sarkozy en a plaisanté, hier : « Eh bien, ils s'expliqueront avec les 5,3 millions de salariés et d'ouvriers qui en ont bénéficié sans payer d'impôt dessus. » Ils le feront. La politique n’est pas un jeu (et les gens qui ont vraiment gagné de l’oseille avec cette mesure ne sont probablement pas électeurs de gauche, voire continueront à le gagner vu qu’avant ils le gagnaient en travaillant au noir).
Les socialistes expliqueront qu’avec toute cette mauvaise gestion la France va se retrouver sous tutelle du FMI (FalconHill me rappelait, hier, qu’un dirigeant politique avait déclaré que quoi qu’il arrive, DSK dirigera la France : soit à l’Elysée, soit au FMI). Marine Le Pen se fera un malin plaisir à retourner le couteau dans la plaie. « 21 avril à l’envers » ?
Mais je m’égare.
L’aile centriste de la majorité n’aura pas nécessairement envie d’être complice de cette gabegie. Des décisions difficiles sont à prendre, autant les laisser au camp d’en face plutôt que d’être complice de quelqu’un qui ne les prendra pas…
Alors Jean-Louis Borloo a intérêt à être candidat, comme Dominique de Villepin, d’ailleurs. Début 2012, il ne sera pas trop tard pour, en fonction du vent, retirer sa candidature pour éviter un « 21 avril à l’envers ».
Mais l’aile centriste de la majorité a peut-être intérêt à faire perdre son camp au sein duquel elle n’arrive pas à être majoritaire, au nom de l’intérêt général, pour la défense de la démocratie, ne serait-ce que locale.
Pour les intérêts particuliers, pour sauver les élus locaux.
Jean-Louis Borloo a intérêt à se présenter, s’il en a envie, il n’aura que 65 ans en 2017 (François Mitterrand, qui avait 65 ans en 81, nous confirmera qu’il n’y a pas d’âge pour commencer une carrière à l’Elysée).
Peut-être n’a-t-il pas envie de laisser les clés de son parti, de la droite, à Jean-François Copé.
Et si j’étais à droite, j’encouragerais sa candidature.
Etant à gauche, je l’encourage aussi : si ça peut foutre la merde à droite…
(photo)
Et bé ! Pour quelqu'un qui n'avait rien à dire ! ;-)
RépondreSupprimeroui, hein ! Je suis resté une heure pour faire les 10 premières lignes et 20 minutes pour le reste...
RépondreSupprimerMoi aussi je soutiens à fond Borloo : vas y fonce Loulou.
RépondreSupprimerSi ça peut foutre la merde à l'UMP.
Vous ne serez pas trop triste si je vous dis que, n'en ayant rien à foutre de l'UMP et encore moins rien de Borloo, je ne suis pas allé au bout du billet ?
RépondreSupprimerJ'en ai moins rien à foutre de Borloo,car si il se présente (ou n'importe quel autre) à la place de sarco je gagne une caisse de pinard dédicacée :)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerEffectivement, beaucoup de gens sont orphelins depuis la disparition de l'UDF... et Borloo est donc un espoir !
Le vrai changement ? Ce serait un deuxième tour : Borloo contre Hulot !
Ca ce serait de la balle !! ;o)
m'enfin,
(et au fait vous ne parlez pas de Jean-Paul Huchon le multirécidiviste ?)
@+
Détail mais ça peut aider
RépondreSupprimerTu t'es gourré d'une décennie, ou d'une dizaine, ou d'une touche :
2012 pas 2002.
Alliance Républicaine, Ecologiste et Sociale
RépondreSupprimerC'est comme ça qu'il l'a expliquée. ARES quoi. C'est joli comme nom, ça sonne bien.
Bon, il se trouve que c'est surtout le nom du dieu grec de la guerre et de la destruction !
Tout un programme :D
Après le Parti Démocrate de Bayrou, les centristes ont vraiment du mal a trouver des noms correct ^^
Petit lapsus savoureux à la fin : "début 2002, il ne sera pas trop tard pour retirer sa candidature ..." : tout est dit !
RépondreSupprimerCa sent le roussi pour l'UMP qui, à la base à sa création en 2002, voulait regrouper tous les courants de la droite.
RépondreSupprimerEntre la droite dure actuelle sous Sarkozy and co et la droite dite "sociale" qu'est censé représenter Boorlo, le divorce (provisoire ?) a en tout cas eu lieu.
Enfin pour 2012, si Sarkozy est face à Aubry au second tour, je l'imagine mal ne pas appeler à voter pour lui.
A suivre.
@Etienne :
RépondreSupprimerAlliance Politique Republicaine Ecologique et Sociale. Ca, ça aurait été du nom : "entrons dans la France d'APRES" !
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui aime Copé à droite? Il a pas l'air d'avoir beaucoup de copains ce garçon.
RépondreSupprimerCaptain Haka,
RépondreSupprimerOui ! Vive Borloo s'il fout la merde.
Didier,
Vous avez tort : à un moment je démontre que le PS est le meilleur allié du FN.
Fidel,
Ca, c'est important !
Snoop,
Je parle de ce que j'ai envie d'évoquer...
Etienne, Benjii,
Qu'ils se débrouillent !
Romain,
Je corrige...
Hern,
Oui, c'est peut-être une fausse division pour ratisser au deuxième tour...
Nicocerise,
J'ai en effet du mal à comprendre...
Pendant ce temps là le PCF soutien Mélenchon pour 2012 : http://0z.fr/CGpsD
RépondreSupprimeret Rachida Dati fait encore un lapsus sexuel en disant "Gode" au lieu de "Code" : http://0z.fr/drk4Y
Ho Nicolas,bien arrivé?? il fait quel temps au bord l'eau ?? .
RépondreSupprimerPlus grave concernant ce naze, et ses gaz de schisme, on enterre l'affaire avant d'avoir creusé et devine, il va sans doute falloir payer pour indemniser les compagnies qui ont obtenu un permis d'exploitation.
Fidel,
RépondreSupprimerJe viens d'arriver... Il fait beau mais la mer est loin de Loudéac. La mère va bien, par contre.
Hern,
Oui, j'ai vu pour Méluche. Je vais aller voir pour Dati.
bin oui on pense un peu pareil, ne comptons pas sur les autre pour gagner contre Sarko, gagnons par nous même. Bon c'est vrai que si ils s'étripent en face, c'est bien en face...
RépondreSupprimerMais si la gauche multiplie les candidatures que la droite se met à en faire autant, ça va être un boulevard pour Marine Le Pen, non ?
RépondreSupprimer[Beau billet ! :-) ].
Olivier,
RépondreSupprimerQu'ils s'étripent !
Poireau,
De toute manière...
Il me semble que l'opération du tandem Borloo/Yade n'a pas d'autre but que de capter la part de l'électorat centriste tentée par la gauche. Pareil pour Hulot, surtout s'il se présente sans l'investiture d'EELV. Même si Sarkozy est en très mauvaise posture et risque d'être battu dès le premier tour, il peut encore foutre le bordel dans le camp adverse...
RépondreSupprimerPullo,
RépondreSupprimerPersonne ne sait, ça dépendra de la cote de popularité de NS début 2012...
http://lexilousarko.blog.fr/2011/04/09/la-societe-civile-au-secours-du-politique-10975961/
RépondreSupprimerJe pense que la candidature potentielle de Borloo est un leurre stratégique pour contenir a droite les électeurs tentés par le FN. Je rejoins Yann dans son billet d'hier en pensant qu'une refondation de l'UMP est possible juste avant la présidentielle avec Boorlo dans le rôle d'un premier ministre d'un Sarkozy réélu...
RépondreSupprimerPrudence...
Mais, s'il y va juste pour foutre le bordel, alors je plussoie...
Si Borloo était élu, on pourrait alors à nouveau rêver que le développement durable ne soit plus un concept marketing mais devienne une réalité tangible. A moins que son passage au ministère de l'écologie n'ait été qu'un tremplin de plus dans sa carrière politique...
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