« Sarkozy nous refait le coup du pouvoir d’achat » titre Yann, ce matin. Pendant qu’on annonçait un gel des salaires des fonctionnaires, une augmentation du prix de l’électricité, le Président de la République a lancé sa campagne, répétant de le scénario de la précédente élection, sous les yeux goguenards de la blogosphère.
Pendant que la gauche n’arrive pas spécialement à se faire entendre (on a parlé du projet pendant trois jours), le discours est parti, s’adressant à une petite partie de la population : « on n’a pas pu faire ce qu’on voulait à cause de la crise, mais maintenant qu’elle est sur la fin, on va enfin pouvoir s’occuper de vous, de votre pouvoir d’achat, z’allez voir, on va obliger les entreprises à vous donner des primes ! »
Voilà, tout est là, c’est de la faute à la crise, mais il reste de l’espoir. « Entre deux bouc-emissairisations, les sbires les mâtineront d'éléments de langage au registre "la crise est passée par là", histoire de dédouaner Le Monarque d'une quelconque responsabilité dans la dégringolade, sous son règne, de millions de français tandis qu'au sommet on se goinfre comme jamais. »
Quelques mesures ciblées pour une partie de l’électorat, pour récupérer les 2 ou 3% de voix qui seront nécessaires pour être élu, en faisant croire qu’une prime unique de 1000 euros – le graal quand il faut attendre la fin de mois pour faire le plein d’essence – permettra à des braves gens de s’en sortir. Leur faire croire qu’on peut forcer les employeurs à verser une prime, malgré toutes les difficultés fiscales et comptables… L’usine à gaz va se monter, elle sera critiquée par le Medef, par les syndicats, …
Nicolas Sarkozy teste, mesure les réactions, examine ce qui va marcher, ce qui sera dit dans le poste. « Le chef de l'Etat souhaite un dispositif qui concerne le plus d'employés possibles. Une prime et pas pour les seuls employés des grandes entreprises. »
Ca marche.
La gauche doit réagir. Doit reprendre l’initiative.
La dette, la réforme fiscale, l’égalité réelle, l’image de la France à l’étranger, les emplois tremplins, le nouveau mode de développement,… ne sont pas bandants quand on a les poches vides.
La gauche doit prouver que le projet du Président ne tient pas plus la route qu’en 2007, que ce n’est que du matraque, que la prime de 1000 euros ne sera qu’un vague souffle d’air pour aider à boucler le premier semestre 2012 mais que la morosité reviendra juste après, quand la droite devra augmenter la TVA pour combler les trous.
La gauche doit s’adresser à toute cette partie de la population, peu politisée, qui attend juste la promesse d’un putatif espoir…
La gauche doit montrer qu’un changement profond de société est possible pour redonner espoir aux citoyens.
Mais c’est facile pour le blogueur d’écrire « la gauche doit » quand il n’a pas, lui-même, la solution.
Est-ce au(x) blogueur(x) d'avoir les solutions ?
RépondreSupprimerLa gauche ressemble de plus en plus à la bonne d'Annie Cordy : j'voudrais ben…
RépondreSupprimerCe constat dimpuissance de la gauche pourrait me ravir, en fait, même pas car il n y a rien de plus chiant qu'une opposition molle et flasque.
RépondreSupprimerCe qui serait interessant de savoir c'est le pourquoi de cette incapacité totale de la gauche depuis des années à montrer qu'un changement et que d'autres voies sont éventuellement possibles.
Yann,
RépondreSupprimerMais je ne peux pas donner de leçon si je n'ai moi même rien à proposer.
Didier,
Ouais... Ça a toujours été ainsi.
Corto,
Peut être que les thématiques qu'elles portent n'intéressent pas une majorité des gens ? La gauche a toujours gagné surtout grace à l'écroulement de l'adversaire.
Bonjour,
RépondreSupprimer"La gauche a toujours gagné surtout grace à l'écroulement de l'adversaire."
C'était vrai aussi en 1981 ? (je ne me souviens plus... j'étais trop petit... ;o)
@+
En 1981 la victoire fut due à deux choses :
RépondreSupprimer1) l'intelligence stratégique et l'habileté tactique de Mitterrand, renforcées par son absence totale de convictions, donc de blocages et d'aveuglements idéologiques.
2) L'aide de Jacques Chirac qui a sciemment poignardé Giscard d'Estaing dans le dos.
La gauche doit ... la gauche doit ... la gauche doit ...
RépondreSupprimer... la gauche s'épuise.
ouais la gauche elle est fatiguée, elle en a plein le dos ;-)
RépondreSupprimermais elle doit se dire qu'une des plus grosses fortunes de France taxée à 4% explique bien des choses...
"en 1981 la victoire fut due à deux choses ..."
RépondreSupprimer3 ... Les scandales aussi (les diamants, Papon ...)
Bonjour les gens et merci !
RépondreSupprimerMais puisque la prime n'est pas liée à une obligation de vote, on peut palper la thune et voter à gauche, non ?
RépondreSupprimer:-))
[Dans la victoire de 81, il y avait aussi les débuts de la crise pétrolière, évidemment ! :-) ].
Ben j'espère...
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