« Prolétaire de tous les pays, unissez-vous ! » Tel est le slogan, rappelé sur chacune des affiches électorales, que le cabinet de conseil en communication de Dominique Strauss-Hahn avait préféré, nous martelant, pendant toute la campagne que la gauche souverainiste fait fausse route.
La gauche ne peut être qu’internationaliste, la mondialisation est inéluctable. Par son discours protectionniste, la gauche de la gauche n’a fait que confirmer à quelques électeurs qu’ils pouvaient voter pour un parti vraiment souverainiste : le Front National.
Un homme l’avait bien prévu, André Chassaigne. Il voulait par ailleurs empêcher la dissolution de son parti, le Parti Communiste, dans une obscure force aux contours mal délimités, limitant son combat à une lutte acharnée contre l’allié historique du PC.
André Chassaigne obtint 6% des voix pendant que Jean-Luc Mélenchon en obtint 3, à la grande surprise des sondeurs qui avaient pensé que le retrait d’Olivier Besancenot aurait joué en sa faveur.
Mais revenons sur la préparation de ces élections.
A l’occasion de leur primaire, les Verts, n’ayant toujours rien compris à la politique, ont désigné Nicolas Hulot, provoquant une grosse colère de Daniel Cohn-Bendit, qui, un peu plus tard, appela Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, qui avait emporté les primaires du PS haut la main suite au retrait des autres candidats sauf Arnaud Montebourg, pour leur proposer un deal.
DCB vola l’hélicoptère de Nicolas Hulot et se posa en haut de la roche de Solutré pour prononcer un discours qui restera dans les annales même si DSK ne put être présent, les Porsche ayant quelques difficultés en montagne.
« Arrêtons de déconner ! » dit Cohn-Bendit « la politique est quelque chose de sérieux, il faut qu’un pôle écolo-social gagne cette élection pour sortir la France et les Français de la merde où elle se trouve. J’ai donc décidé de soutenir Dominique Strauss-Kahn, le seul parmi tous les candidats de gauche à avoir une chance de figurer au second tour. Et la prochaine tournée est pour moi, c’est Disparitus qui a payé la dernière. »
C’est comme ça que Dominique Strauss-Kahn put rassembler 34,11% des électeurs dès le premier tour, à l’instar d’un Mitterrand en 1988.
La plus grande rigolade de cette campagne électorale provint du centre droit et de la droite non sarkozyenne. Bayrou, Borloo et Villepin envisageait de se présenter. Le ridicule leur était promis. Statistiquement, ils auraient fait, au maximum, en moyenne 8% chacun au premier tour. Ils décidèrent d’organiser des primaires « au centre ». Hervé Morin, patron de la plus grande force centriste s’y présenta également et les militants du Nouveau Centre votèrent pour leur chef, qu’il fut ainsi désigné pour représenter cette force politique aux élections présidentielles. D’ailleurs, je vais mettre sa photo à droite, là, qu'on ne l'oublie pas.
Il recueillit 3% des voix.
Nicolas Dupond-Aignan fit une belle campagne, notamment auprès des anciens notables du Front National, lassés par le virage antilibéral, presque étatiste, de Marine Le Pen. Ce bon score empêcha cette dernière de figurer au second tour, laissant ainsi la place à Nicolas Sarkozy que tout le monde, pourtant donné comme étant le grand perdant de cette élection.
Il recueillit 25% des voix, Marine Le Pen 15%.
Le deuxième tour, aujourd’hui, ne fut qu’une formalité pour DSK, tant le rejet de Nicolas Sarkozy était grand. Seuls 35% des Français se résolurent à voter pour lui.
Et paf !
C’était pour répondre à mon camarade Sarkofrance, qui affichait un certain pessimisme, ce matin, un peu comme Yann qui cherche à se remotiver.
Si ton récit se révèle prémonitoire, je demanderai ta béatification ! Mais attention : il faudra un nouveau miracle pour espérer la canonisation !
RépondreSupprimerQuel savoureux récit historique.
RépondreSupprimerThierry,
RépondreSupprimerContente toi de me payer des bières !
Yann,
Oui, hein !
Santo Nicolas Dublogo,
RépondreSupprimerça sonne bien.
Il y a eu une église au Kremlin ?
Je crois. Ce n'est pas ce que je fréquente le plus (sauf pour les enterrements d'ivrognes).
RépondreSupprimerIl est possible de dire que ce récit d'anticipation m'a mis de bonne humeur !
RépondreSupprimerC'est le but !
RépondreSupprimertu as donc acheté une DeLorean DMC-12 et tu en as fait bon usage ... je vais passé une TRES bonne journée :)
RépondreSupprimerJ'espère !
RépondreSupprimerOh la tronche d'Hervé Morin...
RépondreSupprimeril y a un lien secret dans ce récit ésotérique ?
RépondreSupprimertiens c'est amusant... de lire le récit de sa victoire à la présidentielle, ça le rend tout de suite plus sympathique...
RépondreSupprimerL'imaginer en président... ça inspire un peu de respect...
alors... pourquoi pas...
mais au fait, pour faire quoi ? ;o)
@+
Ce n'est pas une surprise mais j'adore ton billet.
RépondreSupprimerPar contre une erreur sur ton billet: je pense qu'en termes de militants, le MODEM est encore légèrement au-dessus du nouveau centre.
RépondreSupprimerEncore un bon billet!
RépondreSupprimerIl me fait penser à celui de Rimbus sur l'échéance 2012. Fasse le c*** que t'es juste...
(ps: ma boule de cristal marche pas)
La gauche en est effectivement réduite à voter pour un rupin , un bling-bling éhonté . Après Francisque Mitterrand , Porsches-Kahn : le Ps a toujours su choisir ses représentants. Tant pis pour ceux qui défilaient contre les injustices sociales : ils n'ont plus qu'à ravaler leur salive. Adieu partage , vive l'accumulation de richesses ! Courage ,camarade ! en se pinçant le nez , ça va passer ! A voté . Au suivant .
RépondreSupprimerPutain, un billet plein de sondages, ça donne effectivement une drôle analyse... En 80, Mitterrand était le moins bon candidat de gauche, en 2006, S. Royal était invincible...
RépondreSupprimerLes faits sont têtus, mais j'incline à penser que les gens aiment bien se laisser manipuler par des sondages.
En 2008, l'autre gauche était explosée, en 2011, le Front de gauche a dépassé les 11 % aux dernières cantonales...
MHPA,
RépondreSupprimerOui, hein !
Disp,
Il n'est pas secret, il est sous ton nom.
Romain,
Tu crois que le Modem a encore des militants ?
Bem,
J'espère !
DPP,
Tu te consoles comme tu veux...
Bon, si on y pense, les positions de départ, c'est 53% pour la droite te 47% pour la gauche. On va considérer que les votants du 2ème tour vont maintenir globalement leur vote à gauche alors que la droite, au vu du piteux mandat de Sarkozy ne peut que s'effriter et en partie se reporter dans l'autre camp pour empêcher le sortant de continuer à ridiculiser la droite républicaine.
RépondreSupprimerCQFD, tu as raison !
:-))
J'espère !
RépondreSupprimer16 mai 2011 : DSK en détention préventive.
RépondreSupprimerC'est malin...
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