A confesse

Hier, j’ai fauté. J’ai commis la faute ultime. Je suis le mal incarné. Je vais me confesser (avant l’apéro) : j’ai dit du mal de Ségolène Royal. Même pas, en fait. J’ai signalé dans Twitter le billet de mon copain FalconHill, blogueur, mais pas de gauche, où il disait du mal de Ségolène Royal.

Alors les twittos Ségolénistes me sont tombés dessus, les uns après l’autres, une véritable horde (bon, c’était un dimanche matin, ils étaient quatre).  On se serait cru à la grande époque, après l’élection de 2007 : il est interdit du dire du mal de la dame. On peut en dire des autres mais pas de la dame.

Cela dit, si ça n’était pas à désespérer du peuple de gauche, nous pourrions en rigoler doucement…

Je ne vais pas reprendre chacun des propos de chacun des gugusses concernés, il y avait Superpado, Toyan66 et un troisième que j’ai oublié. Le quatrième était mon copain Dagrouik.  Oui ! J’ai des copains Ségolistes. J’envisage même d’aller boire un coup avec Gabale, cet été. Heureusement qu’on reste copain, sinon, on ne pourrait plus boire des bières.

Ainsi, à peine twité le billet de FalconHill, un premier énergumène me tombait dessus. C’était au moment où j’allais prendre l’apéro, j’aurais du envoyer chier directement en répondant que je twittais ce que je voulais mais j’ai répondu sérieusement, je ne sais plus du tout quoi.

C’est alors que Dagrouik a twitté que de toute manière j’avais changé du jour au lendemain, après Martine Aubry, j’avais brutalement accordé ma préférence à François Hollande.

On peut difficilement répondre à ça en 140 caractères alors je vais le faire ici. Je vais me confesser, j’ai dit.

C’était il y a environ 6 mois. Dominique Strauss-Kahn était grand favori des sondages mais j’avais un fort doute pour différentes raisons. Je pensais que Martine Aubry avait plus de chance de rassembler la gauche au premier tour mais je ne la voyais pas « y aller ».  C’est alors que des braves gens ont lancé un appel en sa faveur et je me suis dit que c’était effectivement la seule à pouvoir gagner. J’ai relayé l’appel. Mes critères importent peu, tout ce qui compte, pour moi, c’est la possibilité qu’un candidat de gauche remporte les deux tous des élections et il m’a semblé, à cette époque, que seule Martine Aubry pouvait rassembler assez de voix pour passer le premier tour et gagner le second.

Petit à petit, François Hollande est monté en puissance et j’ai commencé à penser qu’il pouvait gagner. Il est devenu mon « préféré » suite à l’affaire DSK car je pense que Martine Aubry est trop fragile, je ne sais pas pourquoi…

Je continue la confesse : je n’ai aucun scrupule à passer de l’un à l’autre tout simplement parce que je ne connais rien aux affaires internes du PS et que je m’en contrepignole, comme à peu 45 millions d’électeurs potentiels.

J’ai donc répondu à Dagrouik, en moins de 140 caractères, que je cherchais juste un candidat ayant le plus de chance de gagner. J’ai reçu quelques moqueries en réponse, une de Dagrouik, me demandant si je jouais au loto et une d’un autre gugusse qui me disait que je n’allais pas tarder à proposer un animateur télé…

On ne peut pas rester éternellement aimable, même au sein d’une confession. Je vais néanmoins dire ce que je pense : il est absolument évident, aujourd’hui, que Ségolène Royal est incapable de réunir plus de 50% des voix à une élection nationale, ce qui ne m’empêchera pas de faire sa campagne si elle est désignée par les militants mais avec le seul espoir qu’elle se retrouve au deuxième tour face à Marine Le Pen.

Cette perspective n’étant pas spécialement bandante, je souhaite pouvoir dire du bien des candidats ayant une chance de gagner et du mal des autres jusqu’au second tour de la primaire.

Je ne joue pas au loto, je m’inquiète juste pour avenir de la France et, dans ce contexte, j’ai le droit de ne pas soutenir quelqu’un que je vois comme étant un épouvantail à électeurs.

Nous ne sommes pas là pour jouer, mais pour gagner une élection.

Depuis l’affaire DKS, les Ségolistes sont de sortie. Ca promet...

On m’accuse de changer d’avis. Je veux bien. J’en connais qui tapait sur les déclarations des gugusses de droite qui voulaient faire travailler les types au RSA et qui ont changé d’avis le jour où Ségolène Royal a indiqué qu’elle n’y était pas opposée.

Je ne suis pas là pour jouer. Et c'est moi qui voudrait mettre un animateur télé comme président ?

Je vais néanmoins poursuivre ma confession : j’ai pris un apéro de trop, hier, et j’ai eu des mauvaises pensées en matant le cul des ménagères faisant leur marché.