Les femmes semblaient à l’honneur dans l’actualité avec la nomination de Christine Lagarde au FMI, la « remontée » d’Eva Joly dans la primaire EELV et la déclaration de candidature de Martine Aubry. La nomination de la première ne m’intéresse pas. J’attends juste le léger remaniement qui devrait s’en suivre. Je ne sais pas si quelqu’un a compté le nombre de remaniements depuis quelques temps… Ce sont bien Martine Aubry et Eva Joly qui m’intéressent aujourd’hui.
Hier, j’ai passé une journée particulière, consacrée à des séminaires, vous savez, ces réunions où on écoute d’un d’œil et on tweete de l’autre avec le smartphone en attendant un passage intéressant où une intervention à faire. Après avoir fait mes deux billets rapide du matin, je savais, pour la première fois depuis longtemps, que je ne pourrais pas faire d’autres billets de blog de la journée (j’ai supprimé par mégarde l’application que j’utilise sur l’iPhone, en plus) ce qui m’a permis de suivre les informations avec un œil différent par rapport à d’habitude tout en voyant les réactions à mes billets du matin.
La première fut celle de l’inusable Des Pas Perdus qui a backtweeter mon billet à propos de la primaire en ajoutant « Très drôle ». Je maintiens pourtant que je ne vois pas comment un citoyen ayant une conscience politique puisque se déplaçant pour un vote, pourrait vouloir participer à un processus favorisant l’unité, ces fameuses primaires ouvertes même si les autres formations politiques ont refusé d’y participer, puisse ne pas soutenir le candidat issu de cette élection.
La politique n’est pas un jeu. On ne peut pas dire « je soutiens Montebourg ou Aubry mais après je soutiendrai Mélenchon ». Ca n’a tout simplement pas de sens. Martine Aubry a une bonne chance de gagner cette primaire. Intellectuellement, je ne comprends pas qu’on puisse se déplacer en octobre pour voter pour elle, pour dire qu’elle est la meilleure pour faire gagner la gauche, et ne pas continuer à la soutenir jusqu’au second tour de l’élection présidentielle. Ca me dépasse. Le raisonnement est un peu l’inverse pour Arnaud Montebourg puisqu’il a beaucoup moins de chance de gagner la primaire. Mais si on le soutient maintenant alors qu’il s’engage lui-même, s’il n’est pas élu, à suivre le vainqueur, je ne vois pas comment on peut annoncer avant qu’on ne suivra pas son choix. Tout ça me dépasse.
Soit on s’engage derrière le Front de Gauche soit on s’engage derrière le processus de rassemblement mis en place par le PS. Je veux bien qu’on change d’avis en cours de route mais annoncer maintenant qu’on fait les deux est surréaliste.
Consultant, l’information à 5 heures du matin (dans ces p… de séminaires, on mange très peu, du coup je me suis rattrapé hier soir, d’où un réveil un peu matinal), j’ai du mal à analyser le discours de Madame Aubry. J’ai un peu le même sentiment que Romain (« un discours de candidature intéressant sur le fond mais qui manquait de passion et de pep's ») mais ce n’est pas trop grave, elle a quelques semaines pour décliner ses propositions et séduire l’électeur.
Pour ma part, j’en reste à mon sentiment depuis quelques semaines : seul François Hollande pourra gagner au second tour face à Nicolas Sarkozy. Je suis plus inquiet pour le premier tour.
Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. J’ai lu les tweets de mes copains soutiens de Martine Aubry, hier. Il semblait satisfait. Ca suffit à me rendre satisfait.
Quant aux écolos, j’en reste aussi à mon sentiment depuis quelques semaines : ça me gave. J’aurais aimé voir une force politique représentée par une personnalité politique pour remettre la politique au centre du débat. J’ai toujours considéré que les écolos auraient du avoir pour candidat Cécile Duflot ou Daniel Cohn-Bendit. Ca ne sera pas le cas. Ils se sont donnés le choix entre Eva Joly et Nicolas Hulot, plus deux autres candidats mais j’ai la flemme de retenir leurs noms vu qu’ils sombreront dans l’oubli dès ce soir…
Je n’aime pas ce que représente Nicolas Hulot. Il a fait main basse sur l’écologie pendant l’élection présidentielle de 2007 avec le fameux pacte qu’il a fait signer à tous les candidats importants ce qui a déclenché une forte représentation de l’écologie dans les paroles mais pas dans les actes. Les Grenelle se sont succédés mais je ne sais pas s’il en reste quelque chose. L’écologie politique est morte à ce moment. L’épisode de la taxe carbone est presque le plus drôle puisqu’on a failli se taper un nouvel impôt injuste, dénoncé comme tel par Ségolène Royal.
Avant 2007, je voyais Nicolas Hulot comme quelqu’un de droite, ayant soutenu Jacques Chirac. Peu importe si c’est vrai, c’est l’image qui reste. Je l’avais assez mauvaise de voir une formation politique qui se revendique ouvertement à gauche envisager d’avoir comme représentant aux élections une personnalité semblant à droite.
Aussi, quand j’ai vu que les premières tendance du vote à la primaire écolo laissaient entrevoir une victoire possible de Eva Joly, j’étais assez content. Le dépouillement n’est pas fini (le système électoral est assez étrange chez les écolos, cette année, certains votent par des bulletins « papier » et d’autres par Internet mais les « résultats papiers » sont annoncés avant ceux du vote électronique alors qu’en théorie, il suffit d’appuyer sur un bouton pour les avoir…). Tout pourrait d’ailleurs basculer aujourd’hui (a priori, les partisans de Nicolas Hulot pourraient être plus branchés et enclins à voter par Internet). Le résultat sera connu aujourd’hui à 17 heures ;
J’espère d’ailleurs que Madame Joly sera élue dès le premier tour pour qu’on ne parle plus de Nicolas Hulot…
Ca m’amuse beaucoup de constater que, politiquement, je préfère Eva Joly à son rival pour les raisons évoquées ci-dessus (au moins Eva Joly est une professionnelle de la politique, déjà élue et pas estampillée à droite) tout en pensant qu’il est à peu près sur qu’elle ferait un moins bon score... Je ne suis pas à un paradoxe près.
Sa désignation serait d’ailleurs une très bonne nouvelle pour le Parti Socialiste et pour Martine Aubry.
Je retourne me coucher.
On n'a pas idée de se lever si tôt pour taper un billet...
RépondreSupprimerTrop mangé...
RépondreSupprimerHé ho, tu publies avant moi maintenant ?
RépondreSupprimerFeinéasse !
RépondreSupprimer@Nicolas
RépondreSupprimerSur Hulot, j'avais le même sentiment que toi en 2006-2007. J'avais alors voté le pacte anti-Hulot.
Aujourd'hui, je crois que le bonhomme a changé. Je ne sais pas si tu as vu le syndrome du Titanic. Et puis, en devenant coopérateur, il s'est engagé sur des valeurs de gauche. Tu parlais concernant la primaire d'un engagement socialiste. Je ne vois pas ce qui serait valable pour les uns ne serait pas valable pour Hulot.
Euhhh... "signé le pacte anti-Hulot"
RépondreSupprimerHeu, si c'est possible, intellectuellement parlant. Puisque le PS a une petite chance d'être au second tour, autant tenter d'avoir un candidat qui déplaise le moins à cet éventuel moment, non ? Ca veut pas dire qu'on aime le PS pour autant. C'est juste une assurance. Quant tu prends une assurance anti blessures grave au Ski, t'as pas l'intention de te blesser, si ? Ben là c'est pareil.
RépondreSupprimerhttp://gerardmentor.wordpress.com/2011/06/29/malaberg-le-ps-est-trop-fort-il-a-gagne/
Tiens, au fait, j'ai revu le monde selon monsanto hier. Et quand on voit que Monsanto possède une partie d'Aventis anciennement Rhône Poulenc fidèle sponsor du chouette Hulot, on a quelques questions sur l'indépendance réelle de ce gars, surtout vis à vis des OGM.
RépondreSupprimerDenis,
RépondreSupprimerJe ne crois pas au changement. Nicolas Sarkozy a été élu en lançant sa campagne sur le thème "j'ai changé"...
Malaberg,
Quel rapport ? Le choix d'une assurance n'a rien à voir avec une question d'honnête intellectuelle vis à vos de soi même.
Et tu n'es pas obligé de spammer mon blog.
Je ne comprends pas non plus ce choix de candidats par des électeurs comme s'il s'agissait d'une promo de supermarché. Bordel, c'est de la politique, ce sont des idées, des engagements…
RépondreSupprimer:-)
Mais qu'est ce qu'ils ont, mes "brillants commentaires" ?
RépondreSupprimerAprès, je ne pige pas en quoi soutenir le PS est un gage d'honnêteté intellectuelle vis à vis de soi même. L'honnêteté, c'est de voter selon ses convictions, non?
Moi, ce que j'ai du mal à comprendre c'est qu'on puisse s'enthousiasmer pour une baudruche tel que Montebourg : quand je l'écoute parler j'ai l'impression d'entendre un recalé du Petit Théâtre de Bouvard…
RépondreSupprimerPoireau,
RépondreSupprimerPareil...
Malaberg,
C'est bien parce que tu ne comprends pas que je n'ai pas envie de causer avec toi, d'autant que tu es tellement borné que ça s'est déjà transformé deux fois en engueulade.
Didier,
Montebourg a le projet politique le plus intéressant, donc les militants politiques s'y intéressent. Mais c'est dommage ça n'en fait pas un bon candidat.
@Nicolas : c'est quoi un bon candidat ?
RépondreSupprimerUn candidat qui a une chanse de gagner.
RépondreSupprimerPas d'accord sur le projet Montebourg : cette manie de vouloir changer de République pour un oui ou pour un non est puérile et exaspérante.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerIl n'y a pas que ça, il y a la "démondialisation", les coopératives et tout ça. Devriez lire Rimbus.
Oui je sais...
J'y vais.
RépondreSupprimer@ Nicolas : C'est le monde à l'envers... Mais c'est pas grave, je ne t'en veux pas.
RépondreSupprimerLe processus de rassemblement derrière le PS ?
RépondreSupprimerJ'adore la plaisanterie ;--))