16 juin 2011

Le Parti Socialiste Français n'est pas responsable de la crise en Grèce

A chaque fois que je déjeune avec mon copain Patrick, la conversation s’oriente vers la Grèce et l’économie là-bas. C’est normal, la fille ainée de son épouse est mariée à un Grec et les petits enfants vivent là-bas. Du coup, ils y passent leurs vacances. Ils ont même acheté une maison, il y a quelques années. En tant que chef d’entreprise en France (et donc bon connaisseur des domaines juridiques concernés) et acquéreur d’une résidence là-bas, Patrick est très bien placé pour parler de tout ça.

Même qu’il a acheté un Blackberry parce que l’iPhone de sa femme ne passe pas très bien là-bas, c’est vous dire.

En rentrant de déjeuner, je suis tombé sur un des infinis commentaires des blogueurs mélenchonistes qui expliquait que Hollande représente le mal puisque c’est le successeur de Strauss-Kahn, l’homme qui a ruiné la Grèce. Je résume, hein ! C’est leur thème principal de campagne, puisqu’ils n’ont probablement pas grand-chose d’autre à dire.

Et ça commence à me les briser.

Les Grecs sont dans la merde parce qu’ils ont dépensé plus d’argent qu’ils n’en avaient. Leur situation est préoccupante surtout parce qu’ils utilisent le même pognon que nous et risquent de nous faire couler avec eux. Pour le reste, je n’ai pas envie de m’occuper du sort des Grecs, la misère du monde m’intéresse, certes, mais je ne tiens pas spécialement à la récupérer pour faire de la politique politicienne franchouillarde.

Ainsi, ces braves gens ont dépensé plus d’argent qu’ils en avaient. Quand on est de gauche, il est de bon ton de défendre les personnes en surendettement. Pour se faire, il est pratique de taper sur les banques (tiens ! Comme pour la Grèce) qui accorde trop facilement des crédits et additionne les frais (pour incident de paiement ou autre) qui font que le surendetté voit sa dette augmenter progressivement sans qu’il puisse rien n’y faire.

Tapons sur les banques.

Par contre, il ne faudrait pas perdre du coin de l’œil que le gugusse surendetté l’est parce qu’il a dépensé du pognon qu’il n’avait pas, et pas seulement pour acheter à bouffer, mais aussi des Blackberry et des iPhone.

Mais on fait tout en œuvre pour aider le surendetté car on est gentil. Pour se faire, on commence par lui supprimer sa carte de crédit, voire son compte bancaire (un livret A lui permettra de gérer le tout venant), … Bref ! On l’empêche de dépenser trop.

Mon copain Patrick, hier midi, m’a raconté la transaction avec le notaire et son avocat, pour acheter sa maison. L’avocat était là pour apporter l’argent liquide pour payer la maison, en dehors de tout document légal, pour environ le montant de l’achat.

La Grèce est de notoriété publique un gros pays de corruption et surtout de « transactions au noir » : la plupart des transactions financières échappent à tout contrôle de l’état. Je ne veux pas chercher des explications : une tradition, des usages, …

Avant de défendre les Grecs pour taper sur le Parti Socialiste Français qui n’a pas grand-chose à voir avec cette histoire, je me demande si les camarades de la gauche, mais attention, la vraie hein, ne devraient pas se demander s’il est bien moral et surtout bien « de gauche » de prendre la défense systématique de braves gens dont le sport national est d’échapper à l’impôt…

Alors quand je vois des gens de gauche mettre sur le compte de François Hollande (parce que DSK n'est plus là), la situation de la Grèce, je ne peux qu'hésiter entre pleurer et rigoler... Mais je ne pense pas que ça serve leur cause...

(photo)

21 commentaires:

  1. Moi aussi je veux goûter au plaisir béat de la plage privée du parti socialiste (photo).

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  2. Tu peux ajouter à ce constat que je partage que c'est la droite qui a camouflé ses comptes vérolés pendant des années.
    Maintenant en ce qui concerne les solutions pour sortit la Grèce de ce merdier le fait qu'elle doive emprunter à plus de 17% sur les marchés n'est ni sain ni honnête.
    Mais ça c'est le sort réservé à tous ceux qui sont dans la merde par le capitalisme des ultras libéraux.

    Les socialistes sont ils des ultras libéraux? Il n'y a qu'au front de gauche que l'on fait semblant de le croire.

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  3. Mhpa,

    Le bonheur.

    Superpado,

    La corruption est à tous les niveaux et je dénonce aussi les taux abusifs. Le problème est la mise en cause de François Hollande dans la situation.

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  4. Bon billet. La Gréce est notamment l'un pays de l'UE où il y a le moins d'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat en proportion de l'économie réelle. En cause par exemple l'impossibilité dans pas mal de cas de payer en autre chose qu'en liquide dans la plupart des commerces, qui favorise la fraude.

    Il m'est arrivé de me trouver dans de gros magasins d'informatique par exemple où tu ne pouvais payer ton pc portable, y compris dans le haut de gamme, qu'en liquide.

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  5. Tout à fait. Les véritables responsables sont les gouvernements grecs de droite qui pendant des années ont maquillé les comptes avec la complicité des agences de notation, pas le gvt actuel qui essaye de résoudre les problèmes et encore moins Hollande !

    A croire que le militantisme de certains les amène à faire feu de n'importe quel bois !

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  6. Moi je vois pas les choses comme toi : comme c'est souvent le cas, le gouvernement de droite grec a déconné en truquant les chiffres de son bilan, et c'est à la gauche de payer les pots cassés.
    La faute est au gouvernement de Karamenlis et à sa politique ultra-libérale, pas au peuple grec.

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  7. Tout à fait, même si le FMI n'est pas une association d'enfants de choeur, ils ne sont guère coupables de la situation grecque. Tout au plus peut-on reprocher à l'Europe et au FMI de n'avoir pas ramener la Grèce à la raison plus tôt. A lire sur le sujet au cas où l'éclairage de Quatremer sur le sujet : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/06/la-gr%C3%A8ce-ou-les-%C3%A9curies-daugias.html

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  8. Rimbus,

    Oui. Mais je ne cherche pas un fautif.

    Je cherche juste à dire que le fautif n'est pas notre PS.

    Et si Sarko fait des bêtises on a le droit d'accuser les gens qui l'ont porté au pouvoir, c'est à dire, le peuple.

    Enfin, ça suffit un peu de faire de la politique politicienne mais personne ne propose de solution et c'est le peuple qui trinque. Mais si ce peuple passe son temps à échapper à l'impôt, il n'y a pas de solution.

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  9. Florent,

    Sauf qu'on ne pouvait pas les ramener à la raison. Et ce sont encore les mêmes qui ronchonnent quand l'Europe veut étudier les budget des états.

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  10. Ah merde, j'avais pas compris que c'était un billet pour défendre Hollande, je vais refaire mon commentaire en demandant à Gaël de me le dicter.

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  11. Superpado,

    Gael ?

    Polluxe,

    Oui l'argumentation politique devient n'importe quoi.

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  12. Sur l'intox permanente de "la dette"
    lire l'excellent papier de Denis Sieffert.
    Quant au contrôle de la commission sur les budgets, et ses orientations actuelles il n'y a pas que le front de gauche qui es dénonce:
    http://jmayrault.fr/v2/index.php?option=com_content&view=article&id=1374:signons-lappel-qchangeons-leuropeq&catid=48:actualites-internationales&Itemid=70

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  13. En fait la question n'est pas tellement l'origine de la dette mais les mesures qu'on met en place pour la solder. En l'occurrence, on dilapide le pays et son système social au nom de l'orthodoxie financière. C'est un peu gros !
    :-)

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  14. Poireau,

    Tu as raison, mais ce n'est pas le sujet du billet, qui est le fait de faire porter la responsabilité du bordel sur les sociales français. Par ailleurs, quand on est gauchiste, on aime bien défendre le peuple.

    Il n'empêche que, comme je le disais à Rimbus, c'est bien le peuple qui a voté pour ses dirigeants. Et si les gauchistes n'ont pas réussi à convaincre le peuple, c'est bien leur faute.

    Par ailleurs, suite â ce billet l'essentiel du débat a lieu dans twitter, c'est dommage. Mais on me critique parce que parle du peuple grec en mal.

    Même si les problèmes viennent du monde de la finance et de la droite, je ne vois pas pourquoi la communauté internationale irait sauver un système de retraites de gugusses qui ne payent pas de cotisations.

    Mais, c'est mal de le dire.

    On accuse mon manque de culture politique et tout ça, parce que c'est mal d'énumérer les faits. Et quand je dis ça, je passe pour un facho. Véridique.

    Donc toute discussion sereine est impossible.

    Mais personne n'a de solution pour sauver la Grèce.

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  15. Nicolas : bah !
    Je pense pour ma part qu'on donne trop d'importance à cette dette et à l'urgence de la limiter. En laissant du temps au temps, c'est à dire en accordant à la Grèce un délai raisonnable et intelligent pour se réformer de manière socialement acceptable on laisserait une solution intelligente prendre forme.
    Au lieu de cela, les financiers (à qui appartiennent la dette justement) décident de créer la pression et de l'alarme : le résultat c'est qu'ils vont s'enrichir avec ces réformes ET avec le remboursement du solde de dette.
    Bref, ça s'appelle un piège à cons ! :-)

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  16. Donc, si je vous suis, les Grecs ont tous un Blackberry, voire un iPhone qui passe mal ?
    Très bonne analyse !

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  17. Guy,

    J'espère au moins qu'ils ont plus d'humour que mes commentateurs.

    Poireau,

    Bah toi même ! Bien sur qu'on lui donne trop d'importance mais ce n'est pas une raison pour la laisser monter...

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  18. Bon billet, logique. DSK n'était pour rien dans l'état de la Grèce (on dit même qu'il aurait adouci les mesures exigées par le FMI), et le PS non plus, c'est évident.
    Ceci dit ce qui arrive aux Grecs nous concerne, peut nous valoir un retour de crise aigu…
    Je serais bien étonné que le petit peuple ait été en état de frauder le fisc…
    Et l'obligation où l'on met ce pays de privatiser les biens publics est un événement grave, qui devrait nous alarmer.

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  19. Le Coucou,

    Le petit peuple travaille au noir, mais je ne veux pas le charger...

    Pour le reste, oui... Mais ça nous concerne aussi par le risque qu'ils font prendre à notre monnaie.

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  20. je me demande qui peut bien être ce troll mélenchonniste...

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  21. Il est marrant, Rimbus, d'avoir le culot de dire que c'est une politique "ultralibérale" qui a causé cet endettement monstrueux. En général, ce sont plutôt les Libéraux qui sont tatillons en matière de dépense publique, non ? C'est pas les méchants libéraux qu'on critique, dès qu'il s'agit de parler de maîtrise de la dépense publique ?

    Et maintenant, les voilà accusés de l'excès inverse ?

    En même temps, ça facilite le débat politique. On stipule que l'ultralibéralisme est la cause de tous les maux, et qu'importe s'il y a contradiction. Ça donne bonne conscience malgré tout. Quitte à risquer une légère schizophrénie idéologique.

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