Primaire : étayer un soutien

Ce tweet de Melclalex m’a amusé mais c’est le commentaire d’Arnaud, à mon billet précédent, qui m’a fait sursauter. J’y présentais la candidature de Martine Aubry et finissant sur un trait d’humour, me demandant si, avec le chouchou en question (François Hollande, donc), j’avais choisis le bon cheval. Arnaud me disait qu’il n’était pas trop tard pour me raviser et pour soutenir Martine Aubry.

Un certains Vincent, un peu avant, me laissait ce commentaire énigmatique : « Beaucoup de chevaux dans l'écurie du PS et il faut choisir le (la) meilleur(e). Pour ce faire on peut :

Soit s'en tenir à sa conviction et choisir le coursier le plus à même de réunir le plus de monde au premier comme au deuxième tour

Soit écouter les pronostics (... des sondeurs)

Soit participer et accepter sans réserve le choix sortant des primaires.

C'est ce dernier choix que je ferai pour ma part. »

Pendant quelques instants, je me suis demandé s’il fallait mal le prendre. Comment ? Quoi ? Je ne ferais que suivre les sondages ? Je ne participe pas, en tenant un blog politique (voire deux) avec trois ou quatre billets quotidiens ? Je ne suis pas un bon observateur de l’avis des électeurs ? Pour qui se prend-il ?

Dans le doute, je lui ai quand même répondu qu’il ne faisait que tenir une posture. Mais j’étais bien amusé par une phrase : « Soit participer et accepter sans réserve le choix sortant des primaires. » C’est le « accepter sans réserve » qui m’a fait lui parler de posture mais c’est bien le « participer » qui m’amuse. Pour moi, participer à des primaires, c’est présenter sa candidature, pas autre chose.

Ensuite, on peut soutenir activement un candidat, parce qu’on penser intimement que ce qu’il a le meilleur projet et qu’il est le meilleur pour remporter l’élection.

Alors, je vais répondre à Arnaud : je ne veux pas soutenir Martine Aubry. Ni François Hollande, d’ailleurs. Ni même Ségolène Royal, Arnaud Montebourg ou Manuel Valls. Je ne suis pas membre du PS, je ne suis supporter de personne.

Pendant les primaires, je vais observer les débats. En tant que blogueur, je vais souligner les points forts de chacun d’entre eux, peut-être évoquer les points faibles de certains (encore que, je ne suis pas là pour casser du sucre, même si Ségolène Royal m’énerve parfois). En tant que sympathisant du Parti Socialiste, je vais me forger une opinion sur des projets et la capacité d’un homme ou une femme à l’incarner, à le défendre et à arriver vainqueur des deux tours des élections.

En tout état de cause, pendant ces primaires, je ne soutiendrais quelqu’un que si, à mes yeux, il arrive largement en tête ou si les autres ont trop de défauts pour avoir une chance de l’emporter. Si Martine Aubry et François Hollande apparaissent comme ayant le charisme du mouchoir au fond de la poche de ce vieux pantalon que j’ai retrouvé au fond de ma poche, je soutiendrais sans la moindre réserve Ségolène Royal, Arnaud Montebourg voire Manuel Valls.

Mais ça n’arrivera probablement pas. Pour être arrivées là, toutes ces personnalités ont nécessairement un certain nombre de qualité. Je ne soutiens personne. Je dis juste qu’en ce jour de juin, c’est François Hollande qui me parait le mieux à même d’occuper le poste. Ma vision pourrait changer dès le discours de Martine Aubry, dès qu’elle aura mis sa veste de candidate.

L’heure n’est pas à soutenir quelqu’un, l’heure est à faire un choix. Le soutien viendra le jour de l’annonce du résultat du deuxième tour de ces primaires, parce que j’ai dit dans mon blog que je le ferai (et si je vote, ce qui n’est pas gagné, j’aurai l’engagement moral de le faire vis-à-vis du Parti Socialiste).

J’espère que les militants, qu’ils soutiennent un candidat ou qu’ils se positionnent comme moi, ont bien compris que si la primaire est ouverte et s’il y a une période de campagne, c’est bien pour choisir un candidat, celui qu’on pense capable de gagner la Présidentielle en présentant sa vision d’un projet, pas pour en soutenir un.

Sinon, le Parti Socialiste et la gauche en général sont bien mal barrés.

En l'occurrence, si les militants qui s'engagent viennent engueuler les sympathisants qui observent, leurs poulains ne sont pas près de l'emporter.

L’heure n’est pas au soutien. Ce qui ne m’empêche d’avoir un avis.