Les affaires reprennent : mon billet d’hier, à propos du PS, a récolté plus de 40 commentaires ce qui n’était pas arrivé depuis fin mars (un billet à propos du Front National), ce qui prouve d’une part que quand il fait mauvais, les blogueurs sont plus enclins à faire des conneries sur Internet et d’autre part que les affaires internes du PS intéressent plus les socialos que les des billets de fond ou des billets critiques à propos des personnalités de droite ou de la politique du gouvernement.
N’étant pas un blogueur météo (profitons-en pour souhaiter un bon anniversaire à mon homonyme, météorologue à Mulhouse), je vais donc pouvoir aborder à nouveau les affaires internes du PS, non sans rappeler ma conclusion, confirmée par ce constat (l’intérêt des affaires internes) : le candidat a largement au moins autant d’intérêt que le projet. Il faut d’ailleurs être membre du PS pour voir une réelle différence entre les projets de chacun, sauf peut-être Arnaud Montebourg mais qui est inaudible du grand public.
Je ne veux pas dire que le projet n’a pas d’intérêt, au contraire, d’une part, il servira de support à la communication du candidat ce qui n’est pas rien et, d’autre part, il servira de base aux alliances et soutiens divers, après le premier tour de la primaire, avant le premier tour des élections et avant le second…
Plus personnellement, il me permettra de vérifier que je vote pour une personne en accord avec mes idées (ou plus précisément c’est moi qui devra être en accord avec les siennes…).
Cela étant, Rimbus, grand supporter de Montebourg, me faisait trois remarques intéressantes (ou amusantes) en commentaires. La première est que je choisis implicitement le candidat des sondages et la deuxième que je n’ai pas compris le but des primaires. Quant à la troisième, elle porte sur le fait que je fasse de la politique de bistro.
La première m’amuse toujours : à part cette fois, elle vient souvent de gens qui ont soutenu Ségolène Royal pour la précédente primaire, la candidate des sondages par excellence et de gens qui m’expliquent qu’elle est plus populaire au sein de telle ou telle catégorie de la population (ce qui est d’ailleurs peut-être vrai – mon propos n’était pas une critique de Ségolène Royal – mais ne peut-être mesuré que par des sondages ou à l’applaudimètre, ce qui revient à peu près au même).
Il y a quelques temps (du temps de DSK), on nous expliquait qu’il fallait choisir Mme Royal parce que jamais un candidat populaire un an avant les élections n’avait gagné. L’argument était rigolo : pour gagner, il aurait fallu voter pour quelqu’un d’impopulaire…
Je ne choisis pas en fonction des sondages : je choisis la personne qui me parait avoir le moins de chances d’être éliminée. Et c’est pour ça qu’au fond, le projet n’a pas spécialement beaucoup d’importance vis-à-vis du résultat de l’élection : un électeur de gauche votera à gauche et un électeur de droite votera à droite. Il nous reste donc les électeurs non politisés, ces trois ou quatre millions de personnes qui feront basculer la balance : ils n’auront pas étudié les projets avant de mettre les bulletins dans l’urne.
La deuxième remarque porte sur le fait que je n’ai pas compris le but des primaires. En fait, je m’en fous un peu dans la mesure où j’ai passé plus de temps à critiquer ces primaires qu’à les soutenir. Plus de temps on passera à se taper dessus entre « clans », plus on aura du mal à se ranger derrière le vainqueur. D’ailleurs, on a vu ce que ça a donné en 2007, on ne peut pas dire que tout le monde était rangé derrière Madame Royal.
Le but des primaires devrait être l’occasion pour les sympathisants socialos de choisir le candidat (et les thèmes qu’il entend mettre en avant) le plus à même de gagner les élections. Tout le reste ne me parait que fumisterie sauf le fait que les primaires sont un bel espace de communication auprès du grand public mais aussi auprès des gens que les supporters de chaque candidat iront voir, sur les marchés, en porte à porte, … C’est aussi, probablement, un beau moment pour mobiliser les sympathisants, pour en recruter de nouveaux, …
Surtout, les primaires auraient du être ouvertes, permettant un rassemblement à gauche. Ce n'est plus le cas.
Surtout, les primaires auraient du être ouvertes, permettant un rassemblement à gauche. Ce n'est plus le cas.
Enfin, la troisième remarque de Rimbus (dans Twitter, mais c’est récurrent chez lui) est que je fais de la politique au bistro. Je le revendique. Je passe plus de temps à fréquenter des électeurs non politisés, que ça soit au bistro ou, surtout, au bureau, voire même dans les blogs non politiques, contrairement à certains qui passent le nez à étudier des textes politiques et à discuter avec des électeurs de leurs propres courants. Ce sont d’ailleurs généralement ceux qui viennent pleurer, après une élection, en constatant les forts taux d’abstention.
Se déconnecter de l’électorat est une spécialité… au même titre que les querelles de chapelle.
Néanmoins, Yann nous rappelle qu’il faut garder espoir et Le Coucou nous montre que l’Italie pourrait très bien nous donner une leçon de démocratie… Quant à Vogelsong, en marge de son billet, il nous rappelle à quel point "la personne" est importante.
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"un électeur de gauche votera à gauche et un électeur de droite votera à droite."
RépondreSupprimerAh ça J'aurai pu l'écrire :)
J'essaie de me déterminer sans tenir compte de tout ça et juste sur la personne et sa part du projet qu'elle porte. Montebourg en ce sens me semble le plus enclin à réellement changer les choses, ce qui est par ailleurs le slogan du PS !
RépondreSupprimer:-))
Dominique,
RépondreSupprimerNe t'en prive pas ! Mais malheureusement certains blogueurs l'oublient et passent leur temps à essayer de convaincre ceux d'en face.
Poireau,
Son projet est séduisant, mais pas lui...
On va bien s'amuser d'ici 2012...
RépondreSupprimerLe billet d'hier était en tous cas très bon et a donné lieu à des échanges très instructifs... Qui font, bizarrement, alors que j'étais convaincu que la gauche l'emporterait haut la main, ben je le suis beaucoup moins, convaincu...
Enfin, on verra bien.
Faucon, les élections imperdables, ça n'exsiste pas !!!
RépondreSupprimerC'est une pensée de prétentieux...
La droite est toujours sociologiquement majoritaire.
Estelle92, merci d'appuyer mon propos...
RépondreSupprimer"un électeur de gauche votera à gauche et un électeur de droite votera à droite. Il nous reste donc les électeurs non politisés, ces trois ou quatre millions de personnes qui feront basculer la balance : ils n’auront pas étudié les projets avant de mettre les bulletins dans l’urne."
RépondreSupprimerEntièrement d'accord du début à la fin de l'article.
Et comme toi, je cherche celui qui remportera les suffrages des électeurs non politisés...
FalconHill,
RépondreSupprimerJ'en suis aussi de moins en moins persuadé.
Estelle,
Ça devrait exister...
Noldenol,
Merci !
(excusez la brièveté de ma réponse, iPhone oblige)