En salle

31 juillet 2011

Baffes en règle

Heureusement que mes collègues blogueurs politiques sont plus inspirés que moi ce matin.

Vous lirez donc la superbe baffe que vient de donner Seb Musset à la politique menée par la droite, dans notre pays.

Vous lirez ensuite le billet d’Elmone qui nous donne son point de vue, que je partage, sur la règle d’or.

30 juillet 2011

Un poireau dans le clavier

Rassurez-vous, je ne tourne pas chèvre mais c’est mon Google Reader qui est rempli d’hommages à Jean-Louis, lui qui ne jurait que par Netvibes.

Les obsèques auront lieu lundi, à 15 heures, au cimetière de Claviers.

Ce qui n’est pas un écran tactile.

Je ne pourrais évidemment pas y être (permanence au boulot) mais j’espère que des copains pourront y aller, je pense par exemple à Nouvel Hermès qui est un des derniers d’entre nous à avoir passé une soirée avec Jean-Louis. Je n’aime pas les enterrements : je suis un athée mesquin, mais je me rappelle l’enterrement de mon père, il y a 19 ans presque jour pour jour (il est mort le 26 juillet 1992), ça m’avait fait très chaud au cœur de voir que tant de gens étaient présents, pensaient à lui. Plein de copains à lui avaient interrompu leurs vacances pour lui rendre un dernier hommage.

Je me rappelle aussi l’enterrement du vieux Robert. Un type de 75 ans, environ, facteur à la retraite qui avait gardé le rythme de ses tournées en faisant le tour des bistros de Bicêtre. Il alternait demis de bière et petits Sauvignon. Ca existe encore, le Sauvignon ? On n’en trouve plus dans les bistros du coin. Comme le Muscadet, d’ailleurs.

J’avais passé tant de soirées avec lui… Quand il est mort, j’avais pu me rendre à l’enterrement, c’était probablement à cette période de l'année, j’étais en vacances. J’avais organisé la collecte pour les fleurs. C’était encore en Francs, j’en prenais 50 à tous les potes. J’avais mis des écriteaux dans les bistros pour que les gens s’adressent à moi et nous avions pu acheter une très belle gerbe.

Le vieux Robert était un exemple de gentillesse, un peu comme Jean-Louis, tiens !

D’ailleurs on avait bien rigolé, avec le Gros Loïc, à l’enterrement mais ça serait totalement inconvenant de le raconter dans ce billet.

Et alors ? Bon d’accord.

La commune est bien ancrée à gauche depuis 1995 mais était bien à droite avant. Bizarre… A l’enterrement de Robert, il y avait des représentants de l’ancienne municipalité de droite, que l’on connaissait très bien, avec le Gros Loïc, puisqu’ils fréquentaient La Comète. Ils avaient été compromis dans une affaire financière, des emplois fictifs, des subventions abusives ou un truc comme ça, j’ai oublié. Des qu’il en voyait un, le gros Loïc me demandait « Ah ben, il n’est pas en prison lui ? » ou « Ah ! Il est sorti de taule ? » Le gros Loïc ne se rendait pas compte que, dans le cortège, nous étions suivis par l’ancienne maire qui entendait toutes ses conneries. Qu’est-ce qu’on avait pu en rigoler, après !

Bref.

En sortant du cimetière, nous étions allés à notre fief de l’époque, les Monts d’Aubrac. Les clients « ah ! bon, Robert est mort et s’était son enterrement ? » Moi : « oui, mais rassure toi, comme tu étais en vacances, j’ai pensé à toi pour les fleurs. » « ah ben c’est gentil, combien que je te dois ? ».

Du coup, avec le Gros Loïc, avec l’excédent de pognon obtenu en arnaquant tous les faux culs du coin, nous avions pu payer des tournées dans tous les bistros que fréquentait Robert.

Sans la moindre vergogne. J’étais le seul à avoir pensé à organiser une collecte pour les copains et tous les faux culs qui ne pensent au mort et à sa famille qu’au moment où il faut payer des fleurs parce qu’une collecte passe par là et qu’il faut bien faire un geste sinon ça va se voir me font gerber.

Je ne dis pas ça pour vous, vous avez été très nombreux à rendre hommage à Jean-Louis, dans les blogs et je ne vous en remercierai, au nom des enfants avec qui je suis en contact, jamais assez.

Je ne peux pas citer tous vos billets, ici. Je vais néanmoins en présenter trois.

Tout d’abord, celui de Guillaume. Je connaissais Le Coucou, le petit blogueur venu taper à ma porte, mettre des commentaires sympas chez moi, comme il faisait chez tout le monde. De file en aiguille on a sympathisé et on est devenus potes. Vous connaissiez aussi Le Coucou comme blogueur de gauche sympa, avec des beaux écrits et ses célèbres rébus. Il y a un aspect de sa personne que j’avais totalement occulté. Il était un « auteur SF » reconnu. D’ailleurs, le milieu lui rend également hommage. Ca fait trois ans que je connais le Coucou, et c’est après sa mort, par un blogueur, Guillaume, que je connais depuis bien moins longtemps que je découvre tout ça.

Guillaume m’a fait parvenir différents liens sur des articles parlant de Jean-Louis. Férocias aussi, d’ailleurs. Lui, ça fait des années que je le connais et il connaît bien ce milieu. Il rend aussi hommage au Coucou.

Le dernier que je présenterai sera celui de Monsieur Poireau qui nous rappelle combien Jean-Louis va nous manquer, notamment dans notre « gauchosphère » pour cette campagne à venir. Après avoir fini celui d’hier avec Gaël, mon pote d’enfance (de la sienne…), l’idée de finir mon billet du jour en parlant de Poireau me plait bien. C’est la première andouille avec qui je sois devenu copain d’enfance grâce aux blogs.

Mais la voiture de sa femme est à chier.

P.S. :

Pendant la rédaction de ce billet, juste au moment où je parlais de la collecte pour le Vieux Robert, les grands esprits se sont rencontrés. Melclalex (son hommage) m'a appelé et voulait que je le prenne en compte pour une collecte. Je n'organise rien. Je veux bien faire la tournée des bistros pour récupérer de l'oseille mais nous ne sommes plus dans le même monde... Si j'envoie des fleurs (ce qui n'est pas dit, je n'ai pas de tête), j'associerai tous ceux décidé à m'offrir un demi pression à la Comète.

29 juillet 2011

Deux jours après, quinze ans plus tard...

Quand j’ai appris la mort du Coucou, hier midi, plutôt que de chialer comme une madeleine tout seul dans mon coin, j’ai préféré contacter les proches par mail. J’ai envoyé le même mail à tous les copains de blogs relativement proches de Jean-Louis mais j’ai oublié d’y indiquer qu’on voulait que « ça » se fasse dans la discrétion.

Tu coup, Twitter s’est enflammé comme si Christine Lagarde avait été arrêtée par la police de New York. Alors j’ai fait mon billet, rapidement. Je n’étais d’ailleurs pas le premier et plein de blogueurs ont suivi.

Si je n’oublie pas, je vais mettre en lien, en fin de billet, tous ceux qui ont été repérés par Wikio mais c’est tout le monde, les twittos, les blogueurs, les commentateurs, tous ceux qui ont laissé une marque d’amitié que je voudrais remercier non seulement de la part de la famille mais aussi de la mienne.

Finalement, c’est très bien que la nouvelle se soit répandue ainsi. Jean-Louis était très discret mais très attaché à ces marques d’amitié, aux commentaires, liens ou RT qu’on pouvait lui faire.

Encore merci.

Parmi les billets qui ne sont pas repérés par Wikio, je voulais signaler celui de Didier Goux. Outre le fait que le vieux réac doit avoir des sueurs froides en constatant ce qui arrive à mes potes blogueurs « bien plus » âgés que moi, il a fait un commentaire très juste à mon billet d’hier midi. J’ai la flemme d’aller le chercher, mais il disait, en gros, que malgré nos divergences, malgré nos engueulades, nous étions tous là, ensemble, pour Jean-Louis.

D’ailleurs, dans tous les mails que j’ai du recevoir ou envoyer hier, il y a des gens avec qui j’étais fâché pour des bêtises (souvent à cause de Didier, d’ailleurs). Dans toutes ces lectures, j’ai découvert, aussi, qu’il était très apprécié dans une sphère de « blogueurs science fiction », certains, d’ailleurs, étant des copains de blog à moi.

Quand Olivier, mon pote blogueur, est mort, il y a trois ou quatre mois, j’avais eu un moment de flottement, que vais-je faire de son blog, je n’ai aucun contact avec la famille, je suis le seul « coadministrateur ». S’en étaient suivis des débats, dans les blogs, avec notamment quelques billets de Juan. Pour Jean-Louis, je n’ai pas ce problème, je suis en relation avec ses enfants et je suis sûr qu’il voudrait que ses blogs restent, pour l’éternité, … (celle définie par Google, qui héberge nos blogs). Par contre, n’étant pas « coadministrateur » de son annexe, juste je ne savais pas comment on allait pouvoir fermer les commentaires…

Alors, je vais finir ce billet par une anecdote personnelle. Si je suis trop long, excusez-moi par avance…

En 1996, j’avais dirigé une « colonie de vacances », entièrement en plein air, avec une centaine de mômes de 6 à 11 ans, avec un groupe de bénévoles. Il y avait donc un gros besoin de logistique, monter les tentes dortoir, les lits de camps, les tentes pour les cuisines, les tentes pour les lingeries, le tout à 800km de la Bretagne d’où nous venions et d’où il fallait acheminer le matériel. Tous les parents qui devaient nous aider pour cette logistique s’était défilé et je me retrouvais presque tout seul. Un seul était resté, un copain depuis un an ou deux, Christophe. Il a consacré deux fois quatre jours (le montage et le démontage) de ses vacances pour m’aider.

Lors du démontage, le temps a commencé à se couvrir. L’orage allait éclater. Je voulais que l’on rentre les tentes rapidement pour éviter d’avoir à les mettre à sécher en rentrant en Bretagne, ce qui aurait pris des heures. Alors vous me connaissez, j’ai gueulé : « Allez, les gars ! Au boulot, bordel ! » et tout le monde s’en mis à bosser comme des forcenés…

Christophe est mort d’une crise cardiaque, les pompiers n’ont rien pu faire, ils sont arrivés trop tard dans notre coin paumé.

C’était le 27 juillet 1996. Gaël était avec moi, à côté de Christophe. Il était un de mes directeurs adjoints et a pu prendre les choses en main, pendant que je restais là, à attendre la famille et à faire « ce qu’il faut faire ».

Le 27 juillet 2011, Jean-Louis est mort. Gaël est toujours avec moi. J’ai découvert ce matin qu’il était « coadministrateur » de l’annexe du Coucou (pour l’aider à mettre une vidéo ou une musique, un peu après la mort de Marcelle).

On va pouvoir fermer les commentaires des deux blogs.

Marcelle et Jean-Louis seront ensemble pour l’éternité.

Sans être emmerdés par les spams.

J’espère que Gaël sera encore avec moi le 27 juillet 2026.

Et arrêtez, toi aussi Gaël, de pleurer bêtement devant votre écran, ça va nous faire rouiller Internet.

Z’avez-vu ? Je suis fort ! J’ai réussi à trouver une photo de « Claviers » avec Google Image (essayez de taper le mots "claviers" dans Google...

Je renouvelle mes remerciements à tous les commentateurs, Twittos, blogueurs, …

Dont les auteurs de ces billets (repérés par Wikio à 11h40, aujourd’hui) :


28 juillet 2011

Jean-Louis a rejoint Marcelle

Lolo lançait une chaine, récemment, à propos de la chanson de l'été. Je crois qu'il n'y en a qu'une...

Très funeste nouvelle

J'ai la douleur de vous faire part de la mort du Coucou, hier soir, six mois après son épouse et quelques mois après la mort d'un autre copain blogueur, Olivier P.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Coucou et moi étions très proches, je devais aller passer quelques jours avec lui en août, comme les deux derniers étés.

Je ferai un dernier billet sur son blog dans quelques jours, en le préparant avec ses enfants.

Le ridicule ne tue pas, même au FMI

C’est une vieille rengaine, depuis que je tiens ce blog : dès que je publie des mauvais chiffres économiques, certains ont l’air de croire que je m’en réjouis. Mon copain FalconHill, d’ailleurs, vient de commenter mon billet d’hier soir à propos de l’augmentation du chômage en laissant penser que ce chiffre devrait réjouir certains gauchistes.

Il ne faut pas faire d’amalgame : le mauvais état de l’économie française et les chiffres abominables publiés chaque jour ou presque ne m’amuse pas. Par contre, ils viennent prouver que je n’ai pas tort quand je dis que la politique économique du gouvernement est mauvaise et m’aider dans mes contributions à mon vague niveau à la campagne électorale.

Nous avons d’un côté Monsieur Sarkozy qui, en s’asseyant sur les principes constitutionnels, vient prier le principal parti d’opposition de l’aider dans sa politique (voir mes billets depuis avant-hier) pour essayer de le foutre dans la merde et de l’autre côté toutes les preuves que tout va mal. Je vous passe l’augmentation du chômage, j’en ai parlé hier soir.

Je vous passe aussi l’information hors sujet mais à plier de rire : le site Internet de l’Elysée a été piraté ! Pour des as de la sécurité, de la protection des données, … et d’Hadopi, ça la fiche mal. Incapables d’assurer la sécurité d’un système d’information basique et ils viennent légiférer à propos de l’utilisation d’Internet. Ca ne me réjouit pas, ça m’amuse… Nuance.

C’est d’une information que j’ai entendue à la radio ce matin que je voulais parler. « Le Fonds monétaire international a beau être dirigé par Christine Lagarde, l'ex-ministre de l'Economie française, il n'est pas aussi optimiste que le gouvernement quant aux perspectives de réduction des déficits publics !... »

C’est à plier de rire : en temps que Ministre de Finances, c’est Madame Lagarde qui était chargée de valider les prévisions pour le gouvernement mais les services qu’elle dirige maintenant viennent de dire qu’elles étaient n’importe quoi.

On ne nous prendrait pas un peu pour des cons ? Et en plus ils viennent donner des conseils.

En outre, c’est Nicolas Sarkozy qui « a placé » Madame Lagarde à ce poste et la première (ou presque) déclaration qui en émane est que la politique menée par la France n’est pas bonne, que tous les efforts faits par Nicolas Sarkozy pour mettre le PS dans le bouillon ne sont qu’une vaste rigolade et surtout une mesure de communication : « Le Fonds préconise enfin d'adopter la "règle d'or" budgétaire qui accroîtrait la crédibilité de l'engagement des autorités françaises à réduire les déficits, au moment où la mesure fait débat. »

Il y a le meilleur : « Pour respecter ses engagements, l'institution recommande notamment à Paris de réformer plus profondément le système des retraites en envisageant un nouveau report de l'âge légal de départ à la retraite... » Le jour où on annonce l’augmentation du chômage, des guignols internationaux nous disent de travailler plus…

« Le FMI salue par ailleurs les efforts de redressement budgétaire déjà réalisés et appelle à poursuivre en ce sens : "La France ne peut prendre le risque de rater ses objectifs budgétaires à moyen terme, étant donné le besoin de renforcer la mise en œuvre du Pacte de stabilité et de conserver les coûts d'emprunts à un niveau peu élevé en confortant sa note AAA", précise ainsi le rapport. »

Ces guignols viennent confirmer qu’il faut qu’on modifie la constitution pour gagner de la crédibilité auprès d’agences de notation farfelues, juste pour tenter de démontrer par l’absurde que la politique menée par la droite en France est mauvaise.

Accroitre « la crédibilité de l'engagement des autorités françaises à réduire les déficits » ? Ce n’est pas auprès de vagues officines cachées à Manhattan qu’il faut augmenter la crédibilité mais auprès du peuple Français.

Nous, quoi…

Bon ! Je vous ai bassiné avec des schémas à propos de la dette et du déficit, ces deux derniers jours. Je vais changer. Je vais illustrer ce billet avec une courbe du taux de chômage.

Je ne sais pas ce qu’en pense le FMI. Par contre, je sais qui le finance : les états. Nos impôts. Notre déficit, quoi !

27 juillet 2011

Augmentation du chômage

On apprend ce soir que le chômage a augmenté en juin. Je conseille à Nicolas Sarkozy de mettre l'interdiction du chômage dans la constitution comme il le fait pour la dette.

Ça fera un problème résolu et on pourra s'attaquer aux vrais sujets.

Comme le budget de la culture ?

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Et la fraude fiscale ?

Dans l’opposition à Nicolas Sarkozy qui essaie de mettre les socialos en porte-à-faux, c’est Ségolène Royal qui jette une nouvelle pierre intéressante (via Intox2007, allez lire et voir). Après ou avant les exonérations fiscales, ce qui pèse le plus sur le budget (et donc le déficit et la dette) est la fraude fiscale, de l’ordre de 50 milliards d’euros par an.

Ce chiffre ne vous dit rien ?

Je vais vous coller un graphique évocateur, comme Intox2007, mais moi, c’est aussi pour faire chier mes lecteurs réacs qui ne comprennent rien à l’économie.

Ce graphique provient de la Documentation Française (je dis ça parce qu’une des courbes d’un de mes graphiques d’hier soir était peut être fausse). En outre, il s’arrête en 2006, j’en ai marre qu’on me rétorque que tout est lié à la crise de 2008 (voir par exemple les commentaires chez Bem). Nicolas Sarkozy était ministre du budget ou des finances une partie du temps où la courbe est au plus bas.

50 milliards d’euros ? Ca correspond environ au montant du déficit quand tout va mal et que la droite est au pouvoir. Attention ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je n’ai pas dit que la fraude était due à la droite. J’explique juste ce que représente 50 milliards. Maintenant, ça « représente beaucoup moins ». Le déficit public frôlant les 150 milliards en 2010, la fraude n’en représente donc qu’un tiers.

Tiens ! Les baisses d’impôt depuis la droite au pouvoir ont coûté 40 milliards. C’était pour donner une nouvelle comparaison avec les 50 milliards. Ces 40 milliards n’ont pas grand-chose à voir avec la crise : ce sont des baisses directes causées par la loi.

Nos députés et ministres de droite sont très fort pour affirmer qu’il faut diminuer le train de vie de l’état : ils l’ont fait mais en diminuant les recettes. Pour ma part, quand je veux diminuer mon train de vie, je choisis un bistro moins cher, je ne demande pas une diminution de salaire à mon patron. Mais c’est bien facile de faire des promesses électorales. Surtout quand elles vont ne bénéficier qu’à ceux qui payent le plus d’impôts, donc les plus riches ! Du coup, vous allez voir qu’ils ne vont pas tarder à nous dire qu’il faut une TVA sociale (pour tenir les objectifs rendus obligatoires par une modification de la constitution) en faisant en sorte que tous les consommateurs payent… Parallèlement, ils vont continuer à torpiller les retraites, la sécu, l’Education Nationale. Et la sécurité, mais ça ils ne vont pas le dire à leurs électeurs.

Ils aiment bien dire à leurs électeurs réacs qu’il faut s’attaquer aux fraudeurs à la sécu, à tous ses étrangers qui se soignent au frais de la sécu en piratant des Cartes Vitale et j’en passe !

Ce qu’ils oublient de dire c’est le montant de cette fraude. Quelques estimations tournent autour de 400 millions.

Soit moins de 1% de la fraude fiscale.

Il serait peut-être temps de dépenser de l’argent à lutter contre cette fraude plutôt qu’à chasser le misérable étranger dont il faudra s’occuper ou la jeune fille qui prend la carte Vitale d’une copine pour se payer la pilule parce que sa mère, réac, ne veut pas…

C’est ce qu’explique Ségolène Royal. J’aime quand tous nos candidats partent au front ensemble !

L'union nationale contre la dette : un chantage ?



« En France, Sarkozy joue donc l'union nationale contre la dette, sans transiger aucunement sur ses propres cadeaux fiscaux. » sans la moindre vergogne, je pique la conclusion du billet de Sarkofrance (qui aborde un tout autre sujet… ou presque). J’ai été « soulagé » ce matin quand j’ai entendu Martine Aubry, dans le journal de 7 heures, sur France Info, voire les journalistes, dénoncer la pratique de Nicolas Sarkozy, une espèce de chantage à la bonne conduite.

Martine Aubry et François Hollande ont annoncé que les parlementaires socialistes ne voteront pas cette modification de la constitution (sauf Jack Lang ! Non… Je plaisante…). Le PS doit même aller plus loin et dénoncer le fait de jouer avec la constitution à des pures fins électoralistes… D’autant que Nicolas Sarkozy a utilisé une procédure hors constitution pour s’adresser aux parlementaires alors qu’il avait fait modifier la constitution, au début de son mandat, en modifiant les modalités de communication du Président de la République auprès des parlementaires. C’est fort, non ?

Nicolas Sarkozy pensait que le PS serait obligé de voter cette modification mais ce dernier n’a pas d’autre choix que de refuser et à prendre la responsabilité d’aller au clash.

Le Parisien : « «Convoquer le Congrès si la révision constitutionnelle est finalement rejetée, c'est prendre le risque d'exposer une fragilité», confie une source proche du gouvernement à l'AFP, qui souligne que «la France est le plus fragile des pays notés AAA par les agences de notation.» «On peut aussi convoquer le Congrès et mettre le PS devant ses responsabilités», ajoute-t-elle. »

C’est amusant de penser que le PS devrait plier devant les agences de notation : ça serait sa fin, il ne serait pas au second tour.
« Pour convaincre les élus réticents, le président avance «l'étape fondamentale» qu'a constitué selon lui le sommet de Bruxelles, en rappelant l'ambition de construire «un véritable Fonds monétaire européen» et en souhaitant «un véritable gouvernement économique» pour la zone euro. » En cinq ans, il n’a eu que le temps de faire des multiples effets d’annonce à propos de la régulation de l’économie.

« Mais, «pour réussir dans cette entreprise, pour entraîner ses partenaires», ajoute le chef de l'Etat, «la France (...) doit être exemplaire» dans ses comptes publics et revenir à l'équilibre budgétaire. » Quand la droite est arrivée au pouvoir, les comptes de l’état respectaient les critères imposés par nos accords internationaux. C’est un peu facile, maintenant, après avoir fait exploser les déficits, de prôner l’exemplarité.

«  La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a appelé mardi le PS à revoir sa position «dans un esprit de responsabilité, pour les Français et pour la jeunesse à qui nous ne devons pas transmettre nos dettes» et à rallier la majorité. «Aujourd'hui, il y a deux options: les déficits ou la règle d'or, il n'y a pas de troisième voie», a-t-elle expliqué. » Si ! Il y a une troisième voie : celle de ne pas faire croire que modifier la constitution permettra de revenir à l’équilibre. Pour revenir à l’équilibre, il n’y a que deux solutions : augmenter les recettes ou baisser les dépenses.

Faire croire autre chose aux Français est faire preuve d’absence « esprit de responsabilité ».

L’« esprit de responsabilité » exige de revenir sur la plupart des mesures fiscales prises depuis 2002 et la forte diminution des seuls impôts justes, ceux qui sont progressifs.  L’« esprit de responsabilité » exige de revenir sur toutes les exonérations iniques mises en places depuis 10 ans et particulièrement lors de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République.
« Le chef de l'Etat «n'a aucune leçon à donner, il a même plutôt une repentance à avouer: c'est sous son mandat que les comptes publics se sont dégradés avec la plus grande rapidité et, hélas, la plus grande intensité», a jugé François Hollande. Sa rivale aux primaires socialistes, Martine Aubry renchérit : «L'histoire retiendra que la décennie de la droite au pouvoir aura été celle du doublement de la dette». »

Il faut le marteler.

(premier schéma, deuxième,     troisième – ce dernier sans légende correspond à l’évolution du « solde primaire de l’état »)

26 juillet 2011

Nicolas Sarkozy : le budget à la lettre


« Le Président de la République communique avec les deux assemblées du Parlement par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. » : tel est formulé l’article 18 de la Constitution. Je ne suis ni procédurier ni constitutionnaliste mais il parait que Nicolas Sarkozy a écrit aux parlementaires pour leur demander d’appuyer l’inscription dans la constitution des règles à propos du déficit. Ce courrier est cavalier.

C’est François Hollande (qui n’a pas de poil dans les oreilles, voir notre illustration) qui lui a répondu : « Le candidat à la primaire PS François Hollande a estimé mardi que Nicolas Sarkozy n'avait "aucune leçon à donner" sur les comptes publics qui se "sont dégradés" sous son mandat ».

Je ne vais pas à nouveau vous sortir un graphique avec l’évolution de la dette. Si ? Bon, je vous en ai trouvé un nouveau. Remerciez moi (et Madame Beauvallet qui était candidate EELV aux cantonales et Eurostat). C’était la première fois que j’utilisais cette requête Google. Les journalistes devraient pouvoir la trouver aussi.


Ce graphique est évocateur. Et encore, il ne va pas jusqu’à 2011.

Je ne sais pas ce que veut Nicolas Sarkozy avec ce courrier et cette évolution de la constitution. De toute manière, on a adhéré à des traités internationaux qui interdisent un déficit supérieur à 3% du PIB et on ne les respecte pas. Alors, une constitution qu’on peut modifier dès que ça nous gratte, je ne vois pas l’intérêt.

Veut-il faire plaisir aux agences de notation ou veut-il piéger le PS qui pourrait être obligé d’accepter pour ne pas passer pour mauvais gestionnaire ? Dans un tel scénario, le PS se ferait botter le cul, probablement à juste titre, par l’extrême gauche.

J’imagine que chacun va prendre différentes postures, tout le monde oubliant que la dette ne va pas dans l’intérêt des peuples et que, pour la réduire, diminuer les dépenses n’est pas la seule solution, on peut aussi récupérer tous les cadeaux qui ont été faits aux plus riches. Pour l’instant c’est le peuple qui paie et ses enfants qui hériteront des conneries actuelles.

C’est assez amusant de penser que Nicolas Sarkozy espère faire trébucher la gauche pour une histoire de mauvaise gestion alors que c’est parce qu’elle est réputée bonne gestionnaire, ce qui lui permet de remporter haut la main la plupart des scrutins locaux.

Puisque Nicolas Sarkozy a choisi le terrain du budget, les candidats à la primaire doivent s’emparer du dossier et marteler toutes les vérités qu’il y a derrière ce magnifique schéma. Les positions de Ségolène Royal (et de Manuel Valls aujourd’hui) sont surprenantes. Aller draguer ouvertement les centristes avec son arc républicain est curieux alors que le moment est venu d’aller sur leur terre, en parlant de dette, tout en réjouissant la gauche en récupérant le pognon dans les poches des plus riches (Didier Goux, c’est une image : un supprime juste les cadeaux faits).

Je n’ai pas entendu Martine Aubry à ce sujet, ni aucun des autres candidats, d’ailleurs. Manuel Valls étant occupé à casser du sucre sur le dos d’Arnaud Montebourg. Martine Aubry s’occupe de taxer Internet avec une espèce de licence globale. A la décharge de Mmes Aubry et Royal et de M. Baylet : ils ne sont pas parlementaires et n’ont pas reçu le courrier.


Toujours est-il : heureusement qu’Hollande est là pour faire des gros titres.


Tiens ! Vous voulez un autre graphique. Google Image est là pour vous (trouvé ici).


C’est assez facile à diffuser…

26/07/11 : ce que je retiens

Parmi mes lectures matinales, est à noter, tout d’abord, le billet de Bembelly : « Unicef France lance un appel à la générosité du public pour répondre à la crise nutritionnelle qui sévit en ce moment dans les pays de la Corne de l’Afrique, en particulier la Somalie, Éthiopie, le Kenya et Djibouti. »

A lire également, le billet de Romain qui se pose les mêmes questions que moi à propos de Ségolène Royal et de son arc républicain. On ferait mieux de commencer par rassembler à gauche.

Dans le billet de 365 mots,  le programme de Jean-Luc Mélenchon est détaillé et reçoit une bonne note.

Des Pas Perdus, quant à lui, revient sur la présence de cadres socialistes dans la presse people. Il est contre et je pense qu’il a tort : les électeurs ne votent pas pour un programme mais pour une personne. S’il faut faire la une de Voila ou de Paris Mach pour se faire élire, faisons les unes. D’ailleurs, il nous montre par deux simples phrases toute l’erreur de son raisonnement : « La presse people n'a, a priori, aucune fonction politique. Son objectif est de vendre du rêve à un lectorat qui désire soit se soustraire à son quotidien […] » L’objectif de la politique est aussi de vendre du rêve…

Ca n’a strictement rien à voir, c’est plus insolite, dans son billet, Olivier nous présente quelques hôtels Chinois sympathiques et étonnants.

Disparitus rebondit sur mon billet du blog geek pour nous rappeler qu’il faut nous méfier de Google Plus.

Chez El Camino, j’ai enfin pu voir la vidéo d’Arnaud Lagardère dans son intimité qui a fait le buzz, ce week-end.

Guy Birenbaum nous montre comment Eva Joly prépare ses interventions en regardant Louis de Funès.

Et si ça vous intéresse, Ptitmiam cherche des rédacteurs complémentaires… Je me suis proposé mais il n’y a pas de rubrique « bière ».

25 juillet 2011

Rectifications diverses et d'usage

J’ai failli finir la journée de bonne humeur : en lisant le début de cet article, j’ai cru que le PS avait décidé de ne pas faire de débat télévisé entre les candidats aux primaires (en fait, c’est à la Rochelle qu’il n’y aura pas de débat). Depuis sa lecture, j’ai vu que ça entrainait certains en erreur, dont Rimbus qui cause à Manuel Valls dans Twitter.

Sinon, vous pouvez aller donner des baffes à Corto. C’est lui-même qui le propose, puisqu’il termine son billet par « mais bon, c'est encore un coup à se faire brûler en blogosphère ! » Dans les commentaires, encouragé par l’Hérétique, il propose d’expulser les mineurs étrangers isolés. En français : expulser des gamins étrangers sans parents.

En complément, vous pourrez lire ensuite ce papier de libération pour voir à quel point, en France, en 2011, le secteur humanitaire a de plus en plus de problème suite au désengagement de l’état. Mais il est plus facile pour un blogueur de droite de taper sur un Président de Conseil Général de gauche qui essaie de résoudre les problèmes que ça pose, un par un, plutôt que de taper sur l’équipe ayant la responsabilité de cette politique désastreuse.

J'ai loupé le maillot jaune

Je vous préviens : j’ai pris un tas de photos lors du passage du Tour de France, au Kremlin-Bicêtre, hier. Je ne sais pas quoi en faire à part illustrer des billets de blog. Je vais donc parler du Tour de France pour caser mes photos.

Ca tombe bien, l’actualité politique me gonfle sérieusement. Je ne parle pas que de Manuel Valls qui tente d’expliquer en démontrant que le projet d’Arnaud Montebourg est ringard ou réactionnaire… J’imaginais autre chose pour cette primaire. Je ne parle pas, non plus, de la bonne qui tente d’exister en passant maintenant à la télévision pour raconter ses ennuis avec DSK. Je pourrais parler du buzz très négatif du week-end, certains twittos voulant accroitre leur popularité en faisant des liens vers trois photos de Voici. Je n’ai pas envie. La manière avec laquelle certains utilisent Twitter pour se mettre en avant, voire pour expliquer, est lamentable. Je ne vois pas ce que je pourrais raconter à propos du taré d’Oslo qui a dézingué une centaine de braves gens. Sans compter les polémiques qui s’en suivent.

Il reste donc la Tour de France. Ca tombe bien, j’ai la matière pour faire un billet pour chacun de mes blogs.

J’ai lu ce matin un éditorialiste qui disait que c’était un beau tour. Je suis d’accord. Le gars citait plein de tours qui sont restés dans sa mémoire, moi, c’est celui de 1997 que je retiens le mieux. En 1996, je n’avais pas eu le temps de m’y intéresser et les années précédentes avaient été « remplies » par un seul homme, Indurain. J’ai horreur de cette domination absolue : les bons cyclistes ont une carrière foutue en l’air tout simplement parce qu’il y a plus fort qu’eux. 1998 a été pourrie par le dopage et après, c’est Armstrong qui a fait le plein ne laissant aucune chance à des zozos comme Beloki, Kloeden, Basso, Vinokourov, … On a l’impression que Cadel Evans est un des rescapé de cette époque.

Vive lui et sa victoire !

C’était, de mémoire, la deuxième fois que je voyais une étape du Tour. La première fois, c’était à Lannemezan, en 1992 (je crois), dans une « étape de transition » entre les Pyrénées et les Alpes. Ca n’a strictement aucun intérêt, on ne voit rien.

Hier, en plus, j’étais occupé à faire des photos pour les balancer dans Twitter ensuite, ce qui n’a aucun intérêt : je ne l’ai d’ailleurs pas fait.

Elles n’auraient pas buzzé.

24 juillet 2011

Le Tour de France passe à la Comète, pas à Oslo

Quand je suis sorti du métro, vendredi soir, j’ai pris mon iPhone et consulté Twitter. Les twittos qui se vantent d’être bien informé m’ont donc appris l’explosion d’une bombe à Oslo mais, à cette heure peu tardive, on ne savait pas encore qu’il y aurait près de cent morts.

J’ai fait une plaisanterie oiseuse sur Eva Joly, comme, je l’ai découvert ensuite, quelques milliards d’autres twittos. Je me suis donc ramassé.

J’ai ressorti mon iPhone vers 20h15 et j’ai vu des twittos qui gueulaient parce que les journaux télévisés parlaient du Tour de France avant des événements à Oslo. Ca m’a attristé (puisque je ne connaissais pas – mais eux non plus – l’ampleur du drame) de lire tous ces commentaires sur la dégénérescence du peuple et tout ça, pensant en moi-même que le fait qu’un jeune Français gagne une étape à l’Alpes d’Huez intéressait plus les gens qu’une bombe devant un ministère scandinave. Mes congénères blogueurs politiques ferait mieux d'étudier les préoccupations des gens… En juillet, c'est Tour de France.

Du coup, je me suis encore amusé, hier soir, avec Twitter. Le drame à Oslo avait disparu et les Twittos étaient plus intéressés par la mort de Amy Whinehouse et par se remémorer toutes les stars mortes à 27 ans.

Les rares qui s’intéressaient à Oslo se félicitaient que le tueurs fous soit un intégriste catholique : ça allait faire chier les réacs. Pour ma part, je ne vois pas trop ce que ça change… D’autant qu’aucun gugusse, à part Corto, blogueur de droite, ne s’est levé pour souligner que l’expression « Norvégien de souche » fréquemment utilisée dans Twitter et à la radio était profondément raciste. Souligner par un tel propos que le tueur est un grand blond bien enraciné dans le pays où il est né et donc que ce n’est pas un petit trapu basané est abject.

Alors je vous préviens. Imaginons qu’un barrage explose en Chine vers midi et que le raz-de-marée engloutisse un ou deux millions de Chinois, ça ne changera rien : je regarderai le Tour de France passer devant mon illustre bistro, ça sera l’événement le plus important de la journée, et j’en ferai du livetwitage.

Ainsi va la vie. Peu importe la posture des twittos et les leçons de morales gauchistes.

Pour l’instant, je vais me contenter de rendre hommage à la star décédée. Comme si ça pouvait intéresser quelqu’un.

23 juillet 2011

Bon anniversaire @romainblachier


Pas facile d’aborder l’actualité, avec ce drame vécu à Oslo, hier. A l’heure où j’écris ce billet, on compte près de cent victimes. Comme Romain, je ne peux qu’avoir une pensée pour les Norvégiens. Des attentats commis par un « fondamentaliste chrétien » « identifié par les médias norvégiens comme étant Anders Behring Breivik ».

Alors je ne l’aborde pas.

Je passe juste souhaiter un bon anniversaire à Romain !

Même si la journée n'a pas commencé par de bonnes nouvelles.

22 juillet 2011

Chaque jour, l’âme des bistros disparaît

Un nouveau concept arrive d’Irlande en France : des bistros où les clients sont invités à se servir eux-mêmes leurs bières. Quelques tables sont équipées de pompes, commandées à partir du comptoir. Le client paye d’avance pour une certaine quantité et le serveur programme la pompe à la table pour cette quantité. La bière est 10% moins chère qu’au comptoir.

Je voulais crier à l’hérésie mais, en recherchant des arguments, je me suis dit : pourquoi pas ? Je ne crois pas spécialement au succès commercial de ce machin mais les patrons ont raison d’essayer et j’oublie toujours qu’il y a des tordus qui pratiquent un certain snobisme autour de la bière. Polluxe m’a encore fait suivre un lien vers un blog spécialisé dans les bières, ça a toujours tendance à m’énerver.

Je suis un buveur de bières légères au comptoir. J’aime ces moments avec deux ou trois copains. Tiens ! Nous avions, hier soir, un Kremlin des Blogs qui fut fort sympathique, comme toujours. Pourtant, celui qui reste le plus gravé dans ma mémoire fut celui où seuls deux s’étaient pointés, Gularu et Melclalex. Nous avions passé un excellent moment.

La conversation commence par des banalités, on se demande un peu, ensuite, ce qu’on va bien pouvoir se raconter, si la soirée ne va pas être trop chiante, puis, petit à petit, bière après bière, la conversation s’anime et le temps passe comme dans un rêve. « On ferme ! » dit le patron. « Déjà ? » répond-on. « Hé ho ! Les gars, il est 22h30, j’ai encore le ménage et la caisse à faire. » « Une petite dernière, c’est possible ? » « Ah ! Mais vous faites chier ! Bon, la dernière, alors !, et c’est la mienne ! » « Merci patron ! » « Ouais, vous me faites le coup à chaque fois. »

Et le temps continue à passer. « Bon ! Patron, une petite dernière ! » « Hé ho ! Vous abusez ! C’était déjà la dernière ! Stop ! » « Oui, mais on ne part pas sur la tournée du patron. » « Pfff… Bon, d’accord, mais cette fois, c’est vraiment la dernière. »

Comment voulez-vous que ce dialogue soit encore possible s’il faut négocier avec une machine ?

Chaque jour, l’âme des bistros disparaît.

Kremlin des Blogs : bonne cuvée

S’il n’y avait pas eu la tenue vestimentaires de @romain_pigenel (notre illustration à droite, ça lui apprendra), ce Kremlin des Blogs aurait pu être parfait. Quand je pense que ce zombie tente de faire une carrière politique, tout en portant des montres que même Julien Dray aurait du mal à porter et un pantalon que seule @emanu124 oserait mettre… On est là, à faire les cons dans les blogs, vas-y que je te fasse un lien et te laisse un commentaire drôle, et paf !, aussi bien ce type voudrait devenir Président de la République.

Je n’évoquerais pas non la tenue de Richard Trois. Nous voilà avec un gugusse qui porte une chemise rouge dès qu’il traverse le périphérique. Je ne veux pas non plus parler de la coiffure de @mipmip qui s’est déguisée en serveuse de la Comète (notre illustration à gauche).

Reprenons au début. J’arrive à la Comète. Ceci semble anodin pourtant, compte tenu des travaux, ça relève de l’exploit. La serveuse (notre illustration à gauche, j’ai dit, bordel, mais dans la vraie vie, elle n'est pas de travers et n'a pas ce maquillage la rendant incognito) qui était dehors me dit « Tiens ! Il y a quelqu’un pour toi ».

Je rentre. Il n’y avait qu’une personne. Je me suis dit : ce type est venu pour moi. D’ailleurs, en me voyant, il a souri. Généralement, ça ne veut pas dire que les gens me reconnaissent mais que j’ai la coiffure en vrac, la cravate de travers, la chemise qui sort du pantalon et la braguette ouverte. Il se lève et me dis « Tu me reconnais ? ». J’ai dit « Mtislav ». C’est pratique d’avoir un pote avec un pseudo imprononçable. Si ce n’avait pas été lui, il aurait compris Josiane ou Michel ou le Yougoslave ou Martine Aubry, … C’était lui.

« Tu bois un verre ? » lui ai-je demandé parce que les copains blogueurs en vacances à Paris, c’est bien, mais je n’avais pas bu une bière depuis la veille, moi ! « Non, je vais attendre » me répond-t-il avant de se raviser devant ma tronche désespérée. Il a commandé un Bordeaux.

Ensuite, @nico93 est arrivé. Tiens ! Je vais lui piquer son tampon pour illustrer ce billet, ça nous changera de la tronche de la serveuse déguisée en Mipmip ou du futur Président de la République (il l’a lui-même récupéré ici, non pas le tampon de Mipmip qui était sur son oreille, celui de son blog). Après c’est Seb Musset qui s’est pointé. A ce stade de la cérémonie nous étions quatre dont trois grands et un gros..

Tonnégrande, le vieux Joël et Djibril sont arrivés. Deux gros grands et un gros petit mais qui ne bloguent pas.

Ensuite, un tas de gens. @m_le_maire, Dagrouik, Mipmip, Zeyes, Romain, @leilat, Gérard, Vlad (tiens ! Je lui pique une photo aussi), Richard Trois et j’espère que je n’ai oublié personne.
C’était bien.

L’heure tournant, j’ai dit « on se casse » et on s’est cassé mais les gens ronchonnaient et le volet de l’Aéro n’était pas tiré jusqu’en bas. Nous avons pu passer dessous. Le patron était encore plus saoul que nous tous réunis.

J’ai quitté mes camarades à minuit.

Si j’en crois Twitter, ils sont rentrés à la maison vers trois ou quatre heures du matin.

Et visiblement pas à jeun.



21 juillet 2011

Tristane Banon ou la tragique saga de l'été

Je ne sais pas ce qui est arrivé à Tristane Banon. A-t-elle été violée par DSK ? Je m’en fous. Réellement, c’est une affaire privée. DSK n’est pas candidat. On parle, je crois, de 70 000 viols par ans, c’est tragique, mais Tristane Banon est un cas parmi les autres. Elle a rebondi sur « l’affaire DSK » pour en sortir une autre. Je ne sais pas pourquoi. Pense-t-elle trouver la gloire ?

Elle va perdre. D’ailleurs qu’a-t-elle à gagner, près de 10 ans après ? C’est presque grotesque. Elle va être trainée dans la boue par toute la presse. Avec la première affaire DSK, on a « tous » fini par penser, à un moment, qu’il était forcément coupable. On s’est « tous » dit qu’il avait pu craquer. Quand il a été montré que les propos de la plaignante étaient pour partie faux, on s’est « tous » dit qu’on s’était fait enfler, que finalement, il n’était peut-être pas coupable de grand-chose. On a « tous » eu honte en se rendant compte qu’on s’était assis sur la présomption d’innocence.

Pourtant, je n’ai eu aucune excuse de la part des féministes qui avaient eu des propos des forts contre moi. Avec deux charmantes jeunes femmes, Trub et Sassa, on discutait, hier, de la « testostérone » qui faisait que les hommes avaient tendance à s’enflammer rapidement, à se justifier en permanence, à ne jamais reconnaître leurs torts... J’aurais du ressortir certains propos qui m’ont été adressés par des dames pendant cette période, ne serait-ce que dans Twitter quand je faisais une plaisanterie salace. Les gonzesses n’ont pas de testostérone mais à la vitesse où elles cliquent sur « unfollow » est très drôle.

Je ne sais pas jusqu’où ira la deuxième affaire DSK, celle où il est attaqué par Tristane Banon pour une histoire qui date d’une époque où la bière de base de la Comète était encore de la Amstel et pas de la Kronenbourg.

Dominique Strauss-Kahn bénéficiera, dans le cœur des gens, de la présomption d’innocence, parce qu’il en a suffisamment pris dans la tronche, battant le record des unes de journaux. Tristane Banon aura donc une présomption de culpabilité, celle de trainer les gens dans la boue, celle de gâcher la vie politique française, celle de torpiller le débat des primaires socialistes.

J’aimerais bien, maintenant, que le soleil revienne et que Tristane Banon ne tente pas de me gâcher mes vacances…

« Cette saga de l'été est encore un bel écran de fumée pour le PS et ça, c'est tragique. » disait CC (premier lien, en début de billet)…

20 juillet 2011

Ces inefficaces politiques de "réinsertion"

Un rapport de la Cour des Comptes souligne l’inefficacité du RMI et du RSA en matière d’insertion sur le marché du travail (pdf). Je vous livre ci-après de larges extraits de l’introduction qui présente bien ce que sont ces machins et de la conclusion qui m’intéresse (vous pouvez lire page 60 les recommandations de la Cour).

Je n’ai pas tout lu (faut pas déconner non plus, 60 pages sans les annexes) mais il ressort que ces machins sont réellement inefficaces. Ces machins sont des usines à gaz : des espèces de contrats où les gugusses s’engagent à essayer de revenir dans la vie active en l’échange de quoi ils touchent un peu de pognon.

Le système est sensé « s’autofinancer » : le pognon dépensé pour « réinsérer » les gens permet de ne plus leur verser d’allocation une fois qu’ils ont trouvé du boulot. Ca part d’un principe honorable mais ça ne fonctionne pas. Au pire, si on arrive à caser des gugusses, d’autres se pointent.

Il faut arrêter de croire qu’on créera du travail en formant les gens et en les mettant de force au travail. Il faut arrêter de croire qu’on créera du travail (à part le leur…) en payant des gugusses à contrôler que d’autres font vraiment des efforts pour retrouver du taf.

Plutôt que de payer des gens à contrôler le chômage, on ferait mieux de les payer à contrôler le travail (et donc renforcer l’inspection du travail pour lutter contre le travail au black – de chômeurs, par exemple – mais aussi toute forme de précarisation abusive, enchaînement de stages, surexploitation de « autoentreneurs », …).

Quelle que soit la compétence des « fonctionnaires » (je mets des guillemets) en charge de faire travailler les gens, ils ont trop de boulot pour eux mais ne peuvent pas en créer pour les autres…

Pour faciliter mon billet, devant vos yeux ébahis, je vais mettre dans le même sac « la gestion des chômeurs » et la « gestion des Rmiste » même si ce sont deux choses bien différentes.

Tout d’abord, il faut bien séparer les missions qui leur sont proposées..

D’une part, il y a ce qui permet de filer du pognon à des gugusses :
-         les chômeurs, qui ont mérité ce pognon parce qu’ils ont cotisé (on appelle ça « l’assurance chômage », ce n’est pas de l’assistanat),
-         les « rmistes » qui ont besoin d’un peu de pognon pour vivre parce qu’on ne peut pas les laisser crever.

D’autre part, il y a ce qui permet à des gens :
-         de retrouver du boulot,
-         de se réinsérer par une démarche particulière s’il y en a besoin,
-         de survivre dans notre monde brutal si la « réinsertion par le travail » (achtung) n’est pas possible.

Il y a, en plus, le supplément financier apporté par le RSA qui permet de réellement toucher plus quand on reprend le travail.

Ce sont bien des fonctions différentes. Nos gouvernements de droite aiment bien dire à leurs électeurs qu’ils vont virer des chômeurs qui ne trouvent pas de travail et qu’il faut les contrôler, créer des usines à gaz ne change rien et ne fait que compliquer la vie des « fonctionnaires ».

Depuis que je suis en âge de m’intéresser à ça, soit depuis les années 80, on nous sort différentes politiques pour permettre de mettre plus de gens au travail. On a eu une période où on ne jurait plus que par la formation, puis le RMI et maintenant le RSA avec différentes périodes intermédiaires.

Seuls deux trucs ont réellement marché, en plus, évidemment, des années de bonne croissance économique : les emplois payés par l’état (par exemple les emplois jeunes) quand ils sont d’utilité collective et le partage du travail (les 35 heures).

Tout le reste de la politique a constitué à baisser les charges en offrant ainsi « des cadeaux aux patrons » (vu la situation de notre budget, ce n’est pas très malin) et à faire travailler les gens de force (soit en leur offrant des formations, soit en les forçant contractuellement à bosser). Et je vous passe la défiscalisation des heures supplémentaires (totalement contreproductive en matière de réduction du chômage et très chère).

Même si ces mesures sont utiles (par exemple, il est normal que les gens qui n’ont plus les compétences pour exercer un métier reçoivent une formation), ce n’est pas cela qui permettra aux entreprises (publiques ou du « secteur marchand ») d’avoir plus de boulot à proposer à des salariés.

Les « recommandations » de la Cour des Comptes sont très intéressantes mais nécessitent une bonne connaissance du système.

Je vais en rajouter une : arrêter les usines à gaz et tout reprendre à zéro :
-         séparer l’indemnisation des chômeurs (et l’aide aux rmistes et aux plus pauvres), l’accompagnement de la reprise du boulot (la formation, la réinsertion, …) et tout ce qui n’a rien à voir,
-         arrêter de faire croire aux gens (aussi appelés les « électeurs »), qu’on arrivera à générer du travail pour tous en collant des rustines partout.

Même si colleur de rustine n’est pas un sot métier.

On aura du travail pour plus de personnes en partageant le travail plus justement et en générant de l’activité économique.

Ce qui n’est pas une fin en soi. Mais pour générer de l’activité économique, il faut aussi que les gens aient du pognon à dépenser.




Morceaux choisis de l’introduction :

« Initialement financé par l'État (allocation) et par les départements (actions d'insertion), puis à partir de 2004, par les seuls départements, le RMI était versé aux personnes de plus de 25 ans (éventuellement plus jeunes si elles avaient au moins un enfant) ayant des ressources inférieures à un plafond fixé par décret, moyennant une obligation de participer à des actions d’insertion. Le RMI était complété par des mécanismes complexes d’intéressement à la reprise d’activité (aides forfaitaires ou proportionnelles au revenu selon la durée du temps de travail, prime de retour à l’emploi – PRE), qui se sont révélés peu incitatifs à la reprise durable d’un emploi ; il pouvait également donner accès aux contrats aidés refondus par le plan de cohésion sociale de 2005. »

« Le RSA s’est substitué à plusieurs dispositifs :
-         il remplace à la fois le RMI et l’allocation de parent isolé […] ; appelé RSA « socle » ou « de base », il poursuit des objectifs de simplification des minima sociaux et de lutte contre l’exclusion ; ce sont les départements qui financent le nouveau minimum […] ;
-         lorsqu’il est versé à des personnes qui travaillent déjà mais dont les revenus sont limités, il remplace les mécanismes d’intéressement antérieurement financés soit par les conseils généraux pour le RMI, soit par l’Etat pour l’API ; il est alors appelé RSA « chapeau » ou « activité » et est destiné à compléter les revenus du travail des travailleurs dits « pauvres » et à encourager leur activité professionnelle ; il est pris en charge par l’Etat, et son montant dépend à la fois de la situation familiale et des revenus du travail, qui sont conservés aux intéressés à raison de 62 %.[…]

La même appellation recouvre donc trois catégories de bénéficiaires, qui reçoivent respectivement le RSA « socle », le RSA « activité », ou les deux.

Les enjeux tant économiques, sociaux que budgétaires sont considérables.

Au 31 décembre 2010, le RSA a été versé à près de 1,8 million d’allocataires ; il concerne 3,79 millions de personnes, dont 0,34 million de conjoints et 1,65 million d’enfants ou autres
personnes à charge3. Parmi celles-ci, 1,154 million de personnes relèvent du seul RSA « socle », 446 000 du seul RSA « activité », et 198 000 perçoivent les deux. »

Morceaux choisis de la conclusion :

« Depuis l’instauration du revenu minimum d’insertion et sous l’impulsion des départements dont c’est la compétence, une grande diversité de personnes physiques et morales se sont engagées pour accompagner les bénéficiaires du RMI et faciliter leur insertion professionnelle (associations, service public de l’emploi, entreprises intermédiaires, collectivités territoriales, agents des départements).

Malgré l’engagement réel de tous, le bilan reste souvent décevant, et cela notamment parce que les départements ne se sont pas mis en état de mesurer l’impact des actions en terme d’insertion professionnelle. Cette absence de mesure, tant au niveau de chacun des départements que pour l’ensemble du territoire, ne permet pas d’identifier les pratiques les plus efficaces et donc de les promouvoir.

[…]

On aurait pu espérer qu’après la décentralisation du versement de l’allocation du RMI, cette situation se modifie, une activation des dépenses d’insertion se traduisant alors directement pour les départements en termes d’économie d’allocations versées.

[…]

Pourtant des progrès sont possibles […]. Cependant aucun département ne peut être érigé en exemple, même si certains d’entre eux ont adopté des procédures efficaces […].

Le cercle vertueux de l’insertion sociale et professionnelle permettant de reprendre une activité et de diminuer significativement le nombre des travailleurs pauvres ou des personnes durablement sans emploi, [… et donc de diminuer le coût de l’insertion…] n’a ainsi pas pu fonctionner. Or cette logique de dispositif « d’investissement humain » qui s’autofinance lui-même par les économies qu’il permet de réaliser sur le versement d’allocations reste au cœur du RSA ; sans un changement fondamental dans les politiques et les comportements, cette dynamique ne sera pas véritablement engagée. 

[…] »

La Cour des Comptes se livre ensuite à une série de recommandation que vous pourrez consulter en lisant le pdf (page 60).