Un nouveau concept arrive d’Irlande en France : des bistros où les clients sont invités à se servir eux-mêmes leurs bières. Quelques tables sont équipées de pompes, commandées à partir du comptoir. Le client paye d’avance pour une certaine quantité et le serveur programme la pompe à la table pour cette quantité. La bière est 10% moins chère qu’au comptoir.
Je voulais crier à l’hérésie mais, en recherchant des arguments, je me suis dit : pourquoi pas ? Je ne crois pas spécialement au succès commercial de ce machin mais les patrons ont raison d’essayer et j’oublie toujours qu’il y a des tordus qui pratiquent un certain snobisme autour de la bière. Polluxe m’a encore fait suivre un lien vers un blog spécialisé dans les bières, ça a toujours tendance à m’énerver.
Je suis un buveur de bières légères au comptoir. J’aime ces moments avec deux ou trois copains. Tiens ! Nous avions, hier soir, un Kremlin des Blogs qui fut fort sympathique, comme toujours. Pourtant, celui qui reste le plus gravé dans ma mémoire fut celui où seuls deux s’étaient pointés, Gularu et Melclalex. Nous avions passé un excellent moment.
La conversation commence par des banalités, on se demande un peu, ensuite, ce qu’on va bien pouvoir se raconter, si la soirée ne va pas être trop chiante, puis, petit à petit, bière après bière, la conversation s’anime et le temps passe comme dans un rêve. « On ferme ! » dit le patron. « Déjà ? » répond-on. « Hé ho ! Les gars, il est 22h30, j’ai encore le ménage et la caisse à faire. » « Une petite dernière, c’est possible ? » « Ah ! Mais vous faites chier ! Bon, la dernière, alors !, et c’est la mienne ! » « Merci patron ! » « Ouais, vous me faites le coup à chaque fois. »
Et le temps continue à passer. « Bon ! Patron, une petite dernière ! » « Hé ho ! Vous abusez ! C’était déjà la dernière ! Stop ! » « Oui, mais on ne part pas sur la tournée du patron. » « Pfff… Bon, d’accord, mais cette fois, c’est vraiment la dernière. »
Comment voulez-vous que ce dialogue soit encore possible s’il faut négocier avec une machine ?
Chaque jour, l’âme des bistros disparaît.
J'ai eu la même réaction que toi en apprenant cette news...
RépondreSupprimerNous avons un certains conservatisme commun, de certaines valeurs... Celle du comptoir en est une..
Et puis c'est toujours sympa de se faire servir une bière par une serveuse
RépondreSupprimerNicolas, vous n'êtes qu'un sale réactionnaire : il faut que le monde avance, bordel !
RépondreSupprimerLes bistrots, c'est rien que des remugles pétainistes, de France moisie. De plus, on y sert de l'alcool et vos amis gauchistes vous expliqueront mieux que moi à quel point c'est provocateur et discriminant vis-à-vis de nos frères musulmans.
Non, vraiment, cette réaction franchouillarde, venant de vous, me déçoit beaucoup.
Vlad, Falconhill,
RépondreSupprimerMerci pour vos coms et tout ça.
Didier,
Tiens ! Je vous envoie un mail.
Les gens,
Je me suis trompé de blog.
Tiens, je l'ai reçu et j'y ai même répondu…
RépondreSupprimerC'est comme pour les caisses enregistreuses...
RépondreSupprimerJe ne pense pas que ça marchera. Il y a quelques années à Bastille, il y avait un bar où chacun devait apporter sa conso en salle ou en terrasse... Ça n'a pas duré longtemps.
Didier,
RépondreSupprimerMerci pour la réponse !
DPP,
Pour Bastille, ça aurait pu marcher. C'est ce qui se pratique en Angleterre et c'est ce que je fais, moi aussi, dans les bistros où je suis habitué (ça me permet de profiter du tarif du comptoir).
Pour les caisses enregistreuses, c'est un autre problème : ça va réellement plus vite. Et ça permet d'éviter un boulot très pénible (dommage que les supermarchés ne répercutent pas les gains de productivité sur les salaires des autres caissières).
En Guyane, pas beaucoup de bars, on achète sa bière à la pièce et on boit quelques tournées avec les potes devant l'épicier chinois. Chez les Kanaks, y a pas de bistros du tout mais il y a des nakamal où tu viens au comptoir te faire servir du kava dans ta demie noix de coco. Où je suis à Tahiti en ce moment, non seulement y a pas un bistro non plus mais, pire, la vente d'alcool est totalement interdite sur toute la commune. Faut faire 10 bornes pour s'acheter un pack. On n'est jamais mieux servi que par soi-même.
RépondreSupprimerBah ! Chaque patelin ses coutumes...
RépondreSupprimerLes meilleures conversations sont celles qui démarrent par des banalités ! :-)
RépondreSupprimerTu rebois un autre verre ?
RépondreSupprimerOui, il faudrait que je bouge un peu !
RépondreSupprimerY'a un kdb de fin d'été prévu ?
:-))
Le 15 septembre...
RépondreSupprimerPeur aussi qu'on économise les serveurs. Moins de travail pour les gens moins de discussions...
RépondreSupprimerRomain,
RépondreSupprimerQuand il n'y aura plus de serveur, il n'y aura plus de bistro... Et c'est déjà le cas, les "points de vente à emporter" se multiplient et le nombre de bistro baisse.
À cause de votre titre, me trotte dans la tête depuis hier soir une vieille chanson de Ferré (années cinquante) intitulée L'Âme du rouquin. Je voulais mettre les paroles ici, mais pas moyen de les trouver sur Goux gueule.
RépondreSupprimerDidier : ce ne serait pas du Boris Vian à la plume pour l'âme du rouquin ?
RépondreSupprimerhttp://closdesvolontaires.blog.lemonde.fr/2010/12/02/lame-du-rouquin/
:-)
Ah merde ! Poireau a fait le boulot.
RépondreSupprimerA coups d' roulis
A coups d' rouquin
Il n'est pas dit
Qu' ça fass' très bien
Moi j' m'enlumin' le genre humain
Du tiers du quart
Tout m'est égal
Mais quand l' cafard
Déball' ses mall's
Moi j' me débin' jamais trop tard
L'âme du rouquin
C'est comm' Chopin
Ça gueule un peu
Dégueule en deux
Ça va ça vient
Ça fait coup double
Et l'on s' dédouble
En deux copains
Ça fait qu'on n'est jamais tout seul
Quand on s' technicolor' la gueul'
L'âme du rouquin
C'est comm' Chopin
Suffit d'en jouer
Pour s'y bercer
Qu' j'y voye tout blanc
Ou bien rosé
Ça m'fait bon vent
Et bon gosier
Mais quand j' vois roug' ça fait jaser
Y'a du canon
Dans la contrée
Ah ! nom de nom !
Quel bien ça fait
Mais quand ça boug' y'a plus d' question
L'âme du rouquin
C'est comm' le pain
Ça fait pousser
Les p'tits français
Ça va ça vient
Ça fait coup double
Et l'on s' dédouble
En moins de rien
Paraît d'ailleurs qu'on s'rait les seuls
A s'technicolorer la gueul'
Nous on s'en fout
Buvons un coup
Que chante enfin
L'âme du rouquin
J'aide les personnes âgées sur internet, c'est gentil ! :-))))
RépondreSupprimerC'est vrai ce que tu dis ... et si en plus il venait à l'idée d'un " Urlub..Enarque " de greffer sur la poignet de la tireuse une reconnaissance digitale et que la machine te dise " Stop t'as trop bu ".... !!!!
RépondreSupprimerCatastrophe...
RépondreSupprimerAh, merci !
RépondreSupprimerPoireau : non, non, le texte est bien de Ferré.
J'ai toujours adoré l'expression : se technicolorer la gueule…
En version monde moderne, ça donnerait "si twitterifier l'avatar" ! :-)
RépondreSupprimerCe système, avant d'arriver d'Irlande, a surtout été expérimenté depuis une quinzaine d'années en Allemagne et surtout en République tchèque, deux pays où la consommation de bière est sans commune mesure supérieure à la notre. Ces machines sont surtout adaptées à de "très" gros consommateurs (plusieurs litres par soirée) car cela coûte extrêmement cher et est difficile à rentabiliser si ce ne sont que quelques demis entre pôtes qui sont consommés... Nos bistrots ont encore qques années à vivre !!!
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