En salle

27 juillet 2011

L'union nationale contre la dette : un chantage ?



« En France, Sarkozy joue donc l'union nationale contre la dette, sans transiger aucunement sur ses propres cadeaux fiscaux. » sans la moindre vergogne, je pique la conclusion du billet de Sarkofrance (qui aborde un tout autre sujet… ou presque). J’ai été « soulagé » ce matin quand j’ai entendu Martine Aubry, dans le journal de 7 heures, sur France Info, voire les journalistes, dénoncer la pratique de Nicolas Sarkozy, une espèce de chantage à la bonne conduite.

Martine Aubry et François Hollande ont annoncé que les parlementaires socialistes ne voteront pas cette modification de la constitution (sauf Jack Lang ! Non… Je plaisante…). Le PS doit même aller plus loin et dénoncer le fait de jouer avec la constitution à des pures fins électoralistes… D’autant que Nicolas Sarkozy a utilisé une procédure hors constitution pour s’adresser aux parlementaires alors qu’il avait fait modifier la constitution, au début de son mandat, en modifiant les modalités de communication du Président de la République auprès des parlementaires. C’est fort, non ?

Nicolas Sarkozy pensait que le PS serait obligé de voter cette modification mais ce dernier n’a pas d’autre choix que de refuser et à prendre la responsabilité d’aller au clash.

Le Parisien : « «Convoquer le Congrès si la révision constitutionnelle est finalement rejetée, c'est prendre le risque d'exposer une fragilité», confie une source proche du gouvernement à l'AFP, qui souligne que «la France est le plus fragile des pays notés AAA par les agences de notation.» «On peut aussi convoquer le Congrès et mettre le PS devant ses responsabilités», ajoute-t-elle. »

C’est amusant de penser que le PS devrait plier devant les agences de notation : ça serait sa fin, il ne serait pas au second tour.
« Pour convaincre les élus réticents, le président avance «l'étape fondamentale» qu'a constitué selon lui le sommet de Bruxelles, en rappelant l'ambition de construire «un véritable Fonds monétaire européen» et en souhaitant «un véritable gouvernement économique» pour la zone euro. » En cinq ans, il n’a eu que le temps de faire des multiples effets d’annonce à propos de la régulation de l’économie.

« Mais, «pour réussir dans cette entreprise, pour entraîner ses partenaires», ajoute le chef de l'Etat, «la France (...) doit être exemplaire» dans ses comptes publics et revenir à l'équilibre budgétaire. » Quand la droite est arrivée au pouvoir, les comptes de l’état respectaient les critères imposés par nos accords internationaux. C’est un peu facile, maintenant, après avoir fait exploser les déficits, de prôner l’exemplarité.

«  La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a appelé mardi le PS à revoir sa position «dans un esprit de responsabilité, pour les Français et pour la jeunesse à qui nous ne devons pas transmettre nos dettes» et à rallier la majorité. «Aujourd'hui, il y a deux options: les déficits ou la règle d'or, il n'y a pas de troisième voie», a-t-elle expliqué. » Si ! Il y a une troisième voie : celle de ne pas faire croire que modifier la constitution permettra de revenir à l’équilibre. Pour revenir à l’équilibre, il n’y a que deux solutions : augmenter les recettes ou baisser les dépenses.

Faire croire autre chose aux Français est faire preuve d’absence « esprit de responsabilité ».

L’« esprit de responsabilité » exige de revenir sur la plupart des mesures fiscales prises depuis 2002 et la forte diminution des seuls impôts justes, ceux qui sont progressifs.  L’« esprit de responsabilité » exige de revenir sur toutes les exonérations iniques mises en places depuis 10 ans et particulièrement lors de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République.
« Le chef de l'Etat «n'a aucune leçon à donner, il a même plutôt une repentance à avouer: c'est sous son mandat que les comptes publics se sont dégradés avec la plus grande rapidité et, hélas, la plus grande intensité», a jugé François Hollande. Sa rivale aux primaires socialistes, Martine Aubry renchérit : «L'histoire retiendra que la décennie de la droite au pouvoir aura été celle du doublement de la dette». »

Il faut le marteler.

(premier schéma, deuxième,     troisième – ce dernier sans légende correspond à l’évolution du « solde primaire de l’état »)

7 commentaires:

  1. Que le PS refuse de voter cette règle d'or, quoi d'étonnant, ils seraient obligé de la respecter s'ils parvenaient au pouvoir l'année prochaine. C'est aussi simple que cela.
    Maintenant pkoi faire voter cette règle alors qu'elle existe déjà ds le traité de Mastricht ?

    Je trouve néanmoins que Sarko, sur ce coup là, a tendu un joli piège politique à la gauche: Voter pour, c'est voter avec l'UMP, une espèce d'union sacrée contre les deficits et l'obligation de respecter s'ils sont élus.
    Voter contre, c'est d'une certaine manière refuser la rigueur budgétaire qui va s'imposer de plus en plus et dont les français, pas si cons, sont bien conscients...

    Sont piégés !

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  2. "Une opération de pure communication" comme dit bien Aubry ce matin, grosse comme une maison (l'opération, pas Aubry) (ou comme la dette creusée par Sarkozy depuis 2007 (1)), d'ailleurs ce matin on a les jeunes UMP qui s'essayent à balancer sur twitter des grosses sottises sur "l'endettement" dans les départements des candidats PS...

    (1) lire :
    "Rigueur budgétaire: Nicolas Sarkozy trahi par un graphique…"
    http://bembelly.wordpress.com/2011/07/27/rigueur-budgetaire-nicolas-sarkozy-trahi-par-un-simple-graphique/

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  3. Il ne s'agit pas d'un simple problème de com,
    SOIT IL EST INCOMPETENT ..SOIT IL SE MOQUE DU MONDE

    QUESTIONS AUTOUR DE L’HYPOCRISIE DU MONARQUE…



    Le Président de la République, si ce dernier mot a encore un sens, vient d’adresser en toute illégalité, ce qui est très fort de la part de quelqu’un qui, de part ses fonctions, se trouve être le garant de la constitution, un courrier demandant aux parlementaires d’accepter une modification constitutionnelle intégrant le refus de tout déficit budgétaire afin d’en faire une règle.
    Sur le plan de la forme, Monsieur Sarkozy, Avocat paraît-il de formation, a tout simplement oublié que "la Constitution ne prévoit que deux modes de communication du président de la République avec les parlementaires" : l'article 18 alinéa 1 de la Constitution, qui prévoit qu'il doit communiquer "par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat", et l'article 18 alinéa 2, selon lequel le Président "peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès". C’est dire si on peut lui faire confiance quant à ses connaissances juridiques, à moins qu’il ne se croit encore sous l’ancien régime en mettant les parlementaires à disposition du fait du prince.
    Sur le plan du fond, une telle disposition, si elle était gravée dans le marbre constitutionnel reviendrait à faire supporter le poids du déficit par les seul salariés, retraités et autres avantages sociaux. C’est sans doute le but de la manœuvre. Espérons que les parlementaires socialistes, si ce mot a encore un sens pour eux depuis l’adoption du traité de Lisbonne, ne tomberont pas dans le piège qui leur est tendu. A défaut il seraient les complices d’une régression sociale sans précédent à l’image de ce que font les socialistes de Grèce, du Portugal et d’Espagne.
    Jacky Eouzan

    Chargé des relations extérieures de République et Socialisme

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  4. C'est l'histoire d'un mec qui accuse les socialos de creuser la dette pour se faire élire, reussi et puis aprés fait exploser cette même dette.

    Il va alors demander aux mêmes qu'il accusait de réparer ses bêtises...

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  5. Source du texte posté plus haut :
    http://republique-et-socialisme-en-bretagne.over-blog.net/article-soit-il-est-incompetent-soit-il-se-moque-du-monde-80278777.html

    (et la réponse est : les deux sans doute)

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  6. Je m'amuse beaucoup, et je devrais en faire un article, qu'au presque terme de ses cinq ans de présidence, Sarkozy comprenne enfin que creuser la dette en supprimant les rentrées d'argent était une erreur et qu'il cherche à en imposer la charge à ses suivants !
    La tactique est clairement aussi de faire croire qu'il aurait lui, fait du mieux qu'il peut pour atténuer cette dette…
    :-)

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  7. Corto,

    La première partie de ton commentaire est une grosse connerie : seule la gauche a montré qu'elle savait gérer.

    Les autres,

    Merci pour vos coms.

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