L’ égo du blogueur… Le sujet est vaste et je ne l’avais
pas abordé depuis longtemps… C’est l’ignoble
Didier
Goux qui me l’inspire avec la complicité de l’odieux
Cuicui,
son ami d’enfance. Du coup, je rebondis sur
l’excellentissime
billet du sobre Disparitus parfaitement intitulé «
Les 5 étapes de la vie d’un blogueur ». J’aime
bien rebondir sur Disparitus : il est gros (moins que certains, comme
El Camino), ça fait « plouf plouf ».
Contrairement à ce que le titre indique, Disparitus (Disp,
pour les intimes) y décrit les cinq étapes de la vie d’un blogueur. Devant vos
yeux ébahis et glauques, je vais les résumer. En cinq points.
Petit 1 : l’illusion influente. Paf ! A
force d’écrire et d’être classé dans des machins, le blogueur est persuadé que
la terre entière le lit et prend en compte ses avis. Il faudrait apprendre plus
jeune à lire les compteurs de visites.
Petit 2 : la désillusion quantitative. Ah !
Ca y est… Le compteur de visites est assimilé. Le blogueur se rend compte qu’il
n’est que de la merde.
Petit 3 : la transformation sociale. Le blogueur
sait qu’il est inutile mais se rend compte qu’il s’est fait des
copains.
Il y en a même qui se
reproduisent.
Ceux qui ne meurent pas, notamment.
Petit 4 : l’addiction rampante. Paf.
Petit 5 : la maturité finale. Tiens ! Je
vais pomper Disp : « On devient un caïd du
blogage, le style est épure, plus de gadget, moins de widgets. De jeunes
blogueurs vous draguent pour du backlinck de rétrocession, la plume est acérée,
les commentaires bien contrôlés, c’est du tout bon. Reste que l’objectif est
indiscernable, c’est toujours une activité sans but qui a assailli la vie du
blogueur. Cela en valait-il vraiment le coup ? »
Ceci était une jolie introduction pour mon billet et vous
voudriez bien savoir où je veux en venir puisque je parle d’égo dans le titre.
Moi aussi, rassurez-vous.
Tout blogueur relativement ancien se reconnaitra dans la
description.
Vous vous êtes reconnu ? C’est bon, nous allons passer
au tutoiement : tu peux aller prendre un café et reprendre la lecture le
temps qu’il se moulût.
On feint d’ignorer son propre égo de blogueur mais ce n’est
pas très grave. Par exemple, j’en connais un gros, premier du Wikio politique,
qui se permet d’interrompre ses récits magnifiques en se permettant d’inviter
ses propres lecteurs à aller prendre un café en milieu de billet car il croit
que ses lecteurs aiment, non pas le café, mais ses digressions idiotes.
J’en connais d’autres qui ne prennent même pas la peine de
relire avec attention leurs billets car, même s’ils savent qu’ils font des
fautes, ils sont persuadés que leurs lecteurs les regardent avec une tendresse
particulière, telle qu’ils lui passent toutes ses erreurs.
Ah ! Merde ! Tu t’es reconnu… Tu as l’égo surdimensionné,
mon gars (ou ma petite fille mais quand j’écris ça, ça me fait bander). Tu
devrais te relire plus souvent. Putain de bordel, quand on connaît ses défauts,
comme la grossièreté, par exemple, on fait en sorte de se corriger. Non mais
sans blague. A moins d’avoir un égo abominable.
Nous en étions à nos cinq étapes que tu as reconnu avoir
franchies avec brio et une certaine sobriété qui te caractérise grâce à l’égo
que tu sais maitriser.
Il y a malheureusement un problème.
L’andouille oublie que l’autre blogueur peut avoir
franchi également ses cinq étapes, qu’il peut être blasé des compteurs de
visites, des commentaires affligés, des commentaires sympathiques, des
classements élogieux, des trolls débiles, des copains multipliés, des copines à
gros nichons (au pluriel, sinon c’est moins drôle), des billets comptes rendus
de soirées de blogueurs où tout le monde est beau et gentil, des listes de
liens entrant, des remerciements, des billets qui font la une de Wikio, de son
anonymat mis à mal alors qu’il n’intéresse personne, pas plus que sa véritable
identité, du fait de n’être rien sur la toile, de constater qu’à l’université
du PS il y a 5000 clampins qui sont présents alors qu’il n’a que 500 visiteurs
par jour sur son blog.
Alors l’andouille qui est persuadée que son égo ne compte
pas va commenter chez « l’autre » ou faire un billet sur son propre
blog pour dire que « l’autre » a un égo surdimensionné sans même se
rendre compte qu’il faut un sacré problème d’égo pour se permettre de rendre un
jugement péremptoire sur le fonctionnement du cerveau des autres.
Alors l’andouille oublie automatiquement que « l’autre »
et « les autres » vont penser qu’il n’est pas fini, qu’il est jaloux
de ne pas être dans les 3000 premiers du Wikio, qu’il est persuadé de ne pas être
lu à la hauteur de ce qu’il mérite vu la qualité éhontée de ses billets.
L’andouille oublie que « l’autre » et « les
autres » ont aussi franchi les cinq caps de bonne espérance du blogage de
Disp. Mais « l’autre » et « les autres » oublient que l’andouille,
elle-même, a franchi les cinq caps en question.
Ce qui fait que finalement tout le monde reste au stade
numéro 1, à regarder son compteur de visites et le nombre de RT faits pour
chaque billet, en étant persuadé que son billet est le meilleur du monde, ce
qui est d’ailleurs le cas de tous les miens, tu ne peux pas avoir cette chance,
mon pauvre ami.
Pour s’autopersuader d’avoir franchi la première étape, on
crie partout qu’on ne regarde pas son compteur de visites pour bien que tout le
monde comprenne qu’on a au moins passé le premier pas, comme si les gens sans
égo jaloux en avaient quelque chose à cirer de ton propre compteur de visites…
et comme si des gens jaloux à égaux n’étaient pas persuadés que tu passes ton
temps dans Google Analytic pour comprendre pourquoi tu as fait 3% de moins qu’hier.
Les étapes 3 et 4 sont constantes et durables. Passons
directement à la cinq, que je vais citer à nouveau tant elle est jolie : «
On devient un caïd du blogage, le style est épure,
plus de gadget, moins de widgets. De jeunes blogueurs vous draguent pour du
backlinck de rétrocession, la plume est acérée, les commentaires bien contrôlés,
c’est du tout bon. Reste que l’objectif est indiscernable, c’est toujours une
activité sans but qui a assailli la vie du blogueur. Cela en valait-il vraiment
le coup ? »
C’est amusant, je m’y reconnais parfaitement ! Je suis
un blogueur expérimenté (désolé de ma vanter, ce n’est pas une question d’égo,
mais j’approche les 8000 billets de blog…). J’épure mon style car mon style est
de raconter des conneries comme si j’étais à un comptoir. Je n’ai plus de
gadgets, je n’ai pas de widgets, je suis dragué par des jeunes blogueurs (hé
ho, les jeunes blogueuses, qu’est-ce que vous branlez ?), je n’ai toujours
pas d’objectif mais je prends mon pied donc ça valait le coup.
Il faut que j’aie quand même un sacré égo pour me reconnaître
dans une phrase de blog.
N’oublie pas que toi aussi, tu te reconnaissais dans les
cinq phases…
Mais je vais continuer à dire que je me fous de mon compteur
de visites. Surtout qu’en août, j’aurais, finalement, fait un score honorable,
à peu près identique à août dernier. Avec les changements chez Google, une
baisse de productivité, … je ne vais pas pleurer.
Mais je vais continuer à dire que je me fous de mon
classement Wikio. Au fait ! Tu as vu ? Mon blog politique est premier
dans sa catégorie mais aussi
au
classement général ! Hé ! Pendant que j’y suis ! T’as vu ?
Mes quatre blogs sont dans les quarante premiers au général. Ca doit être une
première dans l’histoire du blogage wikiotesque.
Mais je vais continuer à dire que je me fous du nombre de
liens vers mon blog. Au fait, je ne t’ai pas dit :
il
y en a 17, rien que pour la journée d’hier. Je me demande si je n’ai pas
battu mon record (hors début de mois avec les liens de remerciement). T’as déjà
fait autant toi ? Non, hein ! Ca te fait mal à l’égo ? Non, tu t’en
fous. Moi aussi. Je suis blasé.
Mais je vais continuer à dire que je me fous du nombre de
backtweets de mes billets. Il n’empêche que
mon
billet politique de ce matin en a eu 15 alors qu’il n’était pas
spécialement travaillé. Joli coup, non ? Ainsi, je serai probablement en
une du Wikio demain.
Ah ! Merde, c’est vrai, je m’en fous. Il n’empêche, je
vais prendre soin de le mettre en lien, histoire d’améliorer ses chances…
Au fait, qu’ai-je dit ? « Ainsi,
je serai probablement en une du Wikio demain. » Ah ! Merde !
Je parlais de mon blog, plus précisément de mon billet de ce matin de mon blog
politique.
Toi aussi tu parles de ton blog à la première personne ?
Fais gaffe à ton égo, mec !