Avec ma participation à l’Université d’Eté du Parti
Socialiste, j’ai l’impression plus que jamais d’être rentré dans une campagne
électorale avec l’envie de rabâcher pourquoi je souhaite que « tu »
votes pour François Hollande, dans cette primaire. Néanmoins, je suis
profondément mal à l’aise avec certains des aspects.
La campagne ne se limite pas à dire du bien de son candidat…
Il faut aussi dire du mal des autres, dire pourquoi on pense qu’ils ne doivent
pas être élus, dire pourquoi je suis intimement persuadé que Martine Aubry, Ségolène
Royal, Jean-Michel Baylet, Arnaud Montebourg et Manuel Valls ne peuvent pas
gagner face à Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Les mots deviennent vite violents et cette violence est très
gênante.
Avant-hier, par exemple, dans Twitter, j’ai pété une durit,
dans Twitter, car j’ai vu plusieurs tweets de Ségolistes annonçant la
participation de Madame Royal à une émission télé le dimanche 2 octobre, comme
si on pouvait en avoir quelque chose à cirer du programme télé dans plus d’un
mois. C’était exaspérant et j’en ai envoyé chier quelques uns. Hier soir, j’ai
traité de connard – et j’en suis fier – un twittos qui me disait que Martine
Aubry était la honte du PS suite aux tricheries de Reims…
Hier soir, c’était la fête à Martine Aubry. Elle passait à
la télé (au Grand Journal, je crois, émission que je n’ai jamais vue, elle a
lieu pendant mes heures de bistro) et tout le monde s’en donnait à cœur joie,
dans Twitter, pour lui lancer des vacheries…
Et je n’étais pas le dernier. Ca m’embête. J’aime bien
Martine Aubry. Si je ne sentais pas confusément qu’elle a infiniment moins de
chance que François Hollande de battre Nicolas Sarkozy, je voterais avec
plaisir, les yeux fermés et la bouche ouverte, pour elle.
Je dois reconnaître que je n’aime pas Ségolène Royal. Dagrouik, comme d’autres, est persuadé
que je la déteste, il se trompe.
C’est comme la betterave. S’il y en a, à la cantine, je n’en
prendrais que si je n’aime pas les autres plats. Ou plus exactement, si je les
déteste. Je n’aime pas la betterave. Je ne la déteste pas. J’en mange quand c’est
la seule entrée, mais je trouve la betterave sans aucun intérêt.
Il y a bien des personnalités politiques que je déteste,
surtout à droite, mais je ne déteste aucun des six candidats. Ca me gène de
taper dessus même si, presque par instinct, je le fais quand même. Je suis dans
le même camp politique que Martine Aubry, Ségolène Royal, Jean-Michel Baylet,
Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Et François Hollande.
Par contre, je peux dire du mal de Ségolène Royal. Je ne l’aime
pas. Comme les betteraves. Si elle est élue et donc candidate à la Présidence
de la République, je la soutiendrais sans réserve (mais en soupirant peut-être,
comme si j’avais l’impression de mener une bataille perdue d’avance).
Par contre, je déteste certains de ses partisans, notamment
quelques twittos bornés qui ne se rendent même pas compte qu’ils la desservent en
la faisant passer pour une espèce de « madone », c’est leur
comportement grotesque qui finit par la faire passer, aux yeux de beaucoup, de « madone »
à « cruche ». Si j’étais dans ses équipes, je surveillerais Twitter
et j’obligerais certains à fermer leurs gueules.
Le phénomène amusant, avec mon « entrée en campagne »
pour François Hollande, c’est que certains supporters de Martine Aubry
commencent à m’exaspérer… Je suppose qu’à force de jouer à l’étendard
batavophile (et pas betteravophile), je commence aussi à exaspérer certains.
Amusant, j’apprends à l’instant avec Wikipedia que « Les Bataves sont vus à tort comme les ancêtres des Néerlandais
[donc des Hollandais]. » C’était un aparté. Le mot « batavophile »
a été inventé par Didier
Goux dans un instant de jeunitude. C’était un autre aparté.
Le plus compliqué, c’est que, comme j’aime bien Martine
Aubry, j’ai beaucoup de mal à dire du mal d’elle (au-delà de la simple
plaisanterie en 140 caractères). Par exemple, l’autre jour, elle a été à
Marseille et a dit quelque chose comme « Je
serai la Présidente de la Sécurité ». Je sentais confusément que c’était
une grosse connerie mais je n’arrivais pas à l’exprimer (d’une part, ça ne veut
rien dire, d’autre part on ne gagnera pas la Présidentielle en faisant du
Sarkozy : « Je serai le Président du
pouvoir d’achat », et tout ça…). Je n’ai pas pu faire de billet
(heureusement que Philippe Sage en a fait un
très bon pour moi). Je ne pouvais pas ouvrir mon Word alors que je n’avais
pas autre chose à dire que « Elle a dit une
connerie ». Avec Ségolène Royal, je suppose que j’aurais pu en
tirer un A4, pas avec Martine Aubry.
Pourtant, dans ce billet, je tiens à dire que malgré toutes
mes attaques, parfois lourdes, souvent avec de gros sabots, je n’ai rien contre
Ségolène Royal et Martine Aubry. J’ai même beaucoup d’estimes pour elles deux,
avec peut-être une forme « d’affection » en plus pour la deuxième.
Elles ont consacré leur vie à la politique, elles se mettent sous les feux de
la rampe pour leurs passions. Elles en prennent plein la gueule pour rien, y
compris par des trous du cul (dont je fais partie) ne risquant rien et qui ne
font qu’exprimer une position en 140 caractères dans Twitter.
Respect et tout ça.
La campagne risque d’être longue, très longue…
Votez directement pour François Hollande, ça m'évitera d'avoir à dire des conneries sur les autres... Il est le seul à pouvoir l'emporter au deuxième tour de la Présidentielle face à Nicolas Sarkozy.
Ca me parait être une raison valable, non ?
Royal avait pourtant demandé à ses troupes d'éviter les dérapages mais on dirait que c'est plus fort qu'eux. Neutre à la primaire mais je ne me priverais pas de remettre certains royalistes à leur juste place et de leur rappeler que si le terme "Bécassine" est apparue c'est bel et bien grâce à leurs bourdes répétées.
RépondreSupprimerCa commence à tenir la route ou la marée;-)C'est au choix.
RépondreSupprimerLa campagne commence en effet déjà à être longue, parfois ça fait un peu peur pour la suite (sauf pour Hollande en effet). Dommage parce que les autres ne valent pas moins que lui, à mon avis (sauf Valls qui saoule).
RépondreSupprimerDonc on s'engage dans une campagne des «batavophiles» contre les «Magyarophiles».
RépondreSupprimerça fait vielle Europe tout ça :)
Les twitters de ségolistes, les interventions de demeurés (voir plus bas) : fais gaffe, tu vires charité chrétienne, toi !
RépondreSupprimerHello, j'ai reviendue ! ... alive !!! ...
RépondreSupprimerMerci pour ce billet ... Si c'est trop compliqué, je redoute que beaucoup n'aillent pas ... voter aux primaires ! ... D'ailleurs, moi-même, ça commence à me saoûler grave ...
Et puis ! "Qui aime bien châtie bien " non ?
RépondreSupprimermon vieux quand tu sais que jai deux lettres pour me faire voter Aubry sur mon blog! vive la cantine!
RépondreSupprimerBel hommage. Mais ne crois tu pas que la Aubry serait bien capable de lui sucer la roue à l'approche de l'Alpe-D'Huez ? Du St Graal ? Enfin, à la désignation du candidat au présidentielles ?
RépondreSupprimerHollande ? Mmmouais, sur la forme, il peut être assez bon voire même très bon. Mais sur le fond, quelle déception ! Proposer aux chômeurs d'attendre, attendre, attendre, parce qu'on ne veut pas faire de promesses. Dire qu'on va revenir sur le principe du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux seulement pour l'éducation nationale parce qu'on ne veut pas faire de promesses inconsidérées, parce que les grands équilibres, parce que la crise, parce que les caisses sont vides, parce que tue tue paon paon. Ce n'est pas avec de l'eau si tiède qu'on va reconquérir les classes populaires qui rament et votent mauvaise odeur. Quand elles votent, ce qui arrive de moins en moins. Avec de tels propos, on s'achemine vers une quatrième gamelle présidentielle.
RépondreSupprimerÀ croire que les trois précédentes baffes n'ont pas encore servi de leçon. À croire que Defferre (5% en 1969, après une campagne complètement hors du temps) inspire cette idée d'être aussi coupé des basses réalités que sont chômage, précarité, revenu en berne.
Chômiste
Bah, tous les candidats ont leurs "groupies", c'est de la politique, il ne faut pas y attacher beaucoup d'importance.
RépondreSupprimerOn trouve la même chose chez les supporters de foot et dans les discussions de bistrots...
Et puis, c'est parfois l'occasion de réfléchir après avoir gueulé contre le c... d'en face, et ça c'est plutôt bien, non ?
Nicolas,
RépondreSupprimerque penses-tu de mes idées sur www.netreferendum.fr ?
Hollande est une girouette, il l'a prouvé à maintes reprises. Le pire des candidats de la primaire.
RépondreSupprimerRien à voir : ton bandeau rouge du groupe de soutien à FH cache une petite partie de tes billets.
RépondreSupprimerOu bien ...
Corrigé (en principe). Merci !
RépondreSupprimerJe ne crois pas du tout à François Hollande comme président, trop consensuel pour bien diriger. S'il n'y a pas de betterave, j'en prendrais quand même !
RépondreSupprimer:-))
[Lançons une chaîne, toi aussi affuble les hommes et femmes politiques d'une carricature de légume ! :-) ].